endurcir [ ɑ̃dyrsir ] v. tr. <conjug. : 2>
1 ♦ Rare Durcir. « Des mains laborieuses, endurcies de cals » (Voltaire).
2 ♦ Rendre plus dur au mal, rendre résistant physiquement. ⇒ aguerrir, fortifier, tremper. « Endurcissez-le [l'enfant] à la sueur et au froid, au vent, au soleil » (Montaigne). — « Leurs visages endurcis au froid et au chaud » (Barrès). Pronom. « Un futur soldat doit s'endurcir » (Taine).
3 ♦ Rendre moins sensible moralement. ⇒ blinder, cuirasser. Les épreuves l'ont endurci. « Cela ne pouvait pas endurcir notre âme et flétrir sa tendresse infinie » (Dorgelès). Pronom. « Faites que mon cœur ne s'endurcisse point ! » (Duhamel).
⊗ CONTR. Amollir, attendrir.
● endurcir verbe transitif Rendre quelqu'un, son corps plus résistant, plus endurant : Les courses en montagne l'ont endurci. Rendre les mains, les muscles plus durs. Rendre quelqu'un peu à peu insensible : Ces spectacles d'horreur lui avaient endurci le cœur. ● endurcir (synonymes) verbe transitif Rendre quelqu'un, son corps plus résistant, plus endurant
Synonymes :
- aguerrir
- tremper
Rendre les mains, les muscles plus durs.
Contraires :
- affiner
- ramollir
Rendre quelqu'un peu à peu insensible
Synonymes :
- blinder
- habituer
endurcir
v.
rI./r v. tr.
d1./d Rendre plus fort, plus robuste; accoutumer à la fatigue, à la souffrance, etc. Le sport endurcit le corps.
d2./d Rendre insensible, impitoyable. Les déceptions répétées lui ont endurci le coeur.
rII./r v. Pron.
d1./d Devenir plus fort, plus résistant.
d2./d Devenir insensible, impitoyable. S'endurcir dans le vice, le crime.
⇒ENDURCIR, verbe trans.
A.— Domaine du toucher, vx, rare. Durcir progressivement, rendre physiquement plus résistant, plus solide. (Quasi-)synon. durcir; anton. amollir, assouplir, attendrir. [Les contrées] où une carapace calcaire, une croûte latéritique (...) ont endurci et stérilisé la surface (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 13).
— [En partic. l'obj. désigne la peau, les muscles, les tissus] Rendre plus épais, plus rugueux, plus racorni. La peau noircie par le soleil et endurcie par les intempéries de l'air (BALZAC, Méd. camp., 1833, p. 95). Ces ampoules qui finalement endurcissent les tissus (AUDIBERTI, Quoat, 1946, 2e tabl., p. 66).
— Emploi pronom. à sens passif. Tout le tissu graisseux et cellulaire s'empâte; quelquefois même il s'endurcit au point de gêner toutes les fonctions (CABANIS, Rapp. phys. et mor., t. 2, 1808, p. 56).
B.— Domaine de la sensibilité physique et/ou morale. Rendre plus endurant à la fatigue, au mal, à une épreuve morale. Synon. aguerrir, fortifier, tremper. Essaie plutôt, si tu peux, d'endurcir ta patience et ton courage. Habitue-toi à subir convenablement ce qui est nécessaire (TAINE, Notes Paris, 1867, p. 267). Le nomadisme endurcit le corps par l'adaptation constante qu'il réclame (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 82) :
• 1. Bien qu'ils eussent un tempérament solide, Pécuchet voulait comme un Spartiate les endurcir encore, les accoutumer à la faim, à la soif, aux intempéries, et même qu'ils portassent des chaussures trouées afin de prévenir les rhumes.
FLAUBERT, Bouvard et Pécuchet, t. 2, 1880, p. 152.
— Endurcir + compl. d'obj. dir. + compl. prép.
♦ Endurcir qqn à qqc. C'est dans ton intérêt que nous te battrons, afin de t'endurcir aux coups (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 108). Plutarque dit (...) qu'il faut endurcir son âme à la douleur et son estomac à la faim (DUMAS père, Reine Margot, 1847, I, 6, p. 14).
Emploi passif. On sait qu'il n'avait plus de souliers, mais ses pieds nus étaient endurcis aux rochers (HUGO, Travaill. mer, 1866, p. 351). Endurci aux rigueurs canadiennes (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 98).
♦ Endurcir qqn contre qqc. (plus rare). Comme ces peuples barbares qui plongeoient leurs enfans dans les fleuves, pour les endurcir contre les fatigues de la vie (CHATEAUBR., Génie, t. 1, 1803, p. 187).
— Emploi pronom. réfl.
♦ En emploi abs. Ils [les enfants spartiates] couchent sur un tas de roseaux (...) un futur soldat doit s'endurcir (TAINE, Philos. art., t. 2, 1865, p. 186) :
• 2. ... il partait de nuit, il faisait nuit quand il rentrait, mais l'habitude est vite prise. On sent moins la chaleur, on souffre moins du froid. (...) Aimé, avec le temps, s'était plutôt fortifié. Il s'était hâlé, bruni au soleil, et endurci sous les averses.
RAMUZ, Aimé Pache, peintre vaudois, 1911, p. 25.
♦ S'endurcir à qqc. Il (...) semblait (...) d'une faible complexion; mais (...) à l'épreuve des grandes fatigues dans les Alpes, (...) [il] s'y était endurci (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 1072).
♦ S'endurcir contre qqc. (vx). Quand les peuples du nord bravent les inconvénients de leur climat, ils s'endurcissent singulièrement contre tous les genres de maux (STAËL, Allemagne, t. 1, 1810, p. 53). Il se retrempoit (...) dans ses malheurs passés, pour s'endurcir contre son malheur présent (CHATEAUBR., Natchez, 1826, p. 429).
C.— Domaine de l'affectivité ou du comportement moral et spirituel
1. [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers. ou un attribut de la pers., tel que le cœur, l'âme] Rendre progressivement moins accessible ou inaccessible à des sentiments humains (sympathie, bienveillance, bonté, tendresse, douceur, pitié, etc.). (Quasi-)synon. dessécher, fermer, racornir, refroidir; anton. adoucir, attendrir, émouvoir, toucher. Assez bon pour que le mal dont il souffre n'endurcisse pas son cœur contre ceux qui le lui causent (COTTIN, C. d'Albe, 1799, p. 188) :
• 3. Peut-être (...), si je lui parle, se laissera-t-il fléchir. Il est bon, il est tendre. Si la politique ne l'avait pas endurci, s'il n'avait pas subi l'influence des Jacobins, il n'aurait point eu de ces sévérités qui m'effraient...
FRANCE, Les Dieux ont soif, 1912, p. 226.
— P. anal. [L'obj. désigne un animal] Ses épreuves cruelles n'endurcissent pas son cœur; elle [l'alouette] reste bonne autant que gaie, sociable et confiante (MICHELET, Oiseau, 1856, p. 199).
— Emploi abs. Les plaisirs épars qui endurcissent, (...) Les poursuites mondaines qui dissipent et dessèchent (SAINTE-BEUVE, Volupté, t. 2, 1834, p. 141).
— Emploi pronom.
♦ Devenir dur ou plus dur, moins humain, dans ses sentiments, dans son comportement. Le cœur de la malheureuse fillette (...) avait donc résorbé silencieusement ses peines, sans avoir jamais pu se barricader ni s'endurcir (BLOY, Femme pauvre, 1897, p. 31) :
• 4. Mais, après ces longues alertes, il semblait que le cœur de chacun se fût endurci et tous marchaient ou vivaient à côté des plaintes comme si elles avaient été le langage naturel des hommes.
CAMUS, La Peste, 1947, p. 1308.
♦ S'endurcir dans + subst. abstr. S'enferrer dans (une façon de penser ou d'agir), s'opiniâtrer dans, s'obstiner (à vivre) dans, sans en éprouver de remords. S'endurcir dans le mal, dans le crime. Loin d'être rentré dans le giron de l'« absolutisme », je me suis endurci dans ma faute constitutionnelle (CHATEAUBR., Essai Révol., t. 1, 1797, p. XXXIX). Il s'y endurcit [dans l'action indépendante] d'autant plus, avec l'opiniâtreté du superbe qui ne consent point à s'infliger un démenti ni à s'avouer même secrètement son tort (BLONDEL, Action, 1893, p. 364).
Rem. 1. La forme passive (être) endurci dans (le mal, le crime) a le même sens. La noirceur d'âme d'un scélérat endurci dans le crime (MARAT, Pamphlets, Charlatans mod., 1791, p. 285). Tu es un stoïcien, non pas endurci, entêté, obstiné dans son point de vue; mais un stoïcien d'instinct (AMIEL, Journal, 1866, p. 252). 2. On rencontre ds la docum. une constr. avec un compl. circ. où dans signifie « parmi ». On s'endurcit dans la société des gens durs et froids (DELACROIX, Journal, 1853, p. 39).
2. [Le compl. d'obj. dir. désigne un inanimé abstr.] Rendre plus dur, plus sec. Anton. adoucir. Dès lors, elle eut une fermeté sereine, mais que l'habitude n'endurcit point (GONCOURT, Sœur Philom., 1861, p. 136).
D.— RELIG. JUDÉO-CHRÉT.
1. [Le suj. désigne Dieu] Abandonner à lui-même, par une épreuve, l'homme ou le peuple qui s'est séparé de Dieu, qui refuse de se convertir, de s'ouvrir à la Grâce. Dieu endurcit le cœur des pécheurs; Dieu avait endurci le cœur de Pharaon (Ac. 1798-1932). [P. réf. à l'Exode, passim, à Isaïe 6/9 et à saint Paul, Romains 9/18] Dieu fait miséricorde à qui il veut, il endurcit qui il veut. C'est par cette ignorance, par ces ténèbres qu'il [Israël] fut le peuple élu. Ainsi peut-on comprendre la parole d'Isaïe : « J'ai endurci leur cœur pour qu'ils n'entendent pas ma parole » (WEIL, Pesanteur, 1943, p. 168) :
• 5. Le pire, c'est la perfidie avec laquelle ce dieu envoie son prophète pour aveugler les hommes, afin d'avoir une raison pour les faire souffrir. « Va, endurcis le cœur de ce peuple, bouche ses yeux et ses oreilles, de peur qu'il ne comprenne, qu'il ne se convertisse et ne recouvre la santé. (...) »
ROLLAND, Jean-Christophe, Dans la maison, 1909, p. 998.
— Emploi passif. Je pense à l'apostrophe d'Isaïe encore, au rebelle :« Sachant que tu es endurci, et que ton col est une barre de fer, et que tu as un front d'airain... » (DURRY, Nerval, 1956, p. 179).
— Emploi abs. Quand Dieu endurcit, il n'est pas source mais juge du péché (Théol. bibl. 1970, s.v. endurcissement).
2. [Le suj. désigne le pécheur] Fermer au repentir, à l'action de la Grâce. L'épreuve n'est pas toujours une bénédiction. Il y a des âmes qu'elle endurcit (MONOD, Sermons, 1911, p. 240).
— Emploi pronom. Perdre progressivement le sens de Dieu, l'aptitude du discernement spirituel, se fermer à l'action de la grâce.
♦ [Avec ell. du pronom] Ne laissez pas endurcir votre cœur; car au-dessus du malheur d'être coupable, il y a encore le malheur de ne pas se repentir (COTTIN, Mathilde, t. 1, 1805, p. 189).
Prononc. et Orth. :[], (j')endurcis []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Début XIIe s. intrans. « devenir dur (ici en parlant de l'herbe qui sèche) » (Psautier Oxford, 89, 6 ds T.-L.); 1579 [éd.] trans. « rendre plus dur (ici un métal par la trempe) » (PARÉ, Œuvres, éd. Malgaigne, livre 9, chap. 16, p. 182); 1559 « rendre plus endurant aux épreuves physiques » (AMYOT, Philop., 21 ds LITTRÉ); 2. ca 1170 trans. « rendre insensible » (Rois, éd. E. R. Curtius, livre 1, VI, 6 : Purquei endurcissez vos quers ...?). Dér. de durcir; préf. en-. Fréq. abs. littér. :105.
endurcir [ɑ̃dyʀsiʀ] v. tr.
ÉTYM. Déb. XIIe; de en-, et durcir.
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1 (1690). Rare. Rendre dur. || Le froid, le gel endurcissent le sol. ⇒ Durcir.
0.1 (…) mais quand le froid a si fort endurci la neige qu'elle est aussi dure que la glace même; les rennes mangent pour lors une certaine mousse faite comme une toile d'araignée, qui pend des pins (…)
J.-F. Regnard, Voyage en Laponie, p. 116.
1 Durcir signifie proprement rendre dur, et endurcir faire devenir dur; car celui-ci marque plus particulièrement le passage à un état de dureté. Comme il est ordinairement difficile de remarquer le passage dans les choses physiques, il faut d'ordinaire se servir de durcir dans le sens propre : durcir le fer, le bois, etc. Ce n'est que dans le cas où ce passage peut s'observer que endurcir est préférable : la plante des pieds s'endurcit à force de marcher.
Condillac, Dict. de synonymes, art. Durcir.
2 (Compl. humain). Rendre moins sensible physiquement; rendre plus dur au mal, rendre résistant. ⇒ Aguerrir, cuirasser. || Endurcir le corps à la fatigue, aux travaux de force. || Ce climat les a endurcis aux intempéries, aux grands froids. || Endurcir un enfant contre la fragilité, contre la maladie. Absolt. || Il n'y a rien qui endurcisse comme le travail des champs. ⇒ Fortifier, tremper.
2 Endurcissez-le (l'enfant) à la sueur et au froid, au vent, au soleil et aux hasards qu'il lui faut mépriser; ôtez-lui toute mollesse et délicatesse au vêtir et coucher, au manger et au boire; accoutumez-le à tout. Que ce ne soit pas un beau garçon et dameret, mais un garçon vert et vigoureux.
Montaigne, Essais, I, XXVI.
3 La chasse endurcit le cœur aussi bien que le corps (…)
Rousseau, Émile, IV (→ Chasse, cit. 1).
3 Rendre moins sensible moralement. ⇒ Bronzer (3.), cuirasser, dessécher, durcir. || L'ambition, l'amour du gain lui ont endurci le cœur, l'ont endurci. || Endurcir qqn aux misères d'autrui. Absolt. || L'habitude endurcit.
4 La multitude des malheureux vous endurcit à leurs misères.
Massillon, Carême, Aumône.
5 (…) la tendresse de cœur se perd souvent, parce que les passions et le commerce des hommes politiques endurcissent insensiblement les jeunes gens qui entrent dans le monde.
Fénelon, l'Éducation des filles, V.
6 Les jurons, les râles, le canon, tous les bruits de notre pauvre vie de bêtes, cela ne pouvait pas endurcir notre âme et flétrir sa tendresse infinie.
R. Dorgelès, les Croix de bois, VI, p. 135.
♦ En emploi absolu :
6.1 Il n'est malheureusement que trop commun de voir le libertinage éteindre la pitié dans l'homme; son effet ordinaire est d'endurcir (…)
Sade, Justine…, t. I, p. 68.
♦ Endurcir le cœur, son cœur. || S'endurcir le cœur (cit. 82), l'âme.
♦ ☑ Loc. Relig. || Dieu endurcit le cœur des pécheurs (Académie), il les ferme à la grâce. ☑ N'endurcissez pas votre cœur, ne le fermez pas à la charité.
7 Il est donc vrai qu'il fait miséricorde à qui il lui plaît, et qu'il endurcit qui il lui plaît.
Bible (Sacy), Épître aux Romains, IX, 18.
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s'endurcir v. pron.
1 (XVIIIe). Devenir dur. || « La plante des pieds s'endurcit à force de marcher » (→ ci-dessus, cit. 1).
8 Ce sont (d'abord) deux dagues qui croissent, s'allongent et s'endurcissent à mesure que l'animal prend de la nourriture (…)
Buffon, Hist. nat. des animaux, Cerf, Œ., t. II, p. 517.
2 Devenir plus résistant (en parlant du corps, de la peau, des muscles…).
9 Son corps (…) s'endurcissait chaque jour (…)
Fénelon, Télémaque, XIII.
10 Il importe que la peau s'endurcisse aux impressions de l'air et puisse braver ses altérations; car c'est elle qui défend tout le reste.
Rousseau, Émile, II.
♦ (1636). Devenir plus endurant, plus robuste, plus vigoureux; s'accoutumer à la fatigue, à la douleur, aux privations.
11 Montrez-lui comme il faut s'endurcir à la peine,
Dans le métier de Mars se rendre sans égal,
Passer les jours entiers et les nuits à cheval,
Reposer tout armé, forcer une muraille (…)
Corneille, le Cid, I, 3.
12 Ils (…) mangent peu et vite, vivent plus mal à la ville qu'au camp : c'est qu'un futur soldat doit s'endurcir.
Taine, Philosophie de l'art, t. II, p. 186.
3 (1647). Devenir moins sensible, plus dur. || Son cœur s'est endurci. — S'endurcir dans le vice, dans le crime : s'accoutumer à vivre dans le vice, n'en plus éprouver ni remords, ni honte.
13 (…) les hommes corrompus s'endurcissent bientôt contre tout ce qui pourrait les toucher.
Fénelon, Télémaque, XV.
14 Jamais un seul instant de sa vie Jean-Jacques n'a pu être un homme sans sentiment, sans entrailles, un père dénaturé. J'ai pu me tromper, mais non m'endurcir.
Rousseau, les Confessions, VIII.
15 Faites que mon cœur ne s'endurcisse point !
G. Duhamel, Récits des temps de guerre, IV, XIX, p. 74.
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endurci, ie p. p. adj.
1 Rare. Devenu plus dur. ⇒ Dur, durci. || Mains endurcies de calus (cit. 1).
2 Devenu endurant, résistant par l'entraînement, l'habitude. ⇒ Résistant; endurant, éprouvé, rompu. || Être endurci au travail, à la fatigue. || Il est très endurci, il n'est pas assez endurci aux intempéries. Absolt. || Il n'est pas assez endurci pour supporter ce climat.
16 (…) mes mains, endurcies au travail, me donnent facilement la nourriture qui m'est nécessaire (…)
Fénelon, Télémaque, XI.
17 (…) le soleil blanc, chargé de pluie, ne gêne pas leurs visages endurcis au froid et au chaud (…)
M. Barrès, la Colline inspirée, p. 102.
3 (XIIe). Devenu moralement insensible. ⇒ Dur (I., B.), impitoyable, insensible, sec. || Égoïste endurci aux malheurs d'autrui. ⇒ Indifférent. — Âme endurcie; cœur endurci (→ Cicatrice, cit. 8). || Haine endurcie. ⇒ Implacable, inflexible.
18 Pour ce peuple endurci que rien ne peut gagner ?
Racine, la Thébaïde, II, 3.
19 Je n'ai jamais vu d'âme aussi endurcie que la vôtre. Les criminels qui sont venus devant moi ont toujours pleuré devant cette image de la douleur.
Camus, l'Étranger, II, 1, p. 100.
4 Qui, avec le temps, s'est fortifié, figé dans son opinion, son occupation. ⇒ Invétéré. || Criminel endurci.
20 (…) mais pour ces francs pécheurs, pécheurs endurcis, pécheurs sans mélange, pleins et achevés (…)
Pascal, les Provinciales, IV.
21 Un tyran dans le crime endurci dès l'enfance.
Racine, Britannicus, V, 7.
♦ Iron. ⇒ Avéré, confirmé. || Célibataire endurci. || Rond-de-cuir endurci (→ Délecter, cit. 4). || Fumeur, bridgeur endurci.
♦ N. || Les endurcis.
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CONTR. Amollir, attendrir, émouvoir, fléchir, ramollir, toucher. — (Du p. p.) Amolli, aveuli, contrit, efféminé, ramolli.
DÉR. Endurcissement.
Encyclopédie Universelle. 2012.