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érection

érection [ erɛksjɔ̃ ] n. f.
• 1485; lat. erectio, de erigere « dresser »
1Littér. Action d'ériger, d'élever (un monument). construction, élévation. L'érection d'une chapelle, d'une statue.
Vieilli Action d'établir. établissement, fondation, institution. Érection d'un tribunal. « Depuis l'érection des grands fiefs » (Montesquieu).
2(v. 1560) Fait, pour certains tissus ou organes (verge, clitoris, mamelon du sein), de se redresser en devenant raides, durs et gonflés. dilatation (vaso-dilatation), tumescence, turgescence. Clitoris en érection.
Absolt Érection de la verge. Avoir une érection. fam. bander; phallus. Être en érection (cf. arg. Avoir la trique). Statue représentant un homme en érection. ithyphallique. Difficulté d'érection. impuissance.
⊗ CONTR. Démolition, suppression. Dégonflement, détumescence.

érection nom féminin (bas latin erectio, -onis, du latin classique erigere, dresser) Action de dresser, d'élever une statue, un monument. Action de promouvoir quelque chose à un certain rang : Érection d'un chef-lieu de canton en sous-préfecture. Action de créer une charge, une institution. Gonflement et durcissement de certains organes ou tissus (pénis, clitoris, mamelon du sein). ● érection (citations) nom féminin (bas latin erectio, -onis, du latin classique erigere, dresser) Gustave Flaubert Rouen 1821-Croisset, près de Rouen, 1880 Académie française, 1880 Érection : Ne se dit qu'en parlant des monuments. Dictionnaire des idées reçuesérection (synonymes) nom féminin (bas latin erectio, -onis, du latin classique erigere, dresser) Action de dresser, d'élever une statue, un monument.
Synonymes :
- construction
- édification
- élévation
Gonflement et durcissement de certains organes ou tissus (pénis, clitoris...
Synonymes :
- intumescence
- tumescence
- turgescence

érection
n. f.
d1./d Action d'élever, de construire. L'érection d'un monument.
d2./d PHYSIOL état d'un organe, d'un tissu mou, qui devient raide par suite de l'afflux de sang.
(S. comp.) érection du pénis. être en érection: avoir le pénis en érection.

⇒ÉRECTION, subst. fém.
A.— [Avec un compl. prép. de]
1. [Le compl. désigne un monument ou une statue] Action d'élever. L'érection d'une statue, d'une chapelle. (Quasi-)synon. édification. Revues du 14 juillet, funérailles d'anciens combattants, érections de monuments (VAN DER MEERSCH, Empreinte dieu, 1936, p. 494). Nous avons fait servir les hommes à l'établissement des voies ferrées, à l'érection des usines (SAINT-EXUP., Terre hommes, 1939, p. 169) :
1. Sur la grand place du village, (...) une statue équestre de Jeanne d'Arc, œuvre d'un de ses oncles et dont l'érection était due à son initiative, caracolait fièrement.
BILLY, Introïbo, 1939, p. 177.
2. P. anal. [Le compl. désigne une institution] Action d'établir (quelque chose). L'érection d'une charge, d'un titre. L'érection d'un tribunal (Ac.). L'histoire commence pour chaque peuple à l'instant où, par l'érection de la royauté, la vertu organique se déclare (PROUDHON, Créat. ordre, 1843, p. 471) :
2. ... c'est en vain que les ducs de Bohême réclament auprès du Pape pour leurs sujets le droit d'un culte libre. On leur répond par l'érection d'un évêché à Prague et l'introduction du rituel latin.
DU CAMP, Hollande, 1859, p. 233.
3. Spéc., PHYSIOL. Action par laquelle certains tissus ou organes augmentent de volume, se dressent et deviennent durs par l'afflux de sang dans leurs vaisseaux. L'érection du pénis, du clitoris. Le mamelon est dans un état d'érection continue, qui a commencé dès que les lèvres du nourrisson s'en sont approchées (TROUSSEAU, Hôtel-Dieu, 1895, p. 105).
Absol. Action par laquelle le pénis se dresse; résultat de cette action. Son frère ayant — le mot scientifique m'échappe — ayant une érection perpétuelle, c'était elle qui lui versait de l'eau froide sur la verge (GONCOURT, Journal, 1894, p. 678). Il se produit des érections (...); la verge est en permanence raidie (Hudelo ds Nouv. Traité Méd., fasc. 1, 1926, p. 497). Il avait l'habitude de ces longs désirs abstraits, de ces vaines et furtives érections (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 143).
Être en érection. Synon. bander (vulg.). Pour moi, je l'avoue, j'étais quelque peu en érection en parlant de ces choses tout en marchant dans les rues (LÉAUTAUD, Journal littér., 1, 1893-1906, p. 129).
P. métaph. L'homme éveillé, dégagé des torpeurs de la vie végétative, en état presque constant d'érection affective et d'excitation psychomotrice (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 173).
B.— [Avec un compl. prép. en] Fait d'élever d'une condition à une autre considérée comme plus importante. L'érection d'une seigneurie en marquisat. Mgr d'Angers m'écrit aujourd'hui, qu'il préfère la destruction de St Martin à son érection en paroisse (MÉRIMÉE, Lettres Vitet, 1870, p. 226) :
3. ... j'apercevais, autour du jeune roi Pierre II de Yougoslavie et à l'intérieur même du cabinet que présidaient successivement le général Simovitch, M. Yovanovitch, M. Trifunovitch, les secousses provoquées par les événements qui disloquaient leur pays : érection de la Croatie en royaume séparé dont le duc de Spolète était proclamé roi...
DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 211.
Rem. La docum. atteste érectif, ive, adj. Qui provoque l'érection. Flaubert de déclarer qu'il n'a jamais pu le terminerFaublas »] et qu'un seul livre a eu de l'action érective sur lui, l'« Aloysia » de Meursius... (...) entendez-le bien! qu'il n'y a qu'un livre latin capable de le faire b... (GONCOURT, Journal, 1874, p. 1030).
Prononc. et Orth. :[]. Enq. : //. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1465 « action d'élever à une certaine condition » ereccion du college (Ord., XVI, 336 ds GDF. Compl.); 2. 1562 physiol. (A. PARÉ, I, 32 ds LITTRÉ); 3. 1612, 12 mars « action d'élever (un monument) » (Reg. journ. des prev., 1562-1617, A. Tournai ds GDF. Compl.). Empr. au lat. impérial erectio « action de dresser ». Fréq. abs. littér. :125.

érection [eʀɛksjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1485, ereccion; lat. erectio « action de dresser », du supin de erigere. → Ériger.
1 Littér. Action d'élever (un monument). Construction, dressage, élévation. || L'érection d'une chapelle, d'une statue.
Vieilli. Action d'établir. Établissement, fondation, institution. || L'érection d'une charge, d'un titre.(Avec un compl. en en). || L'érection d'une terre en duché.
1 Par là ils lui procurèrent des lettres, en décembre 1648, d'érection nouvelle du duché-pairie de Rohan (…) Cette érection ne put être enregistrée à cause destroubles de la cour et de l'État.
Saint-Simon, Mémoires, t. II, XLII.
2 Depuis l'érection des grands fiefs, les rois n'eurent plus, comme j'ai dit, des envoyés dans les provinces pour faire observer des lois émanées d'eux (…)
Montesquieu, l'Esprit des lois, XXVIII, 9.
2 (V. 1560). Cour. Le fait, pour certains tissus ou organes (verge, clitoris, mamelon du sein), de se redresser en devenant raides, durs et gonflés. Dilatation (vaso-dilatation), tumescence, turgescence. Absolt. || L'érection, celle de la verge. || Avoir une érection. Bander (fam.). || Entrer, être en érection. || Le bras d'honneur, geste injurieux figurant le membre viril en érection. || Durée de l'érection; fin de l'érection ( Débander, fam.).
3 (…) Le sang artériel, avec sa haute pression, se projette alors librement dans les aréoles (des corps caverneux) et les distend; de là, la turgescence progressive de l'organe tout entier, et, finalement, cette rigidité qui caractérise l'érection.
L. Testut, Traité d'anatomie, t. IV, p. 241.
Une érection : temps pendant lequel la verge est érigée.
4 (…) il gémit douillettement : « J'ai tellement mal aux couilles » (…) Puis il sourit et se laissa aller en arrière comme dans un bon bain : il avait l'habitude de ces longs désirs abstraits, de ces vaines et furtives érections.
Sartre, la Mort dans l'âme, p. 143.
CONTR. Démolition, suppression. — Dégonflement, détumescence.

Encyclopédie Universelle. 2012.