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ADAPTATION
ADAPTATION

L’OBSERVATION des comportements est au principe des différentes théories qui explicitent les mécanismes et les modalités de l’adaptation. À cet objet d’étude pluridisciplinaire sont principalement associées les idées d’évolution, d’accommodation et d’intégration.

adaptation [ adaptasjɔ̃ ] n. f.
• 1501; lat. médiév. adaptatio adapter
1Action d'adapter ou de s'adapter; modification qui en résulte. Adaptation d'un enseignement à l'âge des élèves. « La plus légère idée nouvelle nécessite de lui [...] un effort d'adaptation » (A. Gide).
2(1866; angl. adaptation) Biol., écol. Résultat des modifications morphologiques et physiologiques génétiquement fixées, permettant la survie d'une espèce dans un habitat modifié. accommodat. Le mimétisme est une forme de l'adaptation. « Le problème de la transformation des espèces se confond pour Lamarck avec celui de l'adaptation » (J. Rostand). « En fait, l'adaptation n'est pas une composante nécessaire de l'évolution » (F. Jacob).
Psychol. Faculté d'adaptation : aptitude d'un individu à modifier sa structure ou son comportement pour répondre harmonieusement à des situations nouvelles.
3Accoutumance de l'œil aux conditions d'éclairage. Adaptation à la lumière, à l'obscurité.
4(1885) Traduction très libre d'une pièce de théâtre, comportant des modifications nombreuses qui la mettent au goût du jour. Les adaptations de Shakespeare par Ducis.
Transposition à la scène ou à l'écran d'une œuvre d'un genre littéraire différent (surtout romanesque). « Les Possédés », roman de Dostoïevski, adaptation de Camus. Une adaptation cinématographique.
Mus. Arrangement ou transcription. Adaptation pour orgue d'une sonate pour cordes.
⊗ CONTR. Inadaptation. Immutabilité.

adaptation nom féminin (latin médiéval adaptatio) Action d'adapter ou de s'adapter à quelque chose : Adaptation aux circonstances. Action d'adapter une œuvre, un texte pour un public, une technique artistique différents ; œuvre ainsi réalisée. Biologie Changement survenu chez un individu animal ou végétal, à une lignée ou à une espèce, et qui augmente leurs chances de survie et de reproduction dans le milieu où ils vivent Disposition anatomique ou physiologique résultant de ce changement. État général d'un organisme auquel un certain milieu est seul favorable, ou plus favorable que tout autre. Géographie Conformité du relief ou du drainage aux indications de la structure, c'est-à-dire aux données lithologiques ou tectoniques. Médecine Ensemble de phénomènes qui permettent à l'œil de percevoir des objets de moins en moins lumineux. Musique Transformation d'une œuvre pour la rendre propre à une autre destination. Utilisation d'œuvres musicales déjà existantes, pour servir de commentaire à des œuvres dramatiques, chorégraphiques, etc. ● adaptation (synonymes) nom féminin (latin médiéval adaptatio) Action d' adapter ou de s'adapter à quelque chose
Synonymes :
- acclimatation
- acclimatement
- accoutumance
- appropriation
Contraires :
- inadaptation
Action d'adapter une œuvre, un texte pour un public, une...
Synonymes :
- transposition

adaptation
n. f.
d1./d Action d'adapter ou de s'adapter.
d2./d Modification du style, du contenu d'une oeuvre littéraire; transposition à la scène ou à l'écran. Adaptation d'un roman pour le cinéma.
d3./d (Madag.) AUTO Pièce mécanique détournée de sa fonction primitive et remplaçant une pièce manquante.
Par ext. Réparation de fortune.

⇒ADAPTATION, subst. fém.
Action de s'adapter ou d'adapter; résultat de cette action.
A.— [En parlant d'un organe, d'une fonction, d'un être vivant] Action de s'adapter; résultat de cette action.
1. BIOL. Appropriation d'un organe ou d'un organisme à l'accomplissement d'une fonction vitale dans des conditions données.
a) État de ce qui est naturellement approprié :
1. N'est-ce pas une réalité sensible que l'adaptation des conditions extérieures aux propriétés internes des êtres et à leurs fonctions, ou celle des organes entre eux pour le but dernier de la vie? Il y a sans doute un antagonisme aussi; mais ce sont deux faces des mêmes rapports, et sans la concordance générale de tout développement interne avec les lois des phénomènes ambiants, sans une limite aussi de la part de ces derniers, on ne pourrait pas concevoir la production des êtres particuliers.
Ch. RENOUVIER, Essais de critique générale, 3e essai, 1864, p. 143.
2. Quant à l'intelligence des plantes et des animaux, elle est prouvée par l'adaptation merveilleuse des organes à leurs fonctions : il y a là une finalité, c'est-à-dire un but poursuivi et atteint.
L. MÉNARD, Rêveries d'un païen mystique, 1876, p. 109.
b) Processus par lequel un être ou un organe s'adapte naturellement à de nouvelles conditions d'existence :
3. ... si bien même qu'un changement de vent, un coup de sirocco, de khamsin, ou, comme on dit en Sardaigne, de levante maladetto, suffit pour produire une secousse, jeter le trouble passager dans notre organisme. Un effort sans cesse renouvelé serait nécessaire pour faire face à ces vicissitudes, si l'adaptation et l'accoutumance n'intervenaient pas pour en amortir les chocs. L'adaptation équivaut à une économie d'efforts qui, une fois réalisée, assure à chaque être, à moins de frais, l'accomplissement paisible et régulier de ses fonctions.
P. VIDAL DE LA BLACHE, Principes de géographie humaine, 1921, p. 106-107.
4. ... nous avons des organes, nous possédons tout un système spécialisé qui nous rappelle inopinément et très fréquemment au nouveau, qui nous presse de trouver l'adaptation qui convient à la circonstance, l'attitude, l'acte, le déplacement ou la déformation, qui annuleront ou accentueront les effets de la nouveauté. Ce système est celui de nos sens. L'esprit emprunte donc à la sensibilité qui lui fournit ses étincelles initiales, ce caractère d'instabilité nécessaire qui met en train sa puissance de transformation.
P. VALÉRY, Variété 3, La Politique de l'esprit, 1936, p. 212.
5. Où trouve-t-on, dans la matière, ces propriétés de régulation, d'adaptation, d'ajustement aux circonstances, qui appartiennent aux choses vivantes?
J. ROSTAND, La Vie et ses problèmes, 1939, p. 150.
Spéc., OPHTALMOLOGIE. Pouvoir d'accommodation (cf. ce mot) de l'œil (cf. adapter) :
6. Nicolle, un garçon incontestablement très savant, mais le plus grand bavard scientifique que je connaisse, me parlant dans le roulement de la voiture, — sans miséricorde et sans le temps de ravaler sa salive, — me parlant successivement de l'adaptation de l'œil de l'aigle, de l'œil du sauvage pour la vision de grands espaces et de la myopie produite par la civilisation.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, févr. 1891, p. 36.
7. ... par la forte lumière notre sensibilité s'émousse, tandis qu'elle s'affine à la lumière faible, et c'est ce qui constitue justement le phénomène de l'adaptation.
J. OVIO, La Vision des couleurs, 1932, p. 367.
2. PHILOS., PSYCHOL. Modification des fonctions psychiques de l'individu qui, sans altérer sa nature, le rendent apte à vivre en harmonie avec les nouvelles données de son milieu ou un nouveau milieu :
8. Dans l'infinité diffuse de ses conditions déterminantes, le vivant apparaît ainsi comme un système concentré de forces coordonnées; et l'infini de son acte lui est plus intérieur qu'extérieur. Car les influences qu'il subit, au lieu de l'emporter passivement, s'accumulent et s'expriment par des fonctions spéciales, par une adaptation progressive de l'être à son milieu et de ses parties entre elles.
M. BLONDEL, L'Action, 1893, p. 94.
9. Moi je crois « à l'efficacité des accommodements et adaptations des individus et des groupes à l'ensemble des choses, accommodements, adaptation réalisés à force de tâtonnements. Ces accommodements sont une œuvre d'une longueur et d'une difficulté telles que l'individu pas un instant ne peut songer à y suffire.
M. BARRÈS, Mes cahiers, t. 10, 3 avr.-août 1913, p. 98.
10. ... plaintes amères sur la vie quotidienne, révolte systématique contre les cadres familiaux ou sociaux, répugnance à la lutte, idéalisme éperdu, tout ce mal de la jeunesse n'est qu'un accident de route, une crise nécessaire, s'il est contenu; sinon il compromet tout le processus d'adaptation. L'âge adulte est l'âge propre de l'adaptation. Mûrir, c'est trouver sa place dans le monde, l'aménager en renonçant à tous les incompossibles, enrichir et assouplir indéfiniment la multiplicité de nos rapports avec le réel. Mais l'accomplissement de l'adaptation est un suicide vital, si l'adaptation joue trop serré.
E. MOUNIER, Traité du caractère, 1946, p. 339.
11. Sur le plan psychologique, l'adaptation se présente par la recherche et la découverte d'un ajustement de l'individu aux diverses formes de la vie sociale.
Rééducation, nos 89-90, 1957, p. 30.
3. P. ext., rare, PHYS. :
12. Si je verse dans un même verre, tour à tour, de l'eau et du vin, les deux liquides y prendront la même forme, et la similitude de forme tiendra à l'identité d'adaptation du contenu au contenant. Adaptation signifie bien alors insertion mécanique. C'est que la forme à laquelle la matière s'adapte était déjà là, toute faite, et qu'elle a imposé à la matière sa propre configuration. Mais quand on parle de l'adaptation d'un organisme aux conditions dans lesquelles il doit vivre, où est la forme préexistante qui attend sa matière?
H. BERGSON, L'Évolution créatrice, 1907, p. 58.
B.— Action d'adapter; résultat de cette action.
1. ÉCON., SOCIOL. [En parlant d'une institution] Pour la rendre plus conforme à une mentalité ou à une situation :
13. C'est pourquoi une réforme doit toujours apparaître, soit comme retour à un passé qu'on avait laissé dégrader, soit comme adaptation d'une institution à des conditions nouvelles, adaptation ayant pour objet non pas un changement, mais au contraire le maintien d'un rapport invariant, comme si l'on a le rapport 12 sur 4 et que 4 devienne 5, le vrai conservateur n'est pas celui qui veut 12 sur 5, mais celui qui de 12 fait 15.
S. WEIL, La Pesanteur et la grâce, 1943, p. 173.
14. L'accumulation de l'or consécutive à des surplus purement commerciaux mais répétés de période en période, peut suffire à créer une situation telle que l'adaptation du volume de la monnaie et du crédit à l'or nourrirait une inflation intérieure intolérable.
F. PERROUX, L'Économie du XXe siècle, 1964, p. 73.
2. CIN., LITT., MUS., TH. Modifications imposées par la transposition d'une œuvre d'un domaine ou d'un genre dans un autre.
a) La transposition concerne le fond, le contenu :
15. Aussi bien ces analyses, d'ailleurs si remarquables, que nous allons résumer — cette adaptation des maximes de La Rochefoucauld aux choses de la vie spirituelle — Nicole les regrettera-t-il un jour. Il essaiera, mais un peu tard, d'exorciser les scrupules qu'auront déchaînés ses charmes subtils.
H. BREMOND, Hist. littéraire du sentiment religieux en France, t. 4, 1920, p. 506.
b) La transposition concerne la forme, la technique :
16. — Voici les feuilles en question, brochées à la hâte, sans préface, personnages, errata ni couverture. — Il y a 40 pages à couper pour l'adaptation à l'Odéon. Cela va sans dire, c'est 8 jours d'ouvrage.
Ph.-A.-M. DE VILLIERS DE L'ISLE-ADAM, Correspondance générale, 1880, p. 275.
17. Le courrier apportait à Wilfrida un projet de contrat pour l'adaptation cinématographique de Tanchelin l'hérétique, un des fragments de l'œuvre. Wilfrida avait dicté ses conditions, inspirées par l'éditeur, pour le respect de l'œuvre.
M. VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, p. 221.
Spéc., dans le domaine de la mus. Accommodation des paroles à la musique (à la mélodie) ou de la musique aux paroles :
18. ... il y a à distinguer deux questions (...) la question d'origine ou de structure d'une mélodie, et la question d'adaptation des divers textes psalmodiques à cette même mélodie; ...
Bénédictins de Solesmes, Paléographie musicale, t. 2, 1889, p. 42.
19. Dans le genre (...) qu'on appelle l'adaptation musicale, (...) nous voyons un déclamateur (...) réciter des vers dont l'orchestre (...) s'efforce de souligner l'accent.
LAVIGNAC, Voyage artistique à Bayreuth, 1930, p. 262.
3. P. ext., diverses techn. :
20. Ce loueur de costumes s'appelait le Changeur (...). Ces vêtements avaient un inconvénient, ils « n'allaient pas »; n'étant point faits pour ceux qui les portaient, ils étaient collants pour celui-ci, flottants pour celui-là, et ne s'ajustaient à personne. (...). Le Changeur n'avait prévu que les hommes ordinaires. Il avait pris mesure à l'espèce dans la personne du premier gueux venu, lequel n'est ni gros, ni mince, ni grand, ni petit. De là des adaptations quelquefois difficiles dont les pratiques du Changeur se tiraient comme elles pouvaient.
V. HUGO, Les Misérables, t. 2, 1862, p. 708.
21. Les machines d'extraction électriques se prêtent avec une remarquable facilité à l'adaptation de tous les dispositifs de sûreté contre les accidents.
J.-N. HATON DE LA GOUPILLIÈRE, Cours d'exploitation des mines, t. 3, 1905, p. 183.
22. Le mode d'adaptation des pièces hétérogènes qui entrent dans la composition d'un instrument ou d'une arme, d'une case ou d'un bateau, a été souvent une pierre d'achoppement pour les industries primitives.
P. VIDAL DE LA BLACHE, Principes de géographie humaine, 1921, p. 121.
Rem. Parmi les nombreuses assoc. paradigm. (synon. ou quasi-synon.) rencontrées dans les textes, on relèvera : accommodement, accoutumance, ajustement, changement, concordance, conformation, coordination, déformation, déplacement, habitude, rapport (invariant), régulation.
Prononc. :[]. Enq. :/adaptasiõ/.
Étymol. ET HIST. — 1. 1501 « action d'adapter, d'appliquer un élément à un autre qui lui est approprié » emploi fig. (GUI JOUVENEAUX, [Regula beati patris Benedicti e latino in gallicum sermonem], fol. 79b ds GDF. Compl. :Par prudente adaptation de la medicine a l'indisposition); 1561 « état de ce qui est ajusté de manière convenable » sens propre appliqué à la méd. (PIERRE FRANCO, Traité des hernies, 519 ds QUEM. t. 1 1959 : Les os de la jambe s'accourcissent, si l'adaptation des os n'est bien gardée par une bonne déligature); 2. 1539 rhét. « appropriation, convenance (d'un mot à une idée) » (GRACIEN DU PONT, L'Art de rhétorique metrifiee, fol. 28, ibid. : Lay est un nom ancien a plaisir, duquel, pour tant que j'aye travaillé mon esprit, je n'ay sceu trouver aulcune bonne approbation, ny adaptation en la dicte forme, pour qu'elle voulsist dire quelque chose substantielle); 1578 « convenance, application d'une œuvre littéraire, à un personnage, à une situation nouvelle » (VIGENÈRE, Tableaux de Philostrate, 679 [1611], ibid. :Isaac Tzezes... s'estend ainsi ouvertement a l'adaptation de sa fable); pour ces différents sens on trouve l'indication vieilli ds Ac. 1718; guère en usage ds Ac. 1762; peu usité ds Ac. 1878. Ce n'est qu'en 1932 qu'Ac. enregistre des sens modernes : Adaptation d'un roman au théâtre... L'adaptation d'un organe à ses fonctions.
Empr. au lat. médiév. adaptatio; 1 au sens propre : ca 1225, PSEUDO-GALENUS, Anatomia, 1 ds Mittellat. W. s.v., 158, 44 : exigitur adaptatio et praeparatio organorum multiformium ad texturam corporis humani ordinandam; 2 ca 1270-80, ALBERT LE GRAND, Mus., 1, 2, 2, ibid., 158, 60.
STAT. — Fréq. abs. litt. :566. Fréq. rel. litt. :XIXe s. : a) néant, b) 87; XXe s. : a) 678, b) 1 952.
BBG. — ARNAUD 1966. — BAILLY-ROCHE 1967. — BATTRO 1966. — BAULIG 1956. — BÉL. 1957. — BIROU 1966. — ÉD. 1913. — Électron. 1963-64. — FÉR. 1768. — FOULQ.-ST-JEAN 1962. — FRIES t. 1 1965. — GARNIER-DEL. 1961 [1958]. — GIRAUD 1956. — GOBLOT 1920. — HUSSON 1964. — JULIA 1964. — LAFON 1963. — LAL. 1968. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — MIQ. 1967. — MUCCH. Psychol. 1969. — MUCCH. Sc. Soc. 1969. — PIÉRON 1963. — PIR. 1964. — POROT 1960. — Psychol. 1969. — SÉGUY 1967. — SILL. 1965. — VACHEK 1960. — VOYENNE 1967.

adaptation [adaptɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1501, au sens 2.; lat. médiéval adaptatio, de adaptare. → Adapter.
1 (1866; angl. adaptation, de même orig. que le franç.). Biol. et cour. Appropriation (d'un organisme) aux conditions internes et externes de l'existence (milieu), permettant à cet organisme de durer et de se reproduire. Acclimatation, acclimatement; accommodat. || L'adaptation d'animaux et de végétaux à des climats divers peut être obtenue par sélection ou par croisement d'espèces. || La tendance de certains animaux à prendre la couleur dominante de leur milieu est une forme de l'adaptation. Mimétisme. || Adaptations individuatives (réalisées dans l'individu sans participation volontaire), éthologiques (propres à un mode de vie donné).
1 Adaptation. Modification d'une fonction ou d'un organe ayant pour résultat de les mettre en accord avec tout ou partie de leur milieu, soit interne, soit externe.
Lalande, Voc. de la philosophie, art. Adaptation.
1.1 Ici, le calao se nourrit des fruits du strychnos, l'arbre à strychnine. Les noyaux sont l'un des plus forts poisons qui existent. L'oiseau mange la pulpe, jamais le noyau. L'adaptation est bien plus mystérieuse que la survie des plus aptes; alors, à quoi est soumise cette nature semblable à un gigantesque caméléon ?
Malraux, Antimémoires, Folio, p. 474.
Psychol. État de relation harmonieuse avec le milieu, dans lequel l'individu (animal ou humain) peut satisfaire la plupart de ses besoins et répondre aux demandes de ce milieu. || Faculté d'adaptation : aptitude d'un individu à modifier sa structure ou son comportement pour répondre harmonieusement à de nouvelles conditions de vie, à de nouvelles situations.
Méd. || Syndrome d'adaptation, syndrome général d'adaptation : ensemble des processus non spécifiques de défense de l'organisme à une agression quelconque (surmenage, choc, etc.). || Le syndrome d'adaptation comprend trois phases successives : phase d'alarme (syndrome de choc puis de défense de l'organisme contre le choc); phase de résistance (adaptation de l'organisme); phase d'épuisement (aboutissant à la mort).
2 (1501). Action d'adapter ou de s'adapter; modification, transformation qui en résulte. Accord.L'adaptation d'un enseignement aux besoins des élèves. || Une adaptation facile, difficile. Accoutumance, ajustement, appropriation. || L'adaptation à une situation par l'habitude.
2 (…) plus l'être est faible, plus il répugne à l'étrange, au changement; car la plus légère idée nouvelle, la plus petite modification de régime nécessite de lui une vertu, un effort d'adaptation qu'il ne va peut-être pas pouvoir fournir.
Gide, Prétextes, p. 55.
3 Il y a des êtres limités, d'une beauté éclatante mais sans prolongement et, soyons francs, qu'on aurait tout lieu de mépriser s'ils ne nous offraient le spectacle d'une adaptation sans défaut à l'existence, d'une adéquation miraculeuse de leurs désirs et des choses à leur portée, de leurs paroles et des questions qu'on leur pose, de leurs capacités et de la profession qu'ils exercent.
M. Tournier, le Roi des Aulnes, p. 96.
3 Adaptation visuelle : ensemble des phénomènes permettant à l'œil de s'accoutumer à différentes conditions d'éclairage; état final obtenu. || Adaptation à la lumière, à l'obscurité.REM. Ne pas confondre avec accommodation.
Adaptation auditive : diminution passagère de la sensibilité auditive sur l'ensemble des fréquences audibles après application d'un son intense.
Adaptation nerveuse : réduction progressive de l'excitation d'un récepteur sensoriel engendrée par une stimulation persistante.
4 (1539, en rhétorique). Le fait d'adapter (4.), de transformer (une œuvre narrative) en conservant la substance narrative et en élaborant la forme convenable au genre choisi. || L'adaptation d'un roman à, pour le cinéma, la télévision.
Absolt. || Une adaptation : ce qui résulte de l'adaptation d'une œuvre à une autre forme.(1885). Traduction très libre d'une pièce de théâtre, comportant des modifications nombreuses. || Les adaptations shakespeariennes de Ducis.Transposition à la scène ou à l'écran d'une œuvre narrative. || Les Possédés, roman de Dostoïevski, adaptation de Camus.
Mus. Arrangement ou transposition. || L'adaptation pour orgue d'une sonate pour cordes. aussi 1. Réduction (III., 5., b).
DÉR. Adaptatif, adaptateur.
COMP. Coadaptation, suradaptation.

Encyclopédie Universelle. 2012.