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benoît

benoît, oîte [ bənwa, wat ] adj.
beneeit Xe; p. p. de l'a. fr. benëir « bénir », du lat. benedictus benêt, bénit
1Vx Bon et doux.
2Iron. Qui prend un air doucereux. Adv. BENOÎTEMENT , 1823 .

benoît, benoîte adjectif (latin benedictus, participe passé de benedicere, bénir) Littéraire Calme, tranquille et satisfait. D'une douceur hypocrite : Un sourire benoît.benoît, benoîte (difficultés) adjectif (latin benedictus, participe passé de benedicere, bénir) Littéraire Orthographe Avec un accent circonflexe sur le i. De même pour le dérivé benoîtement. ● benoît, benoîte (synonymes) adjectif (latin benedictus, participe passé de benedicere, bénir) Littéraire Calme, tranquille et satisfait.
Synonymes :
- bienheureux
D'une douceur hypocrite
Synonymes :
- cafard
- cagot
- doucereux
- hypocrite
- patelin
- paterne
- sournois
Contraires :
- direct
- droit
- franc
- sincère

Benoit
(Pierre) (1886 - 1962) auteur français de romans d'aventures: l'Atlantide (1919). Acad. fr. (1931).

⇒BENOÎT, OÎTE, adj. et subst.
I.— Adjectif
A.— 1. Vx. Béni, saint, bienheureux. La benoîte Vierge Marie :
1. Ce fut alors un grand soulagement pour l'âme d'Esterhazy, et du haut du ciel, saint Dominique fit connaître à ceux de sa rue qu'il était content de son benoît fils Henri Brisson!
CLEMENCEAU, L'Iniquité, 1899, p. 493.
Rem. Un emploi subst. dans LOTI, Ramuntcho, 1897, p. 116 et 243; cf. aussi ROB.
2. Spéc. ALCHIM. La benoîte pierre ou, p. ell., la benoîte. La pierre philosophale (cf. BESCH. 1845, Lar. 19e-20e).
3. Iron. Dévot. Un benoît personnage (Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845); un air benoît (LITTRÉ, GUÉRIN 1892).
Péj. [En parlant du lang.] Niais :
2. ... toutes ces phrases benoîtes, tous ces charitables paradoxes ne sont que des prétextes à lâchetés, des couleurs pour colorer de honteuses complaisances pour ces hommes, dont Renan et tutti quanti ont peur.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1881, p. 114.
Arg. (des canuts). ,,Imbécile, benêt`` (FRANCE 1907).
B.— P. ext. et iron.
1. [En parlant d'une pers. ou de son comportement] Comblé, satisfait :
3. Le regard toujours un peu vague de l'illustre maître tomba de haut sur son benoît quémandeur, et l'effleura sans se poser.
BERNANOS, Sous le soleil de Satan, 1926, p. 284.
2. [En parlant d'un inanimé concr.] Calme, tranquille. Ensommeillement benoît (cf. affalement ex. 1) :
4. Un dîner succulent, dans le commencement de la benoîte digestion duquel, à l'instar des trois mots du festin de Balthasar, éclate la gueulée de la Marseillaise d'un café des Champs-Élysées, ...
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1885, p. 460.
5. Non, mon doux Ambroise, de ce voyage, rien de ce que tu crois. Pas de béguines somnolentes penchées sur l'eau benoîte des canaux; ...
GIDE, Correspondance [avec Valéry], 1891, p. 114.
II.— Subst., arg. Souteneur :
6. ... La vrai'vérité
c'est qu'les Benoits toujours lichent
Et s'graissent les balots [= les testicules].
J. RICHEPIN, La Chanson des gueux, 1876 (France 1907).
PRONONC. :[], fém. []. DUB. transcrit [], fém. [].
ÉTYMOL. ET HIST.
A.— 1. Ca 1130 beneeite (Couronnement de Louis, éd. E. Langlois, 27 : Quant la chapele fu beneeite); 1172-75 benëoit « sur qui a été répandue la bénédiction divine, bienheureux » (CHR. DE TROYES, Chevalier Lion, 2380 dans T.-L. : benëoiz Soit mes sire Gauvains); ca 1190 « qui a été consacré par des cérémonies rituelles » ewe benëeite (M. DE FRANCE, Purgatoire, 469, ibid.); 1150-1200 pain benëoit (Aliscans dans Bartsch, Chiertomathie, 19, 227), devenu iron. 1546 (RABELAIS, Tiers Livre, éd. Marty-Laveaux, chap. 32, t. 2, p. 159 : et vous ayme tout mon benoist saoul), qualifié de ,,vieux`` dep. RICH. 1680; 2. 1838 (Ac. Compl. 1842 : Benoît [...] Dévot).
B.— 1876 subst. arg. « souteneur », supra ex. 6.
Issu du lat. part. passé de benedicere; v. bénitier et bénit, béni, s.v. bénir; v. aussi benêt.
STAT. — Fréq. abs. littér. :25.
DÉR. Benoîtement, adv., péj. Avec un air benoît, doucereux et calme. Un aspic qui se chauffait à l'aise, benoîtement lové au soleil (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 91). []. 1re attest. XIVe s. beneoitement ,,D'une manière bénie, heureuse`` (Légende dorée, Maz. 1333, f° 93a dans GDF.), attest. isolée; 1823 benoîtement ,,D'une manière béate`` (LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, t. 2, 1823, p. 49); dér. du fém. de benoît, suff. -ment2. Fréq. abs. littér. : 15.
BBG. — TAGLIAVINI (C.). Les Saints du mois. Vie Lang. 1953, pp. 183-184.

benoît, oîte [bənwa, wat] adj.
ÉTYM. 1175, benëoit; beneeite v. 1130; du lat. benedictu, p. p. de benedicere; beneeit, p. p. de l'anc. franç. benëir « bénir »; → Bénit.
1 Vx. Béni, saint.
N. Bienheureux.
1 Elle le quitta donc devant la Sainte-Face (…) et se rendit auprès de la benoîte, pour l'aider à changer l'eau des pâquerettes blanches, devant l'autel de la Vierge.
Loti, Ramuntcho, I, 11, p. 109.
2 Par ext. (Vx). Bon, doux, indulgent.
3 Vieilli ou littér. Qui prend un air doucereux, un air de dévotion, d'onctuosité hypocrite ou niaise. || Un benoît personnage. || Un discours benoît et cauteleux.
2 Montavoine, qui revenait des vignes et se trouvait encore sous leur benoîte influence, voyant sans doute l'assemblée à travers la liqueur vermeille qui lui montait au cerveau, s'écria enfin :
— Citoyens, nous sommes tous les enfants de l'amour (…)
Louise Michel, la Misère, t. I, p. 194.
3 Le regard toujours un peu vague de l'illustre maître tomba de haut sur son benoît quémandeur, et l'effleura sans se poser.
Bernanos, Sous le soleil de Satan, in Œ. roman., Pl., p. 284.
CONTR. Profane. — Mauvais. — Direct, droit, franc.
DÉR. Benoîte (n. f.), benoîtement.

Encyclopédie Universelle. 2012.