congédier [ kɔ̃ʒedje ] v. tr. <conjug. : 7>
• fin XIVe; it. congedare, de congedo, du fr.; a remplacé congeer, congier; de congé
1 ♦ Inviter (qqn) à se retirer, à s'en aller. ⇒ éconduire, fam. expédier (cf. Envoyer paître, promener...). Il « le congédia d'une tape amicale sur la joue » (A. Daudet).
2 ♦ Spécialt (vieilli ) Renvoyer définitivement (une personne que l'on emploie). Congédier un salarié, un employé, un domestique. ⇒ chasser, licencier, remercier, renvoyer.
⊗ CONTR. Convoquer, inviter. Embaucher, engager.
● congédier verbe transitif (ancien français congeer, avec l'influence de l'italien congedare, de congedo, congé) Indiquer à quelqu'un qu'il doit se retirer : Congédier un visiteur. Signifier à quelqu'un qu'il doit quitter son emploi. Signifier à un locataire la cessation de son contrat de location. ● congédier (synonymes) verbe transitif (ancien français congeer, avec l'influence de l'italien congedare, de congedo, congé) Indiquer à quelqu'un qu'il doit se retirer
Synonymes :
- éconduire
- renvoyer
Contraires :
- convier
Signifier à quelqu'un qu'il doit quitter son emploi.
Synonymes :
- balancer (populaire)
- chasser
- limoger
- renvoyer
- révoquer
- virer (populaire)
Contraires :
- engager
congédier
v. tr. Renvoyer qqn, lui donner ordre de se retirer.
|| être congédié: être renvoyé de son travail, licencié.
⇒CONGÉDIER, verbe trans.
I.— [Correspond à congé1 I B 1] Donner la permission de quitter son lieu de travail.
— Spéc., DIPLOM., vx. Congédier un ambassadeur. Lui donner une audience de congé.
II. A.— Mettre un terme à un contrat.
1. [Correspond à congé1 II A 1] Synon. licencier, révoquer, remercier :
• 1. Seuls les responsables statutaires des établissements et des unités d'enseignement et de recherche ont pouvoir pour engager ou congédier, sous réserve de leur statut, les personnels placés sous leur autorité.
Loi d'orientation de l'Enseign. supérieur, 1968, p. 19.
♦ Congédier une armée. La dissoudre (cf. BARANTE, Hist. des ducs de Bourgogne, t. 1, 1821-24, p. 293).
2. [Correspond à congé1 II A 2] :
• 2. Elle [la ville] avait acheté à l'amiable un grand nombre de maisons, espérant user les baux et congédier les locataires sans indemnité.
ZOLA, La Curée, 1872, p. 415.
B.— [Correspond à congé1 II B] Inviter quelqu'un à se retirer.
1. Temporairement :
• 3. J'arrivai bien avant l'heure du repas, mais trouvai Alissa causant avec une amie qu'elle n'eut pas la force de congédier et qui n'eut pas la discrétion de partir.
GIDE, La Porte étroite, 1909, p. 556.
2. Définitivement. Congédier un élève. Le renvoyer de son établissement (cf. RENAN, Souvenirs d'enfance et de jeunesse, 1883, p. 188).
— En partic. Rompre avec quelqu'un :
• 4. ... Hilperik, fidèle à sa promesse, avait répudié ses femmes et congédié ses maîtresses.
THIERRY, Récits des temps mérovingiens, t. 1, 1840, p. 351.
— P. métaph. :
• 5. ... « La route vers Dieu est facile, parce qu'on y avance en se déchargeant. Elle serait dure si l'on y allait en se chargeant. Décharge-toi donc en congédiant tout, puis en te renonçant toi-même. »
GILSON, L'Esprit de la philos. médiév., t. 2, 1932, p. 69.
Rem. La plupart des dict. attestent depuis LITTRÉ l'adj. congédiable, vx. Qui remplit les conditions requises pour obtenir son congé. Soldat congédiable, et son emploi subst. les congédiables du régiment.
Prononc. et Orth. :[], (je) congédie []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1409 « inviter quelqu'un à se retirer » (Mém. de Boucicaut [texte attribué à Chr. de Pisan par Kervyn de Lettenhove ds Œuvres de Froissart, t. 20, pp. 372-383], IV, 9 ds GDF. Compl. : congedies de son service). Prob. transformation, sous l'infl. de l'ital. congedo « congé » (attesté dep. Boccace ds BATT. et lui-même empr. au fr. congé1), de l'a. fr. et m. fr. congeer, congeier, congïer (XIIe-XVe s.), dér. de congé1. L'ital. congedare ne peut être l'étymon. (hyp. de REW3, n° 2083; FEW t. 2, p. 947b; DAUZAT 1973; BL.-W.5) car il n'est attesté que dep. fin XVIIe-début XVIIIe s. (Salvini ds BATT.). Fréq. abs. littér. :394. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 418, b) 881; XXe s. : a) 812, b) 357. Bbg. DARM. 1877, p. 80 (s.v. congédiable). — HOPE 1971, p. 35. — WIND 1928, p. 17.
congédier [kɔ̃ʒedje] v. tr.
ÉTYM. 1409; de l'ital. congedare, de congedo, n. m., lui-même empr. du franç. congé; a remplacé l'anc. franç. congeer, congier, de congé.
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1 Inviter (qqn) à se retirer, à s'en aller. ⇒ Éconduire, renvoyer; (fam.) expédier, virer (cf. Envoyer dinguer, paître, promener, valser). || Congédier un visiteur importun, le mettre à la porte (→ Mettre, ficher dehors).
1 Il y a dans les cours deux manières de ce qu'on appelle congédier son monde ou se défaire des gens, se fâcher contre eux, ou faire si bien qu'ils se fâchent contre vous et s'en dégoûtent.
La Bruyère, les Caractères, VIII, 35.
2 (M. le recteur) lui donna encore quelques sages conseils et le congédia d'une tape amicale sur la joue en lui promettant de ne pas le perdre de vue.
Alphonse Daudet, le Petit Chose, I, IV, p. 47.
2 Renvoyer définitivement (une personne que l'on emploie). || Congédier un salarié, un employé, un domestique. ⇒ Chasser, licencier, remercier, révoquer; (fam.) balancer, débarquer, sacquer, vider, virer → (vx) Casser aux gages; mettre, ficher dehors, à la porte. || Il s'est fait congédier. — REM. Cet emploi tend à vieillir.
3 Fig., littér. Chasser, éloigner (qqch., un sentiment, une idée). ⇒ Écarter, supprimer.
3 Congédier la passion et la raison, c'est tuer la littérature.
Baudelaire, Curiosités esthétiques, p. 422.
4 Je ferme l'électricité. Je congédie les pensées déplaisantes et je sens que je m'enfonce.
G. Duhamel, Cri des profondeurs, IV, p. 77.
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CONTR. Accueillir, appeler, convier, convoquer, inviter. — Évoquer, entretenir. — Embaucher, engager.
DÉR. Congédiable, congédiement.
Encyclopédie Universelle. 2012.