TURGESCENCE
TURGESCENCE
En cytologie végétale, pression qui applique naturellement le cytoplasme contre la paroi cellulaire pecto-cellulosique, et qui, en vertu du principe de l’action et de la réaction, peut être considérée dans le sens inverse (pression de membrane ou de paroi, sur la masse cytoplasmique). L’origine de la turgescence se trouve dans les corps dissous (sels notamment) dans l’eau cellulaire, principalement dans l’eau de la vacuole (ou des vacuoles pour les cellules jeunes qui en ont plusieurs), ces molécules dissoutes exerçant une attraction sur les molécules d’eau situées à l’extérieur de la cellule, pourvu que la pression osmotique vacuolaire soit plus élevée que celle de la solution extérieure. Quand une trop forte quantité d’eau part des cellules d’une plante vers l’atmosphère, la turgescence cesse, la plante s’affaisse plus ou moins, c’est le phénomène du flétrissement, ou de la fanaison, réversible d’abord par déplacement de la plante en atmosphère humide ou dans l’eau, puis irréversible et entraînant la mort cellulaire. La pression de turgescence est donc à l’origine du maintien des végétaux herbacés, peu munis en tissus de soutien, ainsi que du maintien des parties jeunes des plantes ligneuses, jeunes rameaux et feuilles des arbres, non lignifiées. De plus, des variations de turgescence de cellules très localisées de nombreuses plantes produisent chez elles des mouvements d’organes, tels que les fermetures de pétales de fleurs (liseron) ou de folioles (diverses papilionacées, ou, cas spectaculaire, la sensitive), ou les mouvements d’étamines (épine-vinette autogame), ou le reploiement des tentacules-pièges de feuilles de plantes carnivores (droséras), etc. La turgescence intervient aussi dans les mécanismes complexes d’ouverture et de fermeture des stomates, qui règlent l’intensité de la transpiration de la plante et peuvent, entre autres effets, s’opposer à un trop sensible déficit en eau dans ses tissus. Enfin, dans les organes en croissance, la turgescence des cellules est en partie responsable de l’allongement que l’on constate.
turgescence [ tyrʒesɑ̃s ] n. f.
• 1752; lat. sav. turgescentia, de turgere « se gonfler »
♦ Physiol. Augmentation de volume par rétention de sang veineux. ⇒ congestion , gonflement, tumescence. La turgescence du pénis (⇒ érection) .
♢ État d'une cellule distendue par une surabondance de suc vacuolaire. Éclatement des hématies par turgescence. ⇒ hémolyse.
♢ Bot. Dureté due à l'afflux d'eau.
● turgescence nom féminin (latin médiéval turgescentia) Gonflement d'une cellule, par pénétration d'eau à l'intérieur, lorsqu'elle est plongée dans un milieu moins concentré (hypotonique). Gonflement d'un organe ou d'un tissu par rétention de sang d'origine veineuse. ● turgescence (synonymes) nom féminin (latin médiéval turgescentia) Gonflement d'un organe ou d'un tissu par rétention de sang...
Synonymes :
turgescence
n. f.
d1./d PHYSIOL Augmentation du volume d'un organe due à une rétention de sang veineux (pénis en érection, par ex.).
d2./d BOT état normal des cellules végétales gorgées d'eau.
⇒TURGESCENCE, subst. fém.
A. — 1. PHYSIOL. Augmentation de volume d'un tissu ou d'un organe, provoquée notamment par une surabondance de sang dans les vaisseaux. Synon. érection, gonflement, intumescence, tumescence (dér. s.v. tumescent). Turgescence de la caroncule du dindon. La division du tissu cellulaire adipeux et des parties qui recouvrent la trachée, est rendue laborieuse par les mouvemens convulsifs de la respiration et par la turgescence des vaisseaux capillaires, qui laissent échapper une grande quantité de sang (BRETONNEAU, Inflamm. tissu muqueux, 1826, p. 309).
— P. anal. Excroissance, œdème au niveau de la peau. Son visage est remarquable par un bout de nez très curieux comme morceau de chair accidenté de méplats, de turgescences, de ravines (GONCOURT, Journal, 1883, p. 238).
2. BOT. État de gonflement des vacuoles d'une cellule végétale résultant d'un appel d'eau vers l'intérieur, par osmose, en milieu hypotonique (d'apr. LEND.-DELAV. Biol. 1979). Les écimages tardifs, ou rognages (...) privent la plante de feuilles qui sont utiles à son assimilation chlorophyllienne, diminuent la transpiration, ce qui provoque un état de turgescence des tissus (LEVADOUX, Vigne, 1961, p. 58).
B. — P. ext., littér. Gonflement. La vague, de plus en plus gonflée, devenait courte. La turgescence du flot indique un étranglement (HUGO, Homme qui rit, t. 1, 1869, p. 116).
— P. métaph. En passant devant la fontaine Saint-Michel, devant ces monstres stupides qui sont en bas, je me rappelle le génie créateur de monstres de la Chine et du Japon. Quelle imagination dans le monstrueux! Quelle richesse, quelle turgescence, quelle poésie de l'horrible dans cette fantaisie animale! (GONCOURT, Journal, 1862, p. 1155).
Prononc. et Orth.:[], [-(s)]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. a) 1741 physiol. (E. COL DE VILARS, Dict. fr.-lat. des termes de méd. et de chir., cité par R. ARVEILLER ds Mél. Wartburg. (W. von) t. 2, p. 269); 1814 turgescence de la bile (NYSTEN); b) 1874 bot. (J. SACHS, Traité de bot., trad. de l'all. par Ph. Van Tieghem, Paris, Savy, p. 917: turgescence des cellules); 2. 1801 fig. (MERCIER Néol.: la Turgescence de ce poète, tout enflé de son succès théâtral). Empr. au lat. sc. turgescentia « exubérance » (1622 ds LATHAM), terme de méd. (1693, BLANCARD ds NED, s.v. turgescency); dér. de turgescens (turgescent). Cf. angl. turgescence (1631 ds NED). Fréq. abs. littér.:12. Bbg. FRANÇOIS (A.). La Désinence « ance » dans le vocab. français... Genève; Lille, 1950, pp. 88-89.
turgescence [tyʀʒesɑ̃s] n. f.
ÉTYM. 1752; lat. sav. turgescentia, de turgere « se gonfler ». → Turgescent.
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1 Physiol. Augmentation de volume d'un organe, notamment par rétention de sang veineux. ⇒ Congestion, gonflement, tumescence; érection (cit. 3).
2 Littér., rare. Gonflement. || La turgescence des vagues.
Encyclopédie Universelle. 2012.