déjection [ deʒɛksjɔ̃ ] n. f.
• 1538; lat. méd. dejectio « action de jeter dehors »
1 ♦ Méd. Évacuation des matières fécales par l'intestin. Plur. (Plus cour.) Les matières évacuées. ⇒ excrément. Le guano est formé de déjections d'oiseaux.
2 ♦ Géol. Matières rejetées par les volcans. ⇒ projection.
♢ Géogr. Cône de déjection, ou déjections : cône alluvionnaire déposé par un torrent.
● déjection nom féminin (latin dejectio) Évacuation des excréments, des sécrétions externes. Littéraire. Rebut, lie : De tels êtres sont la déjection de l'humanité.
déjection
n. f.
d1./d évacuation des matières fécales de l'intestin.
— (Plur.) Matières évacuées.
d2./d Plur. GEOL Matières rejetées par un volcan.
|| GEOMORPH Cône de déjection: dépôt alluvionnaire laissé par un torrent à l'endroit où il débouche sur une vallée.
⇒DÉJECTION, subst. fém.
A.— MÉD. Évacuation des excréments. Synon. défécation. Faciliter la déjection, les déjections (Ac. 1932).
— P. méton., au plur. Matières fécales évacuées. Synon. selles, excréments :
• 1. Toute sa vie fourrer son nez dans les fèces des nouveau-nés merci bien. Toute ma vie renifler les déjections, les pus, les sanies, ah non j'en ai assez.
QUENEAU, Loin de Rueil, 1944, p. 163.
— P. métaph. Rebut, déchet :
• 2. Ces tranches de viande ramassées sur l'assiette de l'empereur, étaient pour lui [Gavard] des ordures sans nom, une déjection politique, un reste gâté de toutes les cochonneries du règne.
ZOLA, Le Ventre de Paris, 1873, p. 842.
B.— P. anal. Déchet, ordure. Papeterie dont les déjections font périr tout le poisson de la rivière (GONCOURT, Journal, 1889, p. 1031).
1. GÉOGR. Cône de déjection(s). Les matières solides charriées par le torrent se déposent en formant un amas conique (...), qu'on nomme cône de déjection (LAPPARENT, Abr. géol., 1886, p. 24).
2. GÉOL. Matières crachées par un volcan en éruption. Leur déjection pulvérulente ou boueuse, [des terrains volcaniques] (A. BRONGNIART, Arts céram., 1844, p. 66).
Rem. On rencontre ds la docum. le néol. d'aut. déjecter, verbe trans., en emploi fig. Vomir, éructer. Quand il essayait d'interrompre ce flot de grossièretés, elle déjectait, plus furieuse (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 259).
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1. Fin XIIe s. « dépravation, abjection » (Dialogue St Grégoire, 118, 10 ds T.-L.) — XVIe s., HUG.; 2. a) 1538 méd. (J. CANAPPE, 13e livre de la méthode thérapeutique de Galien ds Fr. mod., t. 18, p. 271); b) 1886 cône de déjection (LAPPARENT, loc. cit.). Empr. au lat. class. dejectio « action de jeter à bas », au fig. « dépravation » surtout chez les aut. chrét.; sens méd. attesté par Celse. Fréq. abs. littér. :38.
déjection [deʒɛksjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1538; « abjection », fin XIIe; lat. dejectio « action de jeter dehors », et fig. « dégradation », de dejectum, supin de dejicere, de de-, et jacere « jeter ». → Jeter.
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1 Didact. Rare. Évacuation des matières fécales par l'intestin. Plur. (plus cour.). Les matières évacuées. ⇒ Excrément, fèces.
1 (…) une bile noire et recuite était mêlée dans ses déjections.
La Bruyère, les Caractères de Théophraste, « D'un homme incommode ».
♦ Par métaphore ou par analogie. Rebut, déchet.
2 Les déjections volcaniques à la surface des terres, sous forme de coulées de laves, de bombes, de cendres, représentent un apport de matériaux qui se chiffre annuellement par milliers de kilomètres cubes.
J. Leuba, Introd. à la géologie, p. 46.
♦ Géogr. || Cône de déjection, de déjections : cône alluvionnaire déposé par un torrent.
3 Surell y distinguait (dans le torrent) trois parties (…) : le bassin de réception, le canal d'écoulement et le cône de déjections (…) Après un orage, on peut voir la masse des eaux déboucher dans la grande vallée voisine à la surface du cône de déjections, entraînant boues, pierrailles, parfois de gros blocs immenses, des troncs d'arbre (…) : c'est ce qu'on appelle une lave dans les Alpes françaises (Mure en pays germanique). La pente diminuant, l'élan impétueux du torrent se ralentit vite, et les matériaux charriés s'arrêtent sur place. Leur masse peut enterrer routes ou chemins de fer, parfois même des maisons. C'est leur accumulation qui forme le cône de déjections.
E. de Martonne, Traité de géogr. physique, t. II, p. 550.
Encyclopédie Universelle. 2012.