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carnaval

carnaval [ karnaval ] n. m.
• 1549; quarnivalle 1268 (à Liège); it. carnevale « mardi gras », de carnelevare « ôter (levare) la viande (carne) »
1Période réservée aux divertissements, du jour des Rois (Épiphanie) au carême (mercredi des Cendres) (cf. Les jours gras). « je suis venu passer le carnaval à Venise » (Voltaire).
2Plus cour. Divertissements (bals, défilés) de cette période. Déguisements, masques de carnaval. Lancer des confettis aux fêtes du carnaval. Les carnavals de Venise, de Nice et de Rio.
3Mannequin grotesque qui personnifie le carnaval. Sa Majesté Carnaval. Brûler Carnaval. Fig., vx ou région. Un vrai carnaval : une personne bizarrement accoutrée, grotesque. ⇒vx carême-prenant.

carnaval, carnavals nom masculin (italien carnevale, mardi gras, du latin médiéval carnelevare, ôter la viande) Temps de réjouissances profanes, depuis l'Épiphanie jusqu'au mercredi des Cendres. Réjouissances auxquelles on se livre durant ce temps, et en particulier durant les jours gras. ● carnaval, carnavals (citations) nom masculin (italien carnevale, mardi gras, du latin médiéval carnelevare, ôter la viande) Xavier Forneret Beaune 1809-Beaune 1884 Au temps du carnaval, l'homme se met sur son masque un visage de carton. Sans titre, par un homme noir, blanc de visage François Marie Arouet, dit Voltaire Paris 1694-Paris 1778 Et je suis venu passer le carnaval à Venise. Candide carnaval, carnavals (difficultés) nom masculin (italien carnevale, mardi gras, du latin médiéval carnelevare, ôter la viande) Orthographe Plur. : des carnavals. ● carnaval, carnavals (expressions) nom masculin (italien carnevale, mardi gras, du latin médiéval carnelevare, ôter la viande) (avec majuscule) [Sa majesté] Carnaval, mannequin grotesque qu'on brûle ou qu'on enterre le jour des Cendres.

carnaval, als
n. m.
d1./d Période de divertissements précédant le carême. Le carnaval se termine par le Mardi gras.
d2./d Réjouissances (défilés de chars, bals, etc.) se déroulant pendant cette période. Le carnaval de Rio, de Venise, de Québec.
(Québec) Bonhomme Carnaval: personnage représentant un bonhomme de neige, associé aux fêtes du carnaval de Québec.

⇒CARNAVAL, subst. masc.
A.— 1. Période qui précède le Carême (de l'Épiphanie au mercredi des cendres) — notamment jours gras (dimanche, lundi et Mardi gras) — durant lesquels se déroulent des réjouissances publiques (mascarades, défilés de chars, batailles de confetti, etc.) ou semi-publiques (bals, etc.); p. méton., ensemble de ces réjouissances :
1. Les Italiens prétendent que notre carnaval vient de leur carnavale; que nous leur devons le mot et la chose. L'étymologiste Ducange dérive ce mot de carn-avale, parce que, dit-il, dans ce tems on mange beaucoup de viande pour se dédommager, à l'avance, des privations que le carême impose.
JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 2, 1812, p. 61.
2. ... le carnaval se meurt en France. Ces files de voitures fermées qui marchent lentement, toute cette population parée qui sort de chez elle pour jeter un regard méprisant sur le peu de population qui paraît masquée dans les rues, le sérieux glacial qui règne sur tous les visages, tout indique que le temps du carnaval n'est plus une époque de divertissement populaire.
DELÉCLUZE, Journal, 1825, p. 125.
SYNT. Carnaval romain; carnaval de Nice, de Rio, de Venise (cf. QUINET, Allemagne et Italie, 1836, p. 153); chars, cortège, costumes, masques de carnaval.
Expr. En carnaval. En période de carnaval (cf. APOLLINAIRE, Casanova, 1918, p. 970). Jeûner en carnaval. Vivre continuellement dans la misère (cf. BÉRANGER, Chansons, Le Voisin, t. 1, 1829, p. 180). Faire carnaval. Fêter le carnaval (PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1932, p. 81).
Rem. Carnaval figure dans des titres d'œuvres musicales : les fameuses variations [de Paganini] sur l'air du Carnaval de Venise (COPPÉE, La Bonne souffrance, 1898, p. 67); le carnaval de Schumann (cf. R. ROLLAND, Jean-Christophe, La Foire sur la place, 1908, p. 663), etc.
2. P. allégorie. Sa Majesté Carnaval ou Carnaval. Figure symbolique et grotesque promenée dans les cortèges de carnaval :
3. En Provence, le mercredi des Cendres, le mannequin de Caramentran (Carême-Entrant) était processionnellement promené, jugé, condamné, exécuté. En Bretagne, carnaval était enterré; en Normandie, brûlé avec charivari; dans les Charentes, Carnaval était brûlé ou noyé.
R. DEVIGNE, Le Légendaire de France, 1942, p. 100.
P. anal., injure fam. (à l'adresse d'un animal). Vilain carnaval! (GENEVOIX, Rroû, 1931, p. 242); le traitant de vieux bouc, de grand carnaval et de charogne malade (AYMÉ, La Vouivre, 1942, p. 30).
B.— P. ext. Bouffonnerie plus ou moins grotesque.
1. [P. réf. aux défilés de carnaval] Spectacle qu'offre une succession ou un pêle-mêle grotesque de personnes, de choses. Nos ministres (...) jouissent (...) d'un pouvoir éphémère, ils président (...) à des carnavals qu'ils ornent plutôt qu'ils ne les dirigent (BARRÈS, Mes cahiers, t. 5, 1906-07, p. 241) :
4. La salle principale [de...] a été décorée par Jordaens d'une peinture insensée qui représente le triomphe de Frédéric-Henry; c'est un carnaval de viandes crues bon à jeter à la voirie; j'ai horreur de ce peintre!
DU CAMP, En Hollande, 1859, p. 69.
[P. réf. à certains divertissements à huis clos du Carnaval] Partie débraillée et vulgaire de plaisir :
5. Ces chasses, c'est toujours comme ça, pour les messieurs. Vous voyez le carnaval d'ici. Dans le mitan de la nuit, la viande saoule monte l'escalier, eux débraillés, elles nues, ...
GIONO, Un de Baumugnes, 1929, p. 100.
2. [P. réf. aux déguisements de carnaval]
a) [En parlant d'une pers.] Spectacle qu'offre son accoutrement ridicule :
6. Les femmes, jalouses, lui faisaient des yeux mauvais et ricanaient méchamment, se disaient de l'une à l'autre : — Elle est encore une fois fichue comme l'as de pique! Non, quelle dégaine! un vrai carnaval! Et Antoinette, insolente, triomphante, étalait sa robe violine et sa chevelure invraisemblablement échafaudée en coques monstrueuses.
VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, p. 85.
En carnaval. À la manière d'un masque de carnaval. Des nez et des mentons en carnaval (ERCKMANN-CHATRIAN, L'Ami Fritz, 1864, p. 65).
b) [En parlant d'une chose] :
7. Gui Patin a aussi l'expression pittoresque, inattendue, la comparaison voyante; il y a un peu de carnaval jusque dans son sérieux.
SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, t. 7, 1851-62, p. 114.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Pour le plur. des carnavals, cf. Gramm. Ac. 1932, p. 21 et 22 : ,,Les noms en al (...) font leur pluriel en aux, sauf : bal, cal, carnaval, chacal, festival, pal, régal``. Étymol. et Hist. 1. 1268 wallon quarnivalle (Ord. du duché de Bouill., p. 3 ds GDF. Compl.); 2. 1549 carneval « fête donnée pendant la période du carnaval » (M. DE NAVARRE, Heptaméron, 3 ds HUG.). Empr. à l'ital. carnevalo, -le (XIIIe s. ds BATT.) altération, peut-être favorisée par le lat. Natale « Noël » (cf. P. Aebischer, v. bbg, p. 10) du lat. médiév. carnelevare (965 dans le Latium) bien attesté en Italie du Nord au XIIe s. (cf. article cité pp. 4-8) composé de carne « viande » et de levare soit au sens d'« ôter » (cf. le type concurrent en Italie carne laxare) soit par altération plaisante des formules jejunium levare « soutenir un jeûne » (ds BLAISE) ou jejunium levare de carne « s'abstenir de viande » (ds NIERM.). L'attest. de 1268 pourrait être due à une relation locale avec des commerçants toscans (cf. FEW t. 2, p. 391b). Le sens premier aurait donc été « [entrée en] carême », puis « veille de l'entrée en carême » par une évolution sém. parallèle à celle de carême prenant. Fréq. abs. littér. :435. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 737, b) 777; XXe s. : a) 452, b) 531. Bbg. AEBISCHER (P.). Les Dénominations du Carnaval d'après les chartes ital. du Moy. Âge. Mél. Michaëlsson (K.) 1952, pp. 1-10. — HOPE 1971, p. 175. — KOHLM. 1901, p. 37.

carnaval [kaʀnaval] n. m.
ÉTYM. 1549, carneval; quarnivalle, 1268 (à Liège); ital. carnevale « mardi gras »; de carnelevare « ôter (levare) la viande (carne) ».
1 Période réservée aux divertissements, commençant le jour des Rois (Épiphanie) et prenant fin avec le début du carême (mercredi des Cendres). Gras (jour gras); carême-prenant.
En carnaval : en période de carnaval. — ☑ Loc. fam. Jeûner en carnaval : vivre continuellement dans la misère.
Le jour de carnaval : le Mardi gras, veille du mercredi des Cendres. — ☑ Enterrer gaiement le carnaval, le finir par de joyeuses fêtes.Il est triste comme s'il revenait d'enterrer le carnaval.
1 On parle d'une comédie d'Esther qui sera représentée à Saint-Cyr, le carnaval ne prend pas le train d'être gaillard.
Mme de Sévigné, 501.
2 (…) et je suis venu passer le carnaval à Venise.
Voltaire, Candide, XXVI.
3 Le carnaval s'en va, les roses vont éclore;
Sur le flanc des coteaux déjà court le gazon.
A. de Musset, Poésies nouvelles, « Mi-carême ».
2 Divertissements (bals, défilés) de cette période, en pays catholique. || Les fêtes, les réjouissances du carnaval. || Les bals masqués du carnaval. Veglione. || Le carnaval de Venise, de Nice. || Le carnaval de Rio, de Bahia (→ 1. Samba, cit.). || Accoutrement, déguisement de carnaval (mascarade, masque; chicard, chienlit, domino). || Lancer des confettis aux fêtes du carnaval (→ Atroce, cit. 5).
Ethnol. Période où l'ordre social et les hiérarchies sont symboliquement modifiés ou renversés, et qui est l'occasion de fêtes, de spectacles où s'actualisent les oppositions (dans quelque culture que ce soit); ensemble des activités ludiques, spectaculaires, et des attitudes propres à ce phénomène social. Carnavalesque (3.).
4 Tout invite à regarder le carnaval moderne comme une sorte d'écho moribond de fêtes antiques, du type des Saturnales.
Roger Caillois, l'Homme et le Sacré, p. 157.
5 Le carnaval est essentiellement dialogique (…) Ce spectacle ne connaît pas de rampe; ce jeu est une activité; ce signifiant est un signifié (…) Celui qui participe au carnaval est à la fois acteur et spectateur (…) Dans le carnaval, le sujet est anéanti (…)
Ayant extériorisé la structure de la productivité littéraire réfléchie, le carnaval inévitablement met à jour l'inconscient qui sous-tend cette structure : le sexe, la mort. Un dialogue entre eux s'organise, d'où proviennent les dyades structurales du carnaval : le haut et le bas, la naissance et l'agonie, la nourriture et l'excrément, la louange et le juron, le rire et les larmes.
Julia Kristeva, Semeiotikê, p. 160.
Loc. (Vx). Faire carnaval, faire le carnaval : faire bombance. Fête (faire la fête).
(Dans des titres musicaux). || Le Carnaval romain, de Berlioz. || Le Carnaval des animaux, de Saint-Saëns.
3 Un carnaval, mannequin grotesque, ridicule, qui personnifie le carnaval. || Sa Majesté Carnaval, qu'on brûlait le jour des Cendres.
Fig. Vx ou régional. || Vêtu comme un carnaval. || Un vrai carnaval : un homme bizarrement accoutré, et, par ext., un homme grotesque. Carême-prenant (3.; vx). || Des carnavals.T. d'injure :
6 D'un coup de bâton, elle rappela Léopard aux devoirs de sa charge en le traitant de vieux bouc, de grand carnaval et de charogne malade.
M. Aymé, la Vouivre, p. 30.
4 Régional, fam. Désordre; attitude débraillée; comportement bruyant. || Allons, petits drôles, arrêtez ce carnaval ! Sarabande.

Encyclopédie Universelle. 2012.