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BARDE
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BARDE

Suivant l’étymologie, barde signifie «qui pose, qui établit la louange». Et telle est bien la fonction du barde dans l’Antiquité celtique. Mais le droit ou le devoir de dispenser la louange implique aussi la possibilité contraire, celle du blâme. La meilleure définition antique nous est offerte par les écrivains grecs Diodore de Sicile et Strabon, qui parlent, au Ier siècle, d’un passé encore très proche. Ils dépeignent les bardes comme des poètes chantant des hymnes et des satires (Diodore) ou des chantres d’hymnes et des poètes (Strabon).

Le nom est panceltique: gaulois bardos , irlandais bárd , gallois bardd , cornique barth , breton barzh . Mais le sens n’est pas resté partout identique après la christianisation. L’Irlande a déchu le barde de sa dignité pour en faire un inférieur du file (qui faisait usage de l’écriture). Cette déviation, peut-être due au christianisme lui-même, qui a généralisé l’usage de l’écriture, a aussi eu pour cause une confusion du blâme (oral) et de la satire (chantée et écrite). C’est tardivement, à partir des XIIe et XIIIe siècles, dans le nouveau système féodal issu de la conquête normande, que les bardes, attachés héréditairement à des familles princières ou nobles, reprennent de l’importance avant de disparaître au XVIIe siècle.

Le barde gallois a conservé sa dignité dans les cours christianisées du Moyen Âge, mais sa poésie est écrite comme celle du file irlandais. En Cornouailles et en Bretagne, le barde est tombé au rang de mime et de jongleur bien avant le XVe siècle.

La poésie celtique telle qu’on la connaît a deux traits essentiels. Elle est, d’une part, orale; d’autre part, officielle et princière.

Le barde gaulois, comme ses homologues irlandais et gallois, est un haut personnage, et le prince à qui il adresse ses compositions poétiques doit le récompenser somptueusement. Un exemple datant de l’indépendance gauloise est produit par un écrivain grec, Posidonios chez Apamée, au \BARDE Ier siècle. Luernios, roi des Arvernes, ayant offert un grand festin, un barde était arrivé trop tard: «Il alla au-devant de Luernios avec un chant où il célébrait sa grandeur, mais en gémissant du retard dont il portait la peine. Le prince, amusé par ses vers, demanda une bourse d’or et la jeta au barde courant à côté de son char; le barde la ramassa et fit entendre un nouveau chant disant que les traces laissées sur la terre par le char du prince étaient des sillons qui portaient pour les hommes de l’or et des bienfaits.» En Irlande, au Moyen Âge, au moins dans les textes, le prix des compositions poétiques est minutieusement tarifé, et le roi conforme sa générosité au grade hiérarchique de l’auteur du poème qu’il vient d’entendre.

1. barde [ bard ] n. m.
• 1512; lat. bardus, mot gaul.
Poète celtique qui célébrait les héros et leurs exploits. barde 2. barde [ bard ] n. f.
• fin XIIIe « bât »; ar. barda'a barda
1Armure de lames de fer qui protégeait le poitrail et la croupe du cheval.
2(1680) Cuis. Mince tranche de lard gras dont on entoure les viandes à rôtir (rôtis ou volailles).

barde nom masculin (latin bardus, du gaulois) Poète et chanteur chez les Celtes. Familier. Chanteur folklorique. ● barde (homonymes) nom masculin (latin bardus, du gaulois) barde nom féminin barde forme conjuguée du verbe barder bardent forme conjuguée du verbe barder bardes forme conjuguée du verbe barderbarde nom féminin (arabe barda‘a, couverture de selle) Armure de cheval de guerre (XIIIe-XVIe s.). Fine tranche de lard gras dont on entoure les pièces à rôtir. ● barde nom féminin (de barder) Populaire. À toute barde, à toute vitesse. ● barde (homonymes) nom féminin (arabe barda‘a, couverture de selle) barde nom masculin barde forme conjuguée du verbe barder bardent forme conjuguée du verbe barder bardes forme conjuguée du verbe barderbarde (expressions) nom féminin (de barder) Populaire. À toute barde, à toute vitesse. ● barde (homonymes) nom féminin (de barder) barde nom masculin barde forme conjuguée du verbe barder bardent forme conjuguée du verbe barder bardes forme conjuguée du verbe barder

barde
n. f. Tranche mince de lard dont on enveloppe certaines viandes à rôtir.
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barde
n. m.
d1./d Poète celte qui célébrait les héros en musique.
d2./d Par ext. Poète national, épique et lyrique.
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barde
(Alexandre) (1816 - 1868) écrivain français. Il s'installa en Louisiane en 1842: les Pirates de la Louisiane (roman, 1848).

I.
⇒BARDE1, subst. masc.
[Chez les Celtes] Poète-chanteur qui célébrait les exploits des héros en s'accompagnant de la cruth (sorte de lyre) :
1. L'aède est bien déjà un littérateur. Pour la même raison, et plus encore, le récitant des chansons de geste et, quoi qu'on en ait dit, le barde breton, le scalde scandinave.
BENDA, La France byzantine, 1945, p. 152.
P. ext. Poète d'inspiration héroïque ou lyrique :
2. Qui m'aurait dit alors que, quinze ans plus tard, (...) l'âme lyrique et religieuse d'une génération de bardes chrétiens inventerait une nouvelle langue pour révéler des enthousiasmes inconnus...
LAMARTINE, Des Destinées de la poésie, 1834, p. 386.
3. ... Canalis crayonné dans une pose assez byronienne, offrait à l'admiration publique ses cheveux en coup de vent, son cou nu, le front démesuré que tout barde doit avoir.
BALZAC, Modeste Mignon, 1844, p. 53.
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1512 hist. anc. (Gaule) « poète » (J. LE MAIRE, Œuvres, 1, 170 dans QUEM. : [Bardus] introduisit une secte de Poëtes et rhetoricques lesquels furent nommez Bardes); 1836 p. ext. (LAND. : Barde [...] poète héroïque).
Empr. au lat. bardus « poète, chanteur » (LUCAIN, 1, 449 dans TLL s.v., 1751, 69); prob. d'orig. gaul., cf. irl. bard, kymr. bardd de même sens (DOTTIN, Manuel de l'antiquité celtique, Paris, pp. 62-63; IEW, p. 478; Der kleine Pauly, 1964, t. 1, p. 27).
DÉR. Bardisme, subst. masc. Mythes et traditions des bardes; caractère de leur poésie et de leur musique. ,,Elle unit dans sa vie toutes les grandes pensées. Ce recul de la fierté héroïque devant l'humilité chrétienne, ce bardisme qui peu à peu ne se connaît plus et puis cette fusion, dans Jeanne, de l'héroïsme et de l'humilité`` (BARRÈS, Mes cahiers, t. 6, 1907-08, p. 254). 1re attest. 1845 (De Pontecoulant dans BESCH.); dér. de barde1, suff. -isme. Fréq. abs. littér. : 2.
II.
⇒BARDE2, subst. fém.
I.— [En parlant de chevaux]
A.— Anc. Armure qui protégeait le cheval de combat :
1. Sur la cheminée (...) se dressait (...) une armure de cheval, avec le chanfrein à vue, la muserolle, la barde de crinière et la barde de poitrail, ...
A. FRANCE, L'Anneau d'améthyste, 1899, p. 97.
B.— MAN. Selle de toile rembourrée :
2. Fulerand Rouilhac et son père tinrent l'étrier aux dames du Malpas, qui s'installèrent sur les bardes hautes et lourdement rembourrées, de vraies bardes cévenoles.
F. FABRE, Mlle de Malavieille, 1865, p. 79.
II.— P. anal. Fine tranche de lard dont on enveloppe les pièces de viande, le gibier, la volaille qu'on veut rôtir (cf. supra A) :
3. — Ah bien! s'écria La Sarriette avec son rire tendre, j'allais oublier d'acheter du lard... Madame Quenu, coupez-moi douze bardes, mais bien minces, n'est-ce pas? pour des alouettes...
ZOLA, Le Ventre de Paris, 1873, p. 670.
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1. 1220 judéo-fr. « couverture d'âne faite de laine grossière » (SIMSON DE SENS, Gloses, Kêlim XXIII, 3 dans R. des ét. Juives, t. 101, p. 104); ca 1260 « bât, selle » (Assises de Jérusalem, II, 73, Beugnot dans GDF. : C'il avient que les cordes de la barde dou chamiau brisent); 2. 1440-75 milit. « armure faite de lames de fer (pour le guerrier) » (G. CHASTELLAIN, Chron., III, 147, 30 d'apr. HEILEMANN, Der Wortschatz von G. Chastellain, p. 246, 1937 : le seigneur de Ch... couvert d'une barde); « id. (pour le cheval) » (Ibid., II, 369, 2, Ibid.); 3. 1680 art culin. (RICH.). Empr. à l'ar. barda'a « espèce de selle » (barda); au sens 1, le mot attesté dans les Assises de Jérusalem a été directement empr. à l'ar. lors de la première croisade; d'apr. BARB. Misc. 13, n° 4, il aurait été ultérieurement empr. par l'intermédiaire du prov. (1144 lat. médiév., Toulouse, Chart. Ildefonsi Comitis Tolosae apud Catellum in Hist. Occitan., p. 324 dans DU CANGE, s.v. barda 1), a.prov. bardon « espèce de bât », 1360 dans PANSIER, prov. bardo 1529, ibid., et cf. le dér. bardel « bât » (av. 1234, LE DAUPHIN D'AUVERGNE, Puois sai dans RAYN., p. 187 : E vos don sella e bardel); l'ital. barda n'est pas attesté en ce sens av. le XIVe s. (M. Villani dans BATT.); 2 est soit issu de 1 p. anal, soit empr. à l'ar. par l'intermédiaire de l'ital., attesté en ce sens (en parlant d'un cheval) dep. le XVe s. (Pulci, ibid.); 3 est soit issu de 1 et 2 p. anal. de forme (caractère mince et étroit de ces divers éléments), soit empr. au prov. mod. bardo, de même sens dans MISTRAL (BARB. loc. cit.). Fréq. abs. littér. :249. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 931, b) 246; XXe s. : a) 113, b) 63.
BBG. — LAMMENS 1890, pp. 43-44.

1. barde [baʀd] n. m.
ÉTYM. 1512, J. Lemaire de Belge; lat. bardus, mot gaulois.
1 Hist. Poète celtique, qui célébrait les héros et leurs exploits. Bardique; bardit.REM. La forme bard est vieille.
1 Nos (vieux) poètes gaulois appelés bards chantaient au son des instruments les faits des hommes illustres : (d'où) vient qu'en Bretagne, ils nomment bard ceux que nous appelons menestriers.
Fauchet, Langue et Poésie françaises, I, 6, in Huguet, Dict. du XVIe s.
2 Littér. Poète héroïque, lyrique. Aède, rhapsode.
2 Ce que je viens de dire sur des affinités d'imagination et de destinée entre le chroniqueur de René et le chantre de Childe-Harold n'ôte pas un seul cheveu à la tête du barde immortel (Byron).
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, I, 9.
DÉR. Bardique.
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2. barde [baʀd] n. f.
ÉTYM. 1260, au sens 2; arabe bǎrdǎ‘a « selle de cheval » (→ Barda), croisé, selon Guiraud, avec le rad. bard- signifiant « bombé ». → Bardane, barder.
tableau Mots français d'origine arabe.
Didactique.
1 (V. 1450). Armure faite de lames de fer, qui protégeait le poitrail et la croupe du cheval.
0 (…) la barde de crinière et la barde de poitrail.
France, l'Anneau d'améthyste, p. 62 (→ Armure, cit. 4).
2 Selle rembourrée. 1. Bardelle.
DÉR. 3. Barde, bardeau, 1. bardelle, 2. barder, bardis.
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3. barde [baʀd] n. f.
ÉTYM. 1680; de 2. barde.
Mince tranche (de lard) dont on entoure les volailles, les pièces de gibier qu'on fait rôtir. || Barde de lard, barde.
1 (…) une barde de lard, s'il vous plaît, bien mince !
Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, XI.
2 — Ah bien ! s'écria la Sarriette avec son rire tendre, j'allais oublier d'acheter du lard… Madame Quenu, coupez-moi douze bardes, mais bien minces n'est-ce pas ? pour des alouettes (…)
Zola, le Ventre de Paris, t. I, p. 107.
DÉR. 3. Barder.
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4. barde [baʀd] n. f.
ÉTYM. 1927; d'un emploi régional de 4. barder « aller vite en bringuebalant ».
Loc. fam. À toute barde : à toute allure (syn. fam. : à tout berzingue).

Encyclopédie Universelle. 2012.