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paralysie

paralysie [ paralizi ] n. f.
• 1380; paralisin 1190; lat. paralysis, mot gr., de lusis « relâchement »
1Déficience ou perte de la fonction motrice d'une partie du corps, due le plus souvent à des lésions nerveuses centrales ou périphériques. Paralysie légère. parésie. Paralysie d'une moitié du corps. hémiplégie. Paralysie des membres inférieurs ( paraplégie) , des quatre membres ( tétraplégie) . Paralysie faciale. Paralysie spinale. poliomyélite. Paralysie accompagnée de tremblements. parkinson. Paralysie hystérique (sans lésion nerveuse). Être atteint, frappé de paralysie. paralytique.
2(1822) Paralysie générale (progressive) : inflammation diffuse du cerveau, d'origine syphilitique. ⇒ tabès. « la paralysie générale, horrible et longue déchéance du syphilitique » (H. Bazin).
3(1701) Fig. Impossibilité d'agir, de s'extérioriser, de fonctionner. asphyxie(fig.), assoupissement, blocage, impuissance. L'esprit « subit une espèce de paralysie momentanée » (Baudelaire).Paralysie de l'activité économique.
⊗ CONTR. Animation, mouvement.

paralysie nom féminin (latin paralysis, du grec paralusis, de paraluein, paralyser) Abolition d'origine neurologique de la motricité d'un ou de plusieurs muscles. Incapacité soudaine d'agir, de réagir, en particulier sous le coup d'une forte émotion : Il fut frappé de paralysie devant un tel désastre. Arrêt complet, interruption relativement longue dans une activité : La grève a provoqué la paralysie des transports.paralysie (expressions) nom féminin (latin paralysis, du grec paralusis, de paraluein, paralyser) Paralysie agitante, synonyme de maladie de Parkinson. Paralysie générale, méningo-encéphalite syphilitique, caractérisée par un état démentiel et une dysarthrie. ● paralysie (synonymes) nom féminin (latin paralysis, du grec paralusis, de paraluein, paralyser) Arrêt complet, interruption relativement longue dans une activité
Synonymes :
- asphyxie
- blocage
- immobilisation
- léthargie
- marasme
Paralysie agitante
Synonymes :
- maladie de Parkinson

paralysie
n. f.
d1./d Perte ou déficience des mouvements volontaires dans une région du corps, due à une affection musculaire ou, plus souvent, à une lésion nerveuse centrale ou périphérique.
d2./d Fig. Impossibilité d'agir; arrêt de l'activité. Paralysie d'une usine privée de courant électrique.

⇒PARALYSIE, subst. fém.
A.PATHOL. Diminution ou abolition définitive ou passagère de la motricité, généralement causée par une lésion du système nerveux central ou périphérique. Synon. hémiplégie, paraplégie. Paralysie faciale, flasque, intermittente, médiane, motrice, oculaire, phrénique, réflexe; paralysie totale, partielle; attaque de paralysie; être atteint de paralysie. Il fut appelé pour soigner un prêtre de quatre-vingts ans, tombé en paralysie depuis une dizaine d'années et qui venait d'être pris d'une pneumonie aiguë (GONCOURT, Journal, 1881, p.119). Mon père était très malade, il avait eu une congestion cérébrale et il lui en restait une paralysie de la main gauche et une légère déformation de la bouche qui abîmait un peu son beau visage (MAUROIS, Climats, 1928, p.134):
1. Les paralysies d'origine périphérique relèvent le plus souvent d'une thérapeutique médicale si l'on excepte les paralysies obstétricales qui guérissent spontanément et les paralysies traumatiques qui relèvent de la chirurgie.
QUILLET Méd. 1965, p.368.
En partic.
Paralysie agitante. Synon. maladie de Parkinson (Méd. Biol. t.3 1972).
Paralysie sensorielle, sensitive. Perte d'une perception sensorielle. Les paralysies peuvent être motrices ou sensitives (GARCIN, Guide vétér., 1944, p.131).
Paralysie générale (progressive). ,,Méningo-encéphalite syphilitique se traduisant par divers troubles neurologiques (...) et psychiques`` (MAN.-MAN. Méd. 1980). On pourra ainsi dépister des symptômes évoquant le tabès ou la paralysie générale ou une syphilis médullaire (QUILLET Méd. 1965 p.340).
Paralysie infantile. Poliomyélite antérieure aiguë (Méd. Biol. t.3 1972).
P. ext., dans le lang. cour. Impossibilité de se mouvoir entièrement ou partiellement par l'effet d'une cause physique ou psychique momentanée. Mais ses doigts s'étaient roidis, la volonté suprême qui les galvanisait, lui échappait; elle sentait la paralysie remonter lentement le long de son bras (ZOLA, Th. Raquin, 1967, p.186). Tiens! M. le délégué vient te chercher avec son visage bienveillant. La paralysie me clouait; j'essayai pourtant de me retourner pour voir (FRAPIÉ, Maternelle, 1904, p.294):
2. ... je vécus dans ce bosquet, environné de pinsons, de rouges-gorges, de verdiers et de moineaux qui, apprivoisés soudainement par la chaleur et la nourriture, venaient manger dans mes mains et se réchauffer sur mes genoux. Quand ils sortaient de leur paralysie, ils volaient dans la chambre...
SAND, Hist. vie, t.3, 1855, p.433.
♦[P. méton. du compl.] Ces eaux de caves ont un tel refroidissement et une paralysie si subite, que souvent les plus forts nageurs y restent (HUGO, Travaill. mer, 1866, p.279).
P. anal. Arrêt de fonctionnement d'une ville, d'un réseau de communication, d'un système étatique ou économique. Jean sentait les rapports entre l'esprit et les bras dans cette Fabrique indivisible, qui avait tant de personnalité; et la paralysie des bâtiments alentour, les ateliers déserts (...) vingt fours éteints, l'affectaient comme une maladie (CHARDONNE, Dest. sent. III, 1936, p.115). On observa que la guerre dans l'est de l'Europe fermait des marchés et que, faute d'étendre ceux-ci, la paralysie gagnait l'économie (LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p.36):
3. ... c'était une fièvre et un désordre introduits dans le sang de l'Allemagne en guerre, l'un de ces grains infimes dont l'accumulation jouerait son rôle dans la paralysie finale de l'organisme nazi.
AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p.220.
B.Au fig. Impossibilité d'agir, d'e.ercer une fonction intellectuelle, d'extérioriser un sentiment. Cela c'est vraiment le triomphe d'avoir, après quinze ans de paralysie devant l'acte à accomplir, appris à travailler (DU BOS, Journal, 1928, p.182):
4. Comment en sortiraient-ils, en effet, ces misérables qui doutent du sérieux, et qui, à chaque effort qu'ils feraient pour sortir de cette paralysie intellectuelle, seraient arrêtés par l'arrière-pensée qu'eux aussi vont se mettre au nombre de ces badauds dont ils ont ri jadis?
RENAN, Avenir sc., 1890, p.442.
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. Ca 1256 paralisïes (Dialogue Grégoire, 214, 13 ds T.-L.); XIIIes. paralisie (Livre des simples médecines, éd. P. Dorveaux, 138); 1824 paralysie générale (Encyclop. méthod. Méd. t.11); 1869 paralysie infantile (Arch. de physiologie normale et pathologique, p.310 ds QUEM. DDL t.8); 2. 1701 fig. «impossibilité d'agir» (FUR.). Empr. au lat. paralysis «paralysie d'un côté du corps», gr. «action de laisser se relâcher, de laisser aller, d'où relâchement, d'où paralysie»; cf. déjà fin XIIes. paralisiun (Edouard Confesseur, 6153 ds T.-L.). Fréq. abs. littér.:286. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 239, b) 388; XXes.: a) 593, b) 446.

paralysie [paʀalizi] n. f.
ÉTYM. 1380; paralisin, 1190; lat. paralysis, grec paralusis, de lusis « relâchement ». → Paralyser.
1 Déficience ou perte de la fonction motrice d'une partie du corps, due souvent à des lésions nerveuses centrales ou périphériques; perte de la sensibilité (paralysie sensitive. Anesthésie, insensibilité). || Il faut distinguer la paralysie de l'apraxie, de l'ataxie, de la catalepsie… || Paralysie complète, bilatérale; incomplète ( Parésie, hémiplégie, paraplégie). || Paralysie spinale (de l'enfant ou de l'adulte). Poliomyélite. || Paralysie intermittente. || Paralysie agitante (maladie de Parkinson; Parkinson). || Paralysie due à une lésion cérébrale, un traumatisme, une maladie…, une atrophie des muscles (paralysie musculaire pseudohypertrophique). || Paralysie accompagnée d'hypotonie, d'atonie (paralysie flasque). || Paralysie hystérique (sans lésion nerveuse). || Être frappé (cit. 24) de paralysie. Paralytique.
1 (…) il tomba frappé d'une attaque de paralysie entre les bras de Lemulquinier qui le ramena chez lui sur un brancard (…)
Balzac, la Recherche de l'absolu, Pl., t. IX, p. 651.
2 La crise dont Mme Raquin était menacée se déclara. Brusquement, la paralysie, qui depuis plusieurs mois rampait le long de ses membres toujours près de l'étreindre, la prit à la gorge et lui lia le corps (…) Sa langue était devenue de pierre. Ses mains et ses pieds s'étaient raidis. Elle se trouvait frappée de mutisme et d'immobilité. Thérèse et Laurent (…) comprirent alors qu'ils n'avaient plus qu'un cadavre devant eux, un cadavre vivant à moitié qui les voyait et les entendait, mais qui ne pouvait leur parler.
Zola, Thérèse Raquin, XXVI.
2 (1822, Bayle; à cause de certains symptômes [paralysie oculaire, tabès…] de cette maladie). || Paralysie générale progressive : inflammation diffuse du cerveau et de ses enveloppes (méningo-encéphalite), d'origine syphilitique, caractérisée par un « déficit psychique… global et progressif… doublé ou non de productions délirantes » (Ramée in Porot), par des difficultés d'articulation, des tremblements, des modifications des réflexes, etc., et présentant des formes variées (expansive, dépressive, apathique, épileptoïde…). Neurosyphilis, tabès. || Euphorie (cit. 2) qui caractérise les débuts de paralysie générale. || Paralysie générale et psychiatrie (cit. 3). || Malade atteint de paralysie générale. Paralytique (général).Abrév. cour. : P. G. [peʒe]. || « (…) faute de syphilis, on ne verra bientôt plus de P. G. » (H. Bazin, citant un aliéniste suisse, in la Fin des asiles, p. 31).
2.1 Déjà, attaquée par le stovarsol — un composé arsenical — la paralysie générale, horrible et longue déchéance du syphilitique, avait reculé devant la malariathérapie (…) Depuis l'emploi massif de la pénicilline, elle est en voie de disparition.
Hervé Bazin, la Fin des asiles, p. 38.
3 Par ext., de (1.). Cour. Impossibilité de se mouvoir. Ankylose, engourdissement, immobilité et aussi inhibition.
3 J'ai tâché ce matin d'étudier mon piano, mais le sentiment de la présence de nos hôtes m'empêche; en vain je lutte contre cette absurde gêne que rien ne justifie et que j'ai connue de tout temps; rien à faire; ce n'est pas seulement une paralysie musculaire, c'est une inhibition de toutes mes facultés.
Gide, Journal, 17 juin 1914.
4 (1701). Fig. Impossibilité d'agir, de s'extérioriser, de fonctionner. Asphyxie (fig.), assoupissement, impuissance, inaction, inertie. || Son esprit subit une espèce de paralysie momentanée (→ Établir, cit. 21).
4 (…) les dervis (les prêtres catholiques) ont en leurs mains presque toutes les richesses de l'État; c'est une société de gens avares qui prennent toujours, et ne rendent jamais : ils accumulent sans cesse des revenus pour acquérir des capitaux. Tant de richesses tombent, pour ainsi dire, en paralysie; plus de circulation, plus de commerce, plus d'arts, plus de manufactures.
Montesquieu, Lettres persanes, CXVIII.
CONTR. Animation, mouvement.

Encyclopédie Universelle. 2012.