bouffissure [ bufisyr ] n. f.
• 1582; de bouffir
♦ Enflure morbide et disgracieuse des chairs. ⇒ boursouflure. Bouffissure des yeux au réveil. « ses yeux, déjà petits, semblaient remonter vers les tempes par la bouffissure de ses pommettes » (Flaubert). — Fig. La bouffissure du style. ⇒ enflure.
● bouffissure nom féminin (de bouffir) Gonflement des téguments qui ne s'accompagne pas de signes d'inflammation et qui peut traduire un œdème ou une infiltration anormale de la peau. Littéraire. Caractère de ce qui est ampoulé : La bouffissure du style. ● bouffissure (synonymes) nom féminin (de bouffir) Gonflement des téguments qui ne s'accompagne pas de signes d'inflammation...
Synonymes :
- poche
Contraires :
- dégonflement
Littéraire. Caractère de ce qui est ampoulé
Synonymes :
- emphase
- pompe
Contraires :
- austérité
- simplicité
bouffissure
n. f.
d1./d Enflure des chairs, embonpoint malsain.
d2./d Fig. Vanité.
⇒BOUFFISSURE, subst. fém.
A.— État de ce qui est bouffi.
1. Gonflement des chairs. Cf. bouffir et bouffi :
• 1. Le personnage fait parfois de vains efforts pour inscrire un monocle dans la bouffisure de ses paupières.
G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Les Maîtres, 1937, p. 67.
SYNT. Bouffissure de la face, des pommettes, des traits, du visage, des yeux.
— Spéc., MÉD. Gonflement des tissus provoqué par une infection ou par des infiltrations séreuses ou adipeuses dans les cellules :
• 2. Les formes du pied disparaissaient dans une telle bouffissure, que la peau tout entière semblait près de se rompre, et elle était couverte d'ecchymoses occasionnées par la fameuse machine.
FLAUBERT, Madame Bovary, t. 2, 1857, p. 16.
2. P. ext., le plus souvent au plur. Gonflement, poche, boursouflure. En huit jours, son visage changea, il lui vint des bouffissures sous les yeux (MONTHERLANT, Les Célibataires, 1934, p. 767).
3. P. anal. [Le compl. de nom désigne un obj. concr., extérieur à l'homme] Un immense soleil couleur d'or avec de grands rayons obliques et qui passent, entre les bouffissures des nuées (FLAUBERT, La Tentation de St Antoine, 1856, p. 649).
B.— Au fig. Caractère de ce qui est bouffi.
1. [En parlant d'une pers. ou de son expr.] Vanité poussée à l'extrême, au point d'être ridicule. La vanité et la bouffissure des prétentions étant presque toujours en raison inverse du mérite (C. DESMOULINS, Le Vieux Cordelier, 1793-94, p. 122, note).
2. [En parlant d'une œuvre littér. ou artistique] Boursouflure du style, du langage. L'emphase, la bouffissure qui marque la plupart des monuments du XVIIe siècle (MICHELET, Le Peuple, 1846, p. 152). Synon. grandiloquence.
PRONONC. ET ORTH. :[]. FÉR. Crit. t. 1 1787 propose la graph. boufisûre avec un seul f et un accent circonflexe pour marquer la durée longue de [u] devant [].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1582 (LIÉBAULT, Maladies des femmes, 15 dans QUEM.); 1690 fig. « caractère de ce qui est ampoulé, enflure de l'expression et du style » (FUR.).
STAT. — Fréq. abs. littér. :45.
bouffissure [bufisyʀ] n. f.
ÉTYM. 1582; de bouffir.
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1 Enflure morbide ou disgracieuse des chairs. ⇒ Boursouflure, cloque, empâtement, gonflement. || La bouffissure d'un visage. || Des bouffissures sous les yeux. ⇒ Poche. — Spécialt (méd.). Intumescence produite par des infiltrations séreuses dans le tissu cellulaire.
1 (…) comme il commençait d'engraisser, ses yeux, déjà petits, semblaient remonter vers les tempes par la bouffissure de ses pommettes.
Flaubert, Mme Bovary, I, IX.
1.1 Elle n'était pas laide, elle aurait même été assez jolie sans la bouffissure de ses yeux gris brillants de larmes, et la torsion de ses lèvres encore gonflées de sanglots.
A. Billy, Sur les bords de la Veule, p. 214.
2 (1690, Furetière). Fig. Caractère de ce qui est bouffi. || La bouffissure du style. ⇒ Boursouflure, emphase, grandiloquence.
♦ Vx. Vanité extrême.
2 La bouffissure (du cardinal de Bouillon) est si générale, qu'il se loue d'avoir exercé cette charge très fidèlement (…)
♦ Une, des bouffissures : effet de style pompeux et creux.
3 Je préfère à ces vaines bouffissures le simple squelette de la pensée (…)
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CONTR. Amaigrissement, creusement, décharnement. — Pauvreté, simplicité.
Encyclopédie Universelle. 2012.