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esclandre

esclandre [ ɛsklɑ̃dr ] n. m.
• v. 1320, « rumeur scandaleuse »; var. escande, escandle, forme pop., du lat. scandalum scandale
1(1353) Vx Accident fâcheux, attaque, rixe.
2(XV e, puis fin XVIIIe) Mod. Manifestation orale, bruyante et scandaleuse, contre qqn, qqch., généralement faite en public. éclat, scandale, tapage. Causer, faire de l'esclandre. Faire un esclandre à qqn. querelle, scène. « elle était là, résolue à faire un esclandre. Son thème odieux et ridicule était de crier devant tous les gens de l'hôtel et de la rue, que je partageais ma nouvelle maîtresse avec Laurent » (Sand).

esclandre nom masculin (latin ecclésiastique scandalum, pierre d'achoppement, du grec skandalon) Manifestation bruyante faite en public contre quelqu'un ou quelque chose ; scandale : Faire un esclandre au restaurant.esclandre (difficultés) nom masculin (latin ecclésiastique scandalum, pierre d'achoppement, du grec skandalon) Genre Masculin : causer, faire un esclandre. - Faire de l'esclandre = faire du scandale. ● esclandre (synonymes) nom masculin (latin ecclésiastique scandalum, pierre d'achoppement, du grec skandalon) Manifestation bruyante faite en public contre quelqu'un ou quelque chose ; scandale
Synonymes :
- éclat
- grabuge (familier)
- pétard (familier)
- scandale
- scène
- tapage

esclandre
n. m. Incident fâcheux, bruyant qui cause du scandale. Faire, causer un esclandre.

⇒ESCLANDRE, subst. masc.
Comportement bruyant et scandaleux (de quelqu'un) à propos d'un incident fâcheux qu'on entend divulguer, de manière à nuire à son auteur. Faire, provoquer, redouter un esclandre; la crainte, la peur d'un esclandre. Tigre est un cynique et il ne vous aime pas. Moi je vous aime. Je ne veux pas déclencher un esclandre sous votre toit (ANOUILH, Répét., 1950, I, p. 34) :
Pourvu que la petite n'aille pas faire de l'esclandre, et compromettre tout! — « Si c'était vrai que t'es grosse », dit la mère, (...) mais t'avise jamais de conter ce qui s'est passé ici...
MARTIN DU G., Vieille Fr., 1933, p. 1096.
Faire esclandre (vieilli). Les patrouilles sont fort silencieuses, et tout bruit fait esclandre (NERVAL, Filles du feu, Émilie, Paris, Champion, 1931 [1854], p. 313).
Faire un esclandre à qqn. Elle a traversé exprès, la Méhon, pour venir provoquer ma mère, lui faire un esclandre (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 83).
Rem. Au XIXe s. on rencontre qq. emplois au fém. La cordonnière, qui apprend cela par la cuisinière, vient me voir; nous nous montons la tête, elle veut faire une esclandre (BALZAC, Comédiens, 1846, p. 323). Pour adoucir leurs regrets, ils ont l'espoir que le partage de leur défroque causera une belle esclandre (MÉRIMÉE, Lettres Delessert, 1870, p. 93).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1re moitié XIIe s. « piège, cause de ruine » (Ps. Oxford, LXVIII, 27 ds T.-L.); ca 1175 esclandre « bruit, indignation, scandale » (B. DE STE-MAURE, Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 39021); spéc. fin XIVe-début XVe s. escande « incident scandaleux » (Quinze joies de mariage, éd. J. Rychner, XV, p. 107, 128). Adaptation, plus francisée que scandale, du lat. chrét. scandalum (gr. ) « pierre d'achoppement, piège », au fig. « ce qui fait tomber dans le mal, le péché; scandale ». Fréq. abs. littér. : 108. Bbg. BOURGUIGNON (J.). Qq. arch. ds les Fables de La Fontaine. In :[Mél. Gamillscheg (E.)]. München, 1968, pp. 86-87.

esclandre [ɛsklɑ̃dʀ] n. m.
ÉTYM. XIIe; « cause de ruine », déb. XIIe; « rumeur scandaleuse », v. 1175; var. escande, escandle, forme pop. du lat. scandalum. → Scandale.
1 (1353). Vx. Accident fâcheux; attaque, combat, rixe.
1 (…) Quand on n'a qu'un endroit à défendre
On le munit, de peur d'esclandre (…)
La Fontaine, Fables, X, VIII.
2 (XVe, puis fin XVIIIe). Mod. Manifestation orale, bruyante et scandaleuse, contre qqn, qqch. Éclat, scandale, tapage. || Causer, faire de l'esclandre.(Un, des esclandres). || Faire un esclandre. || Faire un esclandre à qqn. Querelle, scène. || Il faut absolument éviter l'esclandre, éviter un esclandre.
2 Il suivit cet avis et me donna réellement pour successeur un vrai procureur, qui dans moins d'un an lui vola vingt ou trente mille livres. Il le chassa, le fit mettre en prison, chassa ses gentilhommes avec esclandre et scandale (…)
Rousseau, les Confessions, VII.
3 (…) elle était là, résolue à faire un esclandre. Son thème odieux et ridicule était de crier devant tous les gens de l'hôtel et de la rue, que je partageais ma nouvelle maîtresse avec Laurent de Fauvel.
G. Sand, Elle et Lui, IX, p. 209.
4 La pauvre fille, vu son peu de raison, avait espéré que l'esclandre s'apaiserait et qu'elle jouirait doucement de son petit stratagème amoureux.
Renan, Souvenirs d'enfance…, I, IV, p. 52.
5 D'abord, je me suis exagéré le risque. On n'aurait pas fait d'esclandre; on m'aurait fait payer, simplement.
Valery Larbaud, Barnabooth, III, Journal, p. 191.

Encyclopédie Universelle. 2012.