brai [ brɛ ] n. m. ♦ Résidu pâteux de la distillation des goudrons, pétroles et autres matières organiques. Le brai est utilisé comme agglomérant du poussier de houille, pour la fabrication de peintures, enduits d'étanchéité, etc. ⊗ HOM. Braies.
● brai nom masculin (de brayer, enduire de goudron) Résidu de la distillation des goudrons de pétrole, de houille, de bois, ou d'autres matières organiques. (Utilisations : agglomération des fines de houille, fabrication de peintures, de vernis, d'électrodes, d'enduits d'étanchéité.) ● brai (expressions) nom masculin (de brayer, enduire de goudron) Maladie du brai, maladie occasionnée par la manipulation du brai, caractérisée par des manifestations cutanées aboutissant parfois au cancer. ● brai (homonymes) nom masculin (de brayer, enduire de goudron) braient forme conjuguée du verbe braire braies nom féminin pluriel brais forme conjuguée du verbe braire brait forme conjuguée du verbe braire ● brai nom masculin (latin braces, sorte d'épeautre, du gaulois) Orge broyée pour faire de la bière. ● brai (homonymes) nom masculin (latin braces, sorte d'épeautre, du gaulois) braient forme conjuguée du verbe braire braies nom féminin pluriel brais forme conjuguée du verbe braire brait forme conjuguée du verbe braire
brai
n. m. Résidu solide ou pâteux de la distillation de matières organiques. Brai de houille, de pétrole.
I.
⇒BRAI1, subst. masc.
,,Résidu de la distillation des goudrons de houille, de bois, de pétrole`` (DUVAL 1959). Brai liquide, sec; enduire de brai :
• 1. Les coutures [des pirogues] en sont recouvertes d'une espèce de brai ou mastic qui les rend impénétrables à l'eau.
Voyage de la Pérouse, t. 1, 1797, p. 116.
• 2. Il n'est pas rare en effet qu'à bord des baleiniers, le côté exposé au nord soit couvert de glace, tandis que l'autre est tellement échauffé par le soleil que le brai fond dans les coutures des bordages ...
P. GAIMARD, Voyage en Islande et au Groënland à la recherche de « La Lilloise », rédigé par L. Méquet, 1852, p. 37.
— P. métaph. :
• 3. ... avec des gravats d'expressions et du brai de mots, l'on peut exhausser d'énormes et de puissantes œuvres, l'Assommoir, de Zola, le prouve; ...
HUYSMANS, Là-bas, t. 1, 1891, p. 5.
— MÉD. Maladie de brai. ,,Maladie professionnelle produite par manipulation du goudron et la fabrication des briquettes, par la poussière de brai`` (DUVAL 1959).
Rem. Attesté dans Lar. 20e, Lar. encyclop.
PRONONC. ET ORTH. :[]. Pour FÉR. 1768 on prononce [e] fermé. Homon. brai2 et 3; braies; brait et braient (de braire). Ac. Compl. 1842 et Lar. 19e mentionnent encore l'anc. forme bré.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1309 « résidu de la distillation du goudron » (FRÉVILLE, Mém., II, 98, cité par Arveiller dans Fr. mod., t. 25, p. 307); d'où 1643 « cuir ou toile goudronnée qu'on met au pied du mât pour empêcher que l'eau ne le fasse pourrir » (G. FOURNIER, Hydrographie contenant la théorie et la pratique de toutes les parties de la navigation, Paris).
Déverbal de brayer « enduire de goudron ». Ce mot est à séparer de l'a. fr. brai « boue » (XIIe s. RAOUL DE CAMBRAI, 2775 dans T.-L.) issu du gaul. bracu (FEW t. 1, p. 489), et encore vivant dans les dial. au sens de « terrain humide » (PIÉRON).
STAT. — Fréq. abs. littér. :5.
BBG. — Termes techn. fr. Paris, 1972, p. 38.
II.
⇒BRAI2, subst. masc.
CHASSE. ,,Piège avec lequel on prend les petits oiseaux par les pattes`` (BAUDR. Chasses 1834).
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe s. ainsi que dans Lar. 20e et QUILLET 1965.
Prononc. et Orth. :[]. La majorité des dict. admet brai ou bray (cf. Ac. Compl. 1842, Lar. 19e, LITTRÉ, GUÉRIN 1892, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e). DG et QUILLET 1965 écrivent brai seulement. Pour désigner un piège à oiseaux BESCH. 1845 donne uniquement brail. Lar. 19e, LITTRÉ, GUÉRIN 1892, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e et QUILLET 1965 enregistrent également (mais séparément de brai ou bray) la forme brail (considérée comme un synon. ou un dér. de brai). Seule transcr. dans LITTRÉ : brall, ll mouillées. Nouv. Lar. ill. et Lar. 20e, s.v. brail : ,,On disait aussi breuil et brulet (...) on dit aussi brai et bray``. Homon. brai1 et3; braies; brait et braient (de braire). Étymol. et Hist. 1160-65 brei « piège » fig. (B. DE STE MAURE, Troie, 20858 dans T.-L.); av. 1181 broi « piège à oiseaux » (J. LE NEVELON, Vengeance Alexandre, 69, ibid.); ca 1275 brai (Rose, éd. Lecoy, 21 465); 1845 brail (BESCH.). Mot qui par la forme de l'objet désigné (le piège étant prob. à l'orig. constitué par 2 planches qui se rabattaient l'une sur l'autre au moindre contact) se rattache à la famille de l'all. Brett « planche »; prob. issu, en raison de son aire géogr. seulement gallo-rom., de l'a. b. frq. , devenu ultérieurement (FEW t. 15, 1, p. 271); la forme a. fr. broi nécessite le recours au plur. bridir (d'où un gallo-rom. , devenu par dissimilation (Brüch dans Volkstum und Kultur der Romanen, 7, 1934, pp. 262-263). L'a. b. frq. peut se déduire du m. néerl., m. b. all. bret « planche » (VERDAM, LÜBBEN). L'a. prov. bret, bretz « piège, pipée » (XIIe s. dans RAYN.) est empr. au corresp. got. « planche »; étant données l'ancienneté du fr. brei, broi et son aire géogr., sa dérivation directe du frq. est plus probable qu'un empr. du fr. au prov., lui-même issu du got.; la forme brail peut-être p. prononc. [aj] de brai, bray.
III.
⇒BRAI3, subst. masc.
Orge broyée pour la fabrication de la bière.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. généraux.
Prononc. et Orth. :[]. Homon. brai1 et 2; braies; brait et braient (de braire). Introduit dans Ac. Compl. 1842 sous le mot s.v. brai (goudron). Lar. 20e et Lar. encyclop. donnent également la forme brai. LITTRÉ admet brai ou bray; GUÉRIN 1892 brais, brai ou bray. QUILLET 1965 note ,,brais ou à tort brai``. Étymol. et Hist. Av. 1185 (A. THIERRY, Monum. de l'hist. du Tiers-Etat, Ie S., i, 77 dans BARB. Misc. XI, p. 12) — 1611 (COTGR.); demeuré en wallon (HAUST), brai (VERM.), brais « bière de mars » (CORBLET); répert. dans la lexicogr. du XIXe s. dep. Ac. Compl. 1842. Du lat. « sorte d'épeautre » d'orig. gaul. (d'apr. PLINE, Nat., 18, 62 dans TLL s.v., 2162, 25). la forme brais. Pour cette graph. cf. aussi DG (qui, s.v. brai, renvoie à brais). BESCH. 1845, Lar. 19e et Nouv. Lar. ill. traitent
brai [bʀɛ] n. m.
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♦ Techn. (relativement cour.). Résidu pâteux de la distillation des goudrons, des pétroles et d'autres matières organiques. || Le brai est utilisé comme agglomérant du poussier de houille, pour la fabrication de peintures, enduits d'étanchéité, etc. || Brai sec provenant de la térébenthine distillée. ⇒ Arcanson, colophane. || Brai gras : brai sec liquéfié par addition de goudron, de poix grasse. || Brai liquide. ⇒ Goudron. || Poussier de charbon agglutiné au brai. ⇒ Aggloméré. || Enduire de brai (⇒ Brayer) les coutures d'une carène avec le guipon.
0 Après vingt-cinq à trente couches de papier journal, j'obtiendrai un bordé assez robuste, et terminerai alors par une dernière couche en sac de jute, cousue et barbouillée de brai, exactement comme on habille un kayak.
Bernard Moitessier, Cap Horn à la voile, p. 19.
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HOM. Braie, brayer.
Encyclopédie Universelle. 2012.