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GANGUE
GANGUE

GANGUE

L’origine de ce terme remonte au mot allemand Gang , qui veut dire filon. La gangue comprend généralement tous les minéraux d’un gîte métallifère qui, d’une part, diffèrent de ceux de la roche encaissante et qui, d’autre part, ne sont pas recherchés par l’exploitant. Pour certains auteurs, cette notion de gangue rejoint plus ou moins la notion de «stérile» employée par le mineur et qui désigne tout ce qui accompagne la minéralisation, aussi bien la gangue que la roche encaissante; mais il y a là une extension peu souhaitable du sens premier.

Les minéraux de la gangue sont souvent silicatés ou carbonatés, parfois sulfatés, fluorés ou oxydés. Certains auteurs y ajoutent des minéraux métalliques, qui pour une occurrence donnée ne sont pas exploités: c’est le cas de la pyrite, de la chalcopyrite, de l’arsénopyrite, etc.

Du point de vue géologique, on admet généralement que, dans les gîtes filoniens, les minéraux de la gangue et ceux du minerai ont une origine commune, bien que la gangue se forme, le plus souvent, en premier. De ce fait, certaines associations entre gangue et minerai sont bien connues: apatite et magnétite; fluorine ou barytine et galéno-sphalérite; tourmaline et cassitérite.

L’étude des relations minerais-gangue est importante pour assurer une exploitation rentable du minerai; car la nature de la gangue peut augmenter ou réduire le nombre des opérations nécessaires pour concentrer le minerai.

Cette notion de gangue est, en fait, assez floue, car elle est étroitement subordonnée aux besoins de l’économie et à l’avance de la technologie; ainsi, des minéraux actuellement sans valeur peuvent donner lieu à une exploitation rentable dans un avenir proche. D’autres minéraux, comme la fluorine, sont ici considérés comme gangue et là sont activement recherchés.

gangue [ gɑ̃g ] n. f.
• 1552; all. Gang, vocab. de la mine « chemin » et « filon » dans les mots comp.
1Substance qui entoure un minerai, une pierre précieuse à l'état naturel. Gangue terreuse, métallique. Débarrasser un minerai de sa gangue par lavage, broyage, fusion. Par anal. Épave entourée d'une gangue de boue.
2Fig. enveloppe. Dégager des idées de leur gangue. « Briser sa gangue, sortir de soi » (Leiris).
⊗ HOM. Gang.

gangue nom féminin (allemand Gang, chemin suivi par un filon) Partie non exploitable d'un filon minéralisé. Matière sans valeur entourant une pierre précieuse dans son gisement naturel. Plus généralement, ensemble des éléments minéraux sans valeur associés au minéral utile dans un minerai. Tissu scléreux (dur), d'origine inflammatoire ou tumorale, qui enveloppe un organe ou ses éléments constitutifs. ● gangue (difficultés) nom féminin (allemand Gang, chemin suivi par un filon) Sens Ne pas confondre ces deux mots. 1. Cangue (avec un c) = carcan enserrant le cou et les poignets, en usage dans la Chine ancienne. 2. Gangue (avec un g) = substance qui entoure une pierre précieuse dans un gisement. ● gangue (homonymes) nom féminin (allemand Gang, chemin suivi par un filon) gang nom masculin

gangue
n. f.
d1./d Enveloppe rocheuse des pierres précieuses, des minerais.
d2./d Fig. Ce qui est de peu de valeur et qui enveloppe, cache qqch de précieux.

GANGUE, subst. fém.
A. — GÉOL. Partie externe d'un filon métallifère, d'une nature différente de celle du gisement qu'elle enferme; en partic., enveloppe terreuse ou pierreuse d'un métal natif ou d'une gemme. Ce minerai, très-riche en fer, enfermé dans sa gangue fusible, convenait parfaitement au mode de réduction que l'ingénieur comptait employer (VERNE, Île myst., 1874, p. 140). Un ammonite incrusté dans la roche, comme un diamant dans sa gangue (FLAUB., Bouvard, t. 1, 1880, p. 85) :
On y distingue dans un filon métallifère : les salbandes, ou parois du filon formées par la roche encaissante; la gangue [it. ds le texte], ou substance minérale ne renfermant pas de minerai; le minerai, ou substance exploitable. Le quartz forme souvent la gangue des filons métallifères.
BOULE, Conf. géol., 1907, p. 67.
P. anal. [Suivi d'un déterm. adj. ou compl. prép. de] Matière, composé quelconque enfermant, enveloppant un corps, un objet. Il porte son dîner : une tomme toute fraîche dans sa guangue [sic] d'aromates, six gousses d'ail, une topette d'huile bouchée par un morceau de papier (GIONO, Colline, 1929, p. 45). De loin en loin on apercevait au bout d'un sentier un mystérieux tumulus : enseveli dans sa gangue caillouteuse, un temple ou un palais ruiné (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 429).
BIOL., vieilli. Substance amorphe enveloppant un élément anatomique. Le procédé qui a donné à Bataillon les meilleurs résultats consiste à débarrasser tout d'abord l'œuf de sa gangue (E. PERRIER, Zool., t. 3, 1925, p. 2840). Quelques-uns de ces microbes s'enrobent dans une petite gangue adipo-cireuse qui les protège et les met à l'abri de l'action des médicaments (bacilles de Koch de la tuberculose) (GARCIN, Guide vétér., 1944, p. 9).
B. — Au fig. Ce qui enferme, dissimule une idée, un sentiment, un talent. La gangue d'où s'extrait le génie a ses lacunes (BALZAC, Cous. Pons, 1847, p. 167). Les souffrances, les nécessités de la vie nous font comme une gangue misérable où notre individualisme est opprimé (BARRÈS, Jard. Bérén., 1891, p. 205). Il s'acharne à débarrasser ce qu'il observe de toute la gangue d'idées préconçues (...) qui l'enveloppent, (...) et il arrive parfois à atteindre quelque chose d'encore inconnu qu'il lui semble être le premier à voir (SARRAUTE, Ère soupçon, 1956, p. 141).
REM. Gangué, -ée, adj. Entouré (comme) d'une gangue. (Ds ROB., Lar. Lang. fr. et Lexis 1975).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. dep. 1762. Homon. gang. Étymol. et Hist. 1552 « partie terreuse qui enveloppe un minerai, une pierre précieuse » (ISAMBERT, Recueil gén. des anc. lois fr., t. 13, p. 286). Mot du vocab. de la mine empr. à l'all. Gang proprement « chemin » qui a le sens de « filon » dans les mots composés, cf. Erzgang « filon métallique » (BL.-W.5). Fréq. abs. littér. : 100. Bbg. BARB. Misc. 1 1925/28, p. 39. - BOULAN 1934, p. 171. - COLOMB. 1952/53, pp. 323-324.

gangue [gɑ̃g] n. f.
ÉTYM. 1552; all. Gang « chemin », au sens fig. de « filon ».
1 Substance qui entoure (un minerai, une pierre précieuse à l'état naturel). || Gangue terreuse, métallique. || Débarrasser un minerai de sa gangue par lavage, broyage, fusion (→ Fondant, cit. 3).
1 Le rayon qui frappe un diamant entouré de gangue y est-il mieux reflété qu'en un diamant bien taillé où pénètre l'essence même du feu ?
Villiers de L'Isle-Adam, Contes cruels, « Sentimentalisme ».
2 (…) si l'on y trouve parfois un trait de naturel, une explosion de sentiment, c'est comme un grain de bon métal dans une gangue pâteuse et grossière.
Taine, Philosophie de l'art, t. I, p. 23.
Par métaphore. || « Picasso a sorti le cristal de sa gangue » (Éluard, Donner à voir, in Œ. compl., Pl., t. I, p. 944).
2 (1865). Substance hétérogène qui enveloppe (qqch.). || Épave entourée d'une gangue de boue.
3 Soulevé doucement hors du sol fouillé, les bêches toujours prêtes à aider à l'arrachement lent, le peuplier tiré hors de sa gangue laissait apparaître un instant des racines dont certaines, d'une finesse extrême, tremblaient en montant au jour.
Jean Taillemagre, Une peupleraie.
3 (1857). Fig. Ce qui enveloppe ou dissimule (qqch. de précieux). Enveloppe. || Dégager des idées… de leur gangue (→ Brut, cit. 6; extraire, cit. 2).
DÉR. Gangué.
HOM. Gang.

Encyclopédie Universelle. 2012.