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étonnement

étonnement [ etɔnmɑ̃ ] n. m.
• 1676; estonement XIIIe; de étonner
IVx Commotion violente; ébranlement.
Techn. Lézarde dans un édifice.
II(XVIe)
1Vx Choc, ébranlement moral. Spécialt Épouvante, terreur.
2(langue class.) Violente émotion, stupéfaction à la vue d'un spectacle extraordinaire. « l'étonnement est un excès d'admiration qui ne peut jamais être que mauvais » (Descartes).
3Mod. Surprise causée par qqch. d'extraordinaire, d'inattendu. ahurissement, ébahissement, stupéfaction, surprise. Causer de l'étonnement (cf. Faire impression, sensation). Remplir d'étonnement. Grand, extrême, profond étonnement. À mon grand étonnement, j'ai vu que... C'est avec étonnement que j'ai constaté... « Il était stupide de surprise, dans un abîme d'étonnement » (France). « l'étonnement ou le désir de paraître étonnée écarquillait ses yeux » (Proust) . Sans manifester le moindre étonnement. Aller d'étonnement en étonnement.
⊗ CONTR. (du II) Indifférence.

étonnement nom masculin Surprise causée par quelque chose de singulier, d'extraordinaire, d'inattendu ; stupéfaction : Être frappé d'étonnement.étonnement (citations) nom masculin Marcel, dit Jean Guéhenno Fougères 1890-Paris 1978 Académie française, 1962 Tout est sauvé si l'on demeure capable d'étonnement. La Foi difficile Grasset Aristote Stagire 384-Chalcis 322 avant J.-C. Le commencement de toutes les sciences, c'est l'étonnement de ce que les choses sont ce qu'elles sont. Métaphysique, I, 2 (traduction J. Tricot) étonnement (synonymes) nom masculin Surprise causée par quelque chose de singulier, d'extraordinaire, d'inattendu ; stupéfaction
Synonymes :
- ahurissement
- ébahissement
- saisissement
- stupéfaction
- stupeur
étonnement nom masculin En métallurgie, calcination suivie d'un refroidissement brusque, par laquelle on cherche à désagréger des matières fortement compactes.

étonnement
n. m. Stupéfaction, surprise devant qqch d'extraordinaire, d'inhabituel. L'étonnement des premiers spectateurs du cinématographe.
à mon grand étonnement...

⇒ÉTONNEMENT, subst. masc.
A.— Forte surprise provoquée par quelque chose d'inattendu ou d'extraordinaire. L'inconstance des Parisiens, leurs bizarreries, leur goût exclusif, sont toujours pour moi un objet d'étonnement (JOUY, Hermite, t. 1, 1811, p. 42). — À propos de dame, finit par lui dire Madame Hugon, j'ai une nouvelle voisine que vous devez connaître. Et elle nomma Nana. Vandeuvres affecta le plus vif étonnement (ZOLA, Nana, 1880, p. 1240) :
1. Simone Weil. Je la connaissais mal et la lis aujourd'hui avec étonnement. Elle touche à tous les sujets qui m'émeuvent le plus, qui cherchent en nous ce qu'il y a de plus profond.
GREEN, Journal, 1949, p. 325.
Rem. Comme le prouvent les connotations de étonnement, cette surprise peut être faite aussi soit a) de frayeur. Fernand demeura stupide d'étonnement et d'épouvante (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 1, 1859, p. 227). J'étais pétrifié d'étonnement, de peur aussi sans doute (BOSCO, Mas Théot., 1945, p. 156). Soit b) d'admiration. Dans l'immobilité de l'étonnement et de l'admiration (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 2, 1801, p. 180). Ce pouvoir d'étonnement et d'émerveillement (RICŒUR, Philos. volonté, 1949, p. 404). Il s'agit d'une survivance de 2 accept. de la lang. class. où étonnement signifiait ) Frayeur semblable à celle que provoque un coup de tonnerre. ) Stupéfaction mêlée d'admiration.
B.— Emplois techn.
1. ARCHIT. Ébranlement ou lézarde dans une maçonnerie provoquée par un choc (cf. VOGÜÉ-NEUFVILLE 1971). L'explosion n'a heureusement pas produit l'étonnement des voûtes (Lar. 19e).
2. ART VÉTÉR. ,,Contusion du sabot par un choc violent avec hémorragie sous-ongulée`` (VILLEMIN 1975). Étonnement du sabot (BESCH. 1845).
3. JOAILL. ,,Félure d'un diamant occasionnée par un choc`` (PLAIS.-CAILL. 1958).
4. MINÉR. Technique d'éclatement de certaines pierres par le feu :
2. En expérimentant l'action du feu sur le silex, on reconnaît qu'il le fait habituellement fendre et éclater (...). C'est ce qu'on appelle l'étonnement par le feu.
MORTILLET, Préhist., 1882, p. 79.
Rem. Comme pour la rem. précédente, il s'agit encore ici d'une survivance de la lang. class. où étonnement signifiait « commotion, violente secousse physique ». Cf. l'expr. actuelle « être frappé d'étonnement ». La fille de Démodocus demeure frappée d'étonnement et de crainte (CHATEAUBR., Martyrs, t. 3, 1810, p. 208).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1220 faire estonement « provoquer un choc, une secousse » (GUI DE CAMBRAI, Barlaam et Josaphat, éd. C. Appel, Halle, 1907, 10521); 2. 1478-80 estournement « épouvante, effroi » (G. COQUILLART, Droits Nouveaux, 1226 ds Œuvres, éd. M. J. Freeman, p. 192 [var. estonement]); 3. 1676 « stupéfaction, état de l'homme abasourdi en présence d'un spectacle extraordinaire, merveilleux » (Mme de Sévigné ds CAYROU). Dér. du rad. de étonner; suff. -(e)ment1. Fréq. abs. littér. :3 198. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 5 063, b) 4 866; XXe s. : a) 4 615, b) 3 896.

étonnement [ɛtɔnmɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1676; faire estonement « choquer, secouer », v. 1220; estournement, v. 1478; de étonner.
1 Vx. (→ Étonner, 1.). Commotion violente; ébranlement.
Techn. Lézarde (dans un édifice).Fêlure dans un diamant. Étonnure.Vétér. Ébranlement causé au pied du cheval par un choc violent.Minér. Éclatement par le feu. || Étonnement du quartz.
2 (XVIe). Vx. Choc, ébranlement moral.Spécialt. Épouvante, terreur.
1 (…) la voir (la mort) non seulement sans étonnement, mais sans soin (…)
Montaigne, Essais, II, XXI.
2 Me voilà saisi derechef D'étonnement et d'épouvante.
La Fontaine, Fables, I, 12.
(Langue class.). Violente émotion, stupéfaction à la vue d'un spectacle extraordinaire.
3 (…) l'étonnement est un excès d'admiration qui ne peut jamais être que mauvais.
Descartes, les Passions de l'âme, II, 73.
4 Ce monsieur qui m'a apporté cette robe de chambre a pensé tomber d'étonnement de la beauté et de la ressemblance de votre portrait.
Mme de Sévigné, 530, 1er mai 1676.
3 Mod. Surprise causée par qqch. d'extraordinaire, d'inattendu. Ahurissement, ébahissement, effarement, saisissement, stupéfaction, surprise. || Étonnement à la vue d'une belle chose. Admiration (cit. 2), éblouissement, émerveillement. || Cette pénible nouvelle l'a frappé d'étonnement. Consternation, stupeur. || Causer de l'étonnement. Impression, sensation (faire). || Frapper, remplir d'étonnement. Étonner. || Tomber dans l'étonnement (→ Désirer, cit. 4). || Être renversé, suffoqué d'étonnement (→ Ouvrir des yeux ronds, rester comme deux ronds de flan; tomber les quatre fers en l'air). || L'étonnement que l'on ressent, que l'on éprouve devant un pareil spectacle. || Grand, extrême, profond étonnement. || À mon étonnement, j'ai vu que… || Constater, lire, voir avec étonnement; sans étonnement. || Objet d'étonnement. || Cri, exclamation d'étonnement. Ciel; Dieu (Dieu me pardonne, me damne, etc.); fichtre. || L'étonnement se peint sur son visage; yeux écarquillés d'étonnement. || Air d'étonnement. || Sans manifester le moindre étonnement (→ Chien, cit. 27).
5 (…) ceux qui n'ont du monde aucune expérience
Sont aux moindres objets frappés d'étonnement (…)
La Fontaine, Fables, VIII, 9.
6 Pendant que l'avocat général parlait, l'accusé écoutait, la bouche ouverte, avec une sorte d'étonnement où il entrait bien quelque admiration.
Hugo, les Misérables, I, VII, IX.
7 Il (Le Ménil) était stupide de surprise, dans un abîme d'étonnement.
France, le Lys rouge, XXI.
8 (…) l'étonnement ou le désir de paraître étonnée écarquillait ses yeux.
Proust, À la recherche du temps perdu, t. XII, p. 242.
9 L'étonnement, ce n'est pas que les choses soient : c'est qu'elles soient telles, et non telles autres.
Valéry, Variétés, p. 206.
CONTR. Indifférence.

Encyclopédie Universelle. 2012.