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dévier

dévier [ devje ] v. <conjug. : 7>
• 1361, rare av. fin XVIIIe; lat. imp. deviare, de via « voie »
A V. intr.
1Se détourner, être détourné de sa direction, de sa voie. 1. dériver. Le courant fit dévier le navire. déporter, dérouter. La balle a dévié.
2Ne pas être droit. Colonne vertébrale qui dévie.
3 V. tr. ind. DÉVIER DE (qqch.) :s'écarter de. ⇒ errer, obliquer. Dévier de son chemin.
4Fig. Dévier de ses principes. Il avait « trop réfléchi [...] pour que des “criailleries” le fissent dévier de son projet » (Madelin). La doctrine a dévié. changer, s'infléchir.
B V. tr. Écarter de la direction normale. Dévier la circulation. détourner; déviation. Milieu réfringent, prisme qui dévie les rayons lumineux. défléchir, réfracter. ⊗ CONTR. Redresser, remettre (dans la voie). ⊗ HOM. Dévierai :dévirai (dévirer).

dévier verbe intransitif (bas latin deviare) S'écarter de sa direction, en être détourné : La voiture a dévié sur la gauche. S'écarter d'une ligne de conduite, ne pas s'en tenir au but fixé : Le projet a dévié au fur et à mesure des difficultés rencontrées. S'écarter du cours normal ou déterminé à l'avance : La conversation dévia sur un sujet scabreux.dévier (citations) verbe intransitif (bas latin deviare) Louis Aragon Paris 1897-Paris 1982 Pas un geste, pas un cillement qui ne m'engage à fond, qui ne fasse dévier ma vie. Le Libertinage Gallimarddévier (difficultés) verbe intransitif (bas latin deviare) Emploi Dévier qqch est usuel et correct dans le sens concret : dévier un véhicule, dévier une rivière. Recommandation Au sens de « changer de sujet, parler d'autre chose », préférer faire dévier : il a fait dévier la conversation sur une autre question. ● dévier (synonymes) verbe intransitif (bas latin deviare) S'écarter de sa direction, en être détourné
Synonymes :
- bifurquer
- dériver
- obliquer
- se détourner
S'écarter d'une ligne de conduite, ne pas s'en tenir au...
Synonymes :
- dériver
S'écarter du cours normal ou déterminé à l'avance
Synonymes :
- s'éloigner
- sortir de
dévier verbe transitif Modifier le trajet régulier, le cours normal de quelque chose ; détourner : Dévier la circulation du centre ville. Amener la conversation sur un autre sujet. ● dévier (difficultés) verbe transitif Emploi Dévier qqch est usuel et correct dans le sens concret : dévier un véhicule, dévier une rivière. Recommandation Au sens de « changer de sujet, parler d'autre chose », préférer faire dévier : il a fait dévier la conversation sur une autre question. ● dévier (synonymes) verbe transitif Modifier le trajet régulier, le cours normal de quelque chose ; détourner
Synonymes :
- détourner

dévier
v.
d1./d v. intr. S'écarter de sa direction. La balle a dévié. Dévier de la bonne route.
Fig. Dévier d'une ligne de conduite.
d2./d v. tr. écarter, détourner de la direction normale. Les gendarmes dévièrent la circulation.

⇒DÉVIER, verbe.
A.— Emploi intrans.
1. S'écarter de la voie, de la direction, de la trajectoire que l'on semblait normalement devoir suivre. Une route dévie; sans dévier; ne pas dévier d'un pas, d'un pouce. Dans la tranchée un ouvrier a peur. Sa pioche dévie et cogne un tuyau noir gluant de glaise (ROMAINS, Vie unan., 1908, p. 103).
Emploi factitif. Faire dévier, laisser dévier qqn ou qqc. Le timonier regarde nonchalamment les étoiles, sans que la barre fasse dévier sa main distraite (LAMART., Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 87).
Dévier de + compl. de lieu. Dévier de son chemin, de sa direction, de sa trajectoire. Pour peu que la direction dévie du centre de la sphère, le mouvement de rotation doit se produire (COURNOT, Fondem. connaiss., 1851, p. 44).
P. anal. [Le suj. désigne une partie du corps humain] Être décalé par rapport à sa position normale. Quand la colonne vertébrale vient à dévier (Ac. 1932). Madame Worms Clavelin poussa d'abord sa fille sous la lampe... Elle regarda ensuite si... la taille ne déviait pas (FRANCE, Anneau améth., 1899, p. 370).
Emploi factitif. Il dit que ça peut faire dévier la taille et sortir une hanche (GYP., Souv. pte fille, 1927, p. 103).
2. Au fig.
a) Ne pas suivre son cours normal ou prévu. La conversation, la pensée dévie. La discussion déviait (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Épreuve, 1889, p. 1120).
Emploi factitif. Faire dévier une conversation (cf. ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 419), Faire dévier un entretien (cf. DUHAMEL, Terre promise, 1934, p. 124).
Dévier de + compl. de lieu. Il s'intéressait aux détails laconiques et précis du guide; mais son attention dévia de l'ancienne peinture anglaise sur la nouvelle qui le sollicitait davantage (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 173).
b) [Le suj. désigne une pers.] Ne pas suivre la ligne de conduite que l'on s'était tracée. Mon fils, tu ne dévieras point, car Dieu t'obombrera et marchera avec toi (BOREL, Champavert, 1833, p. 138) :
1. Je me suis toujours efforcé de rendre ma vie conforme à mes idées, pour donner à celles-ci leur maximum de force; il me reste à mourir sans dévier; il me reste à montrer que je n'ai pas peur de la mort, que je la vois venir, que je l'accueille, que je meurs « en confiance... »
MARTIN DU GARD, Jean Barois, 1913, p. 554.
Dévier de + compl. Ne pas dévier des principes de la justice (Ac. 1932).
B.— Emploi trans.
1. Écarter quelqu'un ou quelque chose de la voie, de la direction, de la trajectoire qu'il devait normalement suivre. Dévier une route, la circulation. Une rapide satiété le déviait vers une rue latérale (MARTIN DU G., Devenir, 1909, p. 45) :
2. Mon éducation est le prisme placé à l'origine des rayons qui m'éclairent : elle les décompose et les dévie.
ESTAUNIÉ, L'Empreinte, 1896, p. 315.
P. anal. [L'objet désigne une partie du corps humain] Décaler par rapport à sa position normale. Une chute lui a dévié la taille (Ac. 1932) :
3. Le geste répété de ramener le ballon au centre, avec le pied droit fléchi vers la gauche, a fini par lui dévier légèrement le pied.
MONTHERLANT, Les Olympiques, 1924, p. 236.
2. Au fig. Écarter de la voie normale. Ta conscience aurait dû, (...), t'interdire un acte qui risque de dévier la justice (LACRETELLE, Silbermann, 1922, p. 129) :
4. Nous ne faisons pour ainsi dire jamais tout ce que nous voulons comme nous le voulons; des résistances imprévues, des frottements, des heurts usent, entament et dévient la volonté.
BLONDEL, L'Action, 1893, p. 170.
Emploi pronom. réfl. Mais mon affaire est de me développer naturellement, et non de me dévier aussi peu que ce soit à cause de vous (MONTHERL., Pte Inf. Castille, 1929, p. 650).
Prononc. et Orth. :[devje], (je) dévie [devi]. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. 1) a) 1370-72 fig. intrans. « s'écarter d'un principe, d'une règle » (ORESME, Éthiques, éd. A. D. Menut, p. 361, note 6), attest. isolée, à nouv. en 1792 (MARAT, Pamphlets, Marat, l'ami du peuple, à ses concitoyens les électeurs, p. 326); b) 1961 part. prés. subst. psychol. sociol. (Lar. encyclop.); 1966 part. prés. adj. (P. FRAISSE, La Psychol. expérimentale, Les relations interpersonnelles, VIII, p. 117 ds ROB. Suppl. : une opinion extrême ou déviante); c) 1798 intrans. « se détourner de sa direction » (Ac.); av. 1845 part. passé (Renauld, sans réf. ds BESCH. : fluides déviés); 2. av. 1787 trans. « détourner du droit chemin » (M.S., sans réf. ds FÉR. Crit.); 1909 part. prés. adj. phys. (H. POINCARÉ, Mécan. nouv., p. 4 : la force déviante). Empr. au b. lat. deviare intrans. « s'écarter du droit chemin (propre et fig.) », trans. « détourner ». Au sens 1 b, cf. l'angl. deviant 1928 subst., 1935 adj. ds NED Suppl.2. Fréq. abs. littér. :271. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 219, b) 293; XXe s. : a) 487, b) 514. Bbg. GOHIN 1903, p. 312.

dévier [devje] v.
ÉTYM. 1361, rare av. fin XVIIIe; lat. impérial deviare, du lat. class. devius « écarté, hors de la voie », de de-, et via « voie ».
A V. intr.
1 Se détourner, être détourné de sa direction, de sa voie. || Avancer en ligne droite sans dévier. || La tempête fit dévier le navire. Déporter, dériver, dérouter. || Le canon (cit. 9) du fusil a dévié. || La balle avait dévié (→ Déchirure, cit. 2). || Il n'a pas dévié d'un pouce, d'un poil (fam.). || Sa main a dévié, il a frappé à côté.
2 Ne pas être droit. || Colonne vertébrale qui dévie.
3 V. tr. ind. || Dévier de (qqch.) : s'écarter de, ne plus suivre. || Dévier de son chemin.
4 Fig. || La doctrine a dévié. Déviationnisme; et aussi changer. || La conversation déviait peu à peu.
(Sujet n. de personne). || Dévier de sa ligne de conduite, de ses principes. Écarter (s'), sortir (de). || Dévier de la bonne voie. || Il ne dévie pas de son opinion. Départir (se).
1 Il avait trop enquêté et trop réfléchi avant de s'aboucher avec Rome, pour que des criailleries le fissent dévier de son projet.
Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, Le Consulat, IX, p. 146.
2 Que pourrait-il m'arriver qui me fît dévier de ma route ?
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, VIII, I, p. 267.
B V. tr. (av. 1798).
1 Écarter de la direction normale. || Milieu réfringent, prisme qui dévie les rayons lumineux (→ Déviation, cit. 2). || Dévier la circulation pendant des travaux.
2 Rendre tordu, mal formé. || Dévier la colonne vertébrale. Déformer, déjeter, infléchir; déviation.
3 Fig. || Dévier les tendances de quelqu'un.
tableau Verbes exprimant une idée de mouvement.
——————
dévié, ée p. p. adj.
|| Lumière, voie déviée.Colonne vertébrale, taille déviée. Travers (de).Moyens déviés. Détourné.
CONTR. Redresser, remettre (dans la voie).
DÉR. Déviant, déviateur.

Encyclopédie Universelle. 2012.