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épouvante

épouvante [ epuvɑ̃t ] n. f.
espavente v. 1570; de épouvanter
1Peur violente et soudaine causée par qqch. d'extraordinaire, de menaçant. effroi, frayeur , horreur, terreur. Rester cloué, glacé d'épouvante. Reculer d'épouvante. Cris, hurlements d'épouvante. La vue de ce massacre l'a frappé, saisi d'épouvante. Attentat qui sème l'épouvante. affolement, panique. « J'étais paralysé par la terreur, j'étais ivre d'épouvante, prêt à hurler, prêt à mourir » (Maupassant). « Une épouvante sans nom la guettait » (Green). Roman, film d'épouvante. thriller; gore.
2Par ext. Vive inquiétude. appréhension, crainte. « Ma mère voyait toujours avec épouvante venir la saison des vacances » (Duhamel).

épouvante nom féminin (de épouvanter) Terreur profonde et soudaine provoquée par quelque chose d'inattendu et qu'on juge très dangereux ; horreur : Je suis resté glacé d'épouvante en entendant ce cri déchirant. Vive inquiétude ou appréhension : Je vois avec épouvante le travail qui me reste à faire.épouvante (citations) nom féminin (de épouvanter) André Malraux Paris 1901-Créteil 1976 On trouve toujours l'épouvante en soi, il suffit de chercher assez profond. Heureusement, on peut agir. La Condition humaine Gallimardépouvante (expressions) nom féminin (de épouvanter) Film d'épouvante, film destiné à susciter chez le spectateur un vif sentiment d'effroi, d'horreur. ● épouvante (synonymes) nom féminin (de épouvanter) Terreur profonde et soudaine provoquée par quelque chose d'inattendu et qu'on...
Synonymes :
- effroi
- frayeur
- horreur
- panique

épouvante
n. f.
d1./d Effroi violent, peur soudaine, panique. être glacé d'épouvante. Film d'épouvante.
d2./d Vive inquiétude, appréhension. Elle voit avec épouvante les dettes s'accumuler.

⇒ÉPOUVANTE, subst. fém.
A.— Au sing.
1. Peur très profonde, violente et soudaine provoquant un désordre de l'esprit, et s'accompagnant parfois d'un mouvement de fuite. Être fou d'épouvante; hurler d'épouvante; cris, gestes, sursauts d'épouvante. (Quasi-)synon. effroi (cf. ce mot A), horreur, terreur. Une épouvante égarait leurs yeux, car ils [les suicidés] ne savaient pas qu'on souffrait tant avant la fin (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Endorm., 1889, p. 1169). L'épouvante était là — pas la peur, la terreur, celle des bêtes, des hommes seuls devant l'inhumain (MALRAUX, Cond. hum., 1933, p. 401) :
1. Il faillit tomber, se rattrapa; et, le cœur cloué, fumant de peur, crut devenir fou. La jument, plantée droite entre les brancards, reculait, reculait, en hennissant d'épouvante. Trois spectres plus hauts que des géants venaient à lui sur la route.
POURRAT, Gaspard, 1930, p. 212.
SYNT. Épouvante atroce, croissante, folle, indicible, ingouvernable, sacrée, saisissante, véritable; crises, expressions, frissons, mouvements, paroles d'épouvante; images, scènes, songes, visions d'épouvante; heures, minutes, moments d'épouvante; épouvante et angoisses, cauchemars, horreurs, menaces, misères, peur, souffrances, terreurs; avoir de l'épouvante; être frappé, glacé, plein, rempli, saisi, transi d'épouvante; attendre, écouter, regarder, voir qqc. avec épouvante, avec (de) l'épouvante dans les yeux; mourir d'épouvante; cacher, contenir son épouvante; causer, déclencher, engendrer, inspirer, répandre, semer de l'épouvante; crier, gémir d'épouvante; jeter, précipiter qqn dans l'épouvante; vivre dans l'épouvante; sans aucune épouvante.
Loc. adj. inv. D'épouvante. Film d'épouvante. Qui suscite chez le spectateur des sentiments d'effroi et des émotions violentes (d'apr. DUB. et DAVAU-COHEN 1972).
2. P. ext. Vive et profonde inquiétude, appréhension. Je n'aurais pu m'empêcher de lui dire [à Paul Adam] l'épouvante que m'inspirent son affreux style, le massacre qu'il fait de la langue française (L. DAUDET, Entre-deux-guerres, 1915, p. 156) :
2. BLAISE. — (...) Reconnaissez donc une bonne fois que la seule idée de ce mariage vous épouvante...
MARCELLE. — Toujours les grands mots! Comme s'il s'agissait d'épouvante! Ce qui est vrai, c'est qu'Emmanuele n'a pas dix-huit ans et que sa santé a toujours été fragile.
MAURIAC, Asmodée, 1938, V, 2, p. 189.
B.— P. méton. (gén. au plur.)
1. Vieilli, emploi abs. (ou avec une détermination précisant la pers. qui éprouve l'épouvante). Sensations de frayeur. Madame de Campvallon se chargeait elle-même, avec des épouvantes qui la charmaient, de tenir ouverte une des portes-fenêtres du rez-de-chaussée (FEUILLET, Camors, 1867, p. 334). Son cœur [de Jeanne] battait comme dans les épouvantes (MAUPASS., Une Vie, 1883, p. 169).
2. [Avec un compl. de nom introd. par la prép. de précisant l'orig. de l'épouvante] L'aspect épouvantable, horrible, horrifiant que présente ou représente quelque chose. Les épouvantes de la guerre, de la maladie, de la mort, de la torture. (Quasi-)synon. affres (cf. ce mot B), atrocités (cf. ce mot B), horreur. On n'imagine pas la folle laideur, l'épouvante de ces figures, brossées comme des maquettes de décor, sans aucun dessous (L. DAUDET, Salons et journaux, 1917, p. 116). Pour peu que je vive encore quelque temps, les épouvantes et les horreurs des deux grandes guerres en viendront, sur plus d'un point, à se confondre (GIDE, Ainsi soit-il, 1915, p. 1213) :
3. Kate d'ailleurs, sa prière finie, semblait n'avoir plus aucune angoisse, aucune hâte de quitter la montagne de son vœu. Elle se relevait en effet sous le soleil tourné au blanc livide, les genoux tremblants de l'agenouillement, ou de la fatigue à nouveau déclenchée par la halte. Malgré l'épouvante des nuages, elle ne paraissait plus penser à repartir, à revenir à la terre. Elle voulut même s'avancer vers l'arête du précipice.
PEYRÉ, Matterhorn, 1939, p. 278.
Prononc. et Orth. :[]. Enq. : //. Ds Ac. 1694 et 1718, s.v. espouvante avec la mention « quelques uns escrivent espouvente » (cf. épouvantable). Ds Ac. 1740-1932 sous la graph. moderne. Étymol. et Hist. Av. 1571 espavente (CARLOIX, I, 18 ds LITTRÉ); 1592 avec espouvante (MONLUC, Commentaires, L. III [II, 2] ds HUG.). Déverbal de épouvanter. Fréq. abs. littér. :1 514. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 490, b) 3 127; XXe s. : a) 3 491, b) 1 395. Bbg. WIND 1928, p. 172.

épouvante [epuvɑ̃t] n. f.
ÉTYM. V. 1570, espavente; déverbal de épouvanter.
1 Peur violente, profonde et soudaine causée par quelque chose de menaçant et d'effrayant (souvent de caractère extraordinaire, inhumain…). Effroi, épouvantement, frayeur, horreur, terreur. || Ressentir un sentiment d'épouvante. || Reculer d'épouvante devant une apparition, un spectacle horrible, un danger menaçant.(1639). Vx. || Prendre l'épouvante.Rester cloué, glacé, pétrifié… d'épouvante. || Cris, hurlements d'épouvante (→ Céder, cit. 12). || Des yeux agrandis par l'épouvante. || Remplir qqn d'épouvante, jeter qqn dans l'épouvante (→ Aimer, cit. 50; angoisse, cit. 14; et la loc. : faire dresser les cheveux sur la tête). || La vue de ce massacre l'a frappé, l'a saisi d'épouvante. || Les bombardiers jetaient, semaient l'épouvante partout où ils passaient. Affolement, panique. || Vision d'épouvante.
1 Me voilà saisi derechef D'étonnement et d'épouvante.
La Fontaine, Fables, I, 12.
2 Ô sujet d'épouvante à troubler le plus brave ! Question sans réponse où vos Saints se sont tus !
A. de Vigny, Poèmes philosophiques, « Destinées ».
3 Cris, désespoirs, sacs et fusils jetés dans les seigles, passages frayés à coups d'épée, plus de camarades, plus d'officiers, plus de généraux, une inexprimable épouvante.
Hugo, les Misérables, II, I, XIII.
4 Enfin, au milieu de mes rêves, éclata un grand cri d'horreur et d'épouvante, auquel succéda, après une pause, un bruit de voix désolées, entrecoupées par de sourds gémissements de douleur ou de deuil.
Baudelaire, Trad. E. Poe, Nouvelles histoires extraordinaires, « Bérénice ».
5 J'étais paralysé par la terreur, j'étais ivre d'épouvante, prêt à hurler, prêt à mourir.
Maupassant, la Morte, p. 189.
6 Une épouvante sans nom la guettait, attendait le moment où tout d'un coup elle se rendrait, où elle crierait dans le noir, vaincue par l'horreur des ténèbres. Au bout du couloir, elle se mit à courir, ne comprenant pas comment elle avait pu pénétrer à cette heure lugubre dans la maison. Déjà elle était dans la cuisine, butant dans les chaises dont elle ne reconnaissait plus la place, lorsqu'elle sentit que son angoisse grandissait, que la terreur allait avoir raison d'elle (…)
J. Green, Adrienne Mesurat, p. 246.
Roman d'épouvante. Noir (roman noir). || Film, spectacle d'épouvante (syn. : d'horreur). → Grand-guignol.
7 Un roman d'épouvante peut se donner comme une simple transposition de la réalité, parce qu'on rencontre, au fil des jours, des situations épouvantables.
Sartre, Situations I, p. 135.
L'épouvante de qqn, son épouvante. || Des épouvantes. || Les épouvantes nocturnes du cauchemar. Terreur.
2 Par ext. Vive inquiétude. Appréhension, crainte, inquiétude. || Il voyait avec épouvante l'heure avancer.
8 Ma mère, qui avait perdu deux enfants en bas âge et que nos maladies de petits citadins tenaient en perpétuelles angoisses, ma mère voyait toujours avec épouvante venir la saison des vacances.
G. Duhamel, Inventaire de l'abîme, VI, p. 75.
3 Vx. (Une, des épouvantes). Ce qui provoque l'épouvante. || Les épouvantes de la famine, de la guerre. Épouvantement.

Encyclopédie Universelle. 2012.