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HOUBLON
HOUBLON

HOUBL

Jusqu’à la Renaissance, on cite peu le houblon (Humulus lupulus L.; cannabacées). Sainte Hildegarde, abbesse amie des simples (XIIe s.), y voyait un remède de la mélancolie. Au XVIe siècle, le houblon est bien connu comme tonique, diurétique et dépuratif. Charles de l’Escluse recommande sa racine comme sudorifique. Plus tard apparaîtront des prescriptions («affection hypocondriaque», «vapeurs mélancoliques») qui annoncent l’usage actuel de la plante dans certains types de névroses.

Les petits fruits secs du houblon, que cachent les écailles foliacées des cônes, et la base interne de ces écailles sont couverts d’une fine poussière de glandes jaunes, aromatiques, de saveur amère, le lupulin. Ces glandes, qui constituent la partie active, tant industrielle que médicinale, de la plante, renferment 1 ou 2 p. 100 d’huile essentielle, de la résine (55 p. 100), des principes amers (10 p. 100), de la cire, un alcaloïde volatil. L’essence est constituée en majeure partie de deux terpènes: l’humulène et le myrcène. La résine renferme une substance amère, l’humulol, qui s’ajoute aux principes amers de base, l’humulone et la lupulone. Il y a en outre 3 à 5 p. 100 de tanin dans les cônes.

Ces constituants font du houblon une plante médicinale polyvalente: tonique, apéritive et antiseptique par ses principes amers, sédative et soporifique par son essence. Excellent tonique des voies digestives, le houblon s’emploie dans l’anorexie, l’atonie intestinale, les gastropathies nerveuses, où il «peut combattre simultanément l’élément spasme et l’élément atonie» (H. Leclerc). En infusion: de 10 à 15 grammes de cônes par litre d’eau bouillante; une tasse avant les principaux repas. On l’a indiqué autrefois avec de bons résultats dans les états d’atonie générale, le rachitisme, la diathèse scrofuleuse, les fièvres intermittentes. La décoction des cônes (de 15 à 30 g par litre d’eau), en lavements, est efficace contre les ascarides. Humulone et lupulone ont un pouvoir antiseptique notable vis-à-vis de certaines bactéries telles que le staphylocoque, ce qui justifie son usage externe dans la furonculose où elle a une action sédative et résolutive.

La plante est surtout connue de nos jours pour ses propriétés sédatives, somnifères, anaphrodisiaques. En usage interne, elle est indiquée en infusion (de 30 à 40 g de cônes pulvérisés par litre d’eau) dans l’insomnie et la nervosité alliées ou non à des états névrotiques (l’association avec le saule blanc est recommandable), dans l’excitabilité sexuelle: priapisme, pollutions nocturnes, onanisme pathologique. Elle est utile aussi dans certaines impuissances. Le respect des doses est impératif; l’irritation des voies digestives et urinaires contre-indique la plante.

houblon [ 'ublɔ̃ ] n. m.
• 1600; oubelon 1413; néerl. hoppe, avec infl. a. fr. homlon, lat. médiév. humlone, frq. °humilo
Plante vivace grimpante (cannabinacées), à tige volubile. Les fleurs femelles du houblon servent à aromatiser la bière.

houblon
n. m. Plante grimpante (Fam. cannabinacées), vivace, cultivée dans les régions tempérées pour ses inflorescences femelles ou cônes, utilisées pour parfumer la bière.

⇒HOUBLON, subst. masc.
Plante dicotylédone grimpante, à tige volubile à gauche, cultivée notamment dans l'est et le nord de la France, et dont les cônes entrent dans la fabrication de la bière. Perche à houblon, culture du houblon, syndicat des planteurs de houblons. Le houblon est dioïque. Les fleurs mâles sont disposées en grappes à l'aisselle des feuilles (Industr. fr. brass., 1955, p. 3) :
Et le rire éclatant des paysages blonds
Court sur l'eau des ruisseaux dans le maïs des plaines
Et fait tourbillonner les grappes de houblons
Et les abeilles d'or autour des ruches pleines...
NOAILLES, Cœur innombr., 1901, p. 78.
P. méton. Les cônes de la plante. Cueillette du houblon. Ce moût est alors porté à l'ébullition et on y ajoute du houblon qui aromatise la bière par son lupulin (MACAIGNE, Précis hyg., 1911, p. 261). Félicie avait même brassé de la bière en laissant aigrir de l'avoine bouillie et du sucre avec un peu de houblon (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 167).
REM. Houblonnier, -ière, adj. a) Relatif au houblon. Étudier rationnellement les productions houblonnières (Industr. fr. brass., 1955, p. 13). b) Qui produit du houblon. Il existe en France trois principales régions houblonnières (BOULLANGER, Malt., brass., 1934, p. 55). Emploi subst. Personne qui cultive le houblon. (Dict. XIXe et XXe s.).
Prononc. et Orth. : [] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1407 houbelon (Arch. Nord B 10361, fol. 24 ds IGLF); 1444 houblon (Franchises, lois et coutumes de la ville de Lille, éd. Brun-Lavainne, p. 206). Dér. de l'a. subst. hoppe « bière houblonnée » (1391, Arch. Nord B 17473, fol. 72 ds IGLF) en usage dans les parlers du Nord et en wallon; d'où houppe « id. » en m. fr. (1537, Maistre Hambrelin, 49 ds Recueil de Poésies Françoises, t. 13, p. 174); également attesté dans les textes du Nord par le composé hopembier « id. » (1340, Livre des Métiers, éd. J. Gessler, I, p. 46), du m. néerl. hoppe « houblon, bière houblonnée »; cf. néerl. hop « houblon ». Le suff. -elon (Hainaut) est prob. tiré de l'anc. subst. judéo-fr. homlon « houblon » (XIe s., Gloses du Pseudo-Guerschom, Brandin, 44 ds LÉVY, Rech. lexicogr. sur d'anc. textes fr. d'orig. juive, p. 60, § 511) qui survit encore dans les toponymes des départements de l'Aisne et de la Somme (cf. FEW t. 16, p. 265a); de l'a. b. frq. humilo de même sens; cf. a. nord. humli; flam. hommel « id. ». Le lat. médiév. connaît également un topon. Humlonaria (760 ds DU CANGE) et un subst. humulo « houblon » (822, ibid.). Le mot d'orig. frq. a été évincé par son concurrent néerl., ce dernier correspondant à une amélioration de la techn. de la brasserie et à l'usage du houblon dans la fabrication de la bière, venus des Pays-Bas et de Flandre. La sonorisation du p reste inexpliquée. Fréq. abs. littér. : 54. Bbg. QUEM. DDL t. 12 (s.v. houblonnier), 17. - SPITZER (L.). Zur französischen Wortgeschichte. Z. rom. Philol. 1925, t. 45, pp. 585-587. - STEIGER (A.). Vom Hopfen. In : [Mél. Tschudi (R.)]. Wiesbaden, 1954, pp. 87-106. - WARTBURG (W. von). Probl. rel. aux mots rom. d'orig. germ. Mél. Haust (J.) 1939, pp. 421-423.

houblon ['ublɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1600; houbelon et oubelon, 1413; du néerl. hoppe, avec sonorisation de la consonne finale et influence de l'anc. franç. homlon; lat. médiéval humlone, du francique humilo.
1 Plante dicotylédone grimpante (Urticacées cannabinacées) herbacée, vivace, à tige dure, anguleuse, volubile, à fleurs dioïques. || Les fleurs femelles du houblon forment des cônes ovoïdes écailleux ( Strobile), couverts d'une résine poussiéreuse, jaune, odorante, à saveur amère ( Lupuline). || Culture, champ de houblon. Houblonnière. || Perches à houblon. || Houblon du Japon, variété ornementale du houblon (→ Enguirlander, cit. 1). || Tonnelle de houblon (→ Guinguette, cit. 1). || Se promener dans les houblons.Les jeunes pousses (jets) de houblon sont comestibles.
0 (…) quand il faisait beau, nous allions derrière la maison prendre le café dans un cabinet frais et touffu, que j'avais garni de houblon, et qui nous faisait grand plaisir durant la chaleur (…)
Rousseau, les Confessions, VI.
tableau Noms de plantes médicinales.
2 Cônes de cette plante utilisés pour aromatiser la bière. Houblonnage, houblonner. || Chaudière à houblon.Extraits concentrés de houblon, à fort pouvoir amérisant.
DÉR. Houblonner, houblonnier, houblonnière.

Encyclopédie Universelle. 2012.