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NEW YORK
NEW YORK

Le premier embryon de New York s’est développé à la pointe sud de l’île de Manhattan, bordée à l’ouest par le chenal glaciaire de l’Hudson, profond de douze mètres, et à l’est, successivement, par Harlem River qui la sépare de Bronx, et par East River, qui la coupe de Long Island. Dès la fondation, ce site morcelé fait d’îles et de chenaux offrit des conditions favorables à la défense et aux installations portuaires, mais n’encouragea pas le développement vers l’intérieur; l’arrière-pays, mélange de terre, d’eau et de rochers, était peu propice à l’agriculture; les chenaux multiples et profonds convenaient à la navigation, mais rendaient les communications délicates. New York mit plusieurs décennies à surmonter cette difficulté originelle.

En 1980, l’aire métropolitaine de New York comptait 9 120 000 habitants, sa grande agglomération métropolitaine 16 120 000 et la ville proprement dite, 7 071 000 pour atteindre 7 322 600 habitants en 1990. Mais son importance est difficile à évaluer avec exactitude, car elle appartient à un ensemble beaucoup plus vaste: elle est en effet un des maillons de la chaîne des grandes agglomérations de la mégalopolis qui groupait en 1982 49 millions d’habitants, soit 22 p. 100 de la population des États-Unis, et fournissait un quart de la production industrielle.

Les étapes de la croissance

On peut distinguer trois périodes dans le développement de New York: celle de l’éclosion, qui va de 1623 à 1815; celle de l’épanouissement, de 1815 à 1914; enfin, de la Première Guerre mondiale à nos jours, celle de la maturité.

La première province de New Netherland fut fondée en 1623 par les Néerlandais qui, en 1626, achetèrent aux Indiens l’île de Manhattan, pour une valeur d’environ 24 dollars; ils y établirent New Amsterdam. Après un certain nombre de difficultés avec les Anglais, ceux-ci prirent finalement possession des lieux et, en 1664, le drapeau britannique fut hissé sur le fort: New Amsterdam devint New York. Protégée par une succession de fortifications, la ville se développa à partir du sud de Manhattan vers le nord. Soumise à un gouverneur anglais, elle fut pendant cent ans le théâtre de disputes entre les agents de l’autorité royale britannique et les habitants. Au milieu du XVIIIe siècle, New York symbolisait la résistance à l’autorité d’outre-mer. Aussi dès 1776 fut proclamée la Déclaration d’indépendance, ce qui provoqua une violente réaction des Britanniques et inaugura une période troublée qui dura jusqu’en 1783. À cette date, la ville comptait 24 000 habitants et le Congrès en fit la capitale de la Fédération, mais pour peu de temps. Étant donné la médiocrité de l’arrière-pays et la faible population, la ville avait surtout développé ses relations maritimes et se trouvait, à la fin du XVIIIe siècle, beaucoup moins favorisée que Philadelphie. En 1790, George Washington quitta le Hall fédéral pour cette dernière ville, promue nouvelle capitale. Un ultime coup fut porté à l’importance administrative de New York quand elle cessa d’être la capitale de l’État du même nom, en 1797, au profit d’Albany. Mais l’expansion démographique et économique n’en souffrit pas.

La deuxième période, de 1815 à 1914, est celle de l’épanouissement. Plusieurs faits favorables en sont à l’origine: la capitale politique a été transférée de Philadelphie à Washington en 1800, et la Banque des États-Unis, qui avait son siège dans la rivale de New York, a été détruite en 1836. Au cours de la même période, deux changements fondamentaux sont intervenus dans le développement économico-démographique du monde: les traités de Vienne avaient instauré en Europe une paix propice à la croissance démographique et au développement économique; la côte orientale de l’Amérique du Nord se trouvait ouverte à une immigration massive d’Européens, à la pénétration des nouvelles techniques, point de départ du développement vers l’intérieur du pays. C’est alors que la ville joua le rôle de charnière si bien mis en lumière par Jean Gottmann: la part dans les échanges extérieurs du port de New York passa de 9 p. 100 en 1800 à 57 p. 100 en 1870. Dès 1825, le percement du canal de l’Erié permit d’améliorer les communications avec l’intérieur; celles-ci connurent en outre un important essor avec le développement des voies ferrées. New York fut un des exutoires des produits de la région des Grands Lacs et du centre-nord des États-Unis; ses fonctions d’entrepôt pour les produits importés grandissaient, ainsi que les services qui leur étaient liés: banques (New York devint au début du XXe siècle le siège de la Federal Reserve Bank), assurances, commerces de toutes sortes. Parallèlement se développèrent les industries, favorisées également par les importations de matières premières, l’arrivée d’immigrants fort actifs et les besoins d’une population croissante et d’un vaste marché de consommation. Plusieurs réformes administratives facilitèrent l’extension de la ville, qui annexa en 1874 une partie du territoire situé sur l’autre rive de Harlem River dans Bronx et, en 1895, porta ses limites septentrionales au sud de Yonkers et de Mount Vernon. En 1883, Brooklyn Bridge sort Manhattan de son isolement vers l’est, mais la coupure de l’Hudson sera beaucoup plus difficile à vaincre, et plusieurs lignes ferroviaires s’arrêteront sur la rive droite, engendrant le développement de nombreuses industries lourdes et la création de véritables villes annexes. En 1898, l’annexion de Kings, de Richmond et d’une partie des comtés de Queens compléta la physionomie actuelle; une nouvelle organisation fut mise en vigueur pour le «greater New York»: elle prévoyait un maire élu pour l’ensemble, cinq présidents pour les différents boroughs et une commission de représentants. Actif et dynamique, le centre se densifie et les gratte-ciel apparaissent avant même la Première Guerre mondiale. En 1850, on comptait 500 000 habitants, en 1900 il y en a 5 500 000; mais si la population a été multipliée par onze, l’étendue l’a été par quatorze. Ainsi, au milieu du XXe siècle, la ville a réussi à supplanter toutes ses rivales nationales, que ce soit Boston, Philadelphie ou Chicago; elle est la métropole économique des États-Unis. La Première Guerre mondiale, consacrant le déclin relatif de l’Europe, va en faire la première ville du monde.

La troisième période est celle de la maturité: New York était «un géant dans un pays de nains»; elle devient «un géant dans un pays de géants». Au sein même des États-Unis, son rôle relatif décroît: sa population, qui représentait 9 p. 100 du total national en 1930, en représente 7 p. 100 en 1980; son port n’effectue plus qu’un tiers du commerce avec l’étranger; son rôle d’entrepôt est également en diminution; ses industries subissent des mutations, mais les grands services nationaux – et spécialement les sièges sociaux – y acquièrent une importance accrue: on assiste à une véritable «épuration» des fonctions.

Les différentes parties de la ville

Cette évolution complexe apparaît dans la structure de l’agglomération, qui comprend au centre cinq boroughs , circonscriptions administratives les plus peuplées, renfermant 7 071 000 habitants en 1980: ce sont Manhattan, Bronx au nord-est, Kings (Brooklyn) et Queens à l’extrémité occidentale de Long Island, Staten Island dans l’île méridionale. Tout autour se développe un vaste ensemble, dont les parties les plus peuplées se trouvent le long de la côte est, sur les deux rives de l’Hudson et le long de la voie ferrée qui mène à Philadelphie en se dirigeant vers le sud-ouest. On y compte des villes fort importantes comme Newark (329 000 hab. et 1 966 000 dans l’agglomération), Jersey City (224 000 hab.), Yonkers (195 000 hab.). Toutefois, le cœur est l’île de Manhattan, qui renferma 1 428 000 habitants, mais dont la population décroît régulièrement. Il en est de même pour l’ensemble du centre (comme le prouvent les chiffres ci-dessus) qui, pendant la dernière décennie 1970-1980, a perdu 10,4 p. 100 de sa population.

Au total, la zone métropolitaine s’allonge sur 75 km environ depuis l’extrême sud jusqu’à l’extrême nord; elle s’étend sur les États de New York, du New Jersey et du Connecticut et rassemble plus de 16 millions d’habitants. L’ensemble a connu une évolution complexe. Alors que le centre, plus dense, se dépeuplait, la périphérie prenait une importance croissante: la population de l’ensemble de l’agglomération a augmenté de 29 p. 100 entre 1940 et 1960 et, à la périphérie, celle des comtés situés au nord sur les deux rives de l’Hudson a augmenté de 150 p. 100 (260 p. 100 pour le Suffolk à l’est de Long Island, tandis qu’en direction de Philadelphie, à l’ouest du New Jersey, on enregistrait 110 p. 100 d’accroissement). Entre 1900 et 1960, la population a triplé, mais l’étendue a été multipliée par huit.

On constate ensuite une évolution inverse. Entre 1970 et 1980, l’agglomération a diminué de 5,4 p. 100 avec des maximums atteignant moins 14 p. 100 à Jersey City et à Newark. Parallèlement, les banlieues s’allongent de plus en plus loin et on assiste progressivement à l’établissement d’une urbanisation vraiment continue depuis New York jusqu’à Washington.

Manhattan

L’île de Manhattan enferme en elle-même plusieurs villes. On y compte tout d’abord deux centres des affaires: au sud, Down Manhattan, avec Wall Street, est une des plus grandes concentrations bancaires du monde; autour de Rockefeller Center, Upper Manhattan, autre lieu de banques, de bureaux, de grands magasins, de grandes affaires, s’est développée à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Broadway, la plus longue et surtout la plus sinueuse des avenues de New York, est animée dans sa partie centrale par un commerce populaire actif et illuminée par les enseignes au néon des cinémas et des théâtres. Plus à l’est, la Cinquième Avenue, dans sa partie centrale, a la réputation d’être un quartier aristocratique. Greenwich Village est l’équivalent du Montmartre parisien, tandis qu’au nord-est la ville noire de Harlem offre ses quartiers de brique rouge, souvent sordides, qui encadrent en partie Central Park, espace vert découpé géométriquement au cœur même de Manhattan. Mais, outre la ville noire, Manhattan comporte aussi une ville italienne, des îlots portoricains et une Chinatown.

Une population très mêlée

New York reflète, à l’échelle d’une agglomération, le creuset américain. Longtemps grand foyer d’immigration, elle a un rôle moins important dans ce domaine depuis 1950. Le recensement de 1960 ne mentionnait que 13,6 p. 100 de «nés à l’étranger», c’est-à-dire deux fois moins qu’en 1920. Pourtant, si l’émigration étrangère est réduite, on y compte des groupes fermés importants: 1 784 000 Noirs, 1 061 000 Portoricains, des Italiens, des Anglais, des Allemands, des israélites... Au cours de la décennie 1970, 1 million de Blancs (sur une population totale de 7,8 millions) ont quitté New York et ont été remplacés par des Noirs (désormais le quart de la population) et des Portoricains aux revenus les plus bas. Ces habitants d’origines différentes, en se regroupant, donnent à certaines parties de la ville un aspect exotique caractéristique, où l’on retrouve les accents, la cuisine, les parfums et les coutumes d’autres civilisations.

Les activités

La population de l’agglomération comportait, en 1982, 22 p. 100 d’actifs dans le secteur secondaire et 78 p. 100 dans le tertiaire.

Le secteur industriel occupe alors environ 1 480 000 personnes. Dans la ville même prédominent les petits établissements d’industrie légère et spécialisée: la confection et l’habillement se classent au premier rang, avec environ un quart des travailleurs (on compte 7 000 ateliers d’où sortent 70 p. 100 des vêtements pour femmes et enfants fabriqués aux États-Unis, et un tiers des vêtements pour hommes); viennent ensuite les constructions de machines électriques et non électriques, l’impression et l’édition, la fabrication des instruments scientifiques, les industries alimentaires. À la périphérie, et notamment le long des voies d’eau, se sont concentrées les grandes branches de la chimie (New York est la capitale de l’industrie chimique) et de la métallurgie; dans la région, les constructions aéronautiques et spatiales. Non seulement la localisation est différente suivant les branches, mais le rôle industriel se transforme. Les sièges sociaux deviennent de plus en plus puissants. Les industries où les coûts de transports sont importants sont défavorisées et ont tendance à quitter l’agglomération. De plus en plus d’entreprises gagnent les États, riches en énergie et au climat plus agréable, du sud et du sud-ouest des États-Unis. Ainsi, de 1970 à 1982, la ville de New York a perdu 600 000 emplois industriels sur un total de 3 800 000: en revanche, 100 000 emplois ont été créés dans le tertiaire. La ville conserve et renforce son rôle en ce qui concerne la direction et les industries les plus spécialisées. Ainsi, pour prendre l’exemple du textile, les ateliers de coupe et les bureaux de dessin des modèles restent dans la ville, tandis que les travaux de couture sont exécutés jusque dans le sud des États-Unis et à Porto Rico; une fois terminés, les vêtements sont revendus avec la griffe de New York. Le même système fonctionne entre l’édition et l’impression. Parallèlement, on assiste au développement de certaines branches modernes, comme l’électronique et l’industrie des plastiques.

Un rôle national et international

New York, en 1982, représente 12 p. 100 de la puissance industrielle des États-Unis, 37 p. 100 de la capacité de services, 42 p. 100 du commerce de gros, 49 p. 100 des emprises financières; parmi les dix plus grandes sociétés nationales, cinq ont leur siège à New York: trois sociétés pétrolières (Exxon, Mobil, Texaco) et deux sociétés des domaines de pointe (General Electric et I.B.M.). Dans l’agglomération de New York sont répertoriés plus de la moitié des actifs des grandes sociétés du pétrole, de la construction électrique et électronique de l’ensemble des États-Unis; puis viennent la chimie, les aciers et les métaux non ferreux; enfin les constructions mécaniques. Parmi les 500 plus grandes entreprises des États-Unis, 163 ont leur siège social à New York, qui rassemble également 38 p. 100 des emplois et effectue 37,8 p. 100 des ventes. On peut citer U.S. Steel, I.T.T., Philip Morris, Colgate-Palmolive, la compagnie financière American Express, les chaînes de grands magasins J. C. Penney, Woolworth, les compagnies aériennes T.W.A., Pan Am...

Par l’intermédiaire des sièges sociaux établis dans la ville, New York contrôle 1 455 usines dans 48 États (au deuxième rang se trouve Chicago, avec 528 usines contrôlées). Par l’intermédiaire de ses firmes, New York fait sentir son influence bien au-delà des frontières des États-Unis. La General Electric, qui emploie 400 000 personnes, en compte 100 000 hors des États-Unis, réparties dans vingt-cinq pays étrangers. Ces grandes firmes ont leurs bureaux situés dans les plus hauts gratte-ciel. La plus grosse concentration de banques, renfermant 42 p. 100 des dépôts américains et comptant 200 000 employés, occupe un kilomètre carré de superficie, au cœur de Manhattan, avec de grandes compagnies d’assurances, ainsi que la Bourse (85 p. 100 des transactions boursières des États-Unis). Ces activités occupent 72 p. 100 de l’emploi de New York City. Il faut aussi mentionner le «centre international du commerce». Cette énorme puissance a encore été accrue par la formule récente des « conglomérats », anciennes sociétés industrielles puissantes qui, par le biais des offres publiques d’achats, lancent des rachats d’autres firmes à gros dividendes: c’est ainsi que l’International Telegraph Telephone (contrôlant l’American Telegraph Telephone, qui possède 80 p. 100 des installations téléphoniques des États-Unis) a 150 filiales dans 57 pays et 348 000 salariés dans le monde; elle possède notamment les hôtels Sheraton, une société de location de voitures (Avis), des maisons individuelles, des conserves d’aliments surgelés...

Les moyens de relation

Le développement des transports a joué dans l’essor de New York un rôle considérable. Par sa situation à la charnière entre les flux maritimes et les courants de circulation nés de la pénétration à l’intérieur du continent nord-américain et de l’exportation de ses richesses, l’ensemble des grandes villes de la côte centrale atlantique a bénéficié de conditions extrêmement favorables. Mais c’est précisément l’ouverture du continent aux transports par voie d’eau et par voie ferrée qui a assuré, à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, la suprématie de New York sur Philadelphie, jusque-là sa rivale heureuse.

Si son carrefour ferroviaire se classe après ceux de Chicago et de Saint Louis, il n’en est pas moins fort important: deux axes fondamentaux dessinent les relations essentielles. Le premier, qui est parallèle à la côte atlantique, assure les relations avec la Nouvelle-Angleterre au nord – donnant même la prééminence à New York dans sa concurrence avec Boston jusqu’aux limites de l’État de Rhode Island – tandis que, vers le sud-ouest, il se ramifie au-delà de Philadelphie, aussi bien vers la côte sud du golfe que vers les grands transcontinentaux qui aboutissent au Pacifique; le second faisceau atteint par plusieurs artères la région d’importance économique capitale des Grands Lacs.

La convergence des routes et des autoroutes présente un tracé analogue à celui des voies ferrées. Le réseau est utilisé notamment par les autocars Greyhound, qui sillonnent toutes les routes d’Amérique du Nord; leur point d’aboutissement, gare à quatre étages, reçoit 70 000 passagers par jour.

Quant aux voies d’eau intérieures, elles ont pour exutoire le chenal unique de l’Hudson (trafic annuel: dix millions de tonnes), qui les relie à l’ensemble du réseau intérieur, dont les Grands Lacs constituent l’élément essentiel. Mais la basse vallée de l’Hudson n’est qu’un des couloirs de ce port morcelé en nombreux chenaux et en longues rives et baies totalisant plus de 1 000 km de quais et d’appontements et administré depuis 1921 par un organisme unique: la Port of New York Authority. Deuxième port du monde pour les marchandises, avec un trafic de 164 Mt en 1980 (dont environ la moitié en trafic international et la moitié en cabotage national), il se classe au premier rang pour le transport des voyageurs. Le cœur du port se trouve désormais à Port Elisabeth (un des ports de conteneurs de New York: 7,7 Mt manutentionnées en 1980) et Manhattan ne joue plus qu’un rôle directionnel.

Il faut également mentionner l’intense navigation aérienne, disposant de deux vastes aéroports: La Guardia Airport, réservé au trafic national, et John F. Kennedy International Airport, ouvert aux vols internationaux. C’est le grand centre américain de fret aérien.

Les grands problèmes de l’agglomération

New York, par sa complexité et son gigantisme, devient une grave préoccupation pour les sociologues et les économistes, tandis qu’elle représente pour l’homme moyen un danger permanent.

Son ravitaillement offre des difficultés sans cesse accrues: il a fallu aller chercher l’eau nécessaire à ses habitants jusque dans les montagnes des Appalaches septentrionales, et, en période de sécheresse, les réserves se révèlent insuffisantes.

La pollution pose à New York des problèmes aigus. L’évacuation des déchets et des eaux usées coûte fort cher. Malgré des efforts pour supprimer les industries les plus polluantes, la situation reste très préoccupante. Certains quartiers de la ville sont d’une vétusté et d’une saleté extrêmes (le sud-est près du pont de Brooklyn, le port au voisinage de l’université Columbia, certaines parties de Harlem).

Le problème des transports est quasi insoluble: malgré des autoroutes à sept voies parallèles, la circulation automobile atteint la saturation à certaines heures de la journée ou à certains jours de la semaine; le franchissement des voies d’eau reste difficile aux moments de pointe. Les responsables ont hésité entre le développement des transports publics, moins coûteux mais peu populaires, et le développement des possibilités de transports privés dont les coûts sont prohibitifs. Au total, environ les quatre cinquièmes des migrants de l’agglomération centrale utilisent les transports en commun. Enfin, de nuit, la sécurité du citoyen isolé est loin d’être garantie.

À ces problèmes s’ajoutent désormais ceux de la paupérisation; de 1973 à 1975, le chômage a doublé, touchant particulièrement les minorités raciales: ainsi 40 p. 100 des logements insalubres sont occupés par des Noirs. La ville a développé un important système d’assistance publique: un tiers des Noirs sont à la charge de la municipalité. Ces dépenses sociales croissantes ont entraîné une crise financière pour New York; en 1975, la ville n’a pas pu payer ses dettes et a dû réviser son budget: moins d’assistance, fermeture d’hôpitaux, moins d’argent pour les écoles, renvoi de fonctionnaires. Elle a dû également accepter un contrôle sur ses finances de la part des banques et du gouvernement fédéral. Après avoir rétabli son équilibre financier, au prix d’un certain recul social, New York affronte à nouveau une situation financière difficile.

New York
état du N.-E. des È.-U., sur les lacs érié et Ontario, et sur l'Atlantique; 128 401 km²; 17 990 000 hab.; cap. Albany; v. princ.: New York, Buffalo.
Cet état montagneux (1 628 m au mont Marcy, dans les Adirondacks) est bordé au N.-O. par la plaine qui jouxte les Grands Lacs et au S.-E. par la plaine côtière. L'agric. est prospère. L'état est le plus puissant des È.-U. par ses fonctions industr., comm., fin., polit., etc.
En 1664, les Anglais annexèrent la colonie fondée par les Hollandais et l'inclurent dans la Nouvelle-Angleterre (1688); elle devint province royale en 1691. Elle proclama son indépendance en 1776 et ratifia la Constitution fédérale en 1788.
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New York
la plus grande ville des È.-U. (état de New York), l'une des plus grandes conurbations du monde, sur l'Atlantique, à l'embouchure de l'Hudson; 7 322 500 hab. Elle a cinq quartiers (boroughs): Manhattan, dans l'île du m. nom; Queens et Brooklyn, dans Long Island, au-delà de l'East River; Richmond, dans Staten Island; Bronx, sur le continent. New York (2e port du monde après Rotterdam) est la 1re place financière (Wall Street, bourses des céréales, de la laine, etc.) et commerciale, une métropole industrielle, un foyer culturel. L'ONU y siège depuis 1946. De nombreuses communautés y coexistent: Anglo-Saxons, Noirs (Harlem), Portoricains, Italiens, Chinois (Chinatown), Juifs, etc.
Archevêché. Universités: N.Y. University, Columbia (fondée en 1754), Princeton. Musées: Metropolitan Museum of Art, Brooklyn Museum, Frick Collection, Musée Guggenheim (art contemp.), Museum of Modern Art, etc. Théâtres (notam. à Broadway). Metropolitan Opera.
Fondée en 1626 par les Hollandais ((Nieuwe Amsterdam), la ville fut conquise en 1664 par les Anglais, qui la nommèrent en hommage au duc d'York, futur Jacques II. En 1760 la ville comptait 15 000 hab., plus de 600 000 hab. en 1850; cette expansion s'intensifia grâce à l'immigration, notam. d'Irlandais.

Encyclopédie Universelle. 2012.