attendrissement [ atɑ̃drismɑ̃ ] n. m.
• 1593; de attendrir
1 ♦ Rare Action de rendre moins dur. L'attendrissement d'une viande.
2 ♦ Fait de s'attendrir ou d'être attendri; état d'une personne attendrie. — Vx ⇒ apitoiement, pitié. « ce visage où ne se lit aucune commisération, aucun attendrissement devant la souffrance humaine » (Proust).
♢ Mod. Émotion tendre. Elle eut un moment d'attendrissement et lui pardonna tout.
⊗ CONTR. Dureté, endurcissement, froideur, insensibilité; agacement, irritation.
● attendrissement nom masculin Fait de s'attendrir, d'être attendri ; mouvement de tendresse, de compassion. ● attendrissement (citations) nom masculin Françoise Quoirez, dite Françoise Sagan Cajarc, Lot, 1935 L'attendrissement est un sentiment agréable et entraînant comme la musique militaire. Bonjour tristesse Julliard ● attendrissement (synonymes) nom masculin Fait de s'attendrir, d'être attendri ; mouvement de tendresse, de compassion.
Synonymes :
- commisération
- émoi
- pitié
Contraires :
- dureté
- froideur
- impassibilité
- indifférence
- insensibilité
- sécheresse
attendrissement
n. m. Action de s'attendrir; état d'une personne attendrie.
⇒ATTENDRISSEMENT, subst. masc.
Action d'attendrir ou de s'attendrir; état qui en résulte.
A.— Domaine du concr., rare. Action d'attendrir, de rendre moins dur, moins résistant.
1. [En parlant des aliments] L'attendrissement d'une viande, d'un fruit, d'un légume (Lar. 19e).
Rem. Cet emploi très peu usité n'est attesté que ds Lar. 19e, LITTRÉ, GUÉRIN 1892, Nouv. Lar. ill., ROB.
2. P. ext. [En parlant de la sensibilité physique] :
• 1. Comme on le voit par cette anecdote, la bienveillance tient une assez grande place dans les sensations causées par le haschisch; une bienveillance molle, paresseuse, muette, et dérivant de l'attendrissement des nerfs.
BAUDELAIRE, Paradis artificiels, 1860, p. 359.
B.— Au fig., domaine de l'affectivité
1. Fait de s'attendrir; mouvement de la sensibilité portant à la tendresse, à la compassion, à la pitié. État d'une personne attendrie. Larmes, moments d'attendrissement; pleurer d'attendrissement; attendrissement profond, subit, etc. :
• 2. Le spectateur, qui sait que le poignard est suspendu sur la tête du héros, reçoit une impression très-profonde de ce présage que Wallstein méconnaît, et des paroles qui lui échappent, sans qu'il les comprenne. Ce genre d'effet tient à la disposition du cœur de l'homme, qui, dans toutes ses émotions de frayeur, d'attendrissement ou de pitié, est toujours ramené à ce que nous appelons la superstition, par une force mystérieuse dont il ne peut s'affranchir.
CONSTANT, Wallstein, 1809, p. XXX.
• 3. Moi, si je voulais construire ma maison pour mes vrais amis je ne saurais la bâtir assez grande, car je ne connais pas un homme au monde dont une part ne soit mon ami, si maigre soit-elle, si fugitive, et même de celui-là auquel je fais trancher la tête, comme j'en dégagerais bien mon ami, si nous savions départager les hommes. Et même de celui-là qui me hait dans les apparences et me ferait, s'il le pouvait, trancher la tête. Et ne va pas croire qu'il s'agisse là d'attendrissement facile, ni d'indulgence, ni de souhait vulgaire, de sympathie vulgaire, car je demeure rigide, inflexible et silencieux. Mais qu'il est nombreux mon ami épars, et qu'il remplirait bien ma demeure si je lui apprenais à marcher.
SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, p. 640.
— P. méton. [Le compl. de nom à valeur subjective désigne un inanimé abstr.] :
• 4. Après dîner, je lis chez Daudet l'année 1877 de mon journal et je rencontre toutes sortes d'hésitations de la part de la mère et de la fille à laisser passer le morceau de la jeune fille tout heureuse, sans attendrissement de sa pitié pour les malheureux. Vraiment de petites cervelles, les femmes!
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1891, p. 7.
2. [Suivi d'un compl. de nom représentant un inanimé abstr.] Fait de s'assouplir, de s'adoucir, de s'atténuer :
• 5. Son front était tombé près du visage pâle de son mari, tous deux se taisaient maintenant, dans l'attendrissement de leur angoisse.
ZOLA, Au bonheur des dames, 1883, p. 753.
3. Ce qui traduit ou exprime un mouvement de sensibilité, d'émotion. Avoir de l'attendrissement dans la voix, dans les discours, dans les regards (Lar. 19e) :
• 6. Là, ce n'est point l'attendrissement des psaumes et des chants de douleur, ce n'est point la force voulue des Epictète et des Marc-Aurèle. C'est le grand cours de la nature; indifférente? non, mais majestueuse, roulant comme un grand fleuve de la vie à la mort, de la mort à la vie, confiante dans la perpétuité et le renouvellement de vivification.
MICHELET, Journal, 1850, p. 113.
PRONONC. :[]. FÉR. Crit. t. 1 1787 écrit atendrissement avec un seul t.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1561 (BELLEFOREST, traduc. de Bandel, Histoires, I, 839 ds Fr. mod., t. 5, p. 70, sans citation); 1593 « action de rendre mou » (AMYOT, De la Face de la Lune, 25 ds HUG. : Les tournemens et relaschemens des vins, les attendrissemens des bois) — 1611, COTGR., repris ds Trév. 1771, mais rare; 2. 1671 (POMEY, Dict. royal augmenté, 2e éd., Lyon : Attendrissement, compassion).
Dér. du part. prés. de attendrir; suff. -ement (-ment1).
STAT. — Fréq. abs. littér. :1 020. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 878, b) 1 952; XXe s. : a) 1 724, b) 650.
attendrissement [atɑ̃dʀismɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1593; du p. prés. de attendrir.
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♦ Action d'attendrir ou de s'attendrir; résultat de cette action.
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II (Moral).
1 Cour. Action, fait de s'attendrir ou d'être attendri; état d'une personne attendrie. ⇒ Apitoiement, commisération, compassion, émotion, pitié, sensibilité, trouble. — L'attendrissement. || Pleurer d'attendrissement. || Larmes d'attendrissement. ⇒ Larme, pleur. || L'attendrissement de qqn, son attendrissement. || Attendrissement pour qqn, qqch.
1 Vous éprouvez l'attendrissement comme nous; mais vous gardez votre décorum (…)
Voltaire, Lettre au roi de Prusse, 216.
2 Jamais je n'y suis entré (à Genève), sans sentir une certaine défaillance de cœur qui venait d'un excès d'attendrissement.
Rousseau, les Confessions, IV.
3 Le besoin de vivre avec elle me donnait des élans d'attendrissement qui souvent allaient jusqu'aux larmes.
Rousseau, les Confessions, III.
4 Même les petits défauts de sa figure (celle de sa maîtresse)… donnent de l'attendrissement à l'homme qui aime, et le jettent dans une rêverie profonde, lorsqu'il les aperçoit chez une autre femme (…)
Stendhal, De l'amour, XVII.
♦ Un, des attendrissements : un, des élans de tendresse, de sensibilité.
5 Un attendrissement subit, impossible à motiver, plus impossible encore à contenir, montait en moi comme un flot prêt à jaillir, mêlé d'amertume et de ravissement.
E. Fromentin, Dominique, III.
6 (…) ce visage où ne se lit aucune commisération, aucun attendrissement devant la souffrance humaine (…)
Proust, À la recherche du temps perdu, t. I, p. 116.
7 (…) Un attendrissement peu compatible avec la sérénité d'un dominateur de lui-même.
Léon Bloy, la Femme pauvre, p. 63.
♦ Par attendrissement.
8 Je ne pleurais pas seulement par attendrissement ou par repentir; je pleurais surtout sur la misère qui se révélait à moi.
Jacques de Lacretelle, Silbermann, p. 180.
2 Fig. Ce qui exprime un mouvement de sensibilité, de compassion. || Avoir de l'attendrissement dans la voix (→ aussi ci-dessus, cit. 6).
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CONTR. Durcissement, dureté, endurcissement, froideur, impassibilité, indifférence, insensibilité, sécheresse. — Rire.
Encyclopédie Universelle. 2012.