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bourdonner

bourdonner [ burdɔne ] v. intr. <conjug. : 1>
XIIIe « murmurer »; de 2. bourdon
1Faire entendre un bourdonnement. La guêpe bourdonne.
2Par ext. Émettre un son grave et continu, vibrant. vrombir. « La musique du bal bourdonnait encore à ses oreilles » (Flaubert).
Fig. Oreilles qui bourdonnent ( bourdonnement) .

bourdonner verbe intransitif (de bourdon 3) Faire entendre un son vibrant et régulier, en parlant d'insectes. Émettre un son grave et continu, en parlant d'un appareil : Les ventilateurs bourdonnaient. Faire entendre un murmure, un bruit confus : La salle bourdonnait du bruit des convives.bourdonner (expressions) verbe intransitif (de bourdon 3) Avoir la tête, les tempes, les oreilles qui bourdonnent, éprouver un bourdonnement dans la tête, les tempes, les oreilles. ● bourdonner (synonymes) verbe intransitif (de bourdon 3) Émettre un son grave et continu, en parlant d'un appareil
Synonymes :
- bruire
- ronfler
- vrombir
Faire entendre un murmure, un bruit confus
Synonymes :
- bouillonner
- fermenter
Avoir la tête, les tempes, les oreilles qui bourdonnent
Synonymes :
- tinter

bourdonner
v. intr. Bruire sourdement. Machine qui bourdonne. Syn. (Belgique) muser.

⇒BOURDONNER, verbe.
I.— Emploi intrans.
A.— Émettre un bourdonnement.
1. [En parlant d'insectes et de petits oiseaux] Faire entendre un bruit sourd et monotone en battant des ailes :
1. Les taons tournaient et bourdonnaient à la porte de l'écurie.
RAMUZ, Aimé Pache, peintre vaudois, 1911, p. 138.
2. P. anal.
a) [En parlant d'un poêle, d'un moteur] Émettre un bruit plus ou moins fort allant du ronronnement au vrombissement. Le poêle bourdonnait au milieu des perruques et des pommades (FLAUBERT, Madame Bovary, t. 2, 1857, p. 115) :
2. Dans la salle à manger bourdonnait un ventilateur qui brassait l'air tiède...
GREEN, Journal, 1941, p. 140.
Au fig. Le souvenir acharné de Madeleine bourdonnait au fond de mes soi-disant ambitions (FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 247).
b) [En parlant de pers. gén. en groupe] Murmurer de façon continue des paroles indistinctes. Une multitude endimanchée venait de se répandre hors de l'église, et bourdonnait dans le cimetière (O. FEUILLET, Histoire de Sibylle, 1863, p. 1).
Spéc. [Dans un endroit de travail (bureau, chantier)]
♦ Donner l'apparence d'une grande activité un peu fébrile :
3. Cependant, la matinée s'avançait, les bureaux bourdonnaient au loin; des pas rapides traversaient les pièces voisines; des portes s'ouvraient, se fermaient...
ZOLA, Son Excellence E. Rougon, 1876, p. 222.
Péj. S'agiter, faire du bruit, sans être très efficace. Bourdonner autour du pouvoir (Mme DE STAËL, Considérations sur les princ. événements de la Révolution fr., t. 2, 1817, p. 430) :
4. Pourquoi condamner si obstinément ma porte aux fâcheux (...) et à tous ces gens indispensables et superflus qui, d'ordinaire, gravitent et bourdonnent autour de moi?
A. ARNOUX, Zulma l'infidèle, 1960, p. 87.
♦ S'affairer de manière indiscrète, moucharder. ... un arrêté d'expulsion contre cette guêpe exotique, que je soupçonne fort de bourdonner dans les chancelleries étrangères (G. MACÉ, La Police parisienne dans FRANCE 1907).
B.— Emplois techn.
1. MUS. [En parlant de certains instruments] Émettre un ton de basse continue. La jeune fille continuait à faire bourdonner les cordes de la mandore (T. GAUTIER, Le Roman de la momie, 1858, p. 253).
Spéc., CHANT. Chanter en bourdon (cf. bourdon2 II A) :
5. Gilbert, qui a une jolie voix, chante les romances, mezza voce, et toutes les voix bourdonnent au refrain.
DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, p. 128.
[En parlant de grosses cloches] Résonner. Les cloches bourdonnaient, les voitures passaient (Ch. GUÉRIN, Le Cœur solitaire, 1904, p. 34).
2. MÉD. Oreilles, tempes, tête qui bourdonnent. Subir la sensation d'un bruit permanent (cf. bourdonnement B 2). Mes mains sont moites, mes oreilles bourdonnent, j'étouffe (DU CAMP, Mémoires d'un suicidé, 1853, p. 261).
II.— Emploi trans.
A.— Rare. Bourdonner un air, une chanson. Fredonner, chantonner à mi-voix, entre les dents. Je le [mon père] surprenais à ces moments où il bourdonnait pour lui-même une interminable chanson monotone (GIONO, L'Eau vive, 1943, p. 323).
Spéc. lang. d'écolier. Bourdonner un professeur, un directeur :
6. Ils conviennent qu'ils devront bourdonner le Directeur à la première occasion, c'est-à-dire enfler les joues et imiter avec les lèvres le vol des bourdons pour marquer leur mécontentement.
RENARD, Poil de Carotte, 1894, p. 143.
B.— Au fig., fam., péj. Extérioriser ses préoccupations en importunant son entourage. Que venez-vous nous bourdonner sans cesse? (Ac. 1798-1932). Bourdonner ses peines (LITTRÉ, ROB.). Bourdonner sa fureur (F. FABRE, Lucifer, 1884, p. 249).
C.— MUS. Mouvoir le battant d'une cloche de façon à la faire résonner sans la mettre en branle.
Prononc. ET ORTH. :[], (je) bourdonne []. FÉR. Crit. t. 1 1787 propose la graph. bourdoner avec un seul n.
Étymol. ET HIST. — 1. Ca 1200 bordoner « faire entendre un bruit continu, grave et sourd » (Renaut de Montauban, p. 175 dans GDF. Compl.); 1390 bourdonner (EVR. DE CONTY, Probl. d'Arist., B.N. 210, f° 229 r°, ibid.); 1579 « id. (d'un insecte) » (PARÉ, Anim., 25 dans LITTRÉ); 2. 1648 « murmurer » (SCARR., V[irgile] t[ravesti], t. 1, 2089 dans DUB.-LAG.) av. 1696 p. ext. trans. (SÉV., 393 dans LITTRÉ); 3. 1606 (NICOT : Bourdonner [...] rendre le son [...] du gros tuyau de la cornemuse), attest. isolée; 1863 (LITTRÉ : Bourdonner [...] Mouvoir le battant de la cloche pour frapper des deux côtés).
Dér. de bourdon2; dés. -er.
STAT. — Fréq. abs. littér. :621. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 742, b) 1 135; XXe s. : a) 968, b) 765.
DÉR. Bourdonneur, adj. et subst. Qui bourdonne. Synon. bourdonnant. Oiseau bourdonneur (Ac. Compl. 1842). Un bourdonneur (Ac. Compl. 1842). [], fém. [-ø:z]. 1re attest. 1495 mousches bourdonneresses (J. DE VIGNAY, Mir. hist., 18, 71 [1531] dans HUG.); 1606 bourdonneur (NICOT) — 1611 (COTGR.), repris par Ac. Compl. 1842; dér. de bourdonner, suff. -eur2.
BBG. — MAT. Louis-Philippe 1951, p. 201. — TEPPE (J.). Cris d'animaux. Vie Lang. 1961, p. 207.

bourdonner [buʀdɔne] v.
ÉTYM. V. 1200, bordonner; de 2. bourdon.
———
I V. intr.
1 (En parlant d'un insecte). Faire entendre un bourdonnement. || Mouche, abeille qui bourdonne. Bombiller (rare).
1 Autour du compotier de reines-claudes une guêpe bourdonnait et toute la maison semblait ronronner avec elle sous la caresse de midi.
Martin du Gard, les Thibault, t. II, p. 187.
Émettre un son grave et continu, dû à une vibration. Bruire, souffler. || Le poêle bourdonne. Ronronner. || Le moteur bourdonne ( aussi Vrombir). || La foule des élèves bourdonnait en attendant la proclamation des résultats. || « Je défends à toute guitare De bourdonner aux alentours » (Gautier). || Les cloches bourdonnent.
2 N'entends-tu pas déjà mille rumeurs bourdonner confusément dans la cité qui sort de sa torpeur méridienne ?
Th. Gautier, le Roman de la momie, II.
3 La musique du bal bourdonnait encore à ses oreilles.
Flaubert, Mme Bovary, I, VIII.
4 (…) les hélices des ventilateurs bourdonnaient sans répit.
Martin du Gard, les Thibault, t. II, p. 92.
2 (Sujet n. de lieu, de chose située dans l'espace). Être le siège d'un bourdonnement. || La ruche bourdonne.Par compar. ou métaphore. || L'usine bourdonne.
5 Du haut en bas de ses six étages, la Maison du peuple de Bruxelles bourdonnait comme un nid de frelons.
Martin du Gard, les Thibault, t. VII, p. 29.
Bourdonner de conversations.
5.1 Ah ! tout l'escalier, le nôtre, le B, il en bourdonnait de notre histoire, ils en bavaient des bigornos tous les bricoleurs des étages, ils en revenaient pas de notre chance !
Céline, Mort à crédit, p. 178-179.
5.2 Trois mois d'été humide et ouaté de brouillard, bourdonnant des offres de marchands juifs venus de New York pour acheter dans de bonnes conditions leurs bijoux aux émigrés russes.
M. Yourcenar, le Coup de grâce, p. 148.
Spécialt. || Il sentit sa tête, ses oreilles bourdonner, avant de s'évanouir ( Bourdonnement).
3 S'agiter confusément dans la pensée, en provoquant une sensation analogue à un bourdonnement. || Ses reproches bourdonnaient encore dans ses oreilles.
6 Ses projets, ses souvenirs, bourdonnaient dans sa tête, encore étourdie par le tangage du vaisseau (…)
Flaubert, Salammbô, VII.
———
II V. tr. (Av. 1696). Littér.
1 Chanter d'une voix basse. Fredonner. || Bourdonner un air.
2 Vieilli. Dire de façon répétée (des choses qui importunent l'entourage).
7 Il faut que je bourdonne mes peines comme la mouche.
Mme de Sévigné, 393.
3 Techn. Faire résonner (une cloche) sans la mettre en branle, en faisant mouvoir le battant.
DÉR. Bourdonnant, bourdonnement, bourdonneur.

Encyclopédie Universelle. 2012.