acolyte [ akɔlit ] n. m.
• XIIe; lat. ecclés. acolythus, gr. akolouthos « suivant, serviteur »
1 ♦ Relig. cathol. (av. 1972) Clerc élevé à l'acolytat, dont l'office est de servir à l'autel. ⇒ servant.
2 ♦ (XVIIe) Fig. Surtout péj. Compagnon, complice qu'une personne traîne toujours à sa suite. Flanqué de ses deux acolytes.
● acolyte nom masculin (latin ecclésiastique acolytus ; du grec akolouthos, serviteur) Individu qui en aide un autre dans des actions peu recommandables ; complice. Ministre laïque institué depuis la réforme de 1972 pour assister le diacre et le prêtre à l'autel. ● acolyte (difficultés) nom masculin (latin ecclésiastique acolytus ; du grec akolouthos, serviteur) Orthographe Avec un seul c et sans h après le t. - Noter aussi le y. Genre L'emploi au féminin, pour désigner une femme, est rare, mais n'est pas incorrect. Sens Le mot a deux sens, l'un neutre, l'autre nettement péjoratif. 1. Servant du prêtre à l'autel. 2. Personne qui en assiste une autre dans des activités peu recommandables : je préférerais ne pas trop le voir traîner par ici avec son acolyte. Emploi Acolyte / comparse / complice. Ces trois mots figurant souvent dans les mêmes contextes expriment des nuances dans le degré de participation à une affaire suspecte : alors qu'un complice y prend une part active, le comparse n'y joue qu'un rôle sans importance et l'acolyte se borne à accompagner le meneur. ● acolyte (synonymes) nom masculin (latin ecclésiastique acolytus ; du grec akolouthos, serviteur) Individu qui en aide un autre dans des actions peu...
Synonymes :
- aide
- compère
- complice
acolyte
n. m.
d1./d RELIG CATHOL Clerc ayant pour fonction d'assister le prêtre à l'autel.
d2./d Péjor. Compère, complice. Il rôde par ici avec son acolyte.
⇒ACOLYTE, subst. masc.
I.— HIÉRARCHIE et LITURG. CATH. Clerc promu à l'acolytat chargé notamment de servir à l'autel un membre de la hiérarchie placé au-dessus de lui (sous-diacre, diacre, prêtre, etc.). Faire les fonctions d'acolyte à une grand-messe (Ac. 1798-1932) :
• 1. Les petits ordres, au nombre de quatre, et qui se conféraient tous à la fois, avaient leur vrai sens dans la primitive Église; là, en effet, on devenait successivement : 1 portier, celui qui tient les clefs et qui sonne la cloche; 2 lecteur, celui qui tient et lit le livre sacré; 3 exorciste, celui qui a déjà le pouvoir de chasser les démons; (...); 4 acolyte, celui qui sert et accompagne l'évêque, et qui porte ses lettres.
Ch.-A. SAINTE-BEUVE, Volupté, t. 2, 1834, p. 223.
• 2. Aux dimanches ordinaires, on n'envoyait dans les paroisses qu'un diacre et un sous-diacre, mais aux jours de grande fête s'ajoutaient à eux un cérémoniaire, un thuriféraire et deux acolytes.
A. BILLY, Introïbo, 1939, p. 82.
II.— P. ext., fam. et parfois péj. Compagnon et serviteur habituel d'une personne à laquelle il est subordonné; aide subalterne :
• 3. Comme j'aurais voulu avoir connu de près les auteurs, les inspirateurs de ces récits! Comme j'enviais à mon tour d'être le secrétaire et le serviteur des grands hommes! Ce titre d'acolyte des saints et des illustres me semblait, ainsi que dans l'Église primitive, constituer un ordre sacré.
Ch.-A. SAINTE-BEUVE, Volupté, t. 2, 1834, p. 185.
• 4. La princesse Frédérique a traîné depuis ses jours aux bords de la Tamise, dans ces jardins de Kew qui me virent jadis errer entre mes deux acolytes, l'illusion et la misère.
F.-R. DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 3, 1848, p. 68.
• 5. Ce privilège de quasi-ubiquité, elle [l'humanité] l'avait communiqué déjà, ou devait le communiquer dans la suite, aux animaux entrés dans sa clientèle, notamment au chien, son précoce acolyte.
P. VIDAL DE LA BLACHE, Principes de géographie humaine, 1921, p. 26.
• 6. ... je ne calomnierai pas ces sens que Dieu a faits. Ce ne sont point de vils acolytes, ce sont nos serviteurs qui parcourent le monde tout entier, jusqu'à ce qu'ils aient trouvé enfin la beauté,...
P. CLAUDEL, Le Soulier de satin, version pour la scène, 1944, p. 682.
Rem. 1. Syntagmes rencontrés : acolyte du juge (H. BOSCO, Le Mas Théotime, 1945, p. 209), acolyte du notaire (G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, La Passion de Joseph Pasquier, 1945, p. 198). 2. Chez certains aut., surtout récents, le mot est volontiers empl. dans son sens étymol. [cf. ex. 3 et 5, et en outre : acolyte de la muse, du génie (P. VALÉRY, Variété 5, 1944, p. 214)].
— P. ext., péj., le plus souvent au plur. Complice :
• 7. Or, la nuit même, sur les quatre heures... on signale deux voiles à babord... et bientôt on les reconnaît pour le brick et la goëlette montés par cet infâme scélérat et par un de ses acolytes...
« Nous faisons force de voiles, et au point du jour nous n'étions plus qu'à deux portées de canon. »
E. SUE, Atar Gull, 1831, p. 26.
• 8. Ah! il ne vous a fallu que vingt jours de secret pour découvrir que le colonel Picquart n'avait pas fabriqué le petit bleu? Quelle perspicacité miraculeuse! Comment! Le faussaire Henry et ses dignes acolytes n'avaient pas encore dressé leurs batteries? En voilà des artilleurs!
G. CLEMENCEAU, La Réparation, 1899, p. 310.
• 9. Peut-être est-il tombé pour la dernière fois tout près du salut, (...). C'est souvent ainsi que cela arrive. Le froid assassin et ses acolytes se sont jetés sur lui comme une proie; ...
L. HÉMON, Maria Chapdelaine, 1916, p. 150.
— Rare
1. Subst. fém. :
• 10. Les belles acolytes du sanctuaire.
J.-A. BRILLAT-SAVARIN, Physiologie du goût, 1825, p. 309.
• 11. Mesdames ses acolytes, c'est-à-dire Mmes Malus, Vomorel et Naudet.
H. DE BALZAC, Correspondance, t. 1, 1832, p. 134.
• 12. Julie et son acolyte, Mme Deslandes.
G. FLAUBERT, Correspondance, t. 2, 1845, p. 40.
2. Emploi adj. :
• 13. Ces âmes doucement et fermement acolytes.
Ch.-A. SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 1, 1840, p. 444.
Rem. Le sens relig., qui représente la moitié des emplois au sing., ne recouvre plus que le cinquième des emplois au plur. L'expr. deux acolytes, qui représentait la moitié des ex. au XIXe s., n'en représente plus que le quart au XXe s., où le terme se désacralise alors que l'emploi relig. reste techn.
III.— HIST. ,,Titre que portait le capitaine des Varanges à la cour de Constantinople. Codicus range les Acolytes au nombre des principaux officiers du palais impérial.`` (Ac. Compl. 1842).
Prononc. — 1. Forme phon. :[]. 2. Dér. et composés : acolytat.
Étymol. ET HIST. — a) 1181-1191 relig. « clerc appartenant au 4e des ordres mineurs » (CHRÉT. DE TROYES, Perceval le gallois, 45318, éd. Potvin ds T.-L. : au tierç an le fist acolite, Soudyakene et diakene après; Tant le tint de l'aprendre près Que prestre en fist al ciunkisme an); b) 1740-1755 p. ext. « celui qui accompagne quelqu'un » (ST-SIMON, Mém., 522, 196 ds LITTRÉ : Au moment de son arrivée [de Cellamare] avec ses deux acolytes [Dubois et Leblanc], un détachement de mousquetaires s'empara des portes et de la maison).
Empr. au lat. chrét. acoluthus, acolythus, au même sens dep. CYPRIEN, Epist., passim ds TLL s.v., 419, 32 avec var. : acoluthum, acolythum, acolytum, acolitum, acholitum. Lat. empr. au gr. « sequens, minister » (donc époque où la communauté romaine utilise encore le grec) (cf. « acolyte » rendu par sequens ds Liber pontificalis, an. 283-96, éd. Duchesne, I, 161 ds Théol. cath. :Hic constituit ut ordines omnes in ecclesia sic ascenderetur : si quis episcopatus mereretur ut esset ostiarius, lector, excorcista, sequens, subdiaconus, diaconus, presbiter et exinde episcopus ordinaretur). Sur la place dans hiérarch., cf. 741-744 Lex Bajuvariorum, 1, 8 ds Mittellat. W. s.v., 119, 61 : ministros ecclesiae, id est subdiaconum lectorem, exorcistam, acolitum. Sur la fonction, cf. 1008-12 Decreta Burchardi, 3, 50, ibid., 119, 13 : ad acolytum pertinet praeparatio luminariorum... ipse cereum portat, ipse suggester pro eucharistia calicis praeparat. — Voir aussi Théol. cath.
STAT. — Fréq. abs. litt. :126.
BBG. — BAILLY (R.) 1969. — BAR 1960. — BÉL. 1957. — BÉNAC 1956. — BOUILLET 1859. — BOUYER 1963. — BRUANT 1901. — HANSE 1949. — LEP. 1948. — MARCEL 1938. — THOMAS 1956.
acolyte [akɔlit] n.
ÉTYM. XIIe, n. m.; lat. ecclés. acolythus, du grec akolouthos « suivant, serviteur ».
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1 N. m. Relig. cathol. Anciennt (av. 1972). Clerc élevé à l'acolytat, dont la fonction est de servir à l'autel. ⇒ Servant. || Remplir les fonctions d'acolyte à une messe.
2 N. (Av. 1750, Saint-Simon). Didact. ou littér. Serviteur, aide. ⇒ Adjoint, auxiliaire. — Vieilli ou régional (Belgique). || L'acolyte d'un magistrat, d'un juge. ⇒ Assesseur. || L'huissier est venu avec un acolyte. — REM. Dans les emplois récents, le mot est le plus souvent péjoratif (→ ci-dessous, 3.); il n'en allait pas de même au XIXe siècle.
0 Figure superbe; force et vérité; l'acolyte couronné de feuillage, qui soutient Achille au moment où il succombe (…)
E. Delacroix, Journal, 27 janv. 1852, t. II, p. 73.
3 N. Mod., péj. (le plus souvent au plur.). Complice qui accompagne une personne. || Il était accompagné de ses acolytes. ⇒ Complice. || L'assassin avait deux acolytes. || Le tueur et ses acolytes.
Encyclopédie Universelle. 2012.