1. arrière [ arjɛr ] adv.
• 1080; lat. pop. °adretro, de ad et retro « en arrière »
I ♦ Vx ou spécialt
1 ♦ Loin derrière. Ellipt Injonction faite à qqn de s'éloigner, de se retirer. Arrière, Satan ! « Arrière ces éloges lâches, menteurs » (Chateaubriand).
2 ♦ Mar. Par-derrière. Avoir vent arrière, en poupe.
3 ♦ Faire machine, marche arrière, en arrière (cf. ci-dessous, II). — Cout. Point arrière (opposé à devant).
II ♦ Loc. adv. (1606) EN ARRIÈRE .
1 ♦ Dans une direction opposée au sens de la marche normale ou du regard. Aller en arrière, à reculons. ⇒ reculer. Se balancer d'avant en arrière. Pencher, renverser la tête en arrière. « Le coup passa si près que le chapeau tomba Et que le cheval fit un écart en arrière » (Hugo). Cheveux coiffés, tirés en arrière. Regarder en arrière (fig. vers le passé).
♢ Vieilli Faire machine, marche en arrière; ellipt et plus cour. Faire machine, marche arrière : faire aller en arrière; fig. revenir sur ses pas, sur ses dires; arrêter une action engagée, renoncer à poursuivre une entreprise. ⇒ reculer, se rétracter. Il était trop tard pour faire machine arrière.
2 ♦ À une certaine distance derrière. Rester en arrière, en retrait, à la traîne. Fig. « Demeurer en reste, en arrière, à l'écart » (A. Gide).
3 ♦ Loc. prép. EN ARRIÈRE DE : loin derrière. Se tenir en arrière de qqn ou de qqch. Un hôpital situé en arrière de la ligne de feu. — Fig. En retard (sur). Il est très en arrière de ses camarades. ⇒ arriéré.
⊗ CONTR. 1. Avant; avance.
arrière 2. arrière [ arjɛr ] n. m. et adj. inv.
• XVIIe mar.; de 1. arrière
I ♦ N. m.
1 ♦ La partie postérieure d'une chose. ⇒ 2. derrière, dos. L'arrière d'un navire. ⇒ poupe. Gaillard d'arrière. L'avant et l'arrière d'une voiture. Vous serez mieux à l'arrière. L'arrière du train. ⇒ 1. queue.
2 ♦ Territoire ou population qui se trouve en dehors de la zone des opérations militaires. — Plur. Les arrières d'une armée : les lignes de communication. Protéger ses arrières. — Loc. fig. Assurer ses arrières : se ménager une position de repli en cas de difficulté.
3 ♦ (1900) Sport Joueur qui est placé derrière tous les autres (rugby, basket) ou derrière la ligne des demis (football, hockey, water-polo). « L'arrière adverse apparaît » (J. Prévost) .
II ♦ Adj. inv. Qui est à l'arrière. Les feux arrière d'une auto. Les sièges, la banquette arrière.
⊗ CONTR. 2. Avant, 2. devant.
● arrière adverbe (latin populaire adretro, du latin classique ad, vers, et retro, en arrière) Avoir le vent arrière, naviguer vent arrière, naviguer avec le vent en poupe. Faire machine, marche arrière, se rétracter, rabattre de ses prétentions. Faire marche arrière, reculer, revenir en arrière. ● arrière (expressions) adverbe (latin populaire adretro, du latin classique ad, vers, et retro, en arrière) Avoir le vent arrière, naviguer vent arrière, naviguer avec le vent en poupe. Faire machine, marche arrière, se rétracter, rabattre de ses prétentions. Faire marche arrière, reculer, revenir en arrière. ● arrière interjection S'emploie pour faire reculer des personnes : Allons, arrière les badauds ! ● arrière adjectif invariable Qui est situé à l'arrière, qui concerne l'arrière, permet de se diriger vers l'arrière : Les places arrière d'une voiture. ● arrière nom masculin Partie postérieure, notamment d'un véhicule (par opposition à l'avant) : Les bagages sont à l'arrière de la voiture. En temps de guerre, territoire ou ensemble des populations se trouvant en dehors de la zone des opérations militaires (par opposition au front). Boucherie Partie postérieure de la carcasse de bœuf. Marine Partie d'un navire située entre le maître couple et le gouvernail. Sports Joueur essentiellement chargé d'un rôle défensif dans certains sports d'équipe (rugby et jeu à XIII, football, handball, basket-ball), mais pouvant cependant participer à une attaque. ● arrière (difficultés) adjectif invariable Orthographe 1. Dans les mots composés, arrière est invariable, mais le second élément s'accorde : des arrière-boutiques. On écrit traditionnellement des arrière-grand-mères, des arrière-petit-neveux. . 2. En emploi isolé, le nom prend normalement la marque du pluriel : comparer les arrières de deux voitures ; les arrières d'une équipe de handball. 3. L'adjectif est invariable : les roues arrière d'un véhicule. ● arrière (expressions) adjectif invariable Point arrière, point exécuté de droite à gauche en piquant l'aiguille en arrière du fil. ● arrière (difficultés) nom masculin Orthographe 1. Dans les mots composés, arrière est invariable, mais le second élément s'accorde : des arrière-boutiques. On écrit traditionnellement des arrière-grand-mères, des arrière-petit-neveux. . 2. En emploi isolé, le nom prend normalement la marque du pluriel : comparer les arrières de deux voitures ; les arrières d'une équipe de handball. 3. L'adjectif est invariable : les roues arrière d'un véhicule. ● arrière (expressions) nom masculin En arrière, dans le sens opposé à celui de la marche ou du regard : Regarder en arrière ; à une certaine distance derrière : Plusieurs traînards sont restés en arrière. Revenir en arrière, revenir sur ses pas ; se reporter par la pensée à une période antérieure. Sur l'arrière, se dit d'un navire quand il a l'arrière trop enfoncé. ● arrière (synonymes) nom masculin Partie postérieure, notamment d'un véhicule (par opposition à l' avant )
Contraires :
- l'avant
- le devant
Marine. Sur l'arrière
Synonymes :
- sur le cul
arrière
n. m. (et adj. inv.)
d1./d Partie postérieure d'une chose. L'arrière d'une voiture, d'un navire. Ant. avant.
d2./d MILIT Territoire, population d'un pays en guerre, qui se trouve en arrière du front. Blessé évacué sur l'arrière.
|| Plur. Les arrières d'une troupe, d'une formation.
d3./d SPORT Joueur placé à l'arrière d'une équipe pour défendre les approches du but.
d4./d (Québec) Retard (sens 2). Montre qui a deux minutes d'arrière.
d5./d adj. inv. Qui est à l'arrière. Les roues arrière, la lunette arrière d'une voiture.
————————
arrière
adv.
rI./r Derrière, du côté opposé à devant; à l'opposé de la direction dans laquelle on va, vers laquelle on se tourne.
d1./d MAR Naviguer vent arrière, en recevant le vent de l'arrière.
d2./d Faire marche arrière, machine arrière: faire reculer (un véhicule), inverser l'ordre de marche d'un moteur; fig. revenir sur ses paroles, sur une décision.
d3./d Arrière! (employé seul, comme exclamation): Reculez! Arrière, les médisants!
rII./r Loc. adv. En arrière.
d1./d Dans une direction opposée à celle qui est devant soi. Faire un pas en arrière.
|| Loc. exclam. En arrière!: V. sens I, 3.
d2./d Derrière. Ne restez pas en arrière!
rIII/r Loc. Prép. En arrière de. Derrière et à une certaine distance de. Rester en arrière de la ligne de bataille.
I.
⇒ARRIÈRE1, adv.
Adverbe de lieu marquant la direction inverse d'une direction considérée selon un sens positif, prospectif. S'oppose à avant.
I.— Entre dans la formation de locutions adverbiales ou prépositionnelles de lieu.
A.— En arrière exprime la direction opposée à celle où l'on va, où l'on regarde. Faire un bond en arrière; jeter un regard en arrière; revenir en arrière :
• 1. Il n'y a qu'une seule clé pour l'écoute et l'appel, l'appel ne se fait que sur une seule des deux fiches. Suivant qu'on abaisse le levier en avant ou en arrière on est en position d'écoute ou en position d'appel.
A. LECLERC, Manuel de télégraphie et téléphonie, 1924, p. 259.
1. En arrière :
• 2. Il [le sacrum] est parabolique, plat et mince en bas, concave en avant, convexe en arrière. Il s'articule en haut avec le corps de la dernière vertèbre des lombes par une facette ovale, coupée obliquement de devant en arrière, et forme avec les lombes un angle saillant en avant, plus aigu dans la femme. Deux autres facettes, dirigées en arrière, servent à sa jonction avec les os des îles. Cet os est percé de quatre paires de trous pour la sortie des nerfs. On apperçoit en arrière des éminences qui correspondent à toutes les apophyses des vertèbres...
CUVIER, Leçons d'anat. comp., t. 1, 1805, p. 150.
• 3. La route est encore assez longue, mais il vaut mieux ainsi. Marchez à cinquante pas en arrière; et ne me regardez pas tout le temps comme si vous aviez peur de me perdre; et ne vous retournez pas non plus; vous vous feriez suivre.
GIDE, Les Caves du Vatican, 1914, p. 797.
— Vx. Synon. de par derrière (cf. Ac. 1932) :
• 4. Ainsi à chaque ami [Rousseau et Hume] elle [la Comtesse de Boufflers] a dit sa vérité avec franchise (...) elle a blâmé en face, elle loue en arrière.
SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 4, 1863-69, p. 207.
2. En arrière de :
GREEN, Journal, 1944, p. 112.
• 6. Nous avons acheté des chevaux. Tu t'es habillée en homme. (Brusque changement de ton.) Tu me bottes, tu sais! avec ces larges pantalons de cuir, et ce chapeau de cavalier en arrière de tes cheveux, et ce pistolet sur ta hanche, et ces mains promptes à me tirer lentement, hors du corps, ma tendresse afin de me la rendre, ensuite par des caresses.
AUDIBERTI, Quoat-Quoat, 1946, 1er tabl., p. 36.
• 7. De ce triple chef, nous pouvons juger, en gros, qu'une durée, peut-être supérieure à celle de tous les temps géologiques depuis le Cambrien, représente le temps nécessaire à la formation des protéines sur la surface terrestre. Ainsi s'approfondit d'un plan, en arrière de nous, cet abîme du Passé qu'une invincible faiblesse intellectuelle nous porterait à comprimer dans une tranche toujours plus mince de Durée, — tandis que la Science nous force, par ses analyses, à la distendre toujours plus.
TEILHARD DE CHARDIN, Le Phénomène hum., 1955, p. 87.
— Rare. En retrait de :
• 8. « Je n'ai plus que ma tante. Elle a une petite maison, sur la place, en arrière de l'église... »
R. MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Belle saison, 1923, p. 1015.
3. Vx. En arrière de avec valeur temporelle. Être en arrière. Être en retard (cf. Ac. 1932) :
• 9. Ces amis étaient les deux Basset, Louis de Barral (mon ami intime, ami intime aussi de Louis Crozet), Plana (professeur à Turin, membre de toutes les académies et de tous les ordres de ce pays). Crozet et Plana, tous deux mes amis, étaient pour les mathématiques d'un an en arrière sur moi, ils apprenaient l'arithmétique tandis que j'étais à la trigonométrie et aux éléments d'algèbre.
STENDHAL, Vie de Henry Brulard, t. 2, 1836, p. 327.
• 10. ... Non, je n'aurais pas dû faire de bail en 1830! (...) Heureusement, monsieur Mercadet est en arrière de six termes, les meubles sont saisis, et en les faisant vendre...
BALZAC, Le Faiseur, 1850, p. 167.
II.— En fonction d'adj. inv.
A.— [En parlant d'aménagements sur un navire, sur un véhicule] Qui est à l'arrière, situé à l'extrémité terminale, par rapport au sens de la marche. Lunette arrière, pont arrière; malle, places, roues, sièges arrière :
• 11. Dans le premier cas les mines, faisant corps avec leur crapaud, reposaient sur des chemins de roulement dans les entreponts ou sur la plage arrière des mouilleurs de mines et étaient précipitées à la mer à intervalles réguliers par l'arrière du bâtiment.
H. LE MASSON, La Mar., 1951, p. 54.
• 12. Il [le gazogène] est logé dans le coffre arrière ou fixé derrière le véhicule; l'appareil peut encore être placé sur une petite remorque lorsqu'on veut conserver l'usage de la malle arrière et ne pas défigurer le véhicule; ...
H. TINARD, L'Automob., 1951, p. 359.
• 13. Nous embarquerons sur une nef. Les rames seront d'érable, les voiles de soie, et, sur le château arrière, nous mettrons Lisa Nicolaïevna.
CAMUS, Les Possédés, adapté de Dostoïevsky, 1959, 2e part., 11e tabl., p. 1039.
— [En parlant d'une pers.] :
• 14. Les trous dans la carlingue étaient des trous de petits obus : les Italiens avaient des canons-mitrailleuses. Le mitrailleur arrière était-il blessé ou non?
MALRAUX, L'Espoir, 1937, p. 792.
— [En parlant d'une activité] :
• 15. Comme les années passées, le Japon a continué à renforcer sa flotte de pêche océanique avec des chalutiers à pêche arrière...
A. BOYER, Les Pêches mar., 1967, p. 45.
— D'arrière :
• 16. Le navire était plein d'eau. Nous dûmes alors nous blottir contre le bordage d'arrière, qui nous garantissait un peu.
MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 1, L'Épave, 1886, p. 723.
• 17. La carrosserie est assez vaste pour que trois personnes se sentent à l'aise sur la banquette d'arrière.
ROMAINS, Knock, 1923, I, p. 2.
Rem. Qqf. arrière prend la marque du plur. : roues arrières (G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Vue de la Terre promise, 1934, p. 91); les deux montants arrières (J. VIAUX, Le Meuble en France, 1962, p. 168).
B.— Loc. verbale exprimant un mouvement. [L'adj. inv. est équivalent de en arrière, sens A] (Faire) marche arrière, machine arrière. [En parlant d'un navire, d'un train, d'un véhicule] Inverser le sens de la marche :
• 18. Puis, la main au volant, il fit machine arrière. Lentement, il recula d'environ trois cents mètres, pour prendre du champ.
ZOLA, La Bête humaine, 1890, p. 151.
• 19. Dans ce débat entre le Dieu catholique et moi, j'ai toujours fait en sens arrière à peu près le même nombre de pas qu'en avant.
MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 470.
• 20. L'opération de marche arrière dans un navire propulsé par une turbine à gaz doit donc être exécutée au moyen d'un mécanisme de commande intermédiaire, grâce à la propulsion électrique par exemple, ou encore au moyen d'une hélice à pas variable.
H. LE MASSON, La Mar., 1951, p. 111.
— Au fig. :
• 21. Et leurs brusques sursauts d'orgueil ne sont que des tentatives douloureuses, devant l'intolérable refus, la fin de non-recevoir opposée à leur appel, quand leur élan a été brisé, quand la voie qu'avait cherché à emprunter leur humilité se trouve barrée, pour faire rapidement machine arrière et parvenir, en empruntant une autre voie d'accès, par la haine, par le mépris, par la souffrance infligée, ou par quelque action d'éclat, quelque geste plein d'audace et de générosité, qui surprend et confond, à rétablir le contact, à reprendre possession d'autrui.
N. SARRAUTE, L'Ère du soupçon, 1956, p. 34.
— Spéc. La marche arrière. Dans une automobile, le levier de vitesse qui permet de reculer. Mettre la marche arrière.
C.— MAR. Vent arrière. Vent qui souffle de derrière, dans le même sens que la marche d'un navire. Avoir vent arrière. Avoir le vent en poupe :
• 22. Et le vaisseau est soumis à deux forces, parallèles, opposées, en deux lignes, dont la résultante est encore plus élevée que l'action du vent. Donc, cette résultante, par un fort vent arrière, tend à faire plonger la proue, et à accroître la résistance de l'eau; ...
MAIZIÈRE, Nouv. archit. navale, 1853, p. 1.
III.— Interj. [En emploi abs. ou suivi d'une apostrophe] S'emploie pour enjoindre de s'éloigner (en adjurant, en conjurant) :
• 23. ... une exaspération le prit, il la repoussa. — « Arrière, la vieille! Bonsoir! »
FLAUBERT, Bouvard et Pécuchet, t. 2, 1880, p. 56.
• 24. Le ciel est à qui peut acquitter le loyer,
On y sera logé bien ou mal, mieux ou guère,
Selon qu'on sera riche ou pauvre sur la terre;
Arrière le haillon! Place au riche manteau!
HUGO, La Légende des siècles, Les Quatre jours d'Elciis, t. 6, 1883, p. 113.
• 25. ORESTE. — Ne l'écoute pas.
PREMIÈRE ÉRINNYE. — Arrière! arrière! chasse-le, Électre, ne te laisse pas toucher par sa main.
SARTRE, Les Mouches, 1943, III, 1, p. 90.
PRONONC. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[]. 2. Forme graph. — Ortho-vert 1966, p. 91 : ,,Tous les noms composés avec arrière comportent le trait d'union; arrière reste invariable au pluriel. Ex. : des arrière-boutiques, des arrière-gardes, des arrière-goûts, etc.`` FÉR. 1768 précise : ,,on écrit deux rr et on n'en prononce qu'une``. FÉR. Crit. t. 1 1787 et GATTEL 1841 notent que la prononc. de [r] est ,,forte``. LITTRÉ signale que ,,Errière est une prononciation provinciale que le bon usage a rejetée et dont il faut se garder.``
BBG. — Canada 1930. — DUL. 1968. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 154, 262. — GOUG. Lang. pop. 1929, p. 17, 200. — PIERREH. 1926. — POPE 1961 [1952], § 274. — WILL. 1831.
II.
⇒ARRIÈRE2, subst. masc.
I.— Espace ou partie d'une chose situé(e) dans la direction inverse de celle vers laquelle on regarde, dans laquelle on se déplace.
A.— [En parlant d'un être ou d'une chose organisée selon un axe de symétrie, la partie qui est dans la direction inverse de la face, de la façade] L'arrière d'une maison, d'un bois.
— Spéc. [En parlant d'un navire, d'un véhicule, la partie opposée à celle orientée vers la direction où s'effectue le déplacement, l'avant] :
• 1. — « Et M. Greslou? ... » demanda l'enfant, lorsque sa sœur se fut installée et qu'il eut lui-même pris place à l'arrière. — « Je reviendrai à pied, » répondis-je. La charrette anglaise détala, lestement, ...
P. BOURGET, Le Disciple, 1889, p. 159.
• 2. Par les hublots on voyait les gens des baraques à table dans leur habitacle, à l'arrière de leur bateau, ...
CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 253.
— MAR. Être sur l'arrière. Avoir l'arrière trop chargé.
B.— MILITAIRE
1. En temps de guerre, par rapport au front, la partie du pays qui se trouve en dehors de la zone des combats :
• 3. À cette somme de soldats qu'on laisse filtrer vers l'arrière, on substitue donc des réserves neuves qui ont caractère d'organisme. Ce sont elles qui bloquent l'ennemi.
SAINT-EXUPÉRY, Pilote de guerre, 1942, p. 330.
• 4. Les grandes attaques aériennes de la dernière guerre (...) supposaient à l'arrière une organisation considérable pour la mise sur pied et le fonctionnement de ces véritables armadas de l'air, gouffres de pétrole, de munitions et malheureusement aussi d'hommes.
GOLDSCHMIDT, L'Aventure atomique, 1962, p. 179.
2. Les arrières. Zone militaire où les unités en opération procèdent au ravitaillement de l'avant, aux évacuations, à l'entretien, aux relations avec le territoire, etc, et p. ext., ces unités :
• 5. L'action du commandement allié avait à s'étendre, comme on le voit, dans des limites de plus en plus larges, jusqu'aux arrières dans chaque pays allié, pour assurer la formation ou l'entretien des troupes, comme aussi sur l'ensemble des théâtres d'opérations où leurs intérêts étaient engagés.
FOCH, Mémoires, t. 2, 1929, p. 133.
• 6. Sur le front, aux arrières, dans Paris, couraient des bruits alarmants quant aux progrès des troupes de Rundstedt, ...
DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, p. 144.
• 7. En situation de supériorité aérienne, donc avec des arrières protégés et des opérations aéroportées possibles, un parti peut bénéficier d'une grande mobilité.
A. BEAUFRE, Dissuasion et stratégie, 1964, p. 139.
— Rare, au sing. :
• 8. Ghéon qui dirigeait un petit hôpital à Nouvion-en-Thiérache s'est trouvé pris dans le grand mouvement de l'arrière qu'il a suivi jusqu'à Guise avant de rentrer à Paris où il reste à présent, ...
GIDE, Correspondance [avec Valéry], 1914, p. 443.
— Au fig. Protéger, ménager ses arrières. Prendre ses précautions.
Rem. 1. Dans le vocab. de la chasse : ,,Prendre les arrières, rechercher dans un défaut, avec les chiens, la voie de l'animal, en reprenant en arrière le chemin qu'il a suivi. Prendre les grands arrières, continuer ses recherches plus loin`` (LITTRÉ). S'oppose à prendre les devants.
Rem. 2. Vx. Rester de l'arrière. Rester en arrière :
• 9. ... ils mouillèrent à la côte, par trente brasses de fond, à deux lieues et demie de distance de la terre, pour attendre un des bâtimens qui était resté de l'arrière...
Voyage de La Pérouse, t. 1, 1797, p. 129.
Rem. 3. Les dict. de fr. can. enregistre la loc. avoir de l'arrière « avoir du retard en parlant d'un train, d'un autobus, d'une montre, d'une horloge ».
II.— Joueur, qui dans un sport d'équipe, par opposition aux avants chargés de l'attaque, est chargé de la défense :
• 10. À chacun sa spécialité. Les arrières et le goal, dans une équipe de foot, n'ont pas besoin de l'esprit d'attaque qui est indispensable aux avants.
MONTHERLANT, Les Olympiques, 1924, p. 225.
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. Adv. 1re moitié du XIIe s. arere « derrière » (Lois de Guill. § 33, Chevallet ds GDF. : Anz le font venir arere a fere soun service); ca 1100 (Roland, éd. Bédier, 1251 : Guardet arere, veit le glutun gesir); XVIe s. p. ell. « injonction faite à qqn de se retirer » (Marot ds Trév. 1752); 2. subst. 1215 « partie postérieure d'une chose » (R. DE HOUDENC, Meraugis, éd. Friedwagner, 4272 ds T.-L. : Desus l'arriere, d'eve amont, Avoit murs et torneles); en partic. 1616-20 mar. « poupe d'un navire » (D'AUBIGNÉ, Hist., II, 83 ds LITTRÉ); d'où 1687 vent arrière « vent qui souffle droit dans la poupe » (CHOISY, Voyage de Siam, p. 6., ibid.); 3. loc. adv. en arrière 1170 « autrefois » (B. DE STE MAURE, Ducs Normandie, II, 27814 ds GDF. : Unques por l'ovre d'en arerre Ne lor monstra plus laide chere); d'où fig. XVIIe s. « vers le passé » (Bossuet ds Lar. 19e); espace NICOT 1606 : Aller en arrière; d'où la notion de « retard » 1690 (FUR. : Demeurer en arrière : ce qui se dit non seulement du chemin, mais aussi quand on est en demeure de payer ses dettes annuelles).
Prob. d'un b. lat. adretio, arredro composé de ad (à) et de retro « en arrière ».
STAT. — Arrière. Fréq. abs. littér. :5 222. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 8 715, b) 6 334; XXe s. : a) 6 205, b) 7 645. Arrières. Fréq. abs. littér. :48.
BBG. — BACH.-DEZ. 1882. — BARBER 1969. — BAUDR. Chasses 1834. — BÉL. 1957. — Canada 1930. — ESN. 1966 (s.v. arrjère). — DUL. 1968. — GRUSS 1952. — HARTOY 1944. — JAL 1848. — LE CLÈRE 1960. — POPE 1961 [1952], § 274. — PRÉV. 1755. — SOÉ-DUP. 1906. — WILL. 1831. — ZASTROW 1963, p. 298.
arrière [aʀjɛʀ] adv., adj. et n. m.
ÉTYM. 1080, arere; d'un lat. pop. adretro (arretro), composé de ad, et retro « en arrière ».
❖
———
I Adv. Derrière, en reculant.
1 Vx. Loin derrière.
♦ En interjection. Marque une injonction faite à qqn de s'éloigner, de se retirer. || Arrière, menteur ! || Arrière, Satan ! ⇒ Vade retro.
1 Arrière ceux dont la bouche
Souffle le chaud et le froid !
La Fontaine, Fables, V, 7.
➪ tableau Principales interjections.
♦ Au fig. Loin de moi, de nous; anathème sur…
2 Arrière ces éloges lâches, menteurs, criminels, qui faussent la conscience publique (…)
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, IV, 9.
2 Après un nom, indiquant un mouvement. || Avoir vent arrière, en poupe.
3 Toujours le vent arrière, quelle bénédiction !
Abbé de Choisy, Voyage de Siam, p. 7.
♦ Faire machine, marche arrière (→ En arrière, ci-dessous, IV.) : reculer; (au fig.) revenir sur ses pas; revenir sur une décision, se dédire. — La marche arrière. ⇒ Marche.
♦ Pêche arrière, le filet étant mouillé par l'arrière grâce à un dispositif spécial (portique). || Chalutier arrière, pêche arrière. ⇒ Chalutage.
♦ Couture. || Point arrière (opposé à point devant).
———
II N. m.
1 Partie postérieure (d'une chose). ⇒ Cul, derrière, dos, postérieur. || L'arrière d'un navire : la partie qui s'étend du centre de gravité au gouvernail. ⇒ Poupe. || Gouverner de manière à recevoir le vent ou la lame par l'arrière. ⇒ Fuir. || Gaillard d'arrière. || L'avant et l'arrière d'une voiture. — À l'arrière. || Avancez à l'arrière de l'autobus ! || Vous serez mieux à l'arrière. || Il y a trois places à l'arrière. || À l'arrière du train. ⇒ Queue.
4 André (…) se tient à l'arrière sur la dunette.
Loti, les Désenchantées, VI, 53.
2 Territoire ou population qui se trouve en dehors de la zone des opérations militaires. Spécialt, milit. || Services de l'arrière : ceux qui assurent le ravitaillement général des armées, l'évacuation des blessés, etc.
5 (…) Oui, ne fût-ce que pour cacher, à ceux qui se battent, ce qui se trame à l'arrière !
Martin du Gard, les Thibault, VIII, 5.
♦ Au plur. || Les arrières d'une armée : particult les lignes de communication. || Menacer les arrières de l'ennemi. || Protéger, assurer ses arrières. — ☑ Fig. Assurer ses arrières : se ménager une position de recul, une solution de rechange.
3 (1900, in Petiot). Sports. Joueur qui est placé derrière tous les autres (rugby, basket-ball…), ou derrière la ligne des demis (en football, hockey, water-polo…).
5.1 L'arrière adverse apparaît; son coup de botte passe obliquement bien au-dessus des avants et gagne trente mètres à son équipe.
Jean Prévost, Plaisirs des sports, p. 128.
———
III Adj. invar. Qui est situé à l'arrière (sans mouvement). || Un coupé n'a pas de porte arrière, mais deux portes avant. || Les feux arrière d'une automobile. || Le siège arrière d'une motocyclette. || Le coffre arrière, la malle arrière, la vitre arrière. — N. B. Ne pas confondre avec l'emploi de l'adv. (ci-dessus, I., 2.) qui évoque un mouvement. — On trouve l'accord roues arrières chez Duhamel.
———
IV ☑ Loc. adv. (1606; XIIe « autrefois »). En arrière.
1 Dans une direction opposée au sens de la marche ou du regard. || Aller, marcher en arrière, à reculons. ⇒ Reculer. || Se balancer d'avant en arrière. || Pencher, rejeter, renverser la tête en arrière. ⇒ Renverse (à la), renverser. || Cheveux coiffés, tirés en arrière. || Mouvement en arrière. ⇒ Rebrousser (chemin), reculer, refluer, rétrograder; retourner, revenir (sur ses pas); retraite (battre en), replier (se), retirer (se). || Pousser, tirer en arrière, encore plus en arrière. — Par pléonasme. || Reculer en arrière.
5.2 Pégase s'effarouche et recule en arrière.
Boileau, Épîtres, IV.
6 Il faut faire d'abord une révérence en arrière, puis marcher vers elle avec trois révérences en avant (…)
Molière, le Bourgeois gentilhomme, II, 1.
7 Un autre repartit : « Non, ne le suivez pas;
Rebroussez plutôt en arrière (…) »
La Fontaine, Fables, III, 16, 20.
8 (…) ton corps goutteux, plein d'une ardeur guerrière,
Pour sauter au plancher fit deux pas en arrière.
Boileau, le Lutrin, I.
9 Vous les auriez vus tous, retournant en arrière,
Laisser entre eux et nous une large carrière.
Racine, Mithridate, V, 4.
10 Le coup passa si près que le chapeau tomba
Et que le cheval fit un écart en arrière.
Hugo, la Légende des siècles, « Après la bataille ».
11 L'empereur étonné, se jetant en arrière,
Suspend du destrier la marche aventurière.
A. de Vigny, le Cor.
12 (…) il l'écoutait avec recueillement, le buste en arrière (…)
Martin du Gard, les Thibault, II, 5.
♦ ☑ Vx. Faire machine, marche en arrière : faire aller une locomotive, une automobile… en arrière (⇒ ci-dessus, I., 2.); fig. revenir sur ses pas, sur ses dires… ⇒ Rétracter (se).
13 (…) Ou bien donner des contre-ordres, faire machine en arrière, arrêter la préparation !
Martin du Gard, les Thibault, VII, 41.
♦ Fig. Vers le passé. || Regarder en arrière.
14 (…) j'éprouvai pour la première fois un vif sentiment de retour en arrière (…)
Renan, Souvenirs d'enfance…, II, 1.
15 Aussi loin que je retourne en arrière à travers ces souvenirs si médiocres à leur source, si tumultueux plus tard, et dont j'ai quelque peine à remonter le cours (…)
E. Fromentin, Dominique, IV.
16 Je n'aime pas regarder en arrière, et j'abandonne au loin mon passé, comme l'oiseau, pour s'envoler, quitte son ombre.
Gide, l'Immoraliste, p. 172.
2 À une certaine distance derrière. || Rester en arrière. || Marcher un peu en arrière de la troupe. || Les traînards restent en arrière.
♦ Fig. En retard. || Être en arrière pour ses études, pour ses paiements. ⇒ Arriéré, arriérer (s'), retard.
17 Hélas ! nous y sentions surtout certain besoin de ne pas demeurer en reste, en arrière, à l'écart (…)
Gide, Journal, 10 févr. 1929.
3 ☑ En arrière de. Loc. prép. || Se tenir en arrière de qqn ou de qqch., derrière, sur un plan plus reculé. || Il restait en arrière de ses camarades, n'osant pas se montrer. || Un hôpital situé en arrière de la ligne de feu.
♦ Fig. En retard (sur). || Il est très en arrière de ses camarades. || Être en arrière de son temps, de son siècle : avoir des conceptions d'un autre âge.
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CONTR. Avant, devant, proue… — Avance (en).
DÉR. Arriérer. — V. Arrérages, les mots composés du préf. rétro- (en arrière), et du préf. ré- (exprimant le retour en arrière).
COMP. V. Arrière-.
Encyclopédie Universelle. 2012.