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compassion

compassion [ kɔ̃pasjɔ̃ ] n. f.
• 1155; lat. chrét. compassio, de compati « souffrir » compatir
Littér. Sentiment qui porte à plaindre et partager les maux d'autrui. apitoiement, commisération, miséricorde; pitié. Avoir de la compassion pour qqn. Cœur accessible à la compassion. humanité, sensibilité. Inspirer de la compassion. Être touché de compassion. Être digne de compassion. « on l'épargnait par compassion de son état » (Sand). ⊗ CONTR. Cruauté, dureté, indifférence, insensibilité.

compassion nom féminin (latin ecclésiastique compassio, -onis, de compati, souffrir avec) Littéraire. Sentiment de pitié qui nous rend sensible aux malheurs d'autrui ; pitié, commisération. ● compassion (citations) nom féminin (latin ecclésiastique compassio, -onis, de compati, souffrir avec) Jean de La Bruyère Paris 1645-Versailles 1696 Une grande âme est au-dessus de l'injure, de l'injustice, de la douleur, de la moquerie ; et elle serait invulnérable si elle ne souffrait par la compassion. Les Caractères, De l'homme compassion (synonymes) nom féminin (latin ecclésiastique compassio, -onis, de compati, souffrir avec) Littéraire. Sentiment de pitié qui nous rend sensible aux malheurs d'autrui ;...
Synonymes :
- apitoiement
- commisération
- miséricorde
- pitié
Contraires :
- cruauté
- dureté
- froideur
- indifférence
- inhumanité
- insensibilité
- sécheresse

compassion
n. f. Sentiment de pitié éprouvé devant les maux d'autrui et qui pousse à les partager. être ému, touché de compassion.

⇒COMPASSION, subst. fém.
A.— Sentiment qui incline à partager les maux et les souffrances d'autrui. Synon. apitoiement, commisération, miséricorde, pitié; anton. dureté, indifférence, insensibilité :
1. Dans la démence de ton orgueil inconcevable, tu croyais acquérir par tes largesses et tes dons le droit affreux d'asservir mon ame, d'en étouffer tous les sentiments de justice, de compassion et d'humanité, enfin de la corrompre et de la dénaturer au gré de tes caprices et de tes passions...
Mme de GENLIS, Les Chevaliers du Cygne, t. 3, 1795, p. 296.
2. Peut-être la crainte entre-t-elle en effet pour quelque chose encore dans la compassion que les maux d'autrui nous inspirent.
BERGSON, Essai sur les données immédiates de la conscience, 1889, p. 27.
Au plur. Manifestations de pitié :
3. ... suivant que j'y voyais des compassions ou de malices, cette idée m'exaspérait de colère, ou me faisait fondre en larmes de reconnaissance.
FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 253.
SYNT. Avoir compassion de; être touché de compassion, être ému de compassion; inspirer, exciter la compassion; faire compassion : l'état où ces pauvres gens sont réduits fait compassion (Ac. 1835-1932).
Au fig. Faire compassion. Encourir le mépris.
B.— LITURG. Fête célébrée en mémoire des douleurs de la Vierge (cf. annonciation, ex. 2) :
4. « Il est aisé de comprendre, dit-il ailleurs [Bossuet] (Sermon pour la Compassion de la Sainte-Vierge), que la nature ne peut rien en cette rencontre. »
GIDE, Journal, 1938, p. 1307.
Prononc. et Orth. :[] et, de plus en plus, []; ,,l'[] ne fait que se survivre`` (FOUCHÉ Prononc. 1959, p. 85). Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1155 compassiun « sentiment que nous fait éprouver la souffrance d'autrui » (WACE, Brut, éd. I. Arnold, vers 6064); 2. 1771 Compassion de la Sainte Vierge fête catholique (Trév.). Empr. au lat. chrét. compassio « action de souffrir avec, compassion, pitié », dér. de compatior (compatir). Fréq. abs. littér. :773. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 365, b) 984; XXe s. : a) 1 038, b) 969.
DÉR. Compassionner (se), verbe pronom. Éprouver de la compassion, s'attendrir (cf. compatir A). Au part. passé-adj. Landry était compassionné et attendri pour lui [le Sauteriot], trouvant tout le monde et lui-même dans le passé bien coupables envers les deux pauvres enfants de la mère Fadet (G. SAND, La Petite Fadette, 1849, p. 207). Dernière transcr. ds LITTRÉ : (se) kon-pa-sioné. 1res attest. ca 1450 part. passé, adj. compassionné, « touché de compassion » (MONSTRELET, Chronique, vol. II, f° 147 ds LA CURNE); 1569 se compassionner, « éprouver de la compassion » (Disc. des troubles adv. à Lyon, Arch. cur., 1re sér., IV, 279 ds GDF.), limité au XVIe s. (HUG.), à nouveau en 1829 (BOISTE), considéré comme ,,vieux mot`` par Lar. 19e; de compassion, dés. -er.
BBG. — GOHIN 1903, p. 249.

compassion [kɔ̃pɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1155; lat. chrét. compassio, de compati « souffrir ». → Compatir.
Littér. ou style soutenu. Sentiment qui porte à plaindre et à partager les maux d'autrui. Pitié; apitoiement, commisération (cit. 1), miséricorde. || Avoir de la compassion pour qqn. || Un homme de cœur, plein de compassion (→ Saint, cit. 13). || Cœur accessible à la compassion. Humanité, sensibilité. || Être touché de compassion, (vx) ému de compassion. || Un spectacle qui fait compassion. || Inspirer de la compassion. || Être digne de compassion. || Leur dénûment excitait la compassion.
1 Et, en voyant cette multitude d'hommes, il fut ému de compassion pour eux, parce qu'ils étaient harassés et abattus, comme des brebis qui n'ont pas de pasteur.
Bible (Crampon), Évangile selon saint Matthieu, IX, 36.
2 Ouf ! Je me sens déjà pris de compassion.
Racine, les Plaideurs, III, 3.
3 Il y a souvent plus d'orgueil que de bonté à plaindre les malheurs de nos ennemis : c'est pour leur faire sentir que nous sommes au-dessus d'eux que nous leur donnons des marques de compassion.
La Rochefoucauld, Maximes, 463.
4 S'il est vrai que la pitié ou la compassion soit un retour vers nous-mêmes qui nous met en la place des malheureux (…)
La Bruyère, les Caractères, IV, 48.
5 La compassion est un amour qui s'afflige du mal de la personne qu'on aime.
Fénelon, Dialogue des morts, 18.
6 Relu le Cabinet des Antiques et le Père Goriot, Honorine (…) où Balzac emploie le mot : « compatissance ». Curieux de chercher s'il figure dans Littré. Il me semble que « compassion » suffisait.
Gide, Journal, 3 juin 1949.
REM. On trouve également compatissance [kɔ̃patisɑ̃s] dans Chateaubriand (Mémoires d'outre-tombe, t. II, p. 65).
(1771). || Compassion de la Vierge : fête catholique célébrée le vendredi qui précède les Rameaux, en mémoire des douleurs de la Sainte Vierge.
CONTR. Cruauté, dureté, indifférence, insensibilité, sécheresse (de cœur).
DÉR. Compassionner (se).

Encyclopédie Universelle. 2012.