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viatique

viatique [ vjatik ] n. m.
• 1420; « voie » XIVe; lat. viaticum « provisions, argent pour le voyage »
1Argent, provisions donné(es) à un religieux pour voyager, et par ext. à tout voyageur.
2(mil. XVIe) Communion portée à un mourant. Recevoir le viatique. Viatique et extrême-onction.
3Fig. et littér. Soutien, secours indispensable. « Savoir est un viatique » (Hugo). « ce chant fut un viatique » (Michelet).

viatique nom masculin (latin viaticum) Vieux. Argent, provisions que l'on donne à quelqu'un pour un voyage. Sacrement de l'eucharistie donné à un chrétien en danger de mort. Littéraire. Ce qui aide et soutient pour les besoins de l'existence.

viatique
n. m.
d1./d Provisions, argent qu'on donne à qqn pour un voyage.
|| Fig. Soutien, secours.
d2./d RELIG CATHOL Sacrement de l'eucharistie administré à un malade en péril de mort.

⇒VIATIQUE, subst. masc.
A. — 1. Vieilli. Argent, provisions de route donné(es) à quelqu'un, notamment à un religieux, pour voyager. Il connut qu'il était envoyé par Dieu vers le roi de France (...). Il trouva des personnes pieuses qui (...) pourvurent à son équipement et à son viatique (...). Le roi lui fit un accueil bienveillant (A. FRANCE, J. d'Arc, t. 2, 1908, p. 188). [Le Calife] attribua à chaque chef une province à conquérir, et il fut entendu que tout Arabe qui passerait le Nil recevrait pour viatique un vêtement et une pièce d'or (THARAUD, Mille et un jours Islam, II, 1938, p. 172).
2. P. ext. Argent, provisions que l'on emporte pour voyager. Le maïs fut, sous forme de graines, de farine, ou de grains grillés, le viatique des explorateurs et des pionniers, ainsi que plus tard la providence du petit fermier (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 137).
3. Arg. des joueurs. ,,Somme remise par le Casino de Monte-Carlo aux joueurs ayant perdu tout ce qu'ils possédaient, afin de leur permettre de quitter la Principauté et de regagner leur domicile`` (QUILLET 1965).
B. — Spécialement
1. ANTIQ. GR. ,,Pièce de monnaie (une obole) que l'on mettait dans la bouche des morts pour payer à Charon leur passage du Styx, à partir du VIe s. av. J.-C.`` (GDEL).
2. RELIG. CATH. Sacrement de l'eucharistie administré à un mourant. Administrer, apporter, donner le viatique à un malade, à un mourant; recevoir le viatique, le saint viatique. Ma femme a reçu, ce matin, le Viatique des mourants et le sacrement de l'Extrême-Onction. On ne sait si elle vivra, si même elle vivra plus d'un jour. Elle a fait ses recommandations dernières (BLOY, Journal, 1895, p. 213).
P. métaph. Jamais le docteur n'avait goûté une joie si grande, lorsqu'il réussissait, d'une piqûre, à calmer une crise, à voir le malade hurlant s'apaiser et s'endormir. Elle, au retour, l'adorait, très fière, comme si leur amour était le soulagement qu'ils portaient en viatique au pauvre monde (ZOLA, Dr Pascal, 1893, p. 217).
Communier en viatique. Communier sans obligation d'être à jeun. Les implacables médecins ne le croient pas encore assez malade pour communier en viatique et il ne faut pas inquiéter son entourage (MAURIAC, Pascal et sa sœur, 1931, p. 241).
C. — Au fig., littér. Aide, secours, soutien. Savoir est un viatique; penser est de première nécessité; la vérité est nourriture comme le froment (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 210). Au lieu d'identifier et d'affronter ses « dragons », le pouvoir a tourné la tête, et choisi de durer en tirant ses viatiques de la petite pharmacie de campagne de la IVe République (Le Point, 19 oct. 1991, p. 49, col. 1).
Le viatique de + subst. désignant un soutien ou ce à quoi il apporte du secours. Et tu as déjà deviné (...) que je ne puis te laisser partir (...) sans le viatique d'une brève et chaude parole (VERLAINE, Œuvres posth., t. 2, Voy. Fr., 1896, p. 82). La télévision est par ses films et ses programmes le premier entrepreneur de spectacles de la planète, un impressionnant agent d'intégration sociale et l'heureux viatique d'innombrables solitudes (Le Point, 16 juill. 1990, p. 23).
Avoir le viatique de + inf. Et elle n'eut, pas même, le viatique d'apercevoir la phosphorescente étoile flottante de la tête de Jean, sur la mer (LAFORGUE, Moral. légend., 1887, p. 176).
Prononc. et Orth.:[vjatik]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Fin XIVe-déb. XVe s. « façon de se comporter, agissements » (EUSTACHE DESCHAMPS, Œuvr., VI, 249 ds GDF. Compl.); b) 1420 « provisions » (Arch. de Bretagne, VI, 29 ds Fonds BARBIER: Item, nous ont signiffé, que nostre terrouer est grandement peuplé de gens, la Dieu mercy, et que en icela n'a pas terre a croistre blez pour la suffisante substantation et viatique de la dixiesme partie des gens qui habitent et conversent en iceli); c) 1690 « argent et provisions donnés à un religieux qui fait un voyage » (FUR.); 2. mil. XVIe s. « (dans la religion catholique) sacrement de la communion administré à des mourants » (E. MEDICIS, Chroniques, éd. A. Chassaing, t. 1, p. 463); 3. 1834 « soutien, secours » (SAINTE-BEUVE, Volupté, t. 2, p. 191). Empr. au lat. viaticum « provisions de voyage; argent pour le voyage », neutre subst. de l'adj. viaticus « du voyage » (d'où l'empr. repas viatique, ca 1429-30, ALAIN CHARTIER, Le Livre de l'Espérance, éd. F. Rouy, p. 67), dér. de via « voie, route, chemin »; « marche, voyage ». Fréq. abs. littér.:123. Bbg. GOUG. Mots t. 3 1975, p. 186.

viatique [vjatik] n. m.
ÉTYM. 1420, « provisions »; « voie », XIVe; lat. viaticum « provisions, argent pour le voyage ».
1 (1690). Argent, provisions données à un religieux pour voyager.Par ext. Provisions, argent pour un voyageur.
1 D'après les assurances favorables de l'abbé Pirard, le marquis prit un billet de mille francs : — Envoyez ce viatique à Julien Sorel; faites-le moi venir.
Stendhal, le Rouge et le Noir, I, XXX.
2 (1664). Secours pour passer dans l'autre vie (→ Sacramentalité, cit.).(Mil. XVIe). Spécialt. Communion portée à un mourant. || Recevoir le viatique (→ Anéantissement, cit. 3). Eucharistie. || Viatique et extrême-onction (cit. 1).
3 (1834). Littér. Soutien, secours. || Savoir est un viatique (→ Nourriture, cit. 7). || Ce chant fut un viatique (→ Soutien, cit. 3).
2 Le besoin que j'ai de toi fait que je compte trop sur cette lettre de chaque matin, et, quand ce viatique me fait défaut au réveil, ma journée de travail est sans courage.
Martin du Gard, les Thibault, t. IV, p. 232.

Encyclopédie Universelle. 2012.