encenser [ ɑ̃sɑ̃se ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1080; de encens
1 ♦ Honorer en brûlant de l'encens, en agitant l'encensoir. « Le prêtre fait le tour du catafalque, l'encense » (Huysmans).
♢ Absolt Agiter l'encensoir. On nous apprenait « à encenser élégamment » (A. Daudet). — Par anal. Cheval qui encense, qui remue sa tête de bas en haut.
2 ♦ (XVIIe) Fig. Honorer d'hommages excessifs, accabler de louanges et de flatteries. ⇒ flatter, 1. louer. « Qui vous encensent dans la prospérité et vous accablent dans la disgrâce » (Molière). P. p. adj. Enfant gâté trop encensé.
● encenser verbe transitif (latin ecclésiastique incensare, brûler de l'encens) Honorer quelque chose ou quelqu'un en agitant l'encensoir devant lui. Littéraire. Flatter quelqu'un avec des louanges excessives : La presse l'encense. ● encenser (synonymes) verbe transitif (latin ecclésiastique incensare, brûler de l'encens) Littéraire. Flatter quelqu'un avec des louanges excessives
Synonymes :
- adorer
- exalter
- louanger
Contraires :
- dénigrer
● encenser
verbe intransitif
En parlant d'un cheval, faire un mouvement de défense consistant à abaisser et relever brusquement la tête.
encenser
v. tr.
d1./d Honorer en balançant l'encensoir, en faisant brûler de l'encens. Encenser l'autel.
d3./d Fig. Flatter, rendre des hommages excessifs à. Encenser qqn, les qualités de qqn.
⇒ENCENSER, verbe trans.
A.— Honorer en faisant brûler de l'encens :
• 1. Une nuée odorante bleuissait dans l'air, on encensait l'évêque, le clergé, l'autel, l'évangile, chaque personne et chaque chose à son tour, jusqu'aux masses profondes du peuple, de trois coups, à droite, à gauche, et en face.
ZOLA, Le Rêve, 1888, p. 206.
— Emploi abs. Agiter l'encensoir. Autour de lui les enfants de chœur encensaient, les chantres vociféraient (FLAUB., Champs et grèves, 1848, p. 300).
♦ P. anal., MAN. Secouer la tête de haut en bas, en parlant d'un cheval. Sitôt que le cheval encense, il prend peur et tire sur les rênes, parce qu'il s'y cramponne (MONTHERL., Bestiaires, 1926, p. 424).
— P. ext.
♦ Honorer d'un culte, d'une marque de respect religieux. Le christianisme a canonisé trois ou quatre femmes galantes (...) mais après leur pénitence, notez cela. Aujourd'hui, on voudrait nous les faire encenser impénitentes (PROUDHON, Pornocratie, 1865, p. 170).
♦ Littér. Parfumer, embaumer. L'oseille froissée, la sauge, le vert poireau encensent nos pas (COLETTE, Mais. Cl., 1922, p. 110).
B.— Au fig. Louanger de façon excessive; flatter :
• 2. Et ce sont ces stupides « académies », (...) qui le [Beethoven] remettent à flot, en 1814, avec sa participation aux fêtes du Congrès, où il joue le « poète-lauréat », le musicien de cour, et se laisse encenser par les princes. Son art n'y a rien gagné. Mais il sort de là avec un petit pécule : ...
ROLLAND, Beethoven, t. 1, 1928, p. 40.
— Emploi pronom. réciproque. Il valait mieux s'entendre et se congratuler, s'encenser les uns les autres, plutôt que de rappeler de rudes vérités (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 494).
— Emploi abs. Et c'est fini, vous voilà condamné (...) à rester au second plan du subalterne, à approuver, à applaudir, à admirer, à encenser, à vous prosterner (HUGO, Homme qui rit, t. 2, 1869, p. 37).
Prononc. et Orth. :[], (j')encense []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 (Roland, éd. J. Bédier, 2959); 2. 1666 part. passé « flatter de manière excessive » (FURETIÈRE, Le Roman bourgeois, éd. Colombey, p. 370); 3. 1838 man. (Ac. Compl. 1842). Empr. au lat. chrét. incensare « brûler de l'encens ». Fréq. abs. littér. :176.
encenser [ɑ̃sɑ̃se] v. tr.
ÉTYM. 1080; de encens.
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1 Honorer (qqch., qqn) en brûlant de l'encens, en agitant l'encensoir. || Encenser un autel. || Prêtre qui encense un cercueil (→ Catafalque, cit. 1). — Absolt. Agiter l'encensoir.
1 (…) on nous apprenait à servir la messe du grand et du petit côté, à chanter les antiennes, à faire des génuflexions, à encenser élégamment, ce qui est très difficile.
Alphonse Daudet, le Petit Chose, I, II.
2 (XVIIe). Fig. Honorer (qqn, qqch.) d'une sorte de culte, d'hommages excessifs. || Encenser le veau d'or (→ Debout, cit. 19).
2 Ma fantaisie et ma paresse, les seuls dieux dont j'aie jamais encensé les autels (…)
Musset, Comédies et Proverbes, « La nuit vénitienne », I, 2.
♦ Accabler (qqn) de louanges et de flatteries. ⇒ Flagorner, flatter, louer. || Encenser un personnage influent. || Les courtisans qui vous encensent (→ Adorateur, cit. 3).
♦ Par ext. || Encenser les défauts de quelqu'un (→ Applaudir, cit. 6). || Encenser le pouvoir.
3 Autre part que chez moi cherchez qui vous encense.
Molière, le Misanthrope, I, 2.
3 Par anal. du mouvement de l'encensoir. || Cheval qui encense : cheval qui fait avec sa tête un mouvement de bas en haut.
4 Je savais que le petit cheval, martingalé, essayait en vain d'encenser et détendait sans cesse une jambe de devant, avec un geste ataxique.
Colette, la Paix chez les bêtes, p. 74.
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DÉR. Encensement, encenseur, encensoir.
Encyclopédie Universelle. 2012.