⇒HOSANNA(H), (HOSANNA, HOSANNAH)subst. masc.
A. — [Dans la relig. juive et la relig. chrét.] ,,Formule de bénédiction et d'heureux souhait`` (BACH.-DEZ. 1882); cri d'acclamation. Au Dieu du rêve et de l'action, au Dieu qui créa la musique! Hosannah! (ROLLAND, J.-Chr., Maison, 1909, p. 1027) :
• 1. Prêt à franchir la Porte du Peuple, le pontife fut arrêté : vingt-deux orphelines vêtues de robes blanches, quarante-cinq jeunes filles portant de grandes palmes dorées, s'avancèrent en chantant des cantiques. La multitude criait : Hosanna!
CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 484.
♦ LITURG. CATH. Hymne d'action de grâces; en partic., hymne qui se chante le dimanche des Rameaux. Quelques-uns de ces misérables guérissaient. Le peuple entonnait l'hosanna. Et le miraculé, remonté de la crypte, pâle de joie, muet et rasséréné, en reprenant un regard humain, tendait les bras à cette foule fraternelle et à cette terre retrouvée (PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p. 129) :
• 2. Tout à coup éclata et s'élança l'hymne (...) souvenir des fils de Judée, venus au-devant du Seigneur, un cantique de jeune joie, un hosanna qui déchirait l'air de notes argentines (...). Au premier accent de ce chant et de son allégresse commençait la marche, la procession éternelle et toujours recommençante de toute cette cour de l'Église allant recevoir les rameaux des mains du Saint-Père...
GONCOURT, Mme Gervaisais, 1869, p. 80.
— Au fig. Chanter, crier hosanna. Se réjouir vivement. Elle prit sur moi une autorité sans limites, et, tandis qu'en mon âme je m'enorgueillissais et chantais hosanna de ce que j'avais conquis l'amour d'une femme, j'étais conquis (GOBINEAU, Pléiades, 1874, p. 45).
B. — P. ext. Exclamation de joie, cri d'enthousiasme. L'important est que nous soyons délivrés du cauchemar de la Monarchie! Dieu merci, nous le sommes. Donc, hosannah! (FLAUB., Corresp., 1873, p. 83). Élever un hosannah à la science (DU BOS, Journal, 1927, p. 227).
— P. méton. Enthousiasme exubérant. Il [l'empereur] envoya une dépêche, l'ordre bref d'abattre la palissade, pour que la Grotte fût libre. Alors, ce fut l'hosanna, ce fut le triomphe (...). Les populations arrivaient de toutes parts (ZOLA, Lourdes, 1894, p. 227).
REM. Hosannière, adj. fém. Croix hosannière. Croix au pied de laquelle on chantait l'hosanna le dimanche des Rameaux. (Dict. XIXe et XXe s.).
Prononc. et Orth. : [(n)a]. Att. ds Ac. 1878 et 1935. Au plur. des hosannas (sans liaison). Var. hosannah ds Lar. encyclop. et Lar. Lang. fr. (v. aussi ex. supra). Étymol. et Hist. A. 1. a) Fin Xe s. osanna acclamation à l'adresse de Jésus (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 48 [d'apr. Matthieu 21, 15]); b) 1752 Hosanna « hymne catholique que l'on chante le dimanche des Rameaux » (Trév. Suppl.); c) 1755 p. ext. cri de joie, de triomphe, de louange (VOLTAIRE, Pucelle d'Orléans, p. 29 : le boiteux [...] crie hosanna); 2. 1276 ossanne « dimanche des Rameaux » (S. Berthomé, Bibl. La Rochelle, mars ds GDF. Compl.). B. Relig. juive 1. 1721 hosanna « refrain d'un hymne de la synagogue » (Trév.); 2. 1721 Grand Hosanna « fête des Tabernacles, et en particulier, le dernier jour de cette fête » (ibid.). Empr. au lat. chrét. hosanna acclamation à l'adresse de Jésus lors de son entrée à Jérusalem (Vulgate Matthieu 21, 9), osanna, gr. , de l'hébr. h ' « sauve, je t'en prie »(h forme allongée de « sauve! », impér. causatif de et ', particule déprécative) formule de supplication qui se trouve dans le Psaume 118, 25 et que les juifs répétaient durant les sept jours de la fête des Tabernacles. Avec le christianisme, cette formule a pris la valeur d'une acclamation, d'une louange. Au sens A 2, lat. médiév. osanna (ca 795, Capitulare de villis ds Z. rom. Philol. t. 62, p. 345 : dominica in palmis quae osanna dicitur), Dominica Osanna (ca 1000, ADÉMAR DE CHABANNES ds DU CANGE t. 3, p. 167 c, s.v. Dominica). Fréq. abs. littér. : 75.
Encyclopédie Universelle. 2012.