ergoter [ ɛrgɔte ] v. intr. <conjug. : 1> ♦ Trouver à redire sur des vétilles; contester avec des arguments captieux. ⇒ chicaner, chinoiser, discuter, épiloguer, ratiociner, tergiverser; fam. pinailler (cf. Couper les cheveux en quatre). Personne qui a la manie d'ergoter. ⇒ ergoteur, pointilleux. « rien n'est plus stérile, lorsqu'on étudie l'œuvre d'un grand homme, que d'ergoter, de discuter et de nier » (Maurois).
● ergoter verbe intransitif (latin ergo, donc, cette conjonction revenant sans cesse dans les débats scolastiques) Contester quelque chose avec des raisonnements spécieux ; discuter sur des futilités ; chicaner : Ergoter sur des détails. ● ergoter (homonymes) verbe intransitif (latin ergo, donc, cette conjonction revenant sans cesse dans les débats scolastiques) ergoté adjectif ● ergoter (synonymes) verbe intransitif (latin ergo, donc, cette conjonction revenant sans cesse dans les débats scolastiques) Contester quelque chose avec des raisonnements spécieux ; discuter sur des futilités ;...
Synonymes :
- chicaner (vieux)
- chinoiser (familier)
- chipoter (familier)
- ratiociner (littéraire)
- vétiller
ergoter
v. intr. Chicaner, contester, trouver à redire sur tout. Ergoter sur des vétilles.
⇒ERGOTER, verbe intrans.
Péj. Contredire quelqu'un avec une obstination lassante sur des minuties en lui opposant des arguments excessivement subtils et captieux. Il ne s'agit pas ici d'ergoter, mais de se baser sur des faits et des choses stables (VILLIERS DE L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 82). À la table voisine, Boissonis, Quilleuf, Paterson et Saffrio, ergotaient à perte de vue sur les desseins de plus en plus impénétrables du gouvernement de Berlin (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 431) :
• L'ARCHEVÊQUE. — Oui, oui, voyez-vous cela (...) Nous prétendons en savoir plus que quiconque, nous raisonnons et nous ergotons, mais, quand on nous interroge, nous faisons la bête : « Cela n'est point de mon sexe. »
MONTHERL., Port-Royal, 1954, p. 1037.
Rem. 1. La docum. atteste le verbe intrans. ergotiller qui est péj. au second degré et dont le suff. souligne la vanité des arguments développés par le contradicteur. Quelques sophistes de basoche ergotillant sur les caractères constitutifs du fait nouveau (CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p. 232). 2. On rencontre aussi des synon. des subst. dér. ergotage et ergoterie (cf. infra). a) Ergotement, subst. masc.; ergotisation, subst. fém. Action d'ergoter, résultat de cette action. Il [Portalis] ne veut pas qu'on laisse du temps à l'ergotisation ou aux spéculations ambitieuses, sans quoi tout est perdu (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 5, 1851-62, p. 471). Une force positive de raisonnement et d'ergotement et une culture de géométrie (RAMUZ, A. Pache, 1911, p. 154). b) Ergotisme, subst. masc. Tendance à ergoter. Ce système [les subtilités de l'éloquence] vécut jusqu'au jour où Rabelais immola l'ergotisme sous ses terribles moqueries, comme Cervantes tua la chevalerie avec une comédie écrite (BALZAC, Proscrits, 1831, p. 19). Les subst. ergotisation et ergotisme correspondent à un verbe ergotiser attesté ds LITTRÉ comme synon. vx de ergoter.
Prononc. et Orth. :[], (j')ergote []. Enq. : // (il) ergote. Ds Ac. 1694-1932. Homonyme ergoté (de ergot). Étymol. et Hist. Ca 1220 hargoter (G. DE COINCY, Mir. Vierge, éd. V. F. Kœnig, 11 Mir 19, 422) — XIVe s. ds T.-L.; 1534 ergoter (RABELAIS, Gargantua, éd. Ch. Marty-Laveaux, chap. 17). Dér. de ergo; suff. -oter (cf. HASSELROT, p. 93 sqq.). Fréq. abs. littér. :42.
DÉR. 1. Ergotage, subst. masc. Manie, action d'ergoter; arguties. — Tu n'aimes pas, tu n'aimes pas! Qu'est-ce que ces ergotages? On aime, ou on n'aime pas. Si tu m'aimes, tu dois m'aimer telle que je suis, quoi que je fasse, toujours (ROLLAND, J.-Chr., Adolesc., 1905, p. 345). — []. Ds Ac. 1878 et 1932. — 1res attest. av. 1630 (AUB., Enfer, p. 33, Read. ds GDF. Compl.), à nouv. 1864 (LITTRÉ); du rad. de ergoter, suff. -age. — Fréq. abs. littér. : 17 : 2. Ergoterie, subst. fém. Ergotage. Savez-vous bien que le bon sens militaire s'offense de ces sortes d'ergoteries? (J. DE MAISTRE, Soirées St-Pétersb., t. 1, 1821, p. 374). — []. Ds Ac. 1878 et 1932. — 1res attest. 1599 (R. BENOIST, Cagn. de Dieu ds DELB. Rec. d'apr. DG), à nouv 1752 (Trév.); du rad. de ergoter, suff. -erie.
BBG. — DARM. 1877, p. 73.
1. ergoter [ɛʀgɔte] v. intr.
ÉTYM. 1534; hargoter, v. 1220; de ergo, par croisement avec ergot.
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♦ Trouver à redire sur des vétilles; contester avec des arguments, des raisonnements captieux. ⇒ Argumenter (péj.), chicaner, chinoiser, discutailler, discuter (→ Buter, cit. 7), disputailler, épiloguer, pinailler (fam.), ratiociner; → couper les cheveux en quatre, disputer sur la pointe d'une aiguille. || Ergoter sur tout, à propos de tout. || Personne qui a la manie d'ergoter. ⇒ Ergoteur, pointilleux. || Tu as fini d'ergoter ?
1 Que tous les philosophes viennent ergoter contre, ils perdront leur temps et leur peine (…)
Rousseau, Rêveries…, 3e promenade.
2 Mais il avait coutume de dire que rien n'est plus stérile, lorsqu'on étudie l'œuvre d'un grand homme, que d'ergoter, de discuter et de nier.
A. Maurois, Études littéraires, Bergson, t. I, p. 150.
3 Michels répondit qu'il serait facile d'ergoter sur les mots; mais que personnellement il n'avait pas peur des mots.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, XVI, p. 183.
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CONTR. Admettre, consentir.
DÉR. Ergotage, ergotement, ergoterie, ergoteur.
HOM. 2. Ergoter.
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2. ergoter [ɛʀgɔte] v. tr.
ÉTYM. 1803, Boiste; de ergot, II., 2.
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♦ Arbor. Débarrasser (un arbre) de ses ergots.
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HOM. 1. Ergoter.
Encyclopédie Universelle. 2012.