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empenner

empenner [ ɑ̃pene ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1080; de en- et penne
1Garnir (une flèche) de plumes, d'une empenne. « La nièce de Chactas empennait des flèches avec des plumes de faucon » (Chateaubriand).
2 P. p. adj. Flèche empennée.
Blas. Dont l'empenne est d'un émail particulier.

empenner verbe transitif (de penne) Garnir une flèche de plumes.

empenner
v. tr. Didac. Garnir (une flèche) d'une empenne.

⇒EMPENNER, verbe trans.
A.— Vieilli [En parlant d'un oiseau] Munir, recouvrir de pennes, de plumes. Le vertébré étalant ou empennant ses membres (TEILHARD DE CH., Phénom. hum., 1955, p. 246).
P. compar. Deux femmes vêtues de pagnes étroits, et déployant comme une aile leur bras empenné (GAUTIER, Rom. momie, 1858, p. 166).
B.— [Le compl. désigne une flèche] Garnir d'une empenne, d'un empennage. La nièce de Chactas empennoit des flèches avec des plumes de faucon (CHATEAUBR., Natchez, 1826, p. 130).
Rem. La docum. atteste de nombreux emplois au part. passé. Une flèche bien empennée. Le vireton empenné siffla et vint se ficher dans le bras gauche du bossu (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 482). Des flèches empennées de vert, de bleu, de jaune (LARBAUD, Barnabooth, 1913, p. 67).
C.— P. métaph. et au fig. La perversité niche aux coins de sa bouche; ses sourires sont empennés de dédain (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 129) :
Suarès en est réduit à ramasser, pour les diriger à neuf contre Chopin, tous les traits les plus émoussés qu'empenne à neuf sa rhétorique : mélancolie tuberculeuse, virtuosité, mondanité, etc...
GIDE, Journal, 1932, p. 1120.
Rem. La docum. atteste une occurrence de la forme adj. empennelé au sens de « garni d'un empennage ». Des flèches empennelées de vives couleurs (LOTI, Mme Chrys., 1887, p. 78).
Prononc. et Orth. :[(n)ne], (j')empenne []. [nn] double ds FÉR. Crit. t. 2 1787, LAND. 1834, GATTEL 1841, NOD. 1844, LITTRÉ, DG, WARN. 1968 (pour l'adj. empenné) et à titre de var. ds BARBEAU-RODHE 1930 et Pt ROB. On transcrit, uniquement, [n] simple ds PASSY 1914 et Lar. Lang. fr. DG rappelle qu'on prononçait, autrefois []. Le mot est admis ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1. 1100 (Roland, éd. J. Bédier, 2156 : Espiez e lances e museraz enpennez); 1er quart XIIIe s. [munir de plumes] fig. « équiper, vêtir » (RECLUS, Miserere, 101, 8 ds T.-L.); 2. 1671 hérald. (POMEY). Dér. de penne; préf. em-; suff. ; dés. -er. Fréq. abs. littér. :3. Bbg. BOURDAT (P.). Arch. et néol. ds le vocab. et la synt. de Marcel Jouhandeau. Vie Lang. 1973, p. 42 (s.v. empenné).

empenner [ɑ̃pene] v. tr.
ÉTYM. 1080; de em- (en-), penne, et suff. verbal.
Garnir (une flèche) de plumes, d'une empenne.
1 La nièce de Chactas empennait des flèches avec des plumes de faucon (…)
Chateaubriand, les Natchez, II, p. 105.
Figuré et rare :
1.1 Il chancela, le cri des femmes l'empenna de deux dards au long desquels son sang et toute sa vie chaude coulèrent.
J. Giono, Naissance de l'Odyssée, Pl., t. I, p. 93.
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empenné, ée p. p. adj.
|| Flèche empennée (→ Atteindre, cit. 1).
2 Cette flèche empennée et armée d'une pointe d'or, toujours en l'air et n'arrivant jamais au but, faisait l'effet le plus singulier, était comme un triste et douloureux symbole de la destinée humaine, et plus je la regardais, plus j'y découvrais de sens mystérieux et sinistres.
Th. Gautier, Mlle de Maupin, VII, p. 151.
Blason. Dont l'empenne est d'un émail particulier. || Flèche d'or, empennée d'argent.
Par plais. Emplumé.
3 (…) on le convia à suivre les obsèques du capitaine de La Hure qui eurent lieu discrètement dans une chapelle de la cathédrale. Le colonel de service n'avait mis que le tiers de ses décorations. Madame de La Hure et les cinq filles du capitaine de La Hure étaient là, empennées de noir.
Jacques Laurent, les Bêtises, p. 56.
REM. Ne pas confondre avec le paronyme empêner [ɑ̃pɛ-].
DÉR. Empennage, empenne.

Encyclopédie Universelle. 2012.