encens [ ɑ̃sɑ̃ ] n. m.
• v. 1135; lat. ecclés. incensum, proprt « ce qui est brûlé »
1 ♦ Substance résineuse aromatique, qui brûle en répandant une odeur pénétrante. Église qui sent l'encens. Bâtonnet, baguette d'encens. Vase où l'on brûle de l'encens. ⇒ encensoir. « Quatre longues cassolettes remplies de nard, d'encens, de cinnamome et de myrrhe » (Flaubert). L'or, l'encens et la myrrhe offerts par les Rois mages.
2 ♦ (XVIIe) Fig. et vx Témoignages d'admiration, louanges ou flatteries excessives. ⇒ compliment, hommage; encenser. Lettres de femmes, « apportant à l'écrivain l'encens des gentilles adorations intellectuelles » (Loti).
● encens nom masculin (latin ecclésiastique incensum, de incendere, allumer) Gomme-résine extraite par incision de l'écorce de divers boswellias (burséracées), provenant de l'Inde et surtout d'Afrique. (L'encens brûle en dégageant une odeur caractéristique. Il est employé dans les cérémonies religieuses, souvent mélangé à d'autres résines.) Littéraire. Compliments excessifs. ● encens (citations) nom masculin (latin ecclésiastique incensum, de incendere, allumer) Savinien de Cyrano de Bergerac Paris 1619-Paris 1655 Un peu d'encens brûlé rajuste bien des choses. La Mort d'Agrippine ● encens (synonymes) nom masculin (latin ecclésiastique incensum, de incendere, allumer) Gomme-résine extraite par incision de l'écorce de divers boswellias (burséracées)...
Synonymes :
- oliban
encens
n. m.
d1./d Substance résineuse qui dégage un parfum pénétrant quand on la fait brûler. Encens indien, encens d'Arabie ou d'Afrique. L'encens est utilisé dans certaines cérémonies religieuses.
|| (Afr. subsah.) Nom donné à diverses substances odorantes que l'on fait brûler, notam. pour parfumer les habitations.
d2./d Fig. Louanges excessives, flatteries, marques d'admiration.
⇒ENCENS, subst. masc.
A.— Résine aromatique d'origine orientale, qui dégage une odeur caractéristique en brûlant, notamment utilisée dans les cérémonies religieuses. Fumée, grain, nuage, odeur, parfum d'encens. Les gestes liturgiques des prêtres balinais sont une danse exécutée dans la vapeur de l'encens (CUISINIER, Danse sacrée, 1951, p. 95) :
• 1. Et peut-être ne fut-elle [Mathilde] jamais plus loin de Dieu que dans ces momens où, entourée de torrens d'encens, de chants divins et d'images sacrées, il lui sembloit que ces parfums, ces voix et ces anges lui répétoient qu'elle ne pouvoit être digne du ciel qu'en demandant aussi la mort de Malek Adhel.
COTTIN, Mathilde, t. 2, 1805, p. 253.
♦ Brûler, offrir (de) l'encens à qqn. Rendre hommage à quelqu'un grâce à l'encens :
• 2. Berthier portait une espèce de culte à ses amours : à côté de sa tente, il en avait toujours une autre aussi magnifiquement soignée que le boudoir le plus élégant; elle était consacrée au portrait de sa maîtresse, auquel il allait jusqu'à brûler parfois des encens.
LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, t. 1, 1823, p. 132.
— P. anal.
♦ BOT. ,,Nom vulgaire du romarin officinal`` (LITTRÉ).
Rem. Attesté également ds DG et GUÉRIN 1892.
♦ Littér. Senteur parfumée :
• 3. Je suis parti vers la mer assez éloignée, tenant les copies si précieuses que je venais de recevoir; et le soleil dans toute sa force, la route éblouissante, et ni l'azur, ni l'encens des plantes brûlantes ne m'étaient rien, tant ces vers inouïs m'exerçaient et me possédaient au plus vivant de moi.
VALÉRY, Variété III, 1936, p. 15.
B.— Au fig. Louange extrême, flatterie excessive :
• 4. André Lhéry, romancier connu, dépouillait avec lassitude son courrier... Lettres de femmes, pour la plupart, les unes signées, les autres non, apportant à l'écrivain l'encens des gentilles adorations intellectuelles.
LOTI, Les Désenchantées, 1906, p. 5.
Rem. On rencontre ds la docum. le dér. encensier, subst. masc. a) Bot. Synon. de romarin officinal (attesté ds Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845, LITTRÉ, DG, Lar. 19e-20e, ROB. et QUILLET 1965). b) Vx. liturg. Synon. de encensoir. De l'encens avec encensier et cuiller (FARAL, Vie temps St Louis, 1942, p. 198).
Prononc. et Orth. :[]. PASSY 1914 indique, en outre, la var. []. GRAMMONT Prononc. 1958, p. 93, note cette prononc. pour le Midi; mais BUBEN 1935, § 217, souligne qu'il y a hésitation d'apr. Clédat, Bruneau et Nyrop et il cite D'Harvé : ,,Verlaine fait rimer ce vocable avec agaçants. Mais dans la conversation, on n'omet pas l's final``. LITTRÉ ajoute après la transcr. que le s se lie : un encens agréable []. Étymol. et Hist. Ca 1135 (Couronnement Louis, 730 ds T.-L.); 1626 plur. fig. (PICHOU, Poésies sur la mort de Théophile ds LIVET Molière). Empr. au lat. chrét. incensum « toute matière brûlée en sacrifice, encens ». Fréq. abs. littér. :824. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 564, b) 1 420; XXe s. : a) 1 279, b) 638.
encens [ɑ̃sɑ̃] n. m.
ÉTYM. V. 1135; lat. ecclés. incensum, proprt « ce qui est brûlé », de incendere « brûler ».
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1 Substance résineuse aromatique, de saveur âcre, qui brûle en répandant une odeur pénétrante. || Encens indien ou encens mâle : l'oliban, provenant de la botwellia, plante d'Éthiopie. || Encens d'Arabie ou encens femelle, provenant d'une espèce de genévrier. || Encens utilisé en médecine. || Encens brûlé dans les cérémonies religieuses des Anciens, des Orientaux, de l'Église catholique. || Offrir de l'encens à la divinité. || Vase où est déposée la réserve d'encens. ⇒ Navette. || Réchaud, vases où l'on brûle l'encens. ⇒ Brûle-parfum, cassolette (cit. 2), encensoir. || Les vapeurs, la fumée de l'encens (→ Autel, cit. 7). || Parfum de l'encens (→ Chapelle, cit. 2).
1 (…) l'invention des encens et parfums aux églises, si ancienne et espandue (répandue) en toutes nations et religions, regarde à cela de nous réjouir, éveiller et purifier le sens pour nous rendre plus propres à la contemplation.
Montaigne, Essais, I, LV.
2 Mais j'ai fait trop d'injure à nos Dieux tout-puissants :
Choisis de leur donner ton sang ou de l'encens.
Corneille, Polyeucte, V, 2.
3 Lecteur, as-tu quelquefois respiré
Avec ivresse et lente gourmandise
Ce grain d'encens qui remplit une église (…)
Baudelaire, les Fleurs du mal, XXXVIII, « Le parfum ».
4 En même temps, des odeurs de baume et d'encens; on brûlait des baguettes dans un réchaud, et une fumée alanguissante se répandait comme un nuage bleu.
Loti, Mon frère Yves, XXV, p. 81.
5 C'est de l'encens, mais pas de l'encens vulgaire, de l'encens de boutique. C'est de l'encens indien, de l'encens mâle, de l'oliban, cueilli au pays des rois, chez le dernier héritier de Salomon. Là-dedans tu ne trouverais pas une miette de sandaraque ou de résine de pin.
H. Bosco, l'Âne Culotte, p. 61.
♦ Littér. Parfum, odeur suave; fumée odorante ou comparée à celle de l'encens.
6 Non, le jour rayonnait dans un azur sans bornes
Sur la terre étendu,
L'air était plein d'encens et les prés de verdures.
Hugo, les Rayons et les Ombres, XXXIV.
7 À travers l'encens bleu des horizons pâlis.
Mallarmé, Poésies, « Les fleurs », Pl., p. 34.
2 (XVIIe). Par métaphore ou fig. Littér. Témoignages d'admiration, flatteries ou louanges excessives. ⇒ Compliment, éloge, hommage; encenser. || Donner de l'encens à qqn. || Respirer avec volupté l'encens des flatteries. || Un grain d'encens : un peu de flatterie. || L'encens l'a grisé.
8 Iris, je vous louerais, il n'est que trop aisé,
Mais vous avez cent fois notre encens refusé.
La Fontaine, Fables, IX, 20.
9 Au reste, j'interpelle tous ceux qui m'ont vu durant cette époque, s'ils se sont jamais aperçus que cet éclat m'ait un instant ébloui, que la vapeur de cet encens m'ait porté à la tête (…)
Rousseau, les Confessions, X.
10 Lettres de femmes, pour la plupart, les unes signées, les autres non, apportant à l'écrivain l'encens des gentilles adorations intellectuelles.
Loti, les Désenchantées, I, I, p. 9.
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DÉR. Encenser, encensier.
Encyclopédie Universelle. 2012.