enflure [ ɑ̃flyr ] n. f.
• enfleüre v. 1150; de enfler
1 ♦ État d'un organe, d'une partie du corps qui subit une augmentation anormale de volume par suite d'une maladie, d'un coup, d'un accident musculaire, etc. ⇒ ballonnement, bouffissure, boursouflure, congestion, dilatation, empâtement, gonflement, intumescence, œdème, tuméfaction, tumeur, turgescence. Enflure de la cheville provoquée par une entorse.
2 ♦ Fig. Exagération. « Mais on doit tenir compte de l'enflure méridionale » (A. Daudet ).
♢ Vieilli Emphase, style ampoulé. « Ennemi de l'enflure et des grands airs » (Sainte-Beuve).
3 ♦ (Personnes) Fam. t. d'injure Crétin. ⇒ enflé.
⊗ CONTR. Simplicité.
● enflure nom féminin (de enfler) État d'un organe, d'un membre qui a subi une augmentation anormale de volume ; gonflement, bouffissure. Forme ampoulée, emphatique dans l'expression : L'enflure du style. Populaire. Imbécile (terme d'injure). Première pousse des bois, chez le chevreuil. ● enflure (synonymes) nom féminin (de enfler) État d'un organe, d'un membre qui a subi une augmentation...
Synonymes :
- bosse
- oedème
- tuméfaction
Forme ampoulée, emphatique dans l'expression
Synonymes :
- bouffissure (littéraire)
- emphase
enflure
n. f.
d1./d Gonflement d'une partie du corps; oedème. Syn. (Guad.) loupe.
d2./d Fig. Exagération, emphase. Enflure du style.
d3./d Pop. Imbécile, crétin.
⇒ENFLURE, subst. fém.
A.— 1. [Avec compl. adnominal] Toujours au sing. Fait d'être enflé. Enflure de la jambe, de la joue, de l'abdomen. Vous admirerez l'homme d'affaires dans l'enflure de la poche aux carnets (BALZAC, Œuvres div., t. 2, 1830-35, p. 180). Les paupières gonflées à éclater, mauve pâle, serrées par l'enflure l'une contre l'autre (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 832).
• Et lui, relevant drap et chemise, contemplait en silence les taches rouges sur le ventre et les cuisses, l'enflure des ganglions.
CAMUS, La Peste, 1947, p. 1290.
2. [Sans compl. obligatoire] Ce qui est enflé. Je viens de palper... approximativement... les parties affligées... l'épanchement humoral est abondant... l'enflure tenace (MARTIN DU G., Gonfle, 1928, p. 1185).
— P. anal. Les approches d'une bourrasque produisent de subites enflures du vent (HUGO, Homme qui rit, t. 1, 1869, p. 61). Une fanfare de cors, comme ces enflures de cuivre qui soulignent, à la foire, les coups gagnants (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p. 83).
B.— Au fig. [En parlant du style de qqn] Manque de naturel, amplification. Prose pleine d'enflure; enflure du style (Ac.). Synon. emphase, grandiloquence; anton. naturel, simplicité. Il regrettait la forme un peu poncive de ce style où il y avait « de l'enflure, des métaphores comme dans la prose démodée de Chateaubriand » (PROUST, Fugit., 1922, p. 589). Et il y a des paragraphes ridicules d'enflure et d'outrance (GREEN, Journal, 1934, p. 207).
C.— Pop. Imbécile. Espèce d'enflure. Synon. crétin. Les autres dix enflures avant moi, je commençais à les comprendre (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 193).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1150 enfleüre (Lapidaire Marbode, éd. P. Studer et J. Evans, 432 : enfleüre entre cuir et char). Dér. du rad. de enfler; suff. -ure. Fréq. abs. littér. :121. Bbg. LEW. 1960, p. 91. — ROG. 1965, p. 110.
enflure [ɑ̃flyʀ] n. f.
ÉTYM. V. 1150, enfleüre; de enfler.
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1 État d'un organisme, d'une partie du corps qui subit une augmentation anormale de volume par suite d'une maladie, d'un coup, d'un accident musculaire, etc. ⇒ Ballonnement, bouffissure, boursouflure, congestion, dilatation, empâtement, gonflement, intumescence, œdème, tuméfaction; (littér.) apostume; (régional) 2. gonfle. || Enflure de la cheville provoquée par une entorse. — Enflure du ventre, l'enflure : ballonnement de l'abdomen (⇒ Flatulence, météorisme).
1 (…) une vache au père Caillaud, qui avait pris l'enflure pour avoir mangé trop de vert (…)
G. Sand, la Petite Fadette, XXVI, p. 172.
2 Et lui (le médecin) relevant drap et chemise, contemplait en silence les taches rouges sur le ventre et les cuisses, l'enflure des ganglions.
Camus, la Peste, p. 105.
♦ Une enflure : partie enflée.
2 Fig. Exagération; expression redondante et excessive. ⇒ Bouffissure, boursouflage, emphase (cit. 2). — Vieilli. Style ampoulé. ⇒ Boursouflure. || Se garder de l'enflure et des grands airs (→ Ballon, cit. 3).
3 Les Espagnols ont, dans leurs sentiments, l'enflure qu'on trouve dans leurs livres; enflure d'autant plus déplorable qu'elle couvre une force de caractère et une grandeur réelles (…)
Joseph Joubert, Pensées, XVI, LXXXVI.
4 « Cinquante mille personnes au moins ! » disait le Forum dans sa chronique du lendemain; mais on doit tenir compte de l'enflure méridionale.
Alphonse Daudet, Numa Roumestan, I, p. 9.
3 Vx et littér. || L'enflure du cœur : l'orgueil, la vanité, la prétention.
5 L'orgueil est une enflure du cœur.
Nicole, Essais, I, 1.
6 J'ai même pardonné (à Nicole) « l'enflure du cœur » en faveur du reste, et je maintiens qu'il n'y a point d'autre mot pour expliquer la vanité et l'orgueil, qui sont proprement du vent; cherchez un autre mot.
Mme de Sévigné, 205, 23 sept. 1671.
7 Tu vas pas changer de gueule, un jour ? Et l'autre rombière, la guenon, l'enflure, la dignité en gélatine avec ses trois mentons de renfort et ses gros nichons en saindoux qui lui dévalent sur la brioche.
M. Aymé, le Vin de Paris, « La traversée de Paris », p. 56.
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CONTR. Désenflure. — Simplicité.
Encyclopédie Universelle. 2012.