commisération [ kɔmizerasjɔ̃ ] n. f.
• 1160; lat. commiseratio, de miserari « avoir pitié »
♦ Sentiment de pitié qui fait prendre part à la misère des malheureux. ⇒ compassion, miséricorde. Élan de commisération. ⇒ apitoiement, attendrissement. Éprouver, avoir de la commisération pour qqn. Témoigner de la commisération à qqn. Air, ton de commisération; parler avec commisération.
⊗ CONTR. Dureté, indifférence, insensibilité.
● commisération nom féminin (latin commiseratio, -onis, de commiserari, avoir pitié) Sentiment de compassion, en présence des malheurs d'autrui : Élan de commisération. ● commisération (synonymes) nom féminin (latin commiseratio, -onis, de commiserari, avoir pitié) Sentiment de compassion, en présence des malheurs d'autrui
Synonymes :
- miséricorde
Contraires :
- dureté
- froideur
- indifférence
- inhumanité
- insensibilité
- sécheresse
commisération
n. f. Litt. Pitié, compassion.
⇒COMMISÉRATION, subst. fém.
Sentiment qui fait prendre part ou intérêt à la misère, aux malheurs d'autrui. Synon. attendrissement, charité. Anton. dureté. Un air de commisération; exciter, inspirer (de) la commisération; une douce commisération :
• 1. Relativement à nos semblables, la charité du christianisme était plutôt de la pitié, de la commisération, de la compassion, que de l'amitié ou, pour employer le terme général de l'amour.
P. LEROUX, De l'Humanité, t. 1, 1840, p. 207.
• 2. Le peuple russe est courageux et patriote, mais aucune race n'est plus accessible à la commisération, et je sais de source sûre que la pensée des souffrances accumulées par cette guerre commence à émouvoir les masses.
JOFFRE, Mémoires, t. 2, 1931, p. 86.
SYNT. a) Commisération + adj. Commisération chrétienne (CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 3, 1848, p. 239), profonde. b) Commisération + subst. Commisération de coutume (BALZAC, Le Cousin Pons, 1847, p. 102), de façade (M. DEBATISSE, La Révolution silencieuse, 1963, p. 137), de pur instinct (FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 269). c) Subst. + de commisération. Coup d'œil de commisération (PONSON DU TERRAIL, Rocambole, t. 4, Les Exploits de Rocambole, 1859, p. 434), cri de commisération (ZOLA, Son Excellence E. Rougon, 1876, p. 161), un mot/ quelques mots, sourire de commisération. d) Verbe + commisération. Avoir, éprouver de la commisération; exprimer, témoigner sa commisération; regarder avec commisération. Prendre en commisération (cf. G. DUHAMEL, Confession de minuit, 1920, p. 41); le cœur crevé de commisération (ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, p. 737); se sentir touché de commisération (G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Les Maîtres, 1937, p. 67).
Rem. On rencontre ds la docum. l'adj. dérivé commisératif, ive. Qui manifeste de la commisération. Sympathie commisérative (BALZAC, La Cousine Bette, 1846, p. 349).
— Au plur., avec un sens plus concr., péj. Paroles, comportement qui montrent qu'on ressent de la commisération :
• 3. Quelque ferme qu'il [Lucien] fût dans sa ruine, les commisérations du vulgaire l'eussent impatienté.
STENDHAL, Lucien Leuwen, t. 3, 1836, p. 414.
Prononc. et Orth. :[]. Est du nombre des mots énumérés par Grammont à propos de la rem. citée sous commentaire. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1552 (RABELAIS, Quart Livre, chap. 4, éd. Marty-Laveaux, t. 2, p. 283). Empr. au lat. class. commiseratio « action d'exciter la pitié ». Fréq. abs. littér. :173.
commisération [kɔmizeʀɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. V. 1160; lat. commiseratio, de com- (cum), et miserari « avoir pitié ».
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♦ Littér. ou style soutenu. Sentiment de pitié qui fait prendre part à la misère des malheureux. ⇒ Compassion, miséricorde. || Élan de commisération. ⇒ Apitoiement, attendrissement. || Éprouver, avoir de la commisération pour qqn. || Sa commisération pour les malheureux. || Témoigner de la commisération à qqn. || Air, ton de commisération. || Un mot de commisération. → Plaindre, cit. 3. || Exciter la commisération de qqn, chez qqn.
1 La compassion fait compatir, c'est-à-dire souffrir avec ceux qui souffrent, avec les affligés; la commisération fait prendre part à la misère, ou intéresse aux misérables, aux malheureux. La compassion (…) est plus douloureuse et plus vive; la commisération est plus modérée parce qu'elle correspond à des maux moins sensibles; elle a même des douceurs.
Lafaye, Dict. des synonymes, Pitié, compassion…, miséricorde.
2 L'homme qui ne connaîtrait pas la douleur ne connaîtrait ni l'attendrissement de l'humanité ni la douceur de la commisération.
3 Elle m'a toujours paru aussi peu sensible pour autrui que pour elle-même : et quand elle faisait du bien aux malheureux, c'était pour faire ce qui était bien en soi, plutôt que par une véritable commisération.
Rousseau, les Confessions, II.
4 Les autres habitants s'associaient à l'affliction de cette famille respectable par une sincère et pieuse commisération qui donnait à tous les visages la même expression, et qui monta jusqu'à l'effroi…
Balzac, le Curé de village, Pl., t. VIII, p. 614.
5 (…) ce visage où ne se lit aucune commisération, aucun attendrissement devant la souffrance humaine, aucune crainte de la heurter, et qui est le visage sans douceur, le visage antipathique et sublime de la vraie bonté.
Proust, À la recherche du temps perdu, t. I, p. 116.
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CONTR. Dureté, indifférence, insensibilité.
Encyclopédie Universelle. 2012.