cossu, ue [ kɔsy ] adj.
• 1378; p.-ê. de fèves cossues « qui portent beaucoup de cosses »
♦ Qui a une large aisance. ⇒ riche. Bourgeois cossu. — Par ext. Qui dénote l'aisance, l'opulence. « l'auberge avait un aspect campagnard et cossu » (Modiano).
⊗ CONTR. Pauvre.
● cossu, cossue adjectif (de cosse 1) Qui vit dans l'aisance : Rentiers cossus. Qui témoigne d'une situation aisée : Appartement cossu. ● cossu, cossue (synonymes) adjectif (de cosse 1) Qui vit dans l'aisance
Synonymes :
- aisé
- nanti (familier)
- rupin (populaire)
Contraires :
- gêné
- humble
- indigent
- nécessiteux
Qui témoigne d'une situation aisée
Synonymes :
- fastueux
- luxueux
- riche
Contraires :
- minable (familier)
- misérable
- miteux (familier)
cossu, ue
adj. (Personnes) Riche, opulent. Un homme cossu.
— Par ext. (Choses) Qui dénote la richesse, l'opulence. Un appartement cossu.
⇒COSSU, UE, adj.
A.— Vx, rare. Qui a beaucoup de cosses (cf. cosse1 A) ou beaucoup de gousses. Selon les variétés, les haricots sont plus ou moins cossus : pourvus de cosses plus ou moins développées (DAVAU-COHEN 1972).
♦ Champ cossu (en Bourgogne). Qui a beaucoup de cosses de pois.
Rem. Attesté ds LITTRÉ, GUÉRIN 1892.
B.— Au fig.
1. Pop. et vx. Gros. Il en conte de bien cossues. Il dit des choses grosses, peu vraisemblables.
2. Fam. Riche, aisé.
a) [Personnes, communautés] Florissant, prospère. Bourgeois, paysans, rentiers cossus. Femme cossue et respectée (ZOLA, E. Rougon, 1876, p. 57). La Normandie cossue (SAND, Corresp., t. 5, 1812-76, p. 136). Le déferlement des masses galvanisées, la ruée des faubourgs sur les quartiers cossus (AYMÉ, Confort, 1949, p. 184).
b) Qui indique l'aisance, la richesse.
♦ [Souvent associé à l'idée d'agrément, de bonhomie] Un costume, un appartement, un intérieur cossu; habillé, meublé de façon cossue. Tout était cossu chez lui (BALZAC, Muse départ., 1844, p. 189). Les femmes ont cet air de respectabilité cossue des classes moyennes germaniques (MORAND, Route Indes, 1936, p. 296).
♦ [Péjorativement, associé à l'idée de mauvais goût] Un luxe cossu de bourgeois enrichis :
• ... les choses laides et cossues sont fort utiles, car elles ont auprès des personnes qui ne comprennent pas, qui n'ont pas notre goût (...), un prestige que n'aurait pas une belle chose qui ne révèle pas sa beauté.
PROUST, La Prisonnière, 1922, p. 176.
— P. métaph. Une ballade aux rimes cossues (GENEVOIX, Éparges, 1923, p. 235). Synon. rimes riches.
— Subst. Il appréciait le cossu plus que le gracieux (LA VARENDE, Gentilsh., 1948, p. 506).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1378 « riche » (Miracles de Nostre-Dame par personnages, éd. G. Paris et U. Robert, t. 6, p. 232 Miracle de Pierre le Changeur) attest. isolée, à nouveau en 1718 (Ac.); b) 1830 « qui indique la richesse (d'une chose) » (BALZAC, Mais. chat, p. 43); 1848 subst. « ce qui est cossu » (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 3, p. 234); 2. 1580 « qui a beaucoup de cosses » (M. DE LA PORTE, Epithètes, 173 r° ds HUG.). Dér. de cosse; suff. -u. Fréq. abs. littér. :154.
DÉR. Cossument, adv., rare. De façon cossue. (Quasi-) synon. richement. Des gardes nationaux (...) montaient la garde, à peu près vêtus, mais plus cossument que nous, les paquets-de-couenne du siège de Paris (VERLAINE, Œuvres compl., t. 4, Mes pris., 1893, p. 371). — 1re attest. début du XIXe s. (citations de Fourier et de Karr, sans réf. et s.d. ds Lar. 19e); de cossu, suff. -ment2.
BBG. — MAT. Louis-Philippe. 1951, p. 251.
cossu, ue [kɔsy] adj.
ÉTYM. 1378; de cosse, et suffixation adjectivale.
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II (1378). Mod. (style soutenu). Personnes. Qui a une large aisance. ⇒ Riche. || C'est un homme cossu. || Bourgeois cossu.
♦ (1830). Choses. Qui dénote l'aisance, l'opulence. || Mobilier cossu. || Maison cossue. || Toilette, mise cossue.
1 Château, ou maison bourgeoise très cossue, avec des communs spacieux, une ferme, et environ huit hectares de terres.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, IX, p. 74.
2 Pas de flafla (…) comme on en voit dans de certaines maisons de Paris; mais du confortable sérieux, un air de décence riche, de vie provinciale cossue, régulière et calme.
O. Mirbeau, le Journal d'une femme de chambre, p. 16.
♦ N. m. (1848). Vieilli. || Le cossu : ce qui est cossu, le genre cossu.
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CONTR. Pauvre
DÉR. Cossard.
Encyclopédie Universelle. 2012.