empirer [ ɑ̃pire ] v. <conjug. : 1>
• XIIIe; réfect. d'apr. pire, de empeirier (XIe), du lat. pop. °impejorare, du bas lat. pejorare « aggraver », de pejor « pire »
1 ♦ V. intr. Devenir pire. ⇒ 1. se dégrader, se détériorer. « Il semble que son état, déjà si pitoyable, ne puisse qu'empirer bientôt » (A. Gide). La situation économique a empiré cette année.
2 ♦ V. tr. Rare Rendre pire. ⇒ aggraver. « Le souvenir du passé empirait la misère présente » (Taine).
⊗ CONTR. Améliorer.
⊗ HOM. Empyrée.
● empirer verbe intransitif Devenir pire, s'aggraver : La maladie empire tous les jours. ● empirer (citations) verbe intransitif Jean de Meung Meung-sur-Loire vers 1240-Paris 1305 Jadis il en allait autrement ; maintenant tout va en empirant. Jadis soloit estre autrement, Or va tout par enpirement. Roman de la Rose ● empirer (difficultés) verbe intransitif Conjugaison Avec l'auxiliaire avoir : son mal a empiré. Remarque La conjugaison avec être, marquant l'état (son mal est empiré), n'est plus en usage aujourd'hui. Construction Les constructions transitive et pronominale sont rares et appartiennent à la langue littéraire : cette remémoration ne pouvait qu'empirer sa douleur ; « Sa monomanie s'empire de jour en jour »(Villiers de L'Isle-Adam). ● empirer (homonymes) verbe intransitif ● empirer (synonymes) verbe intransitif Devenir pire, s'aggraver
Synonymes :
- décliner
- se dégrader
- se détériorer
Contraires :
- s'améliorer
● empirer
verbe transitif
Aggraver, faire devenir pire : Ce conflit a empiré la situation.
● empirer (homonymes)
verbe transitif
empyrée
nom masculin
empirer
v.
d1./d v. intr. Devenir pire. Sa situation a empiré.
d2./d v. tr. Rendre pire. Les remèdes ont empiré son état. Syn. aggraver. Ant. améliorer.
⇒EMPIRER, verbe.
I.— Emploi trans., vieilli ou littér. [Le suj. désigne une pers. ou un inanimé] Rendre pire.
A.— [Le compl. d'obj. dir. désigne une situation, un fait] Empirer la misère, une position, une situation. Lui-même empira son affaire par son silence farouche (TAINE, Notes Paris, 1867, p. 104).
♦ Emploi pronom. à sens passif. Il était impossible que notre situation s'empirât (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 462).
— Spéc. [Le compl. d'obj. dir. désigne un état, un mal physique ou moral] Empirer un état. Quelque pauvre diable dont les recettes des sorcières ou les talismans du marabout ont empiré le mal (THARAUD, Fête arabe, 1912, p. 42).
♦ Emploi pronom. réciproque. Il [Maxime] était un produit défectueux, où les défauts des parents se complétaient et s'empiraient (ZOLA, Curée, 1872, p. 425).
B.— Rare
1. [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers.] Rendre pire d'un point de vue moral. Il a (...) empiré les hommes, gâté les mœurs déjà mauvaises en multipliant les manufactures (MICHELET, Journal, 1848, p. 696).
2. [Le compl. d'obj. dir. désigne un inanimé concr.] :
• 1. J'ai pensé qu'il valait mieux la donner telle que je l'ai faite [une feuille] que de la laisser courir défigurée et empirée par les sottises des imprimeurs.
COURIER, Lettres de France et d'Italie, 1821, p. 900.
II.— Emploi intrans. Devenir pire.
A.— [Le suj. désigne une situation, un fait] Empirer encore, tous les jours; une position empire; les choses empirent. Elle connaissait, au contraire, à plusieurs signes, que les affaires ne feraient qu'empirer (FRANCE, Dieux ont soif, 1912, p. 50).
— Spéc. [Le suj. désigne un état, un mal physique ou moral] Empirer à vue d'œil; un mal, une maladie empire; sembler empirer; aller (en) empirant. L'état de monsieur votre fils, loin d'avoir empiré, s'améliore sensiblement (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 438).
B.— [Le suj. désigne une pers. ou un inanimé concr.]
1. [Le suj. désigne une pers., un de ses attributs physiques ou une collectivité] Devenir pire sous l'effet d'un agent physique ou moral. L'harmonie doit (...) marquer au deuxième couplet que le malade empire (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p. 387). Ma jambe empire tellement que le Dr Jullien m'ordonne l'Hôpital Saint-Louis (VERLAINE, Corresp., t. 2, 1893, p. 243) :
• 2. ... il y a bien des jours où on se dit qu'il vaudrait mieux être comme elle, et ne pas voir les vilaines gens et les méchantes choses. Le monde devient bien laid; il empire, de jour en jour...
ROLLAND, Jean-Christophe, La Révolte, 1907, p. 588.
2. Rare. [Le suj. désigne un inanimé concr.] Et le vent peu à peu empire (SAINT-EXUP., Terre hommes, 1939, p. 236).
Rem. 1. Certains dict. signalent que l'emploi intrans. se rencontre, aux temps composés, avec l'auxil. avoir ou être suivant qu'il indique l'action ou l'état. Sa maladie a beaucoup empiré, est empirée (Ac. 1835, 1878). Il semble que la constr. avec l'auxil. être soit vieillie. 2. On rencontre le part. passé du verbe en emploi adj. empiré, ée, vieilli. [En parlant d'une situation, d'un fait et en partic. d'un mal] Rendu, devenu pire. Voilà donc mes affaires empirées (BALZAC, Lettres Étr., t. 2, 1850, p. 23).
Prononc. et Orth. :[], (il) empire []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1050 part. passé ampairet « devenu pire » (Alexis, éd. Ch. Storey, 10); ca 1135 empirier « endommager, gâter, blesser » (Couronnement Louis, éd. E. Langlois, 1056). Emperier, du b. lat. impejorare (composé de in- exprimant le renforcement et du b. lat. pejorare « aggraver »); refait en empirer d'apr. pire. Fréq. abs. littér. : 178. Bbg. MEILLET (A.). Rech. sur la synt. comparée de l'arménien. B. Soc. Ling. 1910-1911, t. 16, p. 124.
empirer [ɑ̃piʀe] v.
ÉTYM. XIIIe; réfection d'après pire, de empeirier, XIe, du lat. pop. impejorare, du bas lat. pejorare « aggraver », de pejor « pire ».
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I V. tr. Vieilli ou littér. Rendre pire. ⇒ Aggraver, augmenter. || Le traitement qu'il a suivi n'a fait qu'empirer son mal. || Le souvenir du passé empirait la misère présente (→ Abrutissement, cit. 3).
1 Pour vouloir fuir le mal, quelquefois on l'empire (…)
2 Il faut surtout ne pas empirer son mauvais sort en regimbant contre.
G. Sand, François le Champi, X, p. 89.
3 Les dons qu'elle (la nature) accorde, on ne s'en sert d'abord que pour le mal, pour empirer ce qu'elle semblait vouloir améliorer (…)
Maeterlinck, la Vie des abeilles, XII, p. 251.
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II V. intr. Cour. Devenir pire. — REM. Empirer s'emploie dans ce cas avec l'auxiliaire avoir ou être, suivant que l'on veut indiquer l'action ou l'état. || Son état empire, a beaucoup empiré depuis hier. || Son état est empiré. || Le mal empire, ne fait qu'empirer chaque jour. ⇒ Progresser. || Ses affaires empirent. ⇒ Péricliter, mal (aller de mal en pis). || La situation empire à vue d'œil. — Par ext. (rare). Devenir plus malade. || Il empire à vue d'œil. || Son moral empire. ⇒ Dégrader (se).
4 (…) ce mal, qui pourrait empirer par le retardement.
Molière, le Médecin malgré lui, III, 6.
5 (…) elle (la mère Barbeau) demandait qu'on fît d'abord l'essai de garder Landry quinze jours à la maison, pour savoir si son frère, le voyant à toute heure, ne se guérirait point. S'il empirait, au contraire, elle se rendrait à l'avis du père Caillaud.
G. Sand, la Petite Fadette, XXXI, p. 208.
6 Pourtant nous n'avons pas craint d'en parler; mais plus encore de sa prochaine convalescence, alors qu'il semble que son état, déjà si pitoyable, ne puisse qu'empirer bientôt.
Gide, Journal, 18 août 1930.
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s'empirer v. pron.
♦ Vieilli ou rare. Devenir pire.
7 Leur état allait s'empirant (…)
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DÉR. Empirement.
HOM. Empyrée.
Encyclopédie Universelle. 2012.