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enceinte

1. enceinte [ ɑ̃sɛ̃t ] n. f.
• 1284; p. p. de enceindre
1Ce qui entoure un espace à la manière d'une clôture et en défend l'accès. ceinture. « Cinq enceintes concentriques de murailles » (Loti). Une enceinte de fossés, de pieux. « La vue est bornée par l'enceinte des roches » (Flaubert). Le mur d'enceinte d'une place forte. rempart. Les enceintes successives de l'ancien Paris.
2(1611) L'espace ainsi délimité. Animaux vivant dans l'enceinte d'un parc. Pénétrer dans l'enceinte d'une église, du tribunal, du pesage. Enceinte réservée aux personnages officiels (lors d'une fête). — Absolt Salle plus ou moins vaste et fermée. « C'était une assez vaste enceinte, à peine éclairée, où tout l'appareil d'un procès criminel se développait » (Hugo).
Chasse Partie du bois où est cerné le gibier pourchassé.
Nucl. Enceinte de confinement, qui entoure un réacteur nucléaire, pour éviter la dissémination accidentelle de matières radioactives.
3Acoust. Volume délimité par des parois rigides et généralement bourré de matières absorbantes, destiné à améliorer le diagramme de rayonnement du haut-parleur fixé sur la face avant. (v. 1960) Enceinte acoustique, utilisant plusieurs haut-parleurs, chacun muni d'un filtre correspondant à son registre. ⇒ baffle. Enceinte réflexe. Enceinte asservie.
enceinte 2. enceinte [ ɑ̃sɛ̃t ] adj. f.
XIIe; bas lat. incincta, de incingere « entourer » → enceindre
Qui est en état de grossesse. gravide, grosse (cf. vulg. En cloque). Législation en faveur des femmes enceintes. Elle est enceinte de trois mois. Elle était alors enceinte de son premier fils : elle attendait son premier fils. Elle est enceinte de son mari : elle attend un enfant qui a pour père son mari. Elle est tombée enceinte, mais elle a avorté. Mettre, rendre une femme enceinte. vulg. engrosser. Envie de femme enceinte. Fam. Elle est enceinte jusqu'aux yeux, très grosse, en fin de grossesse.

Enceinte ensemble constitué par une enceinte, un ou plusieurs haut-parleurs élémentaires et éventuellement des dispositifs annexes (filtre, transformateur, etc.).

enceinte
adj. f. Femme enceinte, en état de grossesse. être enceinte de six mois. Tomber enceinte.
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enceinte
n. f.
d1./d Ce qui entoure, enclôt un espace et le protège. Une enceinte de murailles. Mur d'enceinte d'une ville fortifiée.
d2./d Espace clos, dont l'accès est protégé. L'enceinte d'un tribunal.
|| PHYS NUCL Enceinte de confinement: bâtiment fermé entourant un réacteur nucléaire pour empêcher la dispersion des matières radioactives en cas d'accident.
d3./d Enceinte acoustique: ensemble composé d'une boîte rigide et de haut-parleurs disposés sur une ou plusieurs faces.

I.
⇒ENCEINTE1, subst. fém.
A.— [Renvoie à la notion de clôture] Ce qui entoure un espace pour le délimiter et en défendre l'accès. L'enceinte d'une ville (Ac.) :
1. Sur le promontoire fameux où la légende de sainte Odile a succédé peut-être à quelque ancien sanctuaire, se dressent les restes d'une enceinte fortifiée semblable à celles qui couronnaient le mont Beuvray et d'autres sites stratégiques d'oppida gaulois.
VIDAL DE LA BLACHE, Tabl. de la géogr. de la France, 1908, p. 193.
P. ext. Ce qui entoure et limite. Le bruit de la Dore en crue roulait faiblement d'un bout à l'autre de la plaine, dans l'enceinte des montagnes (POURRAT, Gaspard, 1931, p. 55).
B.— P. méton. [Renvoie à la notion d'espace clos]
1. Espace clos; en partic., intérieur d'un lieu public. L'enceinte d'un tribunal, d'une église :
2. C'était une assez vaste enceinte à peine éclairée, tantôt pleine de rumeur, tantôt pleine de silence, où tout l'appareil d'un procès criminel se développait avec sa gravité mesquine et lugubre au milieu de la foule.
HUGO, Les Misérables, t. 1, 1862, p. 321.
Dans l'enceinte de. À l'intérieur de. Plusieurs bons esprits pensent que la contribution exigée pour être éligible doit être payée dans l'enceinte du département (Le Moniteur, t. 2, 1789, p. 326) :
3. ... lorsqu'ils se présentèrent à la petite maison que ce dernier occupait, derrière le dépôt, dans l'enceinte de la gare, ils ne le trouvèrent pas...
ZOLA, La Bête humaine, 1890, p. 107.
P. métaph. :
4. C'est là qu'Éviradnus entre; Gasclin le suit.
Le mur d'enceinte étant presque partout détruit,
Cette porte, ancien seuil des marquis patriarches,
Qu'au-dessus de la cour exhaussent quelques marches,
Domine l'horizon, et toute la forêt
Autour de son perron comme un gouffre apparaît.
HUGO, La Légende des siècles, t. 1, Éviradnus, 1859, p. 360.
2. Domaines partic.
a) CHASSE. ,,Partie du bois où se tient l'animal de chasse`` (Ac.).
b) TURF. Enceinte du pesage. Endroit entouré de grilles et réservé au pesage. Le gardien les avait laissés entrer dans l'enceinte du pesage, n'osant arrêter cette femme au bras du comte (ZOLA, Nana, 1880, p. 1393).
c) RADIO. Enceinte acoustique. ,,Système acoustique servant de support à des haut-parleurs et destiné à améliorer leur rayonnement sonore`` (Radio 1972). L'emplacement des enceintes acoustiques est délicat à déterminer (Le Monde, 20 mars 1968 ds GILB., 1971).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1284 « ce qui enceint » (J. DE MEUNG, Establissemens de Chevalerie, éd. U. Robert, 138); 1611 « espace enceint » (COTGR.); 1961 enceinte acoustique (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, p. 294). Réfection par substitution de préf. du plus anc. aceinte « enceinte » (XIIe s. ds T.-L.), part. passé fém. subst. de aceindre, v. enceindre. Fréq. abs. littér. :1 234. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 2 272, b) 2 318; XXe s. : a) 1 533, b) 1 144.
II.
⇒ENCEINTE2, adj. fém.
A.— Qui est en état de grossesse. Une femme enceinte. Magdeleine était enceinte et sa grossesse avancée se trahissait visiblement (KARR, Sous tilleuls, 1832, p. 189). Eux partis, ma femme nous confia qu'elle était enceinte de deux mois passés (VERLAINE, Œuvres compl., t. 5, Confessions, 1895, p. 195).
Être enceinte de (qqn). Attendre un enfant de (quelqu'un) :
1. Excusez ce sentiment bien naturel chez une femme si jeune. Et puis, pensez qu'elle est enceinte...
Enceinte du diable! hurla Pierre.
VERLAINE, Œuvres compl., t. 4, Louise Leclerc, 1886, p. 150.
B.— P. métaph. ou au fig.
1. [L'accent est mis sur la notion de richesse, d'abondance, de fécondité] :
2. Puig enviait les camarades tués; et pourtant il avait envie de voir les jours prochains. Barcelone était enceinte de tous les rêves de sa vie.
MALRAUX, L'Espoir, 1937, p. 453.
2. [L'accent est mis sur la rondeur des formes] Cet effroyable type du malheur social [Lecanal], long comme un ténia, ressemblait aux sacoches de la Banque (...) quand elles en partent pour revenir enceintes d'écus (BALZAC, Œuvres div., t. 2, 1830-35, p. 660).
Rem. 1. La forme masc. n'est pas exclue. Et elle « fait » un certain Lord Howard, toqué, dont la manie est de se croire enceint : on l'accouchait en lui tirant quelques chiffons (GONCOURT, Journal, 1863, p. 1332). Ainsi ensorcelé, le garçon découvre qu'il est enceint. Plein de honte, il quitte son village et va chercher la mort parmi les bêtes sauvages (LÉVI-STRAUSS, Anthropol. struct., 1958, p. 259). 2. La docum. atteste la formation sur enceinte du dér. enceinter, verbe trans. Rendre (une femme) enceinte; fertiliser (une chose...). Pas capable, tu dis que je suis pas capable? Alors c'est peut-être bien toi qu'as enceinté la Valérie au Polyte (AYMÉ, Brûlebois, 1926, p. 93). Planter, c'est enceinter la terre; ensuite il faut rester immobile, épier (SARTRE, Sit. III, 1949, p. 265).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1165 enceinte (B. DE STE-MAURE, Troie, éd. L. Constans, 29765). Du lat. class. incincta « entourée », part. passé de incingere (v. enceindre). Fréq. abs. littér. :509. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 936, b) 960; XXe s. : a) 629, b) 472. Bbg. Archit. 1972, p. 166.

1. enceinte [ɑ̃sɛ̃t] n. f.
ÉTYM. 1284; p. p. fém. subst. de 1. enceindre.
1 Ce qui entoure un espace à la manière d'une clôture et en défend l'accès. Ceinture, clôture. || Enceinte de murailles, de fossés, de haies. || Mur d'enceinte. || Enceinte de pieux, de branchages. Claie, clayonnage, palis, palissade; bordigue. || Double, triple enceinte. || Enceintes concentriques (cit.). || Enceinte continue d'un château, d'une place forte : les fortifications, les remparts. || Enceinte d'une ville. Barrière, I., 2. (→ Cité, cit. 9). || Entourer d'une enceinte. 1. Enceindre. || Autour de l'enceinte. Périmètre. || Hors de l'enceinte (extra-muros), à l'intérieur de l'enceinte (intra-muros). || Une enceinte de gradins, de roches (→ Borner, cit. 21).
1 (…) dans les bases, des pierres cyclopéennes, vestiges encore debout des enceintes de Salomon (…)
Loti, Jérusalem, VIII, p. 87.
2 Un mur d'enceinte, large de vingt-cinq mètres, hérissé, tous les dix-huit, d'une tour cavalière, lui faisait (à Babylone) une cuirasse inviolable (…)
Daniel-Rops, le Peuple de la Bible, IV, 1, p. 265.
2 (1611). L'espace ainsi entouré. || Le bûcheron est maître dans l'enceinte de sa chaumière. Habitation, pourpris (vx). || Animaux vivant dans l'enceinte d'un parc, d'un jardin. Enclos.Être déporté dans une enceinte fortifiée (→ Attentat, cit. 9). || Enceinte destinée aux jeux publics. Amphithéâtre, arène, champ, cirque, stade. || Pénétrer dans l'enceinte du pesage. || Enceinte réservée aux personnages officiels, dans une fête, une cérémonie.
3 L'amour des nouveautés, le faux zèle, la crainte,
De la Mecque alarmée ont désolé l'enceinte (…)
Voltaire, Mahomet, I, 1.
Absolt. Salle plus ou moins vaste et fermée. || L'enceinte d'un tribunal. || Sa parole remplissait l'enceinte. || Chapelles, autels particuliers dans l'enceinte d'une église. || L'enceinte la plus sacrée du temple de Salomon. Saint (des Saints).
4 C'était une assez vaste enceinte, à peine éclairée, tantôt pleine de rumeurs, tantôt pleine de silence, où tout l'appareil d'un procès criminel se développait avec sa gravité mesquine et lugubre au milieu de la foule.
Hugo, les Misérables, I, VII, IX.
Chasse. Partie du bois où est cerné le gibier pourchassé.
Fig. et vx. Domaine.
5 Je veux lui faire voir là-dedans (dans un ciron) un abîme nouveau. Je lui veux peindre non seulement l'univers visible, mais l'immensité qu'on peut concevoir de la nature, dans l'enceinte de ce raccourci d'atome.
Pascal, Pensées, II, 72.
6 Je me représente la vaste enceinte des sciences, comme un grand terrain parsemé de places obscures et de places éclairées.
Diderot, De l'interprétation de la nature, no 14.
3 (V. 1960). || Enceinte, enceinte acoustique : dans une chaîne de reproduction sonore, Ensemble de plusieurs haut-parleurs et d'un filtre de coupure, incorporés ( l'anglic. Baffle).
7 Écoutez : une bonne enceinte, sur mono, vaut de six cent mille au million. En stéréo, comptez deux millions.
S. de Beauvoir, les Belles Images, p. 14 (1966).
Techn. || Enceinte de confinement, autour d'un réacteur nucléaire.
HOM. 2. Enceinte; p. p. fém. de 1. enceindre, 2. enceindre.
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2. enceinte [ɑ̃sɛ̃t] adj. f.
ÉTYM. V. 1165; du bas lat. incincta « entourée d'une ceinture »; lat. class. incingere « ceindre, se ceindre ». → 1. Enceindre.
Qui est en état de grossesse. Gros (grosse), prégnant (prégnante). || Être enceinte. → Attendre un enfant, un heureux événement, être dans un état (une situation) intéressant(e), et, régional, attendre famille, de la famille, être en espoir de famille…; fam. avoir le ballon, être en cloque, avoir avalé un pépin, avoir un polichinelle dans le tiroir. || Rendre une femme enceinte. Engrosser; 2. enceindre, enceinter; fam. Mettre en cloque. || Elle est enceinte pour la seconde fois. || Être enceinte de trois mois : être à la fin du troisième mois de sa grossesse. || Elle est enceinte de six mois et demi. Fam. || Elle est enceinte jusqu'au cou, jusqu'aux yeux, jusque-là : elle approche du terme de sa grossesse.Priorité réservée aux femmes enceintes. || Législation en faveur des femmes enceintes. || Elle était enceinte mais elle a avorté, elle a eu une interruption de grossesse. || Quand elle était enceinte : avant son accouchement. || Magasin de vêtements pour femmes enceintes.
(Avec un compl. n. de personne). a Elle est enceinte de deux jumeaux. || Quand elle était enceinte de sa première fille.
b Elle est enceinte de son mari, de son amant. Vx ou plais. || Elle est enceinte des œuvres de (son mari, etc.).
1 Nous étions, Scipion et moi, des maris trop galants et trop chéris de nos femmes pour n'avoir pas bientôt la satisfaction d'être pères; elles devinrent enceintes presque en même temps. Béatrix accoucha la première, mit au monde une fille; et, peu de jours après, Antonia nous combla tous de joie, en me donnant un fils.
A. R. Lesage, Gil Blas, XI, I.
2 (Il) refusa même de lui assurer une subsistance pour un enfant dont il l'avait laissée enceinte.
Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie, p. 16.
3 Elle était largement et pleinement enceinte et elle avait serré sa robe blanche dessus et dessous son ventre pour le faire bien ressortir.
J. Giono, Jean le Bleu, VIII, p. 253.
4 Un jour elle eut le culot de m'annoncer qu'elle était enceinte, et cela de quatre ou cinq mois, de mes œuvres. Elle se mit de profil et m'invita à regarder son ventre. Elle se déshabilla même, sans doute pour me prouver qu'elle ne cachait pas un coussin sous sa jupe, et puis évidemment pour le pur plaisir de se déshabiller. C'est peut-être un simple ballonnement, dis-je, pour la réconforter (…) Regardez, dit-elle, se courbant sur ses seins, l'auréole (sic) fonce déjà. Je rassemblai mes dernières forces et lui dis, Avortez, avortez, comme ça elle ne foncera plus.
S. Beckett, Premier amour, p. 52.
Par métaphore (littér.). || « Barcelone était enceinte de tous les rêves de sa vie » (Malraux, l'Espoir).
REM. On emploie parfois la forme masculine enceint (ventre enceint, en anc. franç.).
5 Mais une autre leçon de l'homme enceint apparaît (…) A partir du XIe siècle, une iconographie inédite représente la naissance d'Ève en s'inspirant du texte de la Genèse. Elle le fait de façon très réaliste, sous la forme d'un accouchement masculin. Contemporaine d'une nouvelle théologie du mariage (…) elle rappelle visuellement l'antériorité d'Adam dans l'ordre de la création et les droits imprescriptibles de l'homme sur la femme. Elle détourne aussi au profit d'un homme le premier pouvoir social de la femme : celui de donner la vie.
Jacques Revel, in le Nouvel Observateur, no 1013, 6 avr. 1984, p. 86.
5.1 Ce sont les hommes qui veulent être des femmes, c'est bien connu… Qui ne pensent qu'à être enceints… Qui rêvent de sentir l'infinie réserve de la gestation, les jouissances ineffables de l'accouchement…
Ph. Sollers, Femmes, p. 50.
Par comparaison :
6 (…) le Père Sagoma qui volait les enfants, leur jetant un capuchon sur la figure et les ligotant comme saucisson, les fourrant dans son bissac, sous sa robe, qu'il en paraissait enceint, le cochon !
B. Cendrars, Bourlinguer, p. 155.
Par métaphore :
7 J'étais enceint d'un sentiment qui pouvait, sans que je m'en étonne, me faire accoucher dans quelques jours d'un être étrange, mais viable, beau à coup sûr (…)
J. Genet, Pompes funèbres, p. 21.
8 En quoi les menstrues sont-elles considérées comme honteuses : parce qu'elles prouvent que l'on n'est pas enceint (de quelque œuvre).
Oui, mais, en même temps, elles prouvent que l'on est encore capable d'être enceint. De produire, d'engendrer.
Francis Ponge, le Parti pris des choses, p. 203.
DÉR. 2. Enceindre, enceinter.
HOM. 1. Enceinte; p. p. fém. de 1. enceindre, 2. enceindre.

Encyclopédie Universelle. 2012.