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sentimentalisme

sentimentalisme [ sɑ̃timɑ̃talism ] n. m.
• 1801; de sentimental
Tendance à la sentimentalité. « On faisait de l'esprit [...] ; mais cela était empreint de sentimentalisme » (Nerval).

sentimentalisme nom masculin Attitude de quelqu'un qui se laisse guider par une sensibilité exacerbée.

sentimentalisme
n. m. Tendance à manifester une sentimentalité excessive dans sa conduite.

⇒SENTIMENTALISME, subst. masc.
A. — [Corresp. à sentimental B] Nature sentimentale d'une personne. Nous parlions du sentimentalisme des femmes de 1830, qui n'existe pas chez les femmes de maintenant (GONCOURT, Journal, 1895, p. 829).
B. — [Corresp. à sentimental A 2] Attachement sentimental à quelque chose. Le syndicalisme artisanal (...) réveille entre 1920 et 1940 une sorte de sentimentalisme du métier manuel en France (Univers écon. et soc., 1960, p. 1013).
C. — [Corresp. à sentimental A 3] Dans le domaine de la litt. ou des arts
1. Caractère d'un écrivain, d'un artiste qui dans son œuvre, accorde une large place au sentiment. Quand le sentimentalisme de Rousseau a brisé le cartésianisme, quand l'individualisme de Voltaire a brisé la corporation, il n'y a plus une seule force, ni sociale ni spirituelle, qui soit capable de contraindre et de contenir l'individu (FAURE, Espr. formes, 1927, p. 50).
2. Caractère sentimental d'un écrit, d'une œuvre. Roman d'un sentimentalisme ridicule. Manon Lescaut (...) se divise en deux parties, l'une gaie, pleine de vie (...), l'autre violemment dramatique (...) les derniers tableaux sont gâtés par un sentimentalisme facile, et c'est le défaut que l'on retrouve dans les autres ouvrages de Puccini (DUMESNIL, Hist. théâtre lyr., 1953, p. 166).
3. Théorie, courant littéraire ou artistique qui accorde une place importante au sentiment. Étudier le dieu de la philosophie moderne avant Kant et depuis Kant, c'est, en somme, étudier successivement le dieu de la raison et le dieu du sentiment, bien que les deux courants: sentimentalisme et rationalisme, soient toujours en conflit plus ou moins apparent (Théol. cath. t. 4, 1 1920, p. 1243).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1801 (MERCIER Néol., p. 384). Dér. de sentimental; suff. -isme. Fréq. abs. littér.:36.
DÉR. Sentimentaliste, subst. masc. et adj., dans le domaine de la litt. ou des arts. a) Subst. masc. [Corresp. à sentimentalisme C] Théoricien du sentimentalisme. Les sentimentalistes présentent (...) deux sortes d'objections au formalisme [musical] (Ch. LALO, Esthét. mus. sc., 1908, p. 16). b) Adj. ) [En parlant d'un écrivain, d'un artiste] Qui dans son œuvre accorde une large place au sentiment. M. de Constant, comme J.-J. Rousseau, en s'emparant du sentiment religieux, n'a été que sentimentaliste, et nullement religieux (ECKSTEIN, Le Catholique, oct. 1827, p. 58 ds QUEM. DDL t. 21). ) [En parlant d'un écrit, d'une œuvre artist.; corresp. à sentimental A 3] Qui a un caractère sentimental, romancé. [M. Thierry de l'Académie des Inscriptions] a publié une histoire sentimentaliste de la conquête de l'Angleterre par Guillaume (STENDHAL, Souv. égotisme, 1832, p. 47). []. 1re attest. 1827 (ECKSTEIN, loc. cit.); de sentimentalisme, suff. -iste.
BBG. — BONN. 1920, p. 128. — LARTHOMAS (P.). Flaubertiana. In:[Mél. Lanly (A.)]. Nancy, 1980, p. 477.

sentimentalisme [sɑ̃timɑ̃talism] n. m.
ÉTYM. 1801; de sentimental.
Affectation de sensibilité; tendance sentimentale (en littérature, en art…).
0 On faisait là de l'esprit et du paradoxe comme partout; mais cela était empreint de sentimentalisme, et même d'une sorte de mysticisme qui se rattachait facilement aux impressions superstitieuses de personnes issues, pour la plupart, de la vieille Armorique.
Nerval, le Marquis de Fayolle, V.

Encyclopédie Universelle. 2012.