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effigie

effigie [ efiʒi ] n. f.
• v. 1468 « aspect, stature (d'une personne) »; lat. effigies « représentation, portrait »
1 Représentation (en peinture, sculpture, cire peinte) d'une personne. image, portrait. On exposait l'effigie des rois défunts.
2Anc. dr. Représentation grossière (tableau, mannequin) d'un condamné, à laquelle on faisait subir fictivement la peine. Mod. En effigie. Exécuter un dictateur en effigie.
3Représentation du visage d'une personne, sur une monnaie, une médaille. « une pièce d'or à l'effigie du pape Clément XIII » (Romains).

effigie nom féminin (latin effigies, de effingere, représenter) Vieux. Représentation en sculpture, en peinture, en gravure d'une personne vivante ou morte. Avers d'une monnaie ou d'une médaille, représentant la tête d'un roi, d'un prince ou d'un grand personnage. ● effigie (expressions) nom féminin (latin effigies, de effingere, représenter) (Être) à l'effigie de quelqu'un, de quelque chose, leur être parfaitement ressemblant. En effigie, avec la représentation imagée et grossière d'une personne à qui on fait subir une peine fictive : Brûler en effigie un dictateur renversé. Droit d'effigie, pouvoir conféré à un personnage d'utiliser son propre portrait comme type monétaire. (Pratique remontant à la période hellénistique.) ● effigie (synonymes) nom féminin (latin effigies, de effingere, représenter) Représentation en sculpture, en peinture, en gravure d'une personne vivante...
Synonymes :
- figure
- image
- portrait

effigie
n. f.
d1./d Représentation d'un personnage sur une monnaie, une médaille. Médaille frappée à l'effigie de la reine.
d2./d Représentation, image de qqn.

⇒EFFIGIE, subst. fém.
A.— Représentation (généralement d'une personne) sous une forme quelconque. Effigie mortuaire, royale; effigie de cire, de pierre. Synon. figure, image, représentation. La terrible effigie équestre que Titien fit de Charles-Quint (FAURE, Espr. formes, 1927, p. 205). De grossières effigies de plâtre, en rond dans le désert, rappelleront aux espèces futures ce que fut la race humaine (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 115) :
Sans attendre la fin de la guerre, Haudouin avait décroché les portraits de l'Empereur et de Canrobert : un peu plus tard, il y substitua ceux de Thiers, de Mac-Mahon, puis de Jules Grévy, de Gambetta et ainsi de suite. Mais l'effigie de la jument verte demeurait en place.
AYMÉ, La Jument verte, 1933, p. 18.
B.— Spécialement
1. Représentation du visage d'une personne sur une médaille. Effigie d'un monarque; battre à l'effigie, frapper, marquer en effigie; monnaie à l'effigie (de qqn). Dans le parti socialiste, le commerce des médailles à l'effigie de Jaurès fut, un temps, des plus prospères (BLOCH, Dest. du S., 1931, p. 154). Ils ressemblent à des aveugles qui comptent de leurs doigts tremblants des pièces de monnaie dont ils ne connaissent pas l'effigie (BERNANOS, Mouchette, 1937, p. 1271).
Au fig. Image, représentation. L'Italie est à jamais marquée de l'effigie de la grandeur romaine. (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 157). Il est bien permis au spectateur de reprendre dans la boue cette effigie de la messe (ALAIN, Propos, 1935, p. 1248).
2. Anciennement, DR. [Dans l'expr. en effigie] Représentation d'un condamné, à laquelle on faisait subir une peine physique en l'absence du condamné (contumace, etc.). Exécuter un criminel en effigie (Ac. 1835-1932). Il fut pendu, il eut la tête tranchée en effigie (Ac. 1835, 1878).
P. ext. Mais, à l'heure où la belle jeunesse française dépense son énergie à casser les carreaux des Juifs et à brûler Zola en effigie sur un bûcher d'exemplaires de l'Aurore (CLEMENCEAU, Iniquité, 1899, p. 152).
ANTHROPOL. Les Maori façonnent des effigies de leurs ennemis et les frappent, croyant par là blesser l'individu lui-même (LOWIE, Anthropol. cult., 1936, p. 326).
Rem. La docum. atteste effigier, verbe trans., rare et vx. a) Représenter en effigie. Ils [les peintres] avaient voulu (...) donner, comme un instantané de la vie courante des cénobites et ils les avaient effigiés, l'Abbé en tête (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 297). b) Dr. Exécuter en effigie. Effigier un criminel par contumace (Ac. 1798-1835).
Prononc. et Orth. :[]. Sous l'influence des lettres redoublées, LITTRÉ et BARBEAU-RODHE 1930 transcrivent []. Cf. aussi WARN. 1968 à titre de var. Enq. ://. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1468 « aspect, stature de quelqu'un » (G. CHASTELLAIN, Hauts faits du duc de Bourgogne, éd. J. Kervyn de Lettenhove, t. 7, p. 220 : ne séoit à homme, fors à empereur ou roy, porter telle effigie que luy); b) ca 1468 « forme, image de quelque chose » (ID., Chroniques, éd. cit., t. 5, p. 243 : narration [...] de la forme et effigie de sa venue); 2. a) 1510 « représentation d'une personne » (Obsèques de Georges d'Amboyse ds LABORDE, s.v. représentacion : sur ledict drap estoit l'effigie dudict seigneur); b) 1669 numism. (Inv. de N.D. de Reims, éd. P. Tarbé, p. 64 ds GAY, s.v. médaille : deux médailles [...] marquées de l'effigie du roi); 3. 1611 just. « tableau ou mannequin représentant un condamné par contumace » (COTGR.). Empr. au lat. class. effigies, ei « représentation, image, statue, portrait ». Fréq. abs. littér. :285. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 234, b) 404; XXe s. : a) 515, b) 484. Bbg. MONNOT (R.). Dat. nouvelles. Fr. mod. 1952, t. 20, p. 224 (s.v. effigier).

effigie [efiʒi] n. f.
ÉTYM. V. 1468, « forme, apparence décrite »; aussi, « aspect, stature (d'une personne) »; lat. class. effigies « représentation, portrait », de effingere; de ex-, et fingere « façonner ».
1 (1510). Littér. Représentation, en peinture, sculpture… (d'une personne). Figure, image, portrait, représentation. || On exposait l'effigie des rois défunts. || Effigie de cire, effigie funéraire.
1 À la tête du tombeau, une effigie d'Osiris, la barbe nattée, semblait veiller sur le sommeil du mort.
Th. Gautier, le Roman de la momie, p. 32.
2 Que si j'étais placé devant cette effigie
Inconnu de moi-même, ignorant de mes traits,
À tant de plis affreux d'angoisse et d'énergie
Je lirais mes tourments et me reconnaîtrais.
Valéry, Mélange, p. 36.
2.1 L'hiératisme des costumes donne à chaque acteur comme un double corps, de doubles membres, — et dans son costume l'artiste engoncé semble n'être plus à lui-même que sa propre effigie.
A. Artaud, le Théâtre et son double, Sur le théâtre balinais, Idées/Gallimard, p. 87-88.
En effigie : représenté en effigie.
2 Fig. Image, représentation sous forme humaine de (une abstraction, une entité). || C'était la vivante effigie du malheur. Symbole.
3 Or, le Verbe, en entrant dans le sein d'une femme, a daigné se faire semblable à nous. D'un côté, il touche à son Père par sa spiritualité, de l'autre, il s'unit à la chair par son effigie humaine.
Chateaubriand, le Génie du christianisme, I, I, VII.
4 Les domestiques sont roides et perpendiculaires, inertes et se ressemblant tous; c'est toujours l'effigie monotone et sans relief de la servilité, ponctuelle, disciplinée (…)
Baudelaire, Curiosités esthétiques, XVI, XIII.
Littér. Image sensible (d'une abstraction). || « L'effigie de la grandeur romaine (en Italie) » (Vidal de la Blache, in T. L. F.).
3 (1669). Spécialt. Représentation du visage (d'une personne, sur une monnaie, une médaille…). Empreinte, marque, sceau. || Monnaie, médaille à l'effigie d'un souverain. || L'effigie représente généralement le visage de profil.
5 (…) une épingle sur laquelle était montée une pièce d'or à l'effigie du pape Clément XIII.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, XI, p. 147.
4 (1611). Dr. anc. Représentation grossière (tableau, mannequin) d'un condamné, à laquelle on fait subir fictivement la peine prononcée par contumace. Loc. || Exécution en effigie, par effigie. || Brûler, pendre, exécuter un criminel en effigie. Effigier (vx).
6 L'exécution par effigie a deux objets : l'un d'imprimer une plus grande ignominie sur l'accusé; l'autre est afin que cet appareil inspire au peuple plus d'horreur du crime.
Encyclopédie (Diderot), artEffigie.
7 (…) il ressemble aux honnêtes gens qui pendent les autres en effigie : ils ne s'embarrassent pas que le portrait soit ressemblant.
Voltaire, Lettre à Le Clerc, 2624, 10 févr. 1765.
7.1 Mais, à l'heure où la belle jeunesse française dépense son énergie à casser les carreaux des Juifs et à brûler Zola en effigie sur un bûcher d'exemplaires de l'Aurore (…)
Clemenceau, Iniquité, 1899, p. 152, in T. L. F.
Représentation humaine jouant un rôle propitiatoire.
8 (…) plus singulièrement accoutré que l'effigie de Mardi-Gras, quand on la mène brûler au mercredi des Cendres (…)
Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, t. II, XI, p. 67.
DÉR. Effigier.

Encyclopédie Universelle. 2012.