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conseiller

1. conseiller [ kɔ̃seje ] v. tr. <conjug. : 1>
Xe; lat. pop. °consiliare, class. consiliari conseil
1Conseiller qqch. à qqn, lui indiquer (ce qu'il convient de faire ou de ne pas faire). ⇒ proposer, recommander, suggérer. Je vous conseille la prudence. prôner. Ce médicament n'est pas conseillé dans votre cas.
Trans. ind. Conseiller à qqn de (et l'inf.). presser; engager, inciter, pousser (à). « il se soumit à tout ce qu'on lui conseilla de faire » (Sand). « La prudence me conseilla aussitôt de ne laisser voir aucune inquiétude » (Mérimée). Je vous conseille de ne pas recommencer.
2Conseiller qqn, le guider en lui indiquant ce qu'il doit faire. Conseiller un ami dans l'embarras. avertir, 2. aviser, conduire, diriger, guider, inspirer. Vous avez été bien conseillé, mal conseillé.
⊗ CONTR. Déconseiller, défendre, détourner, dissuader, interdire. Consulter, interroger. conseiller 2. conseiller, ère [ kɔ̃seje, ɛr ] n.
Xe conseillier; lat. consiliarius
1Personne qui donne des conseils. conducteur, directeur(fig.), guide, inspirateur, instigateur; conseilleur. Sa conseillère technique. Un sage, un bon conseiller. Par ext. « Orgueil ! le plus fatal des conseillers humains » (Musset). Loc. La colère est mauvaise conseillère.
Spécialt Conseiller, conseillère d'orientation (scolaire, professionnelle) : personne habilitée à juger de la meilleure orientation (scolaire, professionnelle) à donner à un élève du second degré d'après ses aptitudes et ses dispositions caractérielles. Conseiller d'éducation, chargé de l'administration intérieure et de la discipline, dans un collège, un lycée. — Conseiller en communication.
2Membre d'un conseil (III). Conseillers d'État : les membres hiérarchiquement les plus élevés du Conseil d'État. Conseiller de préfecture. Conseiller municipal : personne qui siège à un conseil municipal.
Juge de certaines cours judiciaires, de certains tribunaux administratifs. Elle est conseillère à la cour d'appel. Conseiller à la Cour de cassation; à la Cour des comptes. Conseiller économique et social.

conseiller verbe transitif (latin populaire consiliare, du latin classique consiliari) Indiquer à quelqu'un ce qu'il doit faire, lui recommander quelque chose ou quelqu'un ; donner l'avis de faire telle chose, suggérer : Je vous conseille cet excellent restaurant. Donner à quelqu'un des conseils ; le diriger, l'orienter, lui servir de guide : Conseiller un enfant dans ses études.conseiller (citations) verbe transitif (latin populaire consiliare, du latin classique consiliari) Plaute, en latin Maccius (ou Maccus) Plautus Sarsina, Ombrie, vers 254-Rome 184 avant J.-C. Conseiller, c'est presque aider. … Qui monet quasi adjuvat. Le Charançon, III, 1 Albert Einstein Ulm 1879-Princeton 1955 Un estomac creux n'est pas un bon conseiller politique. An empty stomach is not a good political adviser. Cosmic Religion conseiller (homonymes) verbe transitif (latin populaire consiliare, du latin classique consiliari)conseiller (synonymes) verbe transitif (latin populaire consiliare, du latin classique consiliari) Indiquer à quelqu'un ce qu'il doit faire, lui recommander quelque chose...
Synonymes :
- inciter
- préconiser
- recommander
- suggérer
Contraires :
- déconseiller
- défendre
- dissuader
- interdire
Donner à quelqu'un des conseils ; le diriger, l'orienter, lui servir...
Synonymes :
- conduire
- diriger
- gouverner
- orienter
conseiller, conseillère nom (latin consiliarus) Personne qui donne des conseils : Les conseillers du président. Chose qui influe sur le comportement de quelqu'un : La colère est mauvaise conseillère. Membre de divers conseils administratifs (conseiller général, conseiller municipal, conseiller régional). Magistrat occupant un rang élevé dans la hiérarchie (conseiller à la Cour de cassation, conseiller à la cour, conseiller d'État, conseiller référendaire et conseiller maître à la Cour des comptes). Nom de certains hauts fonctionnaires (conseiller agricole, conseiller du commerce extérieur). Juge du tribunal administratif. ● conseiller, conseillère (citations) nom (latin consiliarus) Honoré de Balzac Tours 1799-Paris 1850 L'intérêt et le talent sont les seuls conseillers consciencieux et lucides. Le Curé de Toursconseiller, conseillère (difficultés) nom (latin consiliarus) Emploi Le féminin s'emploie normalement pour certaines fonctions : conseillère municipale, conseillère d'orientation. Pour d'autres, il s'impose difficilement dans l'usage (notamment lorsque la forme masculine est traditionnelle dans la désignation d'un titre). On dit par exemple : mon amie Martine Balto est conseiller à la Cour des comptes (et non conseillère à la Cour des comptes). ● conseiller, conseillère (expressions) nom (latin consiliarus) Conseiller en économie sociale et familiale, personne diplômée chargée, en liaison avec les travailleurs sociaux, d'assister des individus ou des groupes dans tous les domaines de la vie quotidienne. Conseiller du salarié, personne extérieure à une entreprise, qui assiste le salarié à l'occasion de l'entretien préalable à un éventuel licenciement, lorsqu'il n'existe pas d'institution représentative du personnel dans l'entreprise. Conseiller du travail, personne diplômée d'État à qui est confiée la direction d'un service social, obligatoire dans les entreprises employant au moins 250 salariés. Conseiller d'éducation, conseiller principal d'éducation, fonctionnaire chargé, respectivement dans les collèges et les lycées, de la surveillance, de tâches administratives, de l'organisation et de l'animation de la vie scolaire. Conseiller d'orientation, fonctionnaire chargé de l'information et de l'orientation des élèves du second degré. Conseiller du roi, ou conseiller du roi en ses conseils, membre du Conseil du roi. (Appelé conseiller d'État à partir du règne d'Henri III, il est nommé par lettre de commission.) ● conseiller, conseillère (homonymes) nom (latin consiliarus) conseillère conseillèrent verbeconseiller, conseillère (synonymes) nom (latin consiliarus) Personne qui donne des conseils
Synonymes :
- conseil
- conseilleur
- guide
- inspirateur
- mentor

conseiller, ère
n.
d1./d Personne qui donne des conseils. Un conseiller avisé.
Par ext. La colère est mauvaise conseillère.
d2./d n. m. Membre des cours judiciaires et de certains conseils et tribunaux. Conseiller à la Cour de cassation, à la cour d'appel.
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conseiller
v. tr.
d1./d Donner conseil à (qqn). Conseiller un enfant indécis.
d2./d Recommander (qqch) à (qqn). Il lui a conseillé la patience.
|| Conseiller à (qqn) de. Je vous conseille de partir à l'heure.

I.
⇒CONSEILLER, verbe trans.
A.— 1. Conseiller qqn. Indiquer à quelqu'un ce qu'il devrait faire ou ne pas faire. Fréquemment au passif. Être bien, mal conseillé. Nous serons toujours là, à le conseiller [le pays], à lui dire où sont ses véritables intérêts (ZOLA, Son Excellence E. Rougon, 1876, p. 366) :
1. ... elle allait un jour par semaine dans une consultation conseiller les jeunes mères sur l'allaitement des nouveaux-nés et les maladies du premier âge...
NIZAN, La Conspiration, 1938, p. 28.
Emploi abs. :
2. Il existe cette différence entre le démon de Socrate et le mien, que celui de Socrate ne se manifestait à lui que pour défendre, avertir, empêcher, et que le mien daigne conseiller, suggérer, persuader.
BAUDELAIRE, Petits poèmes en prose, 1867, p. 217.
2. Conseiller qqc. à qqn ou conseiller à qqn de faire qqc. Engager quelqu'un à faire ou à ne pas faire quelque chose, recommander telle ou telle chose. Comme disent les bonnes vieilles femmes quand elles conseillent un remède de leur façon, si cela ne fait pas de bien, cela ne peut pas faire de mal. (A. DUMAS Fils, La Dame aux Camélias, 1848, p. 26). Je ferai ce que vous me conseillerez (HUGO, Correspondance, 1870, p. 266) :
3. — Enfin, Monsieur l'Abbé, que me conseillez-vous?
— Je vous recommande de prier chez vous, à l'église, le plus que vous pourrez, partout. Je ne vous prescris aucun remède religieux, je vous invite tout bonnement à mettre à profit quelques préceptes d'hygiène pieuse; nous verrons après.
HUYSMANS, En route, t. 1, 1895, p. 121.
[Avec un ton menaçant] :
4. Trouvé ce matin, dans mon courrier, une lettre (...) elle ne porte pas de signature. « Une personne bien intentionnée vous conseille de demander votre changement. Le plus tôt sera le mieux. (...) »
BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, p. 1110.
P. antiphrase. Je vous conseille de traiter les autres de sceptiques, vous qui ne croyez à rien (ZOLA, Nana, 1880, p. 1146).
B.— P. métaph. ou au fig.
1. Conseiller qqn. Proposer, suggérer à quelqu'un des règles, des principes, des solutions pour conduire son action. Ah! Mon pauvre enfant, tu fais fausse route, la fainéantise te conseille mal (HUGO, Les Misérables, t. 2, 1862, p. 122) :
5. Prenez la résolution d'obéir fermement à votre père spirituel, quels que soient les remords, la crainte et les appréhensions qui vous conseillent...
E. et J. DE GONCOURT, Mme Gervaisais, 1869, p. 203.
2. Conseiller qqc. ou conseiller à qqn de faire qqc. Pousser à agir d'une certaine manière, inviter à une certaine action ou à un certain comportement. Les deux matous ne se haïssent pas. Mais les nuits claires conseillent la bataille et les dialogues déclamatoires (COLETTE, La Naissance du jour, 1928, p. 12). Son flingue mal dérouillé conseillait le respect (A. ARNOUX, Rhône, mon fleuve, 1944, p. 129) :
6. Que devenir? Quel parti prendre? Si l'orgueil lui conseillait de se retirer tête haute, l'égoïsme était d'un avis contraire; si l'orgueil avait de bonnes raisons à mettre en avant, l'égoïsme en avait dans son sac d'aussi bonnes, sinon de meilleures.
SANDEAU, Mlle de La Seiglière, 1848, p. 231.
Rem. Noter la constr. suivante : [La France souhaita que les agitateurs fussent graciés]; le roi conseillé à la résistance maintint le verdict des juges (G. D'ESPARBÈS, Les Demi-soldes, 1899, p. 285).
Prononc. et Orth. :[] ou [-], (je) conseille []. À l'inf. [] ouvert ds PASSY 1914; cf. aussi ds LAND. 1834, GATTEL 1841, NOD. 1844, BESCH. 1845, LITTRÉ, DG. [e] fermé ds Pt ROB. et Larg. Lang. fr.; cf. aussi ds FÉR. Crit. t. 1 1787 et FÉL. 1851; pour FÉR. 1768 le timbre de cette syll. est moyen. [] pour le lang. soutenu, [e] pour le lang. cour. ds WARN. 1968. Au sujet de cette syll. cf. BUBEN 1935, § 41 : ,,Dans -eill- et -eign-protonique, la voyelle i n'a jamais formé diphtongue avec l'e précédent; elle servait à marquer la mouillure des consonnes suivantes. La prononciation de l'e a penché longtemps vers le son fermé, mais sous l'influence de la graphie ei que l'on assimile à d'autres cas ou ei était primitivement une véritable diphtongue, on le prononce aujourd'hui ouvert, bien qu'il soit en syllabe libre : meilleur, conseiller, oreiller, sommeiller, veiller, beignet, seigneur, enseigner, peigner, teigneux, etc.`` Enq. :/kõsej/ (il) conseille. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. 1. Mil. XIe s. conseilier a « parler en secret (à quelqu'un) » (Alexis, éd. C. Storey, 338 : Süef l'apelet, si li ad conseilét), seulement en a. et m. fr.; 2. 1100 « guider quelqu'un en lui indiquant ce qu'il doit faire » [conseiller qqn] (Roland, éd. J. Bédier, 2212); 3. 1165-75 « indiquer à quelqu'un ce qu'il doit faire » [conseiller qqc. à qqn] (CHRÉTIEN DE TROYES, Cligès, éd. W. Foerster, 405). Du lat. vulg. consiliare (lat. class. consiliari « délibérer; donner un conseil »), cette forme est attestée dans la Lex Salica, cap. 1, 7 au sens de « demander conseil » (TLL s.v., 440, 30; v. aussi NIERM.). Fréq. abs. littér. Conseiller : 2 299. Conseillé : 493. Fréq. rel. littér. Conseiller : XIXe s. : a) 3 328, b) 3 826; XXe s. : a) 3 279, b) 2 913. Conseillé : XIXe s. : a) 822, b) 841; XXe s. : a) 494, b) 646.
DÉR. Conseillable, adj. Qui peut être conseillé. « Pour le bois », poncer la surface brute. Poncer l'enduit seulement après la 3e couche. Il est possible, mais non conseillable, de donner ensuite plusieurs couches supplémentaires (Arts et litt. dans la société contemp., 1935, p. 3001). La plantation en carré [des arbres fruitiers] (...) « c'est le mode de plantation le plus conseillable » (H. BOULAY, Arboric. et production fruitière, 1961, p. 84). [- ]. 1res attest. a) fin XIIIe-début XIVe s. [ms.] « de bon conseil » (Athis, Richel. 375, f° 126c ds GDF.), b) 1370 « qui peut être conseillé » (ORESME, Ethique, f° 44a ds GDF. Compl.); de conseiller, suff. -able. Bbg. COUTURE (B.). L'Emploi de en et de... Meta. 1972, t. 17, n° 4, p. 235. — DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 33. — GOUG. Lang. pop. 1929, p. 102, 138.
II.
⇒CONSEILLER, ÈRE, subst.
I.— Personne ou chose qui conseille quelqu'un en vue de sa conduite.
A.— [Désigne une pers.]
1. Personne qui donne des avis à quelqu'un pour diriger sa conduite. Dans un bourg comme le nôtre, un notaire est le conseiller, l'ami des habitants (GOZLAN, Le Notaire de Chantilly, 1836, p. 6) :
1. Si une femme est la confidente, la conseillère, la consolatrice de notre âme, elle multiplie notre bonheur et notre force...
AMIEL, Journal intime, 1866, p. 204.
2. Spéc. Personne dont la fonction est de servir de guide ou d'assister une ou plusieurs autres personnes dans certains domaines.
a) HISTOIRE :
2. ... le duc de Bourgogne avait réuni ses conseillers, leur avait fait part de sa formelle volonté, demandant seulement leur avis sur l'exécution.
BARANTE, Hist. des ducs de Bourgogne, t. 3, 1824, p. 6.
b) ÉCON. et PÉDAG. Conseiller d'orientation (professionnelle). Le conseiller d'orientation s'efforce d'aider les enfants et adolescents à choisir leur futur métier ou carrière, en tenant compte de leurs aptitudes physiques, intellectuelles et morales, de leurs goûts, de leurs aspirations, de leur situation familiale et des besoins du marché de l'emploi (Bureau International du Travail, Genève, Rapport V, 1947). Conseiller pédagogique. ,,Professeur compétent chargé de participer à la formation pédagogique des professeurs stagiaires, dans les Centres Pédagogiques Régionaux ``(LEIF 1974). Conseiller, conseillère du travail. Personne chargée des questions sociales auprès d'un comité d'entreprise.
Synon. de conseil (II B). Ce grand avocat d'affaires, conseiller permanent de très grosses firmes (DRUON, Les Grandes familles, t. 2, 1948, p. 182).
c) POL. Haut fonctionnaire du gouvernement :
3. ... dans sa réponse du 14 octobre aux propositions allemandes, le président Wilson expose qu'il y a lieu de s'en remettre aux « conseillers militaires » des gouvernements pour fixer les conditions de l'armistice.
FOCH, Mémoires, t. 2, 1929, p. 276.
4. Article premier. Le général commandant en chef les armées françaises assiste aux séances du comité de guerre à titre de conseiller technique du gouvernement en ce qui concerne la direction de la guerre.
JOFFRE, Mémoires, t. 2, 1931, p. 418.
B.— [Désigne la nature, les événements, des qualités ou sentiments hum., plus rarement des choses concr.]
1. Absol. La peur est un mauvais conseiller (CONSTANT, De l'Esprit de conquête, 1813, p. 263). La précipitation est mauvaise conseillère : j'avais mal agi. Maintenant ma faute est réparée (A. DUMAS Père, Le Comte de Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 447).
P. métaph., vx. Le conseiller des grâces, des dames. Le miroir (cf. BALZAC, Lettres à l'Étrangère, t. 1, 1850, p. 290).
2. [Suivi d'un subst. qui désigne l'action ou le comportement qu'une pers. est poussée à faire ou à avoir] Des nerfs malades, ces conseillers ordinaires du crime ou du désespoir (BAUDELAIRE, Paradis artificiels, 1860, p. 348). Nous jetons le cigare (...) dangereux conseiller de mollesse (A. ARNOUX, Roi d'un jour, 1956, p. 289).
II.— Spéc. Personne qui fait partie d'un conseil constitué.
A.— HIST. Conseiller aulique. Conseiller du roi en ses conseils (NERVAL, Les Filles du feu, Angélique, 1854, p. 526).
B.— ADMIN. et POL. Conseiller de préfecture, conseiller municipal, conseiller général. Le département de la Somme compte 21 « conseillères » municipales (L'Œuvre, 11 avr. 1941).
C.— Spéc. Magistrat siégeant dans les juridictions administratives, occupant généralement un rang élevé dans la hiérarchie. Conseiller à la cour royale. Son aïeul avait acheté une charge de Conseiller au Parlement de Paris (BALZAC, Ferragus, 1833, p. 22). Conseiller(-) maître ou conseiller référendaire à la Cour des Comptes. Fonctionnaire supérieur faisant partie de la Cour des Comptes. Conseiller d'État. J'ai pris pour la première fois mon uniforme de conseiller d'État, avec le manteau court (MAINE DE BIRAN, Journal, 1816, p. 225) :
5. ... le tuteur a besoin d'une influence : il est conseiller référendaire de seconde classe à la Cour des Comptes, et il ne donnera sa pupille qu'à un gendre qui pourra le faire nommer de première classe...
E. et J. DE GONCOURT, Renée Mauperin, 1864, p. 80.
Rem. La conseillère (vx). La femme d'un conseiller.
Prononc. et Orth. :[] ou [-] (pour [] ouvert ou [e] fermé, cf. conseiller verbe); fém. [] ([] ouvert sous l'infl. de la finale). Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 881-882 « personne qui donne des conseils » (Ste Eulalie, 5 ds BARTSCH Chrestomathie, p. 4); 2. 1340 « membre d'un conseil » (Roisin, p. 356 : notre [de Philippe VI] conseiller le sire de Varembon, gouverneur de bailliage d'Amiens). Du lat. consiliarius « celui qui conseille » désignant spécialement les membres de certaines assemblées, exerçant des fonctions particulières. Fréq. abs. littér. :1 400. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 2 656, b) 1 675; XXe s. : a) 2 049, b) 1 557.

1. conseiller [kɔ̃seje] v. tr.
ÉTYM. V. 1080, sens 2; v. 1170, sens 1; mil. XIe « parler en secret (à qqn) »; du lat. pop. consiliare, class. consiliari. → Conseil.
1 Conseiller (qqch.) à (qqn) : indiquer (qqch.) à (qqn) comme étant préférable, plus avantageux. Inspirer, proposer, recommander, suggérer. || Je vous conseille la prudence.Vieilli. || Conseiller à qqn ce qu'il doit faire.
1 (J'aurais) besoin d'un bon conseil sur cette matière (…) je vous prie de me conseiller tout ce que je dois faire.
Molière, l'Amour médecin, I, 1.
Mod., trans. ind. || Conseiller (à qqn) de (et l'infinitif). Presser; engager, inciter, pousser (à). || Je vous conseille de partir, de rester.
2 Que me conseillez-vous ?
— Je vous conseille, moi, de prendre cet époux.
Molière, Tartuffe, II, 4.
3 (…) il se soumit à tout ce qu'on lui conseilla de faire dans l'intérêt de son frère.
G. Sand, la Petite Fadette, XXXI, p. 209.
(Sujet n. de chose). || La prudence vous conseille de faire cela. || La morale vous conseille ceci. Commander.
4 Mais la prudence me conseilla aussitôt de ne laisser voir aucune inquiétude.
Mérimée, Carmen, I.
5 Il est un homme toujours préoccupé de son devoir, se surveillant toujours regardant en toutes choses, non ce que l'habileté conseille, mais ce que la morale commande.
Fustel de Coulanges, Leçons à l'Impératrice…, p. 170.
2 Conseiller (qqn) : guider (qqn) en lui indiquant ce qu'il doit faire. || Conseiller un ami dans l'embarras. Avertir, aviser, conduire, diriger, guider. || Vous avez été mal conseillé.
6 Aimez qu'on vous conseille et non pas qu'on vous loue.
Boileau, l'Art poétique, I.
7 (…) le devoir de la plus sainte amitié, qui n'est pas de se rendre toujours agréable, mais de conseiller toujours pour le mieux.
Rousseau, les Confessions, XII, p. 141.
——————
se conseiller v. pron.
1 Vx. Prendre conseil de soi-même. Conseil (cit. 2).
2 Se conseiller (à qqn) : prendre conseil (auprès de qqn).
8 Je me suis (…) conseillé au Ciel pour cela; mais, lorsque je l'ai consulté (…)
Molière, Dom Juan, V, 3.
CONTR. Déconseiller, défendre, détourner, dissuader, interdire. — Consulter, interroger.
DÉR. et COMP. Conseilleur, déconseiller.
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2. conseiller, ère [kɔ̃seje, kɔ̃sɛjɛʀ] n.
ÉTYM. 881; lat. consiliarius.
1 Personne qui donne des conseils. Conducteur, conseil, II., directeur (fig.), guide, inspirateur, instigateur; et aussi conseilleur. || Un sage, un bon conseiller. || La conseillère d'un homme politique. Égérie (Littér.). || Conseiller avisé, prudent. || Un mauvais conseiller. || Conseiller importun.Adj. (Vx). || Un « valet conseiller » (Molière, l'Étourdi, I, 2).
1 Qui fait le conseiller n'est plus ambassadeur;
Il excède sa charge, et lui-même y renonce.
Corneille, Nicomède, III, 3.
2 Ces deux filles du ciel, ces sages conseillères.
La Fontaine, Quinquina, II.
Par ext. (d'une faculté, d'un sentiment).Prov. La colère est mauvaise conseillère.
3 L'histoire qu'on appelle avec raison la sage conseillère des princes.
Bossuet, Oraison funèbre de la duchesse d'Orléans.
4 Orgueil ! le plus fatal des conseillers humains (…)
A. de Musset, On ne badine pas avec l'amour, III, 8.
(Dans le langage des précieux, au XVIIe s.). Le conseiller des grâces : le miroir.
5 Vite, venez nous tendre ici dedans le conseiller des grâces.
Molière, les Précieuses ridicules, 6.
6 (…) les conseillers muets dont se servent nos dames;
Miroirs dans les logis, miroirs chez les marchands (…)
La Fontaine, Fables, I, 11.
2 Personne dont le métier est d'apporter des conseils techniques, de faire profiter de connaissances particulières. || Conseiller technique, juridique. || Envoyer des conseillers agricoles dans un pays en voie de développement.
Conseiller, conseillère d'orientation (scolaire, professionnelle) : personne habilitée à juger de la meilleure orientation (scolaire, professionnelle) à donner à un adolescent d'après ses aptitudes et ses dispositions caractérielles ( 2. Test). || Conseiller d'éducation.
Conseiller principal d'éducation (remplace le surveillant général).
Conseiller militaire, ou, ellipt., conseiller (par euphémisme) : instructeur, officier, spécialiste chargé d'encadrer, d'entraîner une armée étrangère.
6.1 L'année dernière (au Vietnam) il y avait 3 000 Nordistes en ligne contre le Sud, et 120 000 guérilleros; en face, 500 000 soldats et 25 000 conseillers américains.
Malraux, Antimémoires, Folio, p. 450.
tableau Noms de métiers.
3 N. m. (1340). Membre (homme ou femme) d'un conseil (III.) (En France). || Conseiller d'État : membre du Conseil d'État placé au-dessus des maîtres des requêtes dans la hiérarchie. || Conseiller de la République. Sénateur. || Conseiller général, conseiller de préfecture, conseiller régional. || Conseiller municipal.Juge de certaines cours judiciaires, de certains tribunaux administratifs. || Conseiller à la cour d'appel. || Conseiller à la Cour de cassation; à la Cour des comptes. || Conseiller honoraire.Hist. || Conseiller du roi; conseiller à la Cour, conseiller au parlement.
7 Les couteaux font tinter les coupes, car un conseiller municipal se lève pour prendre la parole (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, III, XII, p. 171.
En Suisse. Membre du Conseil fédéral.Membre d'un conseil (national, international…). || Monsieur le Conseiller, madame la Conseillère (→ ci-dessous, 4., b.) ou Madame le Conseiller (usage aberrant mais répandu).
(1822). || Conseiller d'ambassade. || Conseiller commercial. || Conseiller culturel.
4 N. f. a Vx. Femme d'un conseiller.
8 Madame l'avocate est assez téméraire
Pour aller du même air que va la conseillère.
Boursault, Fables d'Ésope, IV, 3.
b Mod. Femme exerçant une charge de conseiller (2., 3.). || Conseillère d'éducation, d'orientation (→ ci-dessus, 2.).REM. On dit plutôt (mais cet usage est aberrant et contesté) : elle est conseiller technique, juridique. || « “Conseillères” municipales » (l'Œuvre, 11 avr. 1941, in T. L. F.).

Encyclopédie Universelle. 2012.