1. équivalent, ente [ ekivalɑ̃, ɑ̃t ] adj.
1 ♦ Dont la quantité a la même valeur. ⇒ égal. Leurs parts d'héritage sont équivalentes. « J'inflige aux trois maîtres [...] une punition équivalente, huit jours d'arrêt » (Loti). Indemnité équivalente au dommage.
♢ Math. Surface, volumes équivalents, égaux et de formes différentes. Équations équivalentes, qui admettent le même ensemble de solutions. Fonctions, normes, suites équivalentes. Éléments équivalents modulo R : dans un même ensemble, éléments liés par une relation d'équivalence. — Cartogr. Projection équivalente, qui respecte les surfaces et déforme les contours.
2 ♦ Qui a la même valeur ou fonction. Ces deux expressions sont équivalentes. ⇒ synonyme. Faits équivalents, dont la portée est semblable ou identique. ⇒ comparable. Concepts équivalents. ⇒ identique, similaire. « Toutes les phrases de son livre [l'Étranger, de Camus] sont équivalentes, comme sont équivalentes toutes les expériences de l'homme absurde » (Sartre).
♢ ÉQUIVALENT À. Pour une somme équivalente à la moitié du prix. ⇒ équivaloir.
⊗ CONTR. Inégal. Différent.
⊗ HOM. Équivalant (équivaloir).
équivalent 2. équivalent [ ekivalɑ̃ ] n. m.
• 1538; « impôt » 1382; de 1. équivalent
1 ♦ Ce qui équivaut, la chose équivalente (en quantité ou en qualité). Donner l'équivalent de ce qu'on reçoit. Je n'ai pas pu trouver l'équivalent, c'est une chose irremplaçable. ⇒ pareil, semblable. « un chef-d'œuvre dont vous ne pourrez trouver l'équivalent que dans l'école florentine ou l'école romaine » (Gautier). Les crimes hitlériens « sont sans équivalent dans l'histoire » (Camus)(cf. Sans exemple). Fam. Il n'a pas son équivalent pour mettre du désordre partout (⇒ unique) .
2 ♦ Spécialt (1864) Mot ou expression que l'on peut substituer à un autre mot ou une autre expression (comme ayant même valeur, même fonction). ⇒ synonyme. « Le mot infini, comme les mots Dieu, esprit et quelques autres expressions, dont les équivalents existent dans toutes les langues » (Baudelaire). Mot anglais qui n'a pas d'équivalent en français, qu'on ne peut traduire par un seul mot.
3 ♦ Chim. Poids de substance obtenu en divisant le poids atomique d'un élément par sa valence.
4 ♦ (1852) Phys. Équivalent mécanique de la chaleur (mesuré par Joule) :rapport constant entre le travail et la quantité de chaleur échangés par transformation de l'énergie.
♢ Tonne équivalent pétrole. ⇒ tep.
● équivalent nom masculin Ce qui équivaut à quelque chose d'autre en quantité ou en qualité : Recevoir en nature l'équivalent de six mois de fermage. Terme ou locution qui, sans être rigoureusement identiques à d'autres, peuvent leur être substitués. Pathologie Manifestation pathologique considérée comme ayant la même signification que certaines affections paroxystiques et survenant parfois dans l'intervalle de celles-ci. (On parle ainsi d'équivalents cardiaques [par rapport à la crise d'angor], respiratoires [par rapport à la crise d'asthme], etc.) ● équivalent (difficultés) nom masculin Orthographe Équivalant, part. présent, s'écrit avec un a. Équivalent, e, adj., et équivalent, n.m., s'écrivent avec un e. Accord 1. Équivalant, part. présent, est invariable : des gains équivalant à un mois de salaire. 2. Équivalent, adj., s'accorde : il a gagné des sommes équivalentes. Construction 1. Équivalant à. Le participe présent équivalant se construit avec la préposition à : cette décision équivalant à un refus, j'ai préféré me retirer de l'affaire. 2. Équivalent à. L'adjectif équivalent se construit avec la préposition à : votre salaire est équivalent à celui de vos collègues ; cette décision est équivalente à un refus. 3. L'équivalent de. Le substantif équivalent se construit avec la préposition de : votre salaire est l'équivalent de celui de vos collègues. ● équivalent (expressions) nom masculin Équivalent électrochimique ou équivalent-gramme, quotient de la masse atomique d'un élément par son électrovalence. Équivalent mécanique de la calorie, valeur en joules d'une calorie. ● équivalent, équivalente adjectif (bas latin aequivalens, -entis, de aequivalere, égaler) Qui est égal ou comparable à quelque chose d'autre, qui a la même valeur, la même quantité ou à peu près les mêmes qualités : Votre salaire est équivalent au mien. Qui est identique, qui équivaut à : Cette décision est équivalente à un refus. Cartographie Se dit de la représentation d'une surface sur une autre qui ne présente pas de déformation surfacique. (Elle est intéressante pour l'élaboration des cartes d'atlas à petite échelle, où les différents pays, bien que déformés, conservent leurs surfaces relatives.) ● équivalent, équivalente (difficultés) adjectif (bas latin aequivalens, -entis, de aequivalere, égaler) Orthographe Équivalant, part. présent, s'écrit avec un a. Équivalent, e, adj., et équivalent, n.m., s'écrivent avec un e. Accord 1. Équivalant, part. présent, est invariable : des gains équivalant à un mois de salaire. 2. Équivalent, adj., s'accorde : il a gagné des sommes équivalentes. Construction 1. Équivalant à. Le participe présent équivalant se construit avec la préposition à : cette décision équivalant à un refus, j'ai préféré me retirer de l'affaire. 2. Équivalent à. L'adjectif équivalent se construit avec la préposition à : votre salaire est équivalent à celui de vos collègues ; cette décision est équivalente à un refus. 3. L'équivalent de. Le substantif équivalent se construit avec la préposition de : votre salaire est l'équivalent de celui de vos collègues. ● équivalent, équivalente (expressions) adjectif (bas latin aequivalens, -entis, de aequivalere, égaler) Éléments équivalents modulo R, éléments x et y d'un ensemble M sur lequel a été définie une relation d'équivalence, tels que xRy. Fonctions équivalentes au voisinage de a, fonctions f et g de R dans R telles que . Matrices équivalentes, matrices A et B de type (m, n) telles qu'il existe des matrices R et S carrées et inversibles d'ordre respectif n et m vérifiant B = RAS. ● équivalent, équivalente (homonymes) adjectif (bas latin aequivalens, -entis, de aequivalere, égaler) équivalant participe présent équivalent forme conjuguée du verbe équivaloir ● équivalent, équivalente (synonymes) adjectif (bas latin aequivalens, -entis, de aequivalere, égaler) Qui est égal ou comparable à quelque chose d'autre, qui a...
Synonymes :
- adéquat
- synonyme
Contraires :
- différent
équivalent, ente
adj. Qui a la même valeur.
|| MATH équations équivalentes, qui ont les mêmes racines.
— éléments équivalents (modulo R), qui vérifient la relation d'équivalence R.
— GEOM Figures équivalentes, de même surface bien que de formes différentes.
————————
équivalent
n. m. Ce qui est équivalent.
|| L'équivalent d'un mot, d'une expression, son synonyme.
|| PHYS équivalent mécanique de la calorie: travail (égal à 4,185 J) produit par une quantité de chaleur de 1 calorie.
⇒ÉQUIVALENT, ENTE, adj. et subst. masc.
I.— Adj. De même valeur.
A.— [En parlant de choses quantifiables] De même valeur quantitative.
1. [Choses comparées entre elles] Un éclairement moyen tel que les échanges gazeux de la photosynthèse et ceux de la respiration soient équivalents (J.-M. PÉRÈS, Vie océan., 1966, p. 86).
— [Avec un compl. prép. indiquant en quoi les choses sont de même valeur] Deux corps homogènes et équivalens en volume sont (...) égaux en poids (POISSON, Mécan., t. 1, 1811, p. 120) :
• 1. ... les deux cellules sexuelles (...) sont rigoureusement équivalentes sous le rapport des potentialités héréditaires (...) contenues dans certaines particules du noyau cellulaire — les chromosomes — qui se trouvent en nombre égal dans le spermatozoïde et dans l'ovule.
J. ROSTAND, La Vie et ses probl., 1939, p. 29.
— Spéc. GÉOM. [En parlant de figures, de volumes] De surface égale, de volume égal, mais non superposable. Figures géométriques équivalentes; volumes équivalents (Ac.).
2. [Chose comparée à une autre] Un développement de force équivalent au poids de 300 000 kilos, supporté en un point quelconque [d'une canalisation] (PESQUIDOUX, Livre raison, 1925, p. 188). Le « Nautilus » a réussi (...) à parcourir une distance équivalente à deux fois et demie le tour de la terre sans ravitaillement en combustible nucléaire (GOLDSCHMIDT, Avent. atom., 1962, p. 180).
B.— [En parlant de choses non quantifiables] De même valeur qualitative.
1. [Choses comparées entre elles] Toutes les phrases de son livre [de Camus] sont équivalentes, comme sont équivalentes toutes les expériences de l'homme absurde (SARTRE, Sit. I, 1947, p. 121) :
• 2. ... les moments du temps humain (...) ne sont pas équivalents entre eux; et ce qui est occasion quand on a vingt ans ne l'est plus quand on en a soixante-dix.
JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 108.
— [Avec un compl. prép. indiquant en quoi les choses sont de même valeur] :
• 3. Je ne veux pas dire que je voudrais dans la vie estimer tous les objets équivalents en beauté; je continuerais à préférer Pelléas à la Vie de Bohême.
RIVIÈRE, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1906, p. 312.
2. [Chose comparée à une autre] Justifier du baccalauréat (...) ou d'un diplôme équivalent (Encyclop. éduc. Fr., 1960, p. 355). Réunir les termes présents dans une dimension du champ est équivalent à intersecter les termes présents dans l'autre (JOLLEY, Trait. inform., 1968, p. 71) :
• 4. Un homme est un individu (...) dont le mode d'existence est trop différent de celui d'une cellule (...) pour qu'il puisse jouer un rôle équivalent, et qu'une association d'hommes ressemble à une association de cellules.
RUYER, Esq. philos. struct., 1930, p. 95.
C.— [En parlant d'une chose abstr.] Qui ne présente pas de différence, qui est au même degré d'extension dans deux choses.
1. [Chose abstr. désignant une quantité] Une force d'une autre nature (...) et d'une intensité équivalente (RENOUVIER, Essais crit. gén., 3e essai, 1864, p. 54) :
• 5. On donne le nom de « produits » aux choses que l'industrie a su créer. Leurs auteurs deviennent par là possesseurs d'une nouvelle portion de richesses dont ils peuvent jouir, soit immédiatement, soit après l'avoir échangée contre tout autre objet de valeur équivalente.
SAY, Écon. pol., 1832, p. 60.
2. [Chose abstr. désignant une qualité] :
• 6. ... il y a un langage poétique dans lequel les mots (...) sont chargés de deux valeurs simultanément engagées et d'importance équivalente : leur son et leur effet psychique instantané.
VALÉRY, Variété V, 1944, p. 319.
II.— Subst. masc. Ce qui est de même valeur.
A.— [Désigne une chose quantifiable] Ce qui est de même valeur quantitative. Dédommager par équivalent (Ac. 1878-1932). La « deuxième variation » où (...) les unités (les croches pointées, ou leurs équivalents) de chaque temps, ne sont plus reliées au temps suivant par un « legato » (ROLLAND, Beeth., t. 2, 1928, p. 485). Tout le matériel belge et français saisi (ou son équivalent numérique) sera immédiatement restitué (FOCH, Mém., t. 2, 1929, p. 271).
— En partic.
1. CHIMIE
♦ Vieilli. [Avant la théorie atomique] Équivalent (chimique). Rapport pondéral suivant lequel un corps se combine avec un autre corps pris comme base; p. méton. corps qui se combine suivant le même rapport pondéral qu'un autre. Les chimistes ont rapporté à une unité de convention la valeur numérique des équivalents de tous les corps simples (Ac. 1878) :
• 7. Nous n'assistons plus au remplacement brusque d'une forme par une autre, comme il arrive dans une combinaison chimique par une transposition des équivalents : la matière passivement subissant les rapprochements qui lui sont imposés.
CLAUDEL, Art poét., 1907, p. 156.
♦ Équivalent électrochimique. Masse d'un corps simple ou d'un ion libérée lors de l'électrolyse par 96 000 coulombs. Les équivalents électrochimiques sont proportionnels à leurs équivalents chimiques ordinaires (H. FONTAINE, Électrolyse, 1885, p. 19).
2. PHYS. Équivalent mécanique de la chaleur. Quantité d'énergie mécanique fournie par l'unité de quantité de chaleur. La loi de l'équivalent mécanique de la chaleur n'implique nullement la réduction de la chaleur proprement dite au mouvement (BOUTROUX, Contingence, 1874, p. 63). Un mémoire laissé par Carnot avant sa mort, dans lequel il (...) indiquait (...) une valeur assez exacte de l'équivalent mécanique de l'unité de chaleur (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 275).
B.— [Désigne une pers. ou une chose non quantifiable]
1. Rare. Personne ou ensemble de personnes de même valeur. La famille de son mari, qui était à peu près l'équivalent des Rothschild, faisait depuis plusieurs générations les affaires des princes d'Orléans (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 518). Un écrivain américain — Hemingway, Faulkner — n'est pas du tout l'équivalent de Gide ou de Valéry : c'est l'équivalent de Rouault ou de Braque (MALRAUX, Conquér., 1928, p. 169).
2. Ce qui est de même valeur qualitative. L'Allemagne annonçait le « Kriegsgefahrzustand » qui n'est tout de même pas l'équivalent d'une mobilisation générale (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p.564). La veillée, équivalent campagnard des boîtes de nuit, est au même titre une survivance des rites orgiaques (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 148).
♦ Loc. Sans équivalent. Les crimes hitlériens, et parmi eux le massacre des Juifs, sont sans équivalent dans l'histoire (CAMUS, Homme rév., 1951, p. 229).
— En partic. Mot ou locution ayant la même signification, ou une signification approchante, qu'un mot ou qu'une locution d'une autre langue. « Faire passer un chameau par le trou d'une aiguille » est l'équivalent oriental de « prendre la lune avec ses dents » (GIDE, Feuillets, 1928, p. 898) :
• 8. Le génie d'une langue ne se traduit dans une autre langue que par des équivalents, et, quand on s'attache à l'exactitude, on ne la rend pas.
SAND, Corresp., t. 6, 1875, p. 337.
♦ Loc. Sans équivalent. « Eagerness; glamour » : mots presque intraduisibles en français. « Eagerness » serait une appétence spirituelle et physique, un éréthisme multiforme du sujet (...) « glamour » est sans équivalent en notre langue. Nos lexiques donnent : magie (BLANCHE, Modèles, 1928, p. 195).
Rem. On rencontre ds la docum. les subst. masc. a) Équivalentisme, chim. Théorie selon laquelle les corps se combineraient suivant des rapports pondéraux et non pas suivant le nombre de leurs atomes. Voici donc, sur les conseils écoutés de Dumas, le mot atome effacé de la science — du moins provisoirement — et les chimistes conviés à s'en tenir au niveau de l'expérience la plus pure. Nous sommes aux beaux jours de l'équivalentisme (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 314). b) Équivalentiste, chim. Partisan de l'équivalentisme. La lutte entre atomistes et équivalentistes eut (...) sur le développement de la chimie une influence des plus malheureuses (ID., ibid., p. 319).
Prononc. et Orth. :[], fém. [-]. Ds Ac. 1694-1932. Cf. équi-. Étymol. et Hist. I. Adj. 1370-72 (ORESME, Ethiques, éd. A. D. Menut, Livre IX, ch. I, p. 454). II. Subst. 1382 « impôt [qui tient lieu d'un autre] » (Ordonnance de Charles VI ds LA CURNE); 1538 « ce qui a la même valeur » (EST.). Empr. au b. lat. acquivalens, part. prés. de aequivalere (v. équivaloir). Fréq. abs. littér. :13.
DÉR. Équivalemment, adv. D'une manière équivalente. Peut-être bien les formules de Tertullien, qu'on retrouve équivalemment chez d'autres pères, représentent-elles une tradition dont on n'a pas assez tenu compte (Théol. cath. t. 14, 2, 1939). La démocratie (...) est une affirmation que le destin de l'humanité est d'être libre ou, équivalemment, que l'avenir de l'homme sera modelé par l'homme (VEDEL, Dr. constit., 1949, p. 243). — Dernière transcr. ds LITTRÉ : é-ki-va-la-man. Cf. équi-. — 1re attest. 1377 (ORESME, Livre du ciel et du monde, éd. A. D. Menut et A. J. Denomy, 205c, p. 738); de équivalent, suff. -ment2.
BBG. — GOHIN 1903, p. 252 (s.v. équivalemment).
1. équivalent, ente [ekivalɑ̃, ɑ̃t] adj.
ÉTYM. 1370; bas lat. æquivalens (XIIe), p. prés. de æquivalere « avoir une valeur égale ».
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1 Dont la quantité a même valeur. ⇒ Égal; (vx) équipollent. || Leurs parts d'héritage sont équivalentes. || Monnaies équivalentes. — (Au sing.). || Une diminution équivalente (à une autre). || Punition équivalente (→ Arrêt, cit. 7). || Rester pendant un temps équivalent. || Longueur équivalente à celle de qqch. (→ Corps, cit. 15). || Indemnité équivalente au dommage.
♦ Spécialt. Géom. || Surfaces, volumes équivalents, mais de formes différentes. || Toutes les surfaces planes, sauf le cercle et les aires qui en dérivent, peuvent être ramenées à un triangle équivalent. || Problème du carré équivalent à un cercle. ⇒ Quadrature. — Alg. || Équations équivalentes, qui ont le même ensemble de solutions. — Éléments équivalents (dans un ensemble) : éléments liés par une relation d'équivalence (⇒ aussi Modulo).
♦ Cartographie. || Projection équivalente, qui respecte les surfaces relatives (et déforme les contours).
2 Équivalent à… (ou au plur.). Qui a la même valeur ou fonction. || Une sommation ou un acte équivalent (→ Demeure, cit. 2). || Diplôme équivalent. || Faits équivalents, dont la portée est semblable ou identique. ⇒ Comparable. || Concepts équivalents (→ Définition, cit. 4). ⇒ Similaire, identique. || Deux variétés équivalentes (→ 1. Cor, cit. 7). — Expression équivalente à une autre. ⇒ Synonyme. || Ne pas voter serait équivalent à voter oui. → Serait l'équivalent de… (2. Équivalent).
0 Toutes les phrases de son livre (l'Étranger de Camus) sont équivalentes, comme sont équivalentes toutes les expériences de l'homme absurde; chacune se pose pour elle-même et rejette les autres dans le néant (…)
Sartre, Situations I, p. 120.
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CONTR. Inégal. — Différent. — Inéquivalent.
DÉR. Équivalemment, 2. équivalent. V. Équivalence.
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2. équivalent [ekivalɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1538; « impôt », 1382; substantivation de 1. équivalent.
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1 Ce qui équivaut, chose qui a la même valeur ou la même fonction qu'une autre, qui peut la remplacer. || L'équivalent de qqch. || Donner l'équivalent de ce qu'on reçoit. || On lui a offert l'équivalent. || Je n'ai pas pu trouver l'équivalent, c'est une chose irremplaçable. || C'est une société qui n'a pas son équivalent. ⇒ Pareil, semblable (→ Armature, cit. 4). || Ces hésitations sont l'équivalent d'une lâcheté (→ Demi-mesure, cit. 1). || Accepter serait l'équivalent de céder.
1 Le talent qu'il avait d'attirer la confiance le mit dès le jour même dans les secrets de la dame : elle lui confia son goût pour le jeune mage, l'assura que dans toutes les maisons de Persépolis il trouverait l'équivalent de ce qu'il avait vu dans la sienne.
Voltaire, Le monde comme il va.
2 (…) un chef-d'œuvre dont vous ne pourrez trouver l'équivalent que dans l'école florentine ou l'école romaine.
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 30.
3 La loi du 14 juin, édictée par la bourgeoisie révolutionnaire française, lui apparaît comme l'équivalent de ces statuts anglais qui adjugeaient comme esclave l'ouvrier réfractaire au travail et qui imposaient un maximum de salaire.
Jaurès, Hist. socialiste…, II, p. 262.
4 Le regard traça autour du cou l'équivalent d'un de ces traits au crayon qui servent à guider la scie.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. II, XVII, p. 195.
♦ Un équivalent, des équivalents lui furent proposés. || Reconnaître un équivalent dans un autre ordre, un autre domaine. || Un équivalent de la monnaie (→ Absolument, cit. 1). || Sans équivalent. ⇒ Exemple (sans). → Destruction, cit. 5.
5 La seule forme de constance du moi, c'est la mémoire. La recréation par la mémoire d'impressions qu'il faut ensuite approfondir, éclairer, transformer en équivalents d'intelligence est l'essence même de l'œuvre d'art.
A. Maurois, À la recherche de Marcel Proust, VI, I, p. 171.
2 (1864). Spécialt. Mot ou expression que l'on peut substituer à un autre mot ou une autre expression sans changer l'effet produit par l'énoncé. ⇒ Synonyme. || « Nulle langue n'a dans son propre fonds des équivalents suffisants pour exprimer parfaitement ce qu'il y a d'heureusement dit dans une autre langue » (Dictionnaire de Trévoux). || Traducteur qui désespère de trouver un équivalent exact. ⇒ Traduction. || Mot anglais qui n'a pas d'équivalent en français. || Sans équivalent en français.
6 Le mot infini, comme les mots Dieu, esprit et quelques autres expressions, dont les équivalents existent dans toutes les langues (…)
Baudelaire, Trad. E. Poe, Eureka, III.
7 Quant aux équivalents, on peut dire qu'ils constituent précisément la variété de l'art d'écrire.
Antoine Albalat, l'Art d'écrire, p. 117.
3 (1858, Année sc. et industr., t. I, p. 180). Chim. Vx. Quantité d'un corps simple pouvant remplacer un autre corps simple dans une combinaison chimique. || Théorie des équivalents chimiques, aujourd'hui abandonnée pour la notation atomique. ⇒ Valence. || Équivalent électrochimique d'un métal.
4 (1890). Phys. || Équivalent mécanique de la chaleur (mesuré par Joule) : rapport constant entre le travail et la quantité de chaleur échangés par transformation de l'énergie.
Encyclopédie Universelle. 2012.