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États-Unis d'Amérique

États-Unis d'Amérique
(United States of America), état fédéral d'Amérique du Nord, situé entre l'Atlantique à l'E., le Pacifique à l'O., le Canada au N., le Mexique au S. S'y ajoutent l'Alaska et les îles Hawaii. Au total, cinquante états (plus le district de Columbia) couvrant 9 363 124 km², auxquels il faut adjoindre les possessions extérieures (Porto Rico, îles Vierges, Samoa orientales et Guam); 263 434 000 hab.; cap. Washington. Nature de l'état: rép. fédérale de type présidentiel. Langue off.: anglais. Monnaie: dollar américain. Pop.: Blancs (84 %, dont plus de 10 % d'origine hispano-mexicaine), Noirs (12 %), Asiatiques (3,3 %), Amérindiens (0,6 %). Relig.: 80 millions de protestants, 58 millions de catholiques, 6 millions de juifs, etc. Géogr. phys. et hum. - Le relief s'ordonne en trois ensembles méridiens. à l'E., le massif ancien des Appalaches ne dépasse 2 000 m que dans le S. Son piémont oriental surplombe l'étroite plaine atlantique. Au centre s'étendent de vastes plaines sédimentaires, drainées par l'axe Mississippi-Missouri (6 300 km, 3e artère fluviale du monde). Au N. des plaines centrales s'étendent les Grands Lacs, d'origine glaciaire (246 300 km²). à l'O. se dresse un puissant système montagneux, jalonné de volcans et affecté de séismes. Sa bordure orient. est constituée des Rocheuses (4 398 m au mont Elbert) et de leur piémont; elles dominent une zone centrale de plateaux aux profondes vallées (Columbia, Colorado) et de bassins fermés (Grand Bassin). Sur la bordure du Pacifique, les chaînes côtières, la chaîne des Cascades et la sierra Nevada (qui culmine au mont Whitney, à 4 418 m) encadrent des dépressions longitudinales: Puget Sound et vallée de Californie. à l'E., le climat continental humide, aux hivers rudes dans le N. et aux étés subtropicaux dans le S., est propice aux forêts. Le Centre, au climat continental assez sec, est le domaine de la prairie. L'O. est contrasté: la façade du Pacifique est océanique au N., méditerranéenne au S., alors que le désert couvre les dépressions intérieures méridionales et que les climats montagnards dominent en altitude. Les WASP (White Anglo-Saxon Protestant: Blanc Anglo-Saxon Protestant) constituent 70 % de la pop. Les Noirs (13 %) descendent des esclaves amenés d'Afrique aux XVIIe et XVIIIe s.; les "Ethnics" (17 % du total) sont essentiellement des Latino-Américains et des Asiatiques récemment immigrés. Les Indiens ne sont plus qu'une infime minorité vivant dans des réserves. L'urbanisation est forte (75 %), plus de 30 villes dépassent le million d'hab.; la croissance naturelle se ralentit (0,7 % par an). écon. - Les États-Unis sont, de très loin, la première puissance écon. du monde: moins de 5 % de la pop. mondiale produit plus de 30 % des richesses de la planète. D'abondantes ressources et d'excellentes infrastructures sont à la base de cette puissance. Le pays, qui consomme 25 % de l'énergie mondiale, occupe le 1er rang pour la prod. d'électricité et le 2e rang pour le charbon, le pétrole et le gaz. Les réserves d'hydrocarbures sont cependant faibles (4 % du gaz et 3 % du pétrole de la planète) et l'extraction coûteuse, ce qui conduit le pays à s'approvisionner sur le marché mondial. L'activité minière fournit la plupart des métaux (Rocheuses, région des Grands Lacs), toutefois il importe fer, bauxite, ainsi que chrome, nickel, tantale, cobalt, titane. Le réseau de transports est le plus étendu et le plus complet du monde. L'agriculture n'emploie que 2,5 % des actifs mais occupe la première place mondiale et dégage un excédent comm. extraordinaire. Très moderne, elle est au centre d'un puissant complexe agro-industriel. Autrefois organisée en "belts", ceintures régionales dominées par une activité de monoculture (Wheat Belt, du blé; Corn Belt, du maïs, etc.), la géographie agricole s'est diversifiée. Les difficultés croissent: l'aide de l'état à l'agriculture est onéreuse, beaucoup d'exploitants sont surendettés et les plus petits sont dans une situation critique; la concurrence internationale est grande; seule la mise en jachère peut lutter contre la surproduction. Les États-Unis occupent aussi le 1er rang mondial pour la sylviculture et le 6e rang pour la pêche, mais ne couvrent que la moitié de leurs besoins. Le poids mondial de l'industrie américaine a diminué: moins de 20 % aujourd'hui contre plus de 50 % en 1946. Le pays n'est plus que le 3e exportateur industriel mondial, après l'Allemagne et le Japon. Les industries de base ont connu un important repli qui a gravement affecté le vieux Manufacturing Belt du Nord-Est et des Grands Lacs; l'aéronautique, les produits chimiques, la pharmacie, les constr. électriques et l'électronique professionnelle demeurent vaillants; les È.-U. possèdent la première industrie d'armements, un important réseau de multinationales (General Motors, Ford et Exxon sont les trois premières entreprises mondiales), la maîtrise de technologies avancées et une recherche de premier plan. Le développement massif du tertiaire (70 % de la main-d'oeuvre) a donné aux États-Unis un rôle dirigeant en ce qui concerne le savoir, l'information, la "culture populaire" (télévision, cinéma). Le 1er janv. 1994, l'ALÉNA ("marché commun" réunissant le Canada, les È.-U. et le Mexique) est entré en vigueur. Malgré l'endettement, les È.-U. sont plus que jamais la première puissance mondiale, au faible chômage (moins de 5 %); en 1998, B. Clinton a pu annoncer que, pour la prem. fois depuis les années 1960, le budget était en équilibre. Toutefois, la précarité du travail et la paupérisation entachent le modèle libéral que les È.-U. propagent dans le monde. (V. mondialisation). Hist. - Peuplée d'Amérindiens, l'Amérique du Nord a été colonisée par les Européens à partir du XVIe s. seulement. Tandis que le Français Champlain fonde Québec (1608), les Anglais implantent treize colonies le long de la côte atlant.: Virginie (1607), Massachusetts (Mayflower , 1620), New Hampshire, Maryland, Connecticut, Rhode Island, les deux Carolines, New York, Delaware, New Jersey (ces trois dernières achetées aux Pays-Bas en 1664), Pennsylvanie, Georgie. Toutes disposent d'une assemblée élue et leur mise en valeur est assez rapide. Au terme de la guerre de Sept Ans, la France est presque totalement éliminée de l'Amérique (traité de Paris, 1763). Bientôt, un conflit éclate entre les treize colonies anglaises et leur métropole, qui entend les imposer directement: impôt du timbre (1765-1766), taxe sur le thé (1767). Ce conflit prend une forme violente et les députés des colonies rédigent une déclaration des droits du contribuable américain (1774), puis, après un premier succès des miliciens du Massachusetts, la Déclaration d'indépendance des États-Unis (4 juillet 1776). Les Américains, commandés par George Washington et bientôt appuyés par la France (La Fayette, Rochambeau), vainquent à Yorktown (1781) le général anglais Cornwallis. Par le traité de Versailles (1783), l'Angleterre reconnaît l'indépendance des È.-U., mais conserve le Canada. La Convention de Philadelphie élabore la Constitution de la République fédérale des États-Unis (17 sept. 1787), dont le premier président, G. Washington, entre en fonctions le 4 mars 1789. Une série d'accroissements territoriaux vont donner aux È.-U. leur étendue actuelle: achat de la Louisiane à la France (1803), de la Floride à l'Espagne (1819); entrée dans l'Union du Texas, qui s'est détaché du Mexique (1845); la guerre contre le Mexique (1846-1848) rapporte le Nouveau-Mexique, l'Arizona et la Californie; un accord avec l'Angleterre aboutit à la formation du territoire de l'Oregon (1848). Le peuplement de ces terres résulte d'abord d'une immigration intérieure qui se propage d'E. en O., puis, surtout, d'une immigration européenne d'orig. anglaise, irlandaise et allemande. Lorsque Lincoln, après une campagne antiesclavagiste, est élu président, les états du Sud, esclavagistes, se retirent de l'Union (1861) et forment les états confédérés d'Amérique (cap. Richmond), que préside Jefferson Davis. La guerre de Sécession (1861-1865) oppose sudistes, ou confédérés, et nordistes, ou fédéraux; ceux-ci, qui disposent de la puissante industrie du Nord, l'emportent. L'Union est maintenue, l'esclavage aboli. Les 14e et 15e amendements (1866-1869) accordent aux Noirs l'égalité civile et interdisent toute discrimination. Cependant, le Sud empêche les Noirs de voter (apparition du Ku Klux Klan v. 1865) puis instaure la ségrégation raciale après 1874. La politique intérieure oppose les démocrates, décentralisateurs, partisans du bimétallisme, de tarifs douaniers modérés et d'une politique pacifiste, aux républicains, dont le programme est diamétralement opposé. La doctrine de Monroe (1823) avait établi le principe de la non-ingérence européenne en Amérique. Devenus impérialistes sous l'impulsion des républicains, les È.-U. l'emportent sur les Espagnols: cession de Porto Rico et de Cuba, érigé en une rép. indép. (1901); protectorat sur Haïti et Saint-Domingue; intervention à Panamá (le canal est inauguré en 1914); acquisition des Philippines. Au début de la guerre de 1914-1918, la neutralité convient au prés. démocrate Wilson (1913-1921), mais la guerre sous-marine allemande le décide à intervenir aux côtés des Alliés (avril 1917). En 1918-1919, il joue un rôle important dans l'élaboration des traités de paix et dans la création de la Société des Nations. Revenus au pouvoir, les républicains désavouent l'oeuvre de Wilson: les È.-U. n'entrent pas à la S.D.N. et prônent le retour à l'isolationnisme et au protectionnisme. Devenus les créanciers du monde, les È.-U. connaissent l'euphorie de la prospérité, engendrée par l'expansion d'une industr. "taylorisée", rationalisée, alimentant les marchés intérieurs et mondiaux. La crise de 1929, due à la surproduction et à la spéculation, provoque un chômage massif. Le démocrate Franklin Delano Roosevelt (1933-1945) prend une série de mesures contre la crise (New Deal) et dote l'Union d'une législation sociale. Il pratique le bon voisinage avec les Sud-Américains: évacuation d'Haïti et du Nicaragua (1933), fin du protectorat sur Cuba (1934). Il accepte de vendre des armes aux démocraties occid. Soucieuse de lutter contre les puissances totalitaires, l'opinion américaine finit par approuver la guerre contre l'Allemagne, l'Italie, le Japon (qui avait détruit la flotte amér. basée à Pearl Harbor, le 7 déc. 1941). Grâce à leur formidable puissance industr. et militaire, les È.-U. interviennent de manière décisive dans la guerre de 1939-1945 contre l'Allemagne et, en Asie et en Océanie, contre le Japon, sur lequel ils lancent finalement deux bombes atomiques (Hiroshima, 6 août 1945; Nagasaki, 9 août). Succédant à Roosevelt décédé, le démocrate Harry Truman organise l'"après-guerre". Les È.-U. créent un système d'assistance économique aux états ruinés par la guerre (plan Marshall ) et, face à la menace soviétique (guerre froide), signent avec onze démocraties le pacte de l'Atlantique Nord (1949). V. Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN). Sous la présidence du général Eisenhower (1953-1961), un républicain, le parti communiste des È.-U. est mis hors la loi (1954) mais le maccarthysme est lui aussi condamné. Dans le Sud, l'interdiction de la ségrégation scolaire (1957) est mal accueillie par les Blancs. Après la guerre de Corée (1950-1953), où les È.-U. sont mandatés par l'ONU, et après l'abandon de l'Indochine par la France (1954), ils veulent renforcer la défense du S.-E. asiatique: signature du pacte de Manille (8 sept. 1954); aide à la Chine nationaliste (Taïwan). La crise de Suez (nov.-déc. 1956) montre les désaccords entre les È.-U. et leurs alliés français et britanniques, ainsi que la rivalité avec l'U.R.S.S. au Proche-Orient. La tension entre les deux superpuissances, lancées dans la course à l'armement nucléaire, s'accroît avec la révolution castriste à Cuba (1959). Le président John F. Kennedy (1961-1963), démocrate, oblige les Soviétiques à retirer les fusées nucléaires installées à Cuba (juillet 1962). à l'intérieur, il doit faire face au problème racial (dans le S.) et à la récession écon. Il conçoit l'aide aux états sous-développés comme une lutte contre le communisme et le castrisme ("Alliance pour le progrès"). Les relations avec l'U.R.S.S. s'améliorent (accords de Moscou, 1963), mais J. F. Kennedy engage les È.-U. dans la guerre du Viêt-nam. Lyndon B. Johnson, qui a succédé à Kennedy (assassiné à Dallas le 22 nov. 1963), accroît cet engagement, notam. après son élection (nov. 1964). Mais cette guerre devient un bourbier et le républicain Nixon, qui a succédé à Johnson en 1969, décide la "vietnamisation" du conflit, c.-à-d. le retrait progressif des soldats américains. En outre, il négocie avec Moscou la réduction de l'armement stratégique, alors que les È.-U. ont gagné la course à la Lune (20 juil. 1969, Armstrong et Aldrin), prône la détente avec les "grands" (admission de la rép. pop. de Chine à l'ONU, 25 oct. 1971, visite de Nixon à Pékin, fév. 1972, puis à Moscou, juin 1972) et l'intervention dans les affaires des petits états (Chili, Chypre, Grèce, Proche-Orient, Rhodésie, etc.). Toutefois, le déficit de la balance des paiements et la spéculation sur les monnaies fortes (deutsche Mark, notam.) entraînent la dévaluation du dollar (1973 et 1975). Réélu en nov. 1972, Nixon entérine le cessez-le-feu au Viêt-nam (janv. 1973). En août 1974, impliqué dans le scandale politique du "Watergate", il démissionne. Le vice-président Gerald Ford, qui lui succède, doit faire face à une grave crise écon. et sociale (8,5 millions de chômeurs). L'ayant vaincu aux élections, le démocrate Jimmy Carter (1977-1981) mène une lutte contre la crise et une politique étrangère ambitieuse (accords de Camp David, 1978, notam.), mais l'inflation, le chômage, la prise d'otages amér. à Téhéran (1979) poussent l'électorat vers un républicain "dur", Ronald Reagan, élu en 1980 et réélu en 1984. L'orientation libérale de l'administration Reagan relance l'économie, mais ne peut maîtriser le déficit comm. et budgétaire; à l'extérieur, Reagan intervient à Grenade en 1983, soutient la guérilla antisandiniste au Nicaragua et bombarde la Libye en 1986, veut organiser la "guerre des étoiles". Mais il rencontre le nouveau (1985) chef de l'état sov., Gorbatchev, et aboutit, en déc. 1987, au premier accord de désarmement nucléaire avec l'U.R.S.S., à propos des euromissiles. George Bush, vice-président depuis huit ans, emporte les élections de nov. 1988 et continue la polit. de Reagan: intervention au Panamá (déc. 1989), fermeté au Moyen-Orient en 1990 et 1991 (V. Golfe, guerre du). En avril 1992, des émeutes, notam. à Los Angeles, révèlent la détérioration de la situation sociale dans les grandes villes. Pour cette raison, les classes moyennes préfèrent à Bush, en nov. 1992, le démocrate Bill Clinton. Celui-ci désire accomplir les réformes sociales, sans renoncer à l'effort américain pour libéraliser le commerce mondial (V. ALÉNA et GATT), mais la reprise écon. n'améliore pas le niveau de vie des Américains et en nov. 1994 les élections au Congrès donnent la majorité aux républicains. En nov. 1996, Bill Clinton est réélu président, mais le Congrès a de nouveau une majorité républicaine. à l'extérieur, il mène une politique de fermeté analogue à celle de ses prédécesseurs.

Encyclopédie Universelle. 2012.