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braire

braire [ brɛr ] v. intr. <conjug. : 50>
• 1640; « crier, pleurer » 1080; lat. pop. ° bragere, d'un rad. °brag-
1Pousser son cri, en parlant de l'âne ( braiment).
Fam. Brailler.
2Fam. Faire braire : ennuyer profondément. Tu nous fais braire avec tes histoires ! (cf. Faire suer).

braire verbe intransitif (latin populaire bragere, du gaél.) Crier, en parlant de l'âne. Familier. Crier, parler, chanter très fort. ● braire (difficultés) verbe intransitif (latin populaire bragere, du gaél.) Conjugaison Se conjugue comme traire, mais n'est guère usité qu'à la troisième personne. Prononciation Les formes en bray- (l'âne brayait) se prononcent [&ph86;ʀɛ] comme dans brai (et non [&ph86;ʀ&ph85;&ph94;], comme dans braille). ● braire (expressions) verbe intransitif (latin populaire bragere, du gaél.) Populaire. Faire braire quelqu'un, l'ennuyer, lui casser les pieds. ● braire (homonymes) verbe intransitif (latin populaire bragere, du gaél.)braire verbe transitif Familier. Chanter, réciter quelque chose bêtement et très fort. ● braire (homonymes) verbe transitif

braire
v. intr. Crier, en parlant de l'âne.
|| Fam. Brailler.

⇒BRAIRE, verbe intrans.
[En parlant de l'âne] Crier. L'âne (...) se mit à braire en tempête (POURRAT, Gaspard des Montagnes, À la belle bergère, 1925, p. 209).
P. ext. Il [Dan Yack] entendait braire les pingouins (CENDRARS, Les Confessions de Dan Yack, 1929, p. 169).
P. métaph., fam. et péj. Un chantre qui brait (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1864, p. 117).
Au fig. Il faut braire avec les ânes :
1. Les éloges sont à la mode : il faut hurler avec les loups; d'autres disent braire avec les ânes.
COURIER, Lettres de France et d'Italie, 1813, p. 860.
Emploi trans. :
2. ... pauvre petit ânon que j'étais, j'avais hâte de crier (...) : « J'opte pour les lettres. » Je crois même que je brayais des blasphèmes contre la géométrie et l'algèbre...
A. FRANCE, La Vie en fleur, 1922, p. 350.
Emploi subst. Synon. de braiment. ... ces bravaches (...), ânes couverts d'une peau léonine dont le rugissement est un braire (T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 350).
PRONONC. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[], (je) brais []. 2. Homon. brai 1, 2, 3; braies et brais, brai(en)t (de braire). 3. Forme graph. — S'écrit à l'imp. brayait, brayaient; au part. prés. brayant avec y. Pour Ac. 1835-1932 : ,,On ne l'emploie guère qu'à l'infinitif et aux troisièmes personnes du présent de l'indicatif, du futur et du conditionnel.`` Mais on rencontre je brayais chez A. France (cf. supra ex. 2) et GREV. 1964, § 701 signale : ,,On lit chez M. Genevoix : Qu'il braie, cet âne! (Fatou Cissé, p. 174).`` BESCH. 1845 militait pour un emploi plus étendu : ,,Autrefois, on considérait ce verbe comme unipersonnel, et l'on en bornait l'emploi à quelques formes; mais Lemare a fait judicieusement observer que si quelques verbes n'ont été employés qu'en certaines formes et à certaines personnes, ce ne devait pas être une raison suffisante pour en consacrer la mutilation. Si l'on peut dire d'un âne qu'il brait, pourquoi un âne, parlant dans une fable ne pourrait-il pas dire : je brais, nous brairons? Dans un pareil cas, comment s'exprimerait donc la société brayante? Sur cette autorité, et d'après cet exemple, nous avons cru pouvoir admettre le rad. bray- pour les formes qui en dépendent : je brais, nous brayons, ils braient. Je brayais, etc. Je brairai, etc. Je brairais, etc. Braie, brayons, brayez, que je braie, que nous brayions, qu'ils braient. Brayant. Il varie comme adjectif verbal : la société brayante. Il n'a pas de part. passé``. dans la docum. TLF, le mot est le plus souvent empl. dans le syntagme se mettre à braire et autres syntagmes où le verbe figure à l'inf.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1100 « crier » (Roland, éd. Bédier, 3487) — 1613 (VOULTIER, Le Grand dict. françois-lat. et gr., Lyon); 2. 1640 « crier (de l'âne) » (A. OUDIN, Recherches ital. et fr., Paris, p. 70).
Issu d'un lat. pop. bragere dér. d'une racine brag qui est à rapprocher du gaélique braigh « craquer, crépiter » a. irl. braigim (THURNEYSEN, p. 92; v. aussi DOTTIN, p. 236). Ces formations ont en commun leur orig. expressive.
STAT. — Fréq. abs. littér. :56.
BBG. — GOSSEN (C. T.). Zur lexikalen Gliederung des pikardischen Dialektraumes. In : [Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, t. 2, p. 135. — GOUG. Mots t. 1 1962, p. 291. — SAIN. Sources t. 2 1972 [1925], p. 23, 66, 67, 278; t. 3 1972 [1930], p. 443. — THURNEYSEN 1884, p. 92.

braire [bʀɛʀ] v.
ÉTYM. 1640; « crier », 1080; du lat. pop. bragere, d'un rad. brag-; cf. gaélique braigh « crépiter ». → aussi Brailler.
REM. Le verbe s'emploie surtout à l'inf. et à la 3e pers. du présent et du futur de l'ind. (il braira). Le conditionnel, plus rarement l'imparfait (je brayais, A. France) se rencontrent aussi, de même que le passé composé (l'âne a brait).
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I V. intr.
1 (En parlant d'un âne). Crier (de manière caractéristique, très sonore et disgracieuse). Braiment.
0.1 Ils y trouvèrent, attelé à une voiture grande comme une brouette, un tout petit âne qui s'ennuyait sans doute, et qui se mit à braire en les voyant, d'un ronflement si fort et si prolongé, que les vastes toitures des Halles en tremblaient.
Zola, le Ventre de Paris, t. I, p. 35.
1 (…) non pas un âne pétulant, un de ces ânes qui (…) cabriolent sur les talus, qui ruent dans les brancards, lèvent la croupe et braient comme douze trompettes dès qu'ils reniflent l'odeur enivrante de l'âne (…)
H. Bosco, l'Âne Culotte, p. 13.
Par métaphore ou compar. (Sujet n. de personne). || Il brayait comme un âne.
(Avec les valeurs péj. de âne) :
2 Laissez donc braire maître Aliboron, dit Fréron (…)
Voltaire, Lettre à Marmontel, 2 avr. 1772.
2 Fig. et fam. Crier, pleurer bruyamment. Brailler.
3 Berthe-jambe-de-bois, qui faisait le promenoir, elle me repère elle devant le Daisy…
— Ah ! qu'elle se met à braire… T'es du cirque ?…
Céline, Guignol's band, p. 326.
3 (Mil. XXe). Fam. || Faire braire : ennuyer profondément. || Tu me fais braire avec tes histoires. Suer (faire).
4 Ils me font braire ceux qui dissertent sur le malaise de la jeunesse. Le malaise, la difficulté d'être, c'est nous qui l'éprouvons, nous qui cherchons tout le temps à nous faire pardonner notre âge.
Benoîte et Flora Groult, Il était deux fois, p. 341.
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II V. tr. Crier, chanter fort et mal. Brailler. || Ils braient des sottises. || Braire un air ancien. || « On brait un oratorio de Mendelssohn » (Berlioz, in D. D. L.).
DÉR. Braiment.

Encyclopédie Universelle. 2012.