assouplir [ asuplir ] v. tr. <conjug. : 2>
1 ♦ (1564) Rendre souple, plus souple. Assouplir une étoffe; les cuirs (façonner, corroyer). Les exercices de gymnastique assouplissent le corps.
2 ♦ (XVIIe) Rendre plus malléable, maniable. Assouplir le caractère d'un enfant violent. ⇒ adoucir, former, plier, soumettre. Assouplir des méthodes, des règles trop strictes. « La logique a certainement assoupli les esprits » (Maurois).
3 ♦ S'ASSOUPLIR v. pron. Devenir plus souple. Le cuir s'assouplit à l'eau. S'assouplir et s'échauffer avant un effort.
♢ Devenir plus malléable. « L'idée qu'il pouvait s'assouplir, plier, changer » (Duhamel).
⊗ CONTR. Durcir, raidir, 1. tendre.
● assouplir verbe transitif Rendre souple ou plus souple une matière, un objet : On assouplit le cuir par divers traitements. Rendre plus souples quelqu'un, son corps, ses muscles, leur donner une plus grande aisance à se mouvoir : Des exercices propres à assouplir les membres. Rendre le linge moins raide et plus doux au toucher au moyen d'un assouplisseur. Rendre quelqu'un, son comportement moins rigide, plus tolérant, plus facile à diriger : Les épreuves ont assoupli son caractère. Rendre une règle, son application moins stricte, moins rigoureuse : Assouplir le règlement. ● assouplir (expressions) verbe transitif Assouplir sa position, se montrer moins exigeant, plus accommodant au cours d'une discussion, d'une négociation. ● assouplir (synonymes) verbe transitif Rendre plus souples quelqu'un, son corps, ses muscles, leur donner...
Synonymes :
- délier
- dénouer
Contraires :
- bander
- durcir
- raidir
Rendre quelqu'un, son comportement moins rigide, plus tolérant, plus facile...
Synonymes :
- façonner
- former
- polir
Contraires :
- durcir
Rendre une règle, son application moins stricte, moins rigoureuse
Synonymes :
- adoucir
- aménager
- amender
- atténuer
- corriger
assouplir
v. tr. Rendre souple, flexible. Assouplir le cuir, un ressort.
|| Fig. Rendre moins strict. Assouplir un règlement.
|| v. Pron. Devenir souple. étoffe qui s'assouplit à l'usage.
— Fig. Son caractère s'est assoupli, est devenu plus accommodant, plus sociable.
⇒ASSOUPLIR, verbe trans.
I.— Emploi trans.
A.— Rendre physiquement souple, plus souple. Anton. raidir.
1. [L'obj. désigne un inanimé concr.] Assouplir une matière (cuir, étoffe), un ressort, etc. :
• 1. Fabriquer consiste à informer la matière, à l'assouplir et à la plier, à la convertir en instrument afin de s'en rendre maître.
BERGSON, L'Évolution créatrice, 1907, p. 184.
2. [L'obj. désigne un animé, une partie du corps, etc.] Assouplir ses membres raidis, une articulation :
• 2. Nous savons de quelle utilité sont les maîtres à danser qui, en vous faisant faire beaucoup de ronds de jambes, vous rompent, vous assouplissent et vous apprennent finalement à bien marcher.
SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, t. 5, 1851-62, p. 282.
— Spéc., MAN. Assouplir un cheval. Faire son dressage en lui faisant plier diverses parties du corps pour lui apprendre à avoir des mouvements souples :
• 3. Elles [des femmes] savaient le réduire [le cheval], l'assouplir entre leurs puissantes petites mains.
COLETTE, Ces Plaisirs, 1932, p. 102.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe siècle.
— Absolument :
• 4. Les vents d'ouest et les vents d'est règnent successivement chez nous. (...). Les uns sont chargés d'humidité salée, les autres de sécheresse poussiéreuse. Les uns assouplissent, lubrifient, tonifient; les autres raidissent, consument et dévorent.
PESQUIDOUX, Chez nous, 1922, p. 234.
B.— P. métaph. ou au fig.
1. [Le compl. désigne une pers. ou un de ses attributs, ou une collectivité]
a) Rendre plus doux, plus malléable. Assouplir le caractère de quelqu'un (Ac. 1798-1932) :
• 5. ... les gens d'esprit qui ont de belles armoiries, et qui veulent que les prêtres assouplissent un peu les paysans et les rendent faciles à gouverner, ont persuadé à la grande nation qu'elle aime l'art gothique, et c'est pourquoi nous les voyons à genoux devant l'ogive et les belles vitres coloriées.
STENDHAL, Mémoires d'un touriste, t. 2, 1838, p. 430.
• 6. ... car l'astiquage, pour le capitaine Puche, était une des formes de la discipline, un des moyens les plus sûrs d'assouplir sa troupe et de l'habituer à obéir, toujours.
BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 28.
b) Rendre moins figé dans les traditions, plus accessible aux choses de l'esprit, etc. Assouplir son esprit.
2. Dans le domaine des arts et des lettres. [Le compl. désigne un inanimé concr.] Rendre moins tendu, moins rude. Assouplir une voix, un style, une ligne mélodique :
• 7. On a souvent besoin, et c'est une affaire de tact, d'alterner les diverses propriétés, soit pour assouplir, en l'essuyant davantage un ton devenu trop vigoureux, soit pour le renforcer s'il a été amolli.
M. LALANNE, Traité de la Gravure à l'eau-forte, 1866, p. 88.
3. [Le compl. désigne un inanimé abstr.] Rendre moins rigoureux, moins sévère. Assouplir des mesures dirigistes.
II.— Emploi pronom.
A.— [Le suj. désigne un animé ou un inanimé concr.] Devenir physiquement souple, plus souple. Les membres raidis s'assouplissent :
• 8. À mi-côte de la colline boisée, le sentier, qui descend parmi les hêtres et les bouleaux, devient soudain plus élastique, et le profond tapis des feuilles mortes du dernier automne s'assouplit sous les pas du promeneur.
COPPÉE, La Bonne souffrance, 1898, p. 49.
B.— P. métaph. ou au fig.
1. [Le suj. désigne une pers., une collectivité] Devenir moins rigide, plus accommodant :
• 9. Mon père m'a longtemps semblé le modèle des caractères à la mode classique. L'idée qu'il pouvait s'assouplir, plier, changer, dans une mesure quelconque, cette idée me paraissait démente. Quand je songeais à lui, je disais tout haut : « La muraille ».
G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Combat contre les ombres, 1939, p. 72.
— S'assouplir à. S'adapter à :
• 10. Cette race est chez elle dans l'Inde; elle s'y est formée et cimentée, et, mieux assouplie qu'aucune autre aux conditions du climat, ...
VIDAL DE LA BLACHE, Principes de géogr. hum., 1921, p. 283.
2. [Le suj. désigne une expr. littér., musicale, etc.] Devenir plus libre. Les formes se sont assouplies :
• 11. Pourquoi as-tu peur du vers hexamètre? Ce vers-là n'est pas si roide que tu crois. Il s'assouplit aisément et se prête de bonne grâce au ton de la causerie, ...
M. DE GUÉRIN, Correspondance, 1834, p. 171.
PRONONC. ET ORTH. :[], j'assouplis []. LITTRÉ rappelle qu' ,,on a dit avec une autre forme asouploier et avec une autre préposition ensouplir``.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. Mil. XIIe s. « (du courage) faiblir, manquer » (Alexis, éd. G. Paris et L. Pannier, 610-611 : Et del diable que il ne m'escarnisse : Ne puis muer le cuer ne m'asousplice), seulement en a. fr.; mil. XIIe s. — 3e tiers XIIe s. assoupli part. passé adj. « abattu, consterné » (Mainet, G. Paris, p. 12 ds GDF. : Quant l'entendent li serf, forment sont assoupli), id.; ca 1274 pronom. « (d'une pers.) devenir moins sévère, s'adoucir » (ADENET LE ROI, Berte, 1697 ds GDF. Compl. : Quant li rois l'entendi, un petit s'assoupli), id.; 2. 1564 « rendre souple (la terre), ameublir » (LIEBAULT, p. 632, ibid. : Cette premiere façon est pour remuer la terre et l'assouplir au labour); 1678 man. assouplir un cheval (GUILLET, Les Arts de l'homme d'épée, Paris, 1re part.); 1778 pronom. « (d'un muscle) devenir souple, flexible » (Voltaire ds BESCH. : Ce n'est qu'à l'aide d'un long travail que les jarrets du danseur s'assouplissent); p. ext. av. 1704 « rendre moins farouche, plus traitable » (Bossuet, ibid. : Il sut assouplir ces peuplades sauvages et indomptables).
STAT. — Fréq. abs. littér. :135.
BBG. — NOTER-LÉC. 1912.
assouplir [asupliʀ] v. tr.
ÉTYM. XIIe-XIIIe; de 1. a-, souple, et -ir.
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1 (1564). Rendre souple, plus souple. || Assouplir une étoffe. || Assouplir l'osier en le bassinant. || Assouplir le cuir, les peaux (⇒ Corroyer, façonner).
♦ Les exercices de gymnastique assouplissent le corps. || La marche, le massage assouplissent les membres. ⇒ Délier, dénouer, déraidir.
♦ Assouplir un cheval, lui apprendre à faire agir ses membres avec souplesse.
2 Par métaphore ou fig. Rendre plus malléable, plus maniable, plus doux. || Assouplir le caractère d'un enfant violent. ⇒ Adoucir, former, polir. || Un caractère indomptable, inflexible qu'on ne peut assouplir. ⇒ Apprivoiser, plier, soumettre.
1 (…) celles (épreuves) que ses camarades plus anciens lui préparent pour le former à la société nouvelle où il pénètre et, comme ils disent, pour lui assouplir le caractère.
H. Bergson, le Rire, III, p. 103.
2 (…) une culture savante s'était saisie de ses sentiments les plus tendres, les plus naturels, les meilleurs, pour les polir, les lustrer, les assouplir (…)
Gide, Si le grain ne meurt, I, 10.
3 La logique a certainement assoupli les esprits; elle leur a donné une agilité qu'ils n'avaient pas (…)
A. Maurois, Un art de vivre, I, IV, 17.
♦ Assouplir des méthodes, des règles trop strictes. ⇒ Atténuer, corriger.
♦ Rendre plus agile. || Les vocalises assouplissent la voix.
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s'assouplir v. pron.
1 Devenir plus souple. || Le cuir s'assouplit à l'eau. || Les articulations s'assouplissent.
2 Fig. Devenir plus malléable, plus maniable. || Leurs caractères se sont assouplis. || Il commence à s'assouplir. ⇒ Plier (→ ci-dessous, cit. 6).
♦ Devenir moins rigide. || Ce régime politique s'assouplit.
♦ (En parlant de littérature, d'arts plastiques, de musique). Devenir plus libre. || Son style s'assouplit. || Son dessin, d'abord raide, s'est assoupli.
4 La rigidité des anciennes figures s'est assouplie (…)
Taine, Philosophie de l'art, t. II, III, 2, 3.
5 (…) ceux dont la langue s'est assouplie à ce bavardage médisant.
Maupassant, Fort comme la mort, p. 12.
6 L'idée qu'il pouvait s'assouplir, plier, changer dans une mesure quelconque, cette idée me paraissait démente.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, VIII, 4.
7 Pourtant, j'avais savouré en mettant celui-là (ce livre) au monde, la volupté d'écrire, la lutte patiente contre la phrase qui s'assouplit, s'assoit en rond comme une bête apprivoisée, — l'attente immobile, l'affût qui finit par charmer le mot (…)
Colette, la Vagabonde, I, p. 32.
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assoupli, ie p. p. adj.
1 Rendu, devenu souple. || Un cuir assoupli. || Un corps assoupli.
2 Fig. Rendu, devenu plus maniable, plus malléable. || Caractère un peu assoupli. — Littér. || Assoupli à qqch., adapté, par un assouplissement.
♦ (En parlant d'un style). Rendu, devenu moins rigide. || Ligne mélodique, dessin, style assoupli.
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CONTR. Contracter, durcir, raidir, roidir, tendre.
DÉR. Assouplissant, assouplissement.
Encyclopédie Universelle. 2012.