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• 1540; du lat. vitrum « verre » et -fier

1 ♦ Transformer en verre par fusion ou donner la consistance du verre à. Sc. Donner la structure vitreuse à. Pronom. Se vitrifier sous l'effet de la chaleur. — Matières vitrifiées. « Ces déchets, les plus radioactifs du cycle nucléaire, sont destinés à être vitrifiés, c'est-à-dire coulés avec du verre dans des conteneurs » (Le Nouvel Observateur, 1989).

2 ♦ (mil. XX^e) Recouvrir (un parquet) d'une matière plastique transparente pour le protéger. — Par métaph. « La route vitrifiée de verglas » (Colette).

v. tr.

d1./d Transformer en verre par fusion; donner l'aspect du verre à.

|| v. Pron. Lave qui se vitrifie en refroidissant.

d2./d Recouvrir (une surface) d'un produit transparent et imperméable pour faciliter son entretien. Vitrifier un parquet.

⇒VITRIFIER, verbe trans.

A. — 1. Transformer, par cuisson ou par fusion, une substance en verre, ou lui donner l'aspect, les caractéristiques du verre. Deux ou trois fois aussi, la grève fut atteinte par le fluide électrique, qui fondit le sable et le vitrifia (VERNE, Île myst., 1874, p. 291).

♦ [Dans un cont. métaph.] Les femmes froides, frêles, dures et minces (...) ont l'âme de la couleur pâle de leurs yeux clairs (...) aussi pour fondre, pour vitrifier ces cailloux, faut-il des coups de foudre (BALZAC, Béatrix, 1839, p. 221).

— Empl. pronom. [La pâte céramique] se contracte de plus en plus, se vitrifie et, si la température croît encore, elle se scorifie (LARCHEVÊQUE, Fabric. industr. porcel., 1898, p. 6).

2. Au fig. Rendre dur et inaltérable comme le verre. Je n'en ai gardé souvenir de rien de précis [de ces quelques jours passés avec Pierre Louis], mais bien seulement d'une extraordinaire ferveur, d'une joie, d'une frénésie qui m'éveillait dès l'aube, éternisait chaque instant de chaque heure, vitrifiait ou volatilisait tout ce qui s'approchait de mon cœur (GIDE, Si le grain, 1924, p. 606).

— Part. passé en empl. adj. Tout en eux [les révolutionnaires] est flétri, mort. Les sentiments s'écaillent, tombent en poussière; les sens vitrifiés ne peuvent plus jouir de rien et se cassent net à la moindre tentative (CENDRARS, Moravagine, 1926, p. 123).

B. — 1. Revêtir une surface, le plus souvent un sol, d'un enduit plastique transparent, afin de le protéger et de lui donner un aspect brillant. Vitrifier un plancher. S'il s'agit d'un parquet moderne dans lequel les lames très minces 8 mm d'épaisseur sont collées sur ciment ou sur isolant (...) avec une colle vinylique celle-ci sous l'action de l'eau finirait par se détériorer. Ce genre de parquet gagne à être vitrifié (D. CHAPPAT, Dict. du nettoyage, Paris, Le Livre de poche, 1966, p. 103).

2. CONFIS. Être vitrifié. [En parlant d'un bonbon de sucre cuit] Être enduit d'une pellicule de protection translucide pour le protéger de l'humidité (d'apr. GDEL).

1. Vitrifier un pays, une ville. ,,Les atomiser, les détruire entièrement par des bombes nucléaires`` (GDEL).

2. [Corresp. à vitrification C 2] ,,Procéder à la vitrification`` (GDEL).

REM. Vitrifié, -ée, part. passé en empl. adj. a) Meulage. Meule vitrifiée. ,,Meule dont le liant est un mélange d'argile et de solvant subissant la vitrification`` (PEYROUX Techn. Métiers 1985). b) Électr. Résistance vitrifiée. ,,Résistance métallique recouverte d'une glaçure de verre pour la protéger`` (PEYROUX Techn. Métiers 1985).

Prononc. et Orth.:[], (il) vitrifie [-fi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1550 vitrefier « fondre une substance de manière à la transformer en verre ou à lui donner les qualités du verre » (B. DES PÉRIERS, Nouvelles récréations, 12, éd. K. Kasprzyk, p. 65); 1553 se vitrifier « se convertir en verre » (ALBERT, Architecture, trad. J. Martin, 33a ds Rom. Forsch. t. 32, p. 182). Dér. sav. du lat. vitrum « verre »; suff. -(i)fier. Fréq. abs. littér.:19.

DÉR. Vitrifiable, adj. [En parlant d'une substance] Qui peut se transformer en verre ou en une matière ayant l'aspect et les caractéristiques du verre. Synon. vitrescible. Enduit, couleur, poudre vitrifiable. On s'occupera sérieusement d'établir des manufactures, dont nous avons en abondance les matières premières, telles que le fer, le cuivre, le plomb, les sables vitrifiables (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 3, 1801, p. 181). Les métaux destinés à être recouverts d'émail (...) doivent être purs. L'alliage aurait l'inconvénient de les rendre trop fusibles et impropres à recevoir la couche vitrifiable (MEYER, Art émail Limoges, 1895, p. 1). Matière vitrifiable. ,,Matière première utilisée, après conditionnement, pour la préparation du mélange vitrifiable`` (GDEL). La machine de la Corning Glass Works (...) débite 500 ampoules à la minute (...) sans intervention manuelle autre que l'enfournement des matières vitrifiables (Cl. DUVAL, Verre, 1966, p. 79). Mélange vitrifiable. ,,Mélange homogène et légèrement humidifié des matières premières, en proportions définies, donnant après enfournement et fusion le verre de composition désirée`` (GDEL). — []. Att. ds Ac. dep. 1762. — 1^re attest. 1727 (RÉAUMUR, Des différentes manières dont on peut faire la porcelaine ds Mém. de l'Ac. Royale des sciences, p. 194); de vitrifier, suff. -able.

BBG. — DUB. Dér. 1962, p. 57. — QUEM. DDL t. 27 (s.v. vitrifié).

vitrifier [vitʀifje] v. tr.

ÉTYM. 1540; du lat. vitrum « verre », et -fier.

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1 Transformer en verre par fusion ou donner la consistance du verre à… — Sc. Donner la structure vitreuse à (une matière). — Pron. || Se vitrifier sous l'effet de la chaleur.

2 (Mil. XX^e). Recouvrir (un parquet) d'une matière plastique transparente pour le protéger.

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vitrifié, ée p. p. adj.

♦ || Matières vitrifiées. — Par métaphore. || « La route vitrifiée de verglas » (Colette).