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barder

1. barder [ barde ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1427; de 2. barde
1Couvrir (un cheval) d'une barde. Par ext. (plus cour. au p. p.) Un chevalier bardé de fer, recouvert d'une armure. ⇒ caparaçonné, cuirassé. Fig. Être bardé de décorations, de diplômes.
2Cuis. Entourer de bardes. Barder un rôti. Cailles bardées.
barder 2. barder [ barde ] v. intr. impers. <conjug. : 1>
• 1894; arg. milit. « travailler dur, trimer » 1889; p.-ê. du rad. bard- bardane
Fam. Devenir dangereux, prendre une tournure violente. S'il se met en colère, cela va barder ! se gâter; fam. chauffer.

barder verbe transitif (de barde) Autrefois, couvrir un cheval de bataille d'une barde, couvrir un combattant d'une armure. Recouvrir d'une barde de lard une pièce à rôtir. Garnir quelque chose de fer, d'acier, etc., pour le protéger. ● barder (homonymes) verbe transitif (de barde)barder (synonymes) verbe transitif (de barde) Autrefois, couvrir un cheval de bataille d'une barde, couvrir un...
Synonymes :
- caparaçonner
- cuirasser
Garnir quelque chose de fer, d'acier, etc., pour le protéger.
Synonymes :
- armer
barder verbe transitif (de l'ancien français bard, charrette) Déplacer des matériaux, pièces ou matériels lourds sur un chantier. ● barder verbe intransitif (origine obscure) Populaire. Ça barde, ça va barder, cela devient dangereux, en parlant d'une action ; cela devient violent, très vif, en parlant d'une discussion, d'une dispute ; une violente remontrance va arriver. ● barder (homonymes) verbe transitif (de l'ancien français bard, charrette)barder (expressions) verbe intransitif (origine obscure) Populaire. Ça barde, ça va barder, cela devient dangereux, en parlant d'une action ; cela devient violent, très vif, en parlant d'une discussion, d'une dispute ; une violente remontrance va arriver. ● barder (homonymes) verbe intransitif (origine obscure)barder (synonymes) verbe intransitif (origine obscure) Populaire. Ça barde, ça va barder
Synonymes :
- chauffer (familier)
- péter (populaire)
- se gâter

barder
v. impers. Fam. Tourner mal, se gâter, devenir violent. ça va barder, ça barde.
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barder
v. tr.
d1./d Revêtir d'une armure. Les chevaliers étaient bardés de fer.
|| Fig. Il est bardé de décorations.
être bardé de préjugés.
d2./d Entourer de bardes. Barder une volaille.

I.
⇒BARDER1, verbe trans.
I.— Emploi trans.Vx. Barder un cheval, un combattant. Couvrir un cheval de bardes, un combattant d'une armure.
1. P. anal. ,,Enfermer, serrer comme dans une armure`` (Lar. 19e) :
1. ... — à quoi, Mon Dieu, passer le temps l'hiver, à la campagne? — Il faut se tenir coi,
Écouter un dandy, Brummel de la province,
Beau papillon manqué qui, pour être plus mince,
Barde ses flancs épais d'un corset et d'un busc
...
T. GAUTIER, Premières poésies, 1830-45, p. 148.
Spéc., ART CULIN. Garnir une viande, une volaille, un gibier de bandes de lard :
2. Tel bâtit des palais qui couche sur la dure, tel barde des faisans qui n'a pas déjeuné! ...
BOUILHET, Melaenis, 1857, p. 182.
P. métaph. :
3. Il existe donc un perpétuel combat entre le public retardataire qui se refuse à payer les contributions parisiennes, et les percepteurs qui, vivant de leurs recettes, lardent le public d'idées nouvelles, le bardent d'entreprises, le rôtissent de prospectus, l'embrochent de flatteries, et finissent par le manger à quelque nouvelle sauce dans laquelle il s'empêtre, et dont il se grise, comme une mouche de sa plombagine.
BALZAC, Gaudissart II, 1844, p. 10.
2. P. métaph. ou au fig. :
4. La cuirasse toute chargée d'histoire et d'allégories, qui bardent l'empereur de bas-reliefs, dont la saillie d'art rappelle le casque du centurion de Pompéi, et dont les couleurs effacées, délavées, font songer au rose pâle des vieux ivoires.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1867, p. 336.
5. Nouvel ami, il entendait me gaver de gâteaux, me barder de cigares.
CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, p. 271.
Rem. En ce sens, barder s'emploie fréquemment à la forme passive; barder finit par ne plus signifier qu'« avoir en abondance » :
6. Un curieux défilé, que celui de tous les gens, hommes et femmes, revenant du pont de Neuilly. Tout le monde est bardé de sacs, de nécessaires, de poches, qu'on voit gonflées de quelque chose qui se mange.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1871, p. 736.
7. C'est facile de demander et de redemander des histoires de guerre. Ces compagnons-là en étaient bardés. Je pouvais me croire revenu aux plus beaux jours de l'hôpital.
CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, p. 153.
II.— Emploi pronom. Se couvrir d'une cuirasse; se protéger :
8. Il [Angelo] dédaigna le plastron et garda le masque relevé dans ses cheveux... « Ça coupe, dit le sergent qui, lui s'était bardé. Vous m'embarrassez beaucoup. Je n'oserai pas tailler. »
GIONO, Angelo, 1958, p. 223.
P. métaph. :
9. En proie à des remords rendus cuisants par sa religiosité qui lui conservait la notion du péché, il priait, pleurait, se bardait de résolution et une nuque ou un bout de jupe relevée le rendait au rut.
J. PÉLADAN, Le Vice suprême, 1884, p. 294.
10. Volontiers familier, Vime savait à l'occasion se barder de gravité...
— Mes félicitations, monsieur, dit-il, en décapuchonnant son stylo.
H. BAZIN, La Barbe, 1957, p. 31.
Au fig. :
11. ... On fut cruel pour toi? Sois indulgent et juste;
Rends le bien pour le mal, c'est le vrai talion.
Mais, t'étant bien bardé le cœur d'orgueil robuste,
Va! calme comme un sage et seul comme un lion.
F. COPPÉE, Poésies complètes, 1865-1908, p. 115.
12. Et par exemple, il en est de ce « moralisme » chez Beethoven, comme chez Tolstoï. Tolstoï s'en bardait et s'en sanglait, pour combattre contre sa nature. Beethoven s'y raidissait, pour ne pas succomber dans le combat contre le sort. Dans les deux cas, c'est une armure, qui déforme les membres, mais qui aide à vivre.
R. ROLLAND, Beethoven, t. 1, 1928, p. 56.
P. ext. Se couvrir, se vêtir :
13. En s'introduisant dans cette défroque, le baron se disait qu'il eût été sans doute plus glorieux de se barder de buffle et de fer comme ses ancêtres que de se travestir à l'histrionne pour représenter un faux brave, lui qui était un véritable vaillant capable de prouesses et de coups de main héroïques; ...
T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 178.
PRONONC. :[], (je) barde [].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1493 « couvrir (un homme) d'une armure » (COMM., I, II dans GDF. Compl. : Il y avoit quinze cens hommes d'armes bien montez et la plupart bardez), attest. isolée; repris dans BESCH.; 1493 « id. (cheval) » (ID., ibid.); av. 1787 « couvrir à profusion » (B. DE ST.-P., Et., III, 206 dans GOHIN, p. 376 : pagnes bardés de rouge et de bleu); 2. 1680 art culin. (RICH.).
Dér. de barde2; dés. -er.
STAT. — Fréq. abs. littér. :8.
II.
⇒BARDER2, verbe trans.
I.— Emploi trans. Charger sur un bard. Barder des pierres, du bois, du fumier (Ac. 1835-1932).
II.— Emploi intrans., arg. Être plein; être lourd à force d'être plein. Une poche barde quand elle est pleine (d'objets) (DET. 1846 dans ESN. 1966).
Emploi pronom., arg. Se barder de qqc. (cf. se charger de qqc.). ,,Porter, se coltiner quelque chose`` (ESN. 1966). Se barder des cocos (Nouméa 1910 dans ESN. 1966).
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — V. barder3.
III.
⇒BARDER3, verbe intrans.
A.— Pop. [En parlant du travail] Ça barde. Cela devient très pénible :
1. ... le dur service avait repris, le bon temps était fini, cela bardait comme au bagne et les nouveaux officiers nous faisaient baver pour avoir les hommes bien en main.
CENDRARS, L'Homme foudroyé, 1945, p. 18.
Au fig. [En parlant d'une dispute trop vive, etc.] :
2. C'est elle qui excitait c'vieux nœud contre nous : sans elle, il était plus bête que méchant, mais du coup qu'elle était là, i' d'venait plus méchant qu'bête. Alors, tu parles si ça bardait...
BARBUSSE, Le Feu, 1916, p. 262.
[Avec une idée d'appréhension ou de menace] Ça va barder :
3. Fuzet, lui, est coffré : on l'accuse d'être l'auteur des mains sanglantes, tu sais, l'affiche contre l'État-Major... Ça va barder, faut s'y attendre, mes petits.
R. MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, p. 545.
B.— Arg. des casernes. Faire un travail pénible, trimer. Nous allons barder; il va nous faire barder (Sold. ds ESN. 1966).
Région. Aller vite (cf. étymol.).
Rem. On rencontre dans la docum. la loc. adv. à toute barde (où barder est sans doute un subst. déverbal) : à toute vitesse, à toute allure :
4. ... Et cette recharge demande l'arrivée des gaigousses, apportées à toute barde par les mousses dans leur seau de cuir...
J. DE LA VARENDE, Jean Bart pour de vrai, 1957, p. 121.
ÉTYMOL. ET HIST. — A.— 1751 « charger » (Encyclop. t. 2 : Barder, c'est [...] l'action de charger une pierre sur un chariot, sur un bar [...] pour la mener du chantier au pié du tas). B.— 1846 « être lourd » arg. dans ESN., supra barder2 II; 1901 arg. (ROSSIGNOL, Dict. d'arg., arg.-fr. et fr.-arg., p. 11 : C'est probablement de barda [= havresac du troupier que vient le mot barder...] Barder, être lourd. — « J'ai coltiné toute la journée des colis qui bardaient »). C.— 1889 arg. mil. « travailler dur » dans ESN. supra barder3 B; d'où 1894 « devenir pénible » (Sold. dans ESN. : ça barde pour ton matricule). D. 1908 dial. ang. mar. (VERR.-ON., p. 74 : Barder [...] Drosser, affaler [...] Le vent les a bardés contre la pile du pont); 1920 arg. parisien (SAIN. Lang. par., p. 169 : Barder [...] Courir vite — du cheval —, aller de côté et d'autre — d'une voiture rapide); 1925 (G. COLLINET, Recueil des régionalismes de la haute montagne : Barder. Une voiture barde lorsque les roues glissent de côté sans tourner. La voiture barde lorsqu'elle est trop chargée).
A est dér. de bard; dés. -er. D paraît dér. d'un type barrum « boue » bien représenté en prov. dep. ca 1190 (v. LEVY; MISTRAL et FEW t. 1, p. 263) le sens originel étant alors « glisser (comme dans la boue) »; cf. embardée. B et C se rattachent soit à A (« charger », « être lourd », « peiner ») soit à D (« patiner », « peiner », « être lourd »); mais il est possible que A et D aient déjà été confondus au XIXe s. comme le reflète l'ex. de 1925 cité sous D.
STAT. — Fréq. abs. littér. :18.

1. barder [baʀde] v. tr.
ÉTYM. 1751; de bard.
Techn. (vx). Charger et transporter (des matériaux) sur un bard.
Mod. Sur un chantier, Déplacer, transporter (des matériaux lourds).
CONTR. Débarder.
DÉR. Bardage, 4. barder.
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2. barder [baʀde] v. tr. et pron.
ÉTYM. 1427; de 2. barde.
1 Techn., vx. Couvrir un cheval d'une barde.
0 Les chevaux (…) furent bardés de fer; leur tête fut armée de chanfreins (…)
Voltaire, Essai sur les mœurs, 38.
2 Pron. || Se barder de : se protéger au moyen de (qqch. qui couvre le corps). || Se barder d'une cuirasse, de vêtements chauds.Fig. Se garantir, se protéger. Cuirasser (se). || Se barder de prières, de résolutions, d'orgueil.
——————
bardé, ée p. p. adj.
(plus cour. que le verbe).
1 Couvert d'une barde (cheval); d'une armure (combattant). || Un cheval, un chevalier bardé de fer. Caparaçonné, cuirassé.
Par ext. || Être bardé de décorations, de médailles, tout couvert.
2 (D'une chose). Protégé, entouré de (une protection). || Un malade bardé d'appareils de contrôle (→ Box, cit. 3).
3 Fig. (Personnes). Bien garni (d'une chose qui protège). || Bardé de pièces d'or, de lettres de recommandations.(Abstrait). || « Bardés de prétentions ridicules » (Stendhal), de préjugés, d'idées toutes faites.
Absolt. || Bardé contre : cuirassé, protégé contre (qqch.).
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3. barder [baʀde] v. tr.
ÉTYM. 1680; de 3. barde.
Cuis. Entourer, garnir de bardes. || Barder un rôti, une volaille, une caille.
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4. barder [baʀde] v. intr.
ÉTYM. 1894; 1889, argot milit., « travailler dur, trimer »; d'un mot régional « glisser latéralement, par un mouvement divergent », selon Guiraud du rad. bard- (→ Bardane), mais l'évolution de sens qui mène à l'argot militaire est obscure.
Familier.
1 Devenir pénible (en parlant du travail).
1 (…) le dur service avait repris, le bon temps était fini, cela bardait comme au bagne et les nouveaux officiers nous faisaient baver pour avoir les hommes bien en main.
B. Cendrars, l'Homme foudroyé, 1945, p. 18, in T. L. F.
2 Devenir dangereux, prendre une tournure violente ou pénible. || Attention ! S'il se met en colère, ça va barder ! Chauffer (fam.), gâter (se). || Il y a eu de la bagarre, ça a bardé. Chambard, chambarder.
2 C'est elle qui excitait c'vieux nœud contre nous : sans elle, il était plus bête que méchant, mais du coup qu'elle était là, i' d'venait plus méchant qu'bête. Alors, tu parles si ça bardait (…)
H. Barbusse, le Feu, t. II, II, XX, p. 26.
3 (1920). Régional. Aller vite. 4. Barde (à toute barde).

Encyclopédie Universelle. 2012.