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diablerie

diablerie [ djabləri ] n. f.
XIIIe; de diable
1 Sorcellerie qui fait intervenir le diable. maléfice, sortilège.
2Vx Intrigue, machination secrète et dangereuse.
3Mod. Parole, action pleine de turbulence, de malice. Ces enfants ne cessent d'inventer mille diableries pour se distraire. espièglerie.
4Hist. littér. Mystère dans lequel des diables sont en scène. Diablerie à quatre personnages (cf. Diable à quatre).

diablerie nom féminin Action de magie ou de sorcellerie dans laquelle intervient le diable. Manifestation du diable, de ses pouvoirs, de sa malfaisance (possession, tentation, etc.). Action pleine de turbulence ; espièglerie : Les diableries des enfants me fatiguent. Représentation graphique ou plastique de scènes où figurent le diable ou ses suppôts. Intermède des mystères du Moyen Âge, mettant en scène des diables qui tourmentent les humains.

diablerie
n. f.
d1./d Sortilège, ensorcellement.
d2./d Malice, espièglerie. Encore une de ses diableries!
d3./d LITTER Au Moyen âge, pièce dramatique où le diable jouait le rôle principal.
BX-A Dessin représentant des diables. Les diableries de Callot.

⇒DIABLERIE, subst. fém.
A.— [Correspond à diable1 I B]
1. Au sing. Ensemble des attributs du diable, en particulier de ses pouvoirs magiques ou maléfiques :
1. Le diable arrive toujours dans les maisons avec la forme, le visage, le costume d'un ami (...) et si on lui dit : « Voilà ton mort », en lui montrant une bûche couchée dans le lit, il ne peut plus contenir sa joie et toute sa diablerie déboule de lui en écume comme le lait qui bout.
GIONO, L'Eau vive, 1943, p. 31.
2. P. méton., au sing. ou au plur. Manifestation du diable, de ses pouvoirs, de sa malfaisance. La diablerie de Loudun (Ac. 1835, 1878); ces diableries n'abusent plus personne (Ac. 1835-1932).
P. anal. Pratique de magie, de sorcellerie qui rappelle les maléfices ou sortilèges du diable; manifestation de faits le plus souvent néfastes qui semblent inexplicables. Croire aux diableries. Il y a peut-être quelque ressort, quelque diablerie, que je ne connais point (MÉRIMÉE, Vénus Ille, 1841, p. 282). Boris était d'âge, (...), à hausser les épaules devant ces diableries d'écolier (GIDE, Faux-monn., 1925, p. 1237) :
2. ... pour le menu peuple napolitain, (...), Virgile, le poète, est resté un magicien et les voisins de son tombeau se plaignent des diableries qui s'y perpétuent et des visiteurs inquiétants, sorciers, mages, rebouteux, (...), jeteurs de mauvais sort, (...) qu'une telle renommée y attire encore aujourd'hui.
CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 138.
B.— [Correspond à diable1 II A 2] Rare. Fait d'être turbulent, espiègle ou malicieux. La diablerie de cet enfant est lassante (DUB.). Pauline était la plus populaire, la plus vive, avec un air d'entrain, de diablerie, de fierté (POURRAT, Gaspard, 1925, p. 95).
C.— [Désigne des représentations du (des) diable(s)]
1. HIST. LITTÉR.
a) Pièce populaire faisant intervenir le diable; spéc. [Dans les représentations des Passions] Intermède généralement comique pendant lequel des diables étaient en scène et se livraient à une agitation effrénée. Une diablerie à quatre personnages :
3. ... Villon, (...), s'était retiré sur ses vieux jours à Saint-Maixent, (...), et, à en juger par le récit de Rabelais, il y donnait passe-temps au peuple, en célébrant des mystères et jouant des diableries.
SAINTE-BEUVE, Tabl. historique et critique de la poésie fr. et du théâtre fr. au XVIe s., 1828, p. 43.
b) Conte (populaire) où intervient le diable :
4. Les diableries. — Le diable — et les diables — dans les récits de nos terroirs sont souvent associés, chose curieuse, à des histoires de travail, de labeur.
DÉVIGNE, Le Légendaire de France, 1942, p. 15.
2. PEINT., SCULPT. Scène représentant des diables. Il [Durtal] examina le portail du Sud qui renfermait la zoologie mystique et les diableries (HUYSMANS, Cathédr., 1898, p. 449). Que l'on compare ce Panthéon romain, (...), aux diableries peintes sur les parois des tombeaux étrusques (FRANCE, Pierre bl., 1905, p. 9).
Prononc. et Orth. :[] ou [dja-]; cf. diable. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. 1230 dïablerie « action inspirée par le diable, sorcellerie » (Gaidon, 120 ds T.-L.); 1854 « caractère extravagant, lunatique » (NERVAL, Filles feu, Jenny, Paris, Champion, 1931 [1854], p. 233). B. 1534 « mystère mettant en scène le démon » (RABELAIS, Gargantua, éd. R. Calder et M.-A. Screech, IV, 17). Dér. de diable; suff. -erie; a évincé l'a. fr. dïablie (XIIe s. ds T.-L.; dér. de diable; suff. -ie). Fréq. abs. littér. :66. Bbg. GOTTSCH. Redens. 1930, p. 211. — LEW. 1960, p. 189, 206.

diablerie [djɑbləʀi] n. f.
ÉTYM. 1230, diablerie; de diable.
1 Sorcellerie qui fait intervenir le diable. Maléfice, sortilège.
1 Quoi ? te mêlerais-tu d'un peu de diablerie ?
Molière, l'Étourdi, I, 4.
2 Vx. Intrigue mystérieuse et dangereuse. || Il y a quelque diablerie là-dessous. Machination, manigance.
3 Vx. Caractère de ce qui est digne d'un diable.
2 Et cependant, avec toute sa diablerie,
Il faut que je l'appelle et « mon cœur » et « ma mie ».
Molière, les Femmes savantes, II, 9.
4 Mod. (Une, des diableries). Parole, action pleine de vivacité, de malice, de turbulence. || Ces enfants ne cessent d'inventer mille diableries pour se distraire. Espièglerie.
3 Et c'étaient des tendresses !… et puis des rires !… et elle dansait et elle déchirait ses falbalas : jamais singe ne fit plus de gambades, de grimaces, de diableries.
Merimée, Carmen, III, in Romans et nouvelles, p. 681.
5 (1534). Hist. littér. Mystère dans lequel des diables sont en scène. || Diablerie à quatre personnages. || Montre d'une diablerie.
4 Adoncques (donc) fit la montre de la diablerie parmi la ville et le marché. Ses diables étaient tout caparaçonnés de peaux de loup (…) ceints de grosses courroies, desquelles pendaient grosses cymbales de vaches et sonnettes de mulets à bruit horrifique. Tenaient en main (d')aucuns bâtons noirs pleins de fusées; (d')autres portaient longs tisons allumés, sur lesquels à chaque carrefour jetaient pleines poignées de parafine (poix) en poudre dont sortait feu et fumée terrible.
Rabelais, le Quart livre, XIII, Pl., p. 598.
Par extension :
5 Son Albertus (de Gautier), jovial, fracasseur et démoniaque, demeure la plus amusante diablerie que nous ait laissée le romantisme, avec cet avantage d'être une diablerie qui ne se prend pas au sérieux.
Émile Henriot, les Romantiques, p. 447.
6 Représentation d'une scène comportant des diables. || Les « diableries peintes sur les parois des tombeaux étrusques » (A. France, in T. L. F.).

Encyclopédie Universelle. 2012.