diluer [ dilɥe ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1824; h. XVe; lat. diluere « laver, détremper »
1 ♦ Délayer, étendre (une substance) dans un liquide quelconque. ⇒ délayer, étendre, mouiller; 1. noyer. « Un apport constant d'eau douce dilue le sel » (A. Gide). Diluer une teinture dans de l'eau. Diluer de la peinture trop épaisse. Pronom. Produit qui se dilue bien dans l'eau. — P. p. adj. Alcool dilué, étendu d'eau. Par ext. « Une teinte dorée, diluée dans la pluie suspendue » (Barrès).
2 ♦ Fig. Affaiblir, atténuer. « Ces torrents de musique indiscrète [...] diluent sa force, détruisent la sainte solitude et le trésor des secrètes pensées » (R. Rolland).
⊗ CONTR. Condenser, décanter.
● diluer verbe transitif (latin diluere, détremper) Diminuer la concentration d'un liquide par l'adjonction d'une certaine quantité d'eau ou d'un autre liquide : Diluer de l'alcool avec de l'eau. Mélanger une matière dans un liquide de manière à l'y délayer, l'y étendre : Diluer un médicament dans de l'eau. Amoindrir quelque chose, en diminuer la force en la dispersant, en la fragmentant ; atténuer : Diluer des idées dans un texte trop long. ● diluer (synonymes) verbe transitif (latin diluere, détremper) Diminuer la concentration d'un liquide par l'adjonction d'une certaine quantité...
Synonymes :
Contraires :
Mélanger une matière dans un liquide de manière à l'y...
Synonymes :
- allonger
- baptiser (familier)
- couper
- étendre
- mouiller
Amoindrir quelque chose, en diminuer la force en la dispersant, en...
Synonymes :
- adoucir
- atténuer
- noyer
Contraires :
diluer
v. tr. Délayer dans un liquide. Diluer un peu de peinture dans de l'essence.
|| Ajouter du solvant à (une solution).
|| Fig. Affaiblir, atténuer.
⇒DILUER, verbe trans.
A.— 1. Mélanger (un liquide ou une substance) avec un autre liquide, pour en atténuer le principe actif ou en réduire la concentration. Diluer une pâte (dans l'eau). Synon. allonger, délayer, étendre, mouiller. Le liquide obtenu est dilué dans dix fois son volume d'eau phéniquée (NOCARD, Tubercul. bovine, 1903, p. 22). Peut-être la rosée intervient-elle pour fixer ou pour diluer le pollen (PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p. 190).
— [Le suj. désigne un liquide] Pourquoi prenez-vous de l'eau de Vichy? qui, ayant la propriété de diluer le sang, doit vous rendre encore plus anémique (FLAUB., Corresp., 1879, p. 308).
— Emploi pronom. à sens passif. J'ai tenté un cacao qui a mal tourné. La poudre ne s'est pas diluée et c'est resté « à grumeaux » (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1908, p. 18).
2. P. ext. Décomposer, faire fondre ou disparaître. Un de ces lavis du jour qu'une goutte d'eau suffit à diluer (MALLARMÉ, Corresp., 1879, p. 194).
3. P. anal. Faire disparaître progressivement, fondre dans un ensemble. La rivière bientôt dilue en son eau triste Le reflet balancé des heureux peupliers (RODENBACH, Règne silence, 1891, p. 168).
— Emploi pronom. à sens passif. Les toits des maisons et les dômes gris se diluaient dans le brouillard (ROLLAND, J. Chr., Foire, 1908, p. 802). Une fusée blafarde, dont la lumière se diluait dans la pluie (DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p. 254). Son parfum [d'une femme] se dilue, son contour s'estompe, son étreinte devient plus lâche (ARNOUX, Visite Mathus., 1961, p. 131) :
• 1. Aussi, quelque distincts que puissent être les phénomènes auditifs ou visuels dont Lamartine commence par faire la description minutieuse, les voyons-nous perdre presque aussitôt leur individualité propre, pour participer à un mouvement sonore ou lumineux infiniment plus vaste et plus imprécis qu'eux-mêmes, où bientôt ils se diluent comme une goutte de vin dans la mer.
POULET, Les Métamorphoses du cercle, 1961, p. 182.
B.— Au fig. Amoindrir, diminuer la force de (quelqu'un ou quelque chose). Synon. affaiblir, atténuer, noyer. Ces méthodes diluent les responsabilités (BELORGEY, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 173).
— P. compar. ou p. métaph. On ne cherche plus à diluer les doctrines dans un fleuve de commentaires embrouillés (SOREL, Réflex. violence, 1908, p. 173). Cf. aussi cœur ex. 48 :
• 2. Le lendemain matin, au réveil, il sentait à la même place la même douleur dont, la veille pendant la journée, il avait comme dilué la sensation dans le torrent des impressions différentes.
PROUST, Du côté de chez Swann, 1913, p. 317.
— Emploi pronom. à sens passif. Synon. s'évanouir, se perdre. J'avais passé ma courte vie à m'inventer des goûts et des partis pris qui se diluaient aussitôt (SARTRE, Mots, 1964, p. 142).
Prononc. et Orth. :[], (je) dilue [dily]. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1. XVe s. « délayer une substance dans un liquide » (Chron. et hist. saint. et prof., Ars. 3515, f° 7 v° ds GDF.); rare jusqu'au XIXe s. 1824 (ds Pt ROB.); 1834 « étendre d'eau un liquide » (LAND.), en partic. 1864 « opérer la dilution homéopatique » (LITTRÉ); 1924 un diluant part. prés. subst. (COFFIGNIER, supra diluant III); 2. 1885 au fig. (LEMAITRE, Contemp., p. 346 : Ce sont des Grandets, des Nucingen dilués). Empr. au lat. class. diluere « détremper, délayer, dissoudre ». Fréq. abs. littér. :114.
diluer [dilɥe] v. tr.
ÉTYM. XVe, attestation isolée; repris 1824; lat. diluere « laver, détremper », de dis-, et luere « laver, baigner ».
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1 Délayer, étendre (une substance) dans un liquide. ⇒ Délayer, étendre, mouiller, noyer.
1 (…) un apport constant d'eau douce dilue le sel et, pour ainsi dire, dessale la mer (…)
Gide, les Faux-monnayeurs, I, XVII, p. 195.
♦ Par métaphore. || La lumière dilue les formes. — Pron. || Silhouettes qui se diluent dans la brume. ⇒ Perdre (se).
2 Fig. Affaiblir, atténuer.
2 Ces torrents de musique indiscrète pénètrent dans les dernières retraites de l'âme; diluent sa force, détruisent la sainte solitude et le trésor des secrètes pensées.
R. Rolland, Musiciens d'aujourd'hui, p. 196.
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dilué, ée p. p. adj.
♦ || Médicament dilué dans de l'eau. || Alcool dilué. Par métaphore. → ci-dessous, cit. 4. — Par ext. Affaibli, faible.
3 L'été venait d'être extrêmement pluvieux, et, au 8 septembre, c'était déjà un grand ciel froid d'extrême automne, où le plus faible soleil mettait une teinte dorée, diluée dans la pluie suspendue.
M. Barrès, la Colline inspirée, p. 99.
4 La vérité à l'état pur est un poison pour certains esprits; et Mary ne la supportait que très diluée.
A. Maurois, Ariel ou la Vie de Shelley, p. 282.
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CONTR. Condenser (cit. 3), décanter.
DÉR. Diluant.
Encyclopédie Universelle. 2012.