paterne [ patɛrn ] adj.
• v. 1770; n. m. « Dieu le père » 1080; lat. paternus
♦ Vieilli Qui montre ou affecte une bonhomie doucereuse. M. de Rênal « sortit de son cabinet; du même air majestueux et paterne qu'il prenait lorsqu'il faisait des mariages à la mairie » (Stendhal).
⊗ HOM. Pattern.
● paterne adjectif (latin paternus, de pater, père) Littéraire. Qui est d'une bienveillance doucereuse : Ton paterne. ● paterne (homonymes) adjectif (latin paternus, de pater, père) pattern nom masculin pattern nom masculin
⇒PATERNE, adj.
A. —Vx. Paternel. (Dict.XIXe et XXes.).
B. —Parfois péj. Qui témoigne ou est empreint (parfois avec affectation) de sentiments bienveillants et protecteurs qui évoquent le comportement d'un père. Synon. bienveillant, débonnaire, doucereux, doux, protecteur.
1. [En parlant d'une pers.] De bons Pères, de bons religieux paternes, qui ne sont pas du bord janséniste (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t.2, 1842, p.552). Sa tête d'Hercule bonasse et de bourreau paterne (GAUTIER, Fracasse, 1863, p.37).
2. Plus fréq. [En parlant d'une attitude, d'un aspect du comportement] Air, ton paterne; mine, physionomie paterne; manières paternes. Elles griffonnaient sur leur buvard, en classe, sous l'oeil paterne du professeur, —un vieux papa très doux et très poli (ROLLAND, J.-Chr., Amies, 1910, p.1105):
• ♦ —(...) Est-ce que c'est quelque chose d'ennuyeux? —Mais non! Tout ça s'arrangera! Ne vous en faites donc pas! dit le principal, de sa grosse voix paterne...
MONTHERL., Célibataires, 1934, p.789.
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist.A. Subst. fém. ca 1100 «image de Dieu, Dieu le père» (Roland, éd. J. Bédier, 3100). B. Adj. 1. 1347 «paternel» (Arch. K. 44, pièce 13 ds GDF.); 2. 1755 «qui se donne l'air de la bienveillance paternelle» (VOLTAIRE, La Pucelle d'Orléans, Livre 1, 9). Empr., à différentes reprises, au lat. paternus, -a, -um «du père, paternel». Fréq. abs. littér.:63.
paterne [patɛʀn] adj.
ÉTYM. V. 1770; n. m. « Dieu le père », 1080, Chanson de Roland; du lat. paternus.
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1 Vx. Paternel.
2 (XVIIIe). Iron. ou péj. (Littér. ou vieilli). Qui montre ou affecte une bonhomie paternelle, doucereuse. ⇒ Bienveillant, bon (supra cit. 58), doucereux, doux. || Mon oncle était la crème (cit. 2) des hommes : doux, paterne… (→ Onctueux, cit. 2). — (Manières, ton). || Manières paternes. || Air, ton paterne. || Leur visage paterne ou bonasse (cit. 3).
1 M. de Rênal (…) sortit de son cabinet; du même air majestueux et paterne qu'il prenait lorsqu'il faisait des mariages à la mairie (…)
Stendhal, le Rouge et le Noir, I, VI.
2 Ils (les Parisiens) avaient eu de tout temps un faible pour ce gros homme (Louis XVI) qui n'était nullement méchant, et qui, dans son embonpoint, avait un air de bonhomie béate et paterne, tout à fait au gré de la foule. On a vu plus haut que les dames de la halle l'appelaient un bon papa; c'était toute la pensée du peuple.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., II, IX.
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DÉR. Paternement.
Encyclopédie Universelle. 2012.