vaillance [ vajɑ̃s ] n. f.
1 ♦ Littér. Valeur guerrière, bravoure. « Sa vaillance sans mesure [...] ressemble plus souvent à l'impétuosité qu'au courage » (A. Gide).
2 ♦ Vieilli Courage d'une personne que la souffrance, les difficultés, le travail n'effraient pas. « Gervaise était alors enceinte de huit mois. Mais elle montrait une belle vaillance » (Zola).
⊗ CONTR. Lâcheté; faiblesse.
● vaillance nom féminin (de vaillant) Littéraire Courage physique en face du danger. Résistance à l'adversité, à la souffrance : Faire preuve de vaillance au moment du décès d'un être cher. ● vaillance (citations) nom féminin (de vaillant) Littéraire François, duc de La Rochefoucauld Paris 1613-Paris 1680 […] Ce n'est pas toujours par valeur et par chasteté que les hommes sont vaillants et que les femmes sont chastes. Maximes Thucydide Athènes vers 460-après 395 avant J.-C. Mettez le bonheur dans la liberté, la liberté dans la vaillance. Histoire de la guerre du Péloponnèse, II, 43, 4 (traduction J. de Romilly) Commentaire Périclès s'adressant aux Athéniens. ● vaillance (synonymes) nom féminin (de vaillant) Littéraire Courage physique en face du danger.
Synonymes :
- audace
- bravoure
- courage
- héroïsme
- intrépidité
Contraires :
- lâcheté
- pusillanimité
Résistance à l'adversité, à la souffrance
Synonymes :
- coeur
- cran (familier)
vaillance
n. f.
d1./d Litt. Bravoure.
d2./d Courage devant la difficulté, l'adversité.
⇒VAILLANCE, subst. fém.
A. — Vertu dont fait preuve le guerrier courageux face au danger. Synon. bravoure, courage, générosité. Nos troupes se jetèrent du haut en bas des Pyrénées à leur façon, à la façon des torrents. Le succès rallia tout: sous la tente, l'honneur et la vaillance française ne laissèrent aucune place à ces projets qu'enfante l'oisiveté des garnisons et des camps (CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 194). Tout me persuade que la victoire (...) sera due non à ceci ou à cela dont on aura fait un emploi plus judicieux, ni à l'aviation, ni à la supérieure vaillance des troupes — mais bien à quoi que ce soit que nous ne connaissons pas encore, et qui défoncera l'adversaire par surprise (GIDE, Journal, 1918, p. 654).
♦ Acte, preuve de vaillance. Cet acte de vaillance fit reculer la multitude (GOBINEAU, Nouv. asiat., 1876, p. 161).
B. — Courage moral que l'on manifeste face à l'adversité, à la douleur, aux difficultés de la vie. Synon. courage, force, tenacité. J'ai envoyé tout de suite votre lettre à Angèle (...) Soyez sûr que sa vaillance est à la hauteur des chagrins et du devoir de sa situation (SAND, Corresp., t. 4, 1858, p. 148). Quelle vaillance il y avait dans cette élégante et menue petite personne! Il devenait indulgent pour les sottises que naguère il avait relevées en elle (ROLLAND, J.-Chr., Maison, 1909, p. 954).
C. — Vigueur physique, énergie, ardeur à vivre et à entreprendre. Synon. dynamisme, entrain. Il anticipait sur la joie du départ, il en pressentait l'entrain et la vaillance (ROMAINS, Copains, 1913, p. 72). Il s'était levé de son banc avec un violent mal de tête. Sa belle vaillance du matin l'avait quitté. Il se sentait abominablement seul et le cœur tout gonflé de je ne sais quoi de saumâtre qu'il se refusait à appeler de la tristesse, mais qui remplissait de larmes ses yeux (GIDE, Faux-monn., 1925, p. 994).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1155 « vertu guerrière, courage, mépris du danger » (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 4926: mult esteit de grant vaillance); ca 1160 (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 3976: ne fu feme de sa vaillance); b) fin XIVe s. « acte de courage, de bravoure, exploit » (FROISSART, Chron., éd. S. Luce, t. 5, p. 50: vaillance d'armes; éd. G. Raynaud, t. 10, p. 69: ses vaillances); 2. fin XIIe-déb. XIIIe s. « valeur, prix moral » (CHASTELAIN DE COUCI, Chansons, éd. A. Lerond, XXV, 39, p. 181: Car vous estes de si tres grant vaillance); 3. 1858 « énergie, courage moral, résistance à l'adversité » (SAND, loc. cit.). B. 1. Ca 1160 « valeur, prix » (Moniage Guillaume, éd. W. Cloetta, I, 530: n'en porterés le vaillance d'un gant); 2. 1174-76 « équivalence » (GUERNES DE PONT-STE-MAXENCE, St Thomas, éd. E. Walberg, 4532: rendre [...] a vaillance). Dér. de vaillant; suff. -ance. Cf. lat. et b. lat. valentia « force de corps, vigueur; courage; faculté, capacité ». Fréq. abs. littér.:271. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 463, b) 333; XXe s.: a) 572, b) 233. Bbg. GOUG. Mots. t. 1. 1962, pp. 115-118. — SCHUCHARD (B.). Valor... Bonn, 1970, pp. 115-116.
vaillance [vajɑ̃s] n. f.
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1 Vx. Valeur, prix moral. || La vaillance militaire (Montaigne). || « (…) la vaillance De son courage et de sa lance » (Malherbe).
2 Littér. Vertu guerrière; absence de peur devant le danger. ⇒ Bravoure, courage, générosité (vieilli). → Entre-tuer, cit. 1; héroïsme, cit. 2. || « Laisse (cit. 1) faire le temps, ta vaillance et ton roi ». — Acte de vaillance. ⇒ Prouesse (→ Peur, cit. 18). || Vaillance à la guerre, dans la lutte.
1 — (…) sa vaillane sans mesure (d'Ajax), irréfléchie, ressemble plus souvent à l'impétuosité qu'au courage; c'est une élémentaire fureur qui se satisfait d'elle-même et l'enivre (…)
Gide, Ajax, 1.
3 (Av. 1865). Courage d'une personne que la souffrance, les difficultés, le travail n'effraient pas. || Accueillir avec une vaillance lucide les avertissements (cit. 9) de l'âge.
2 Gervaise était alors enceinte de huit mois. Mais elle montrait une belle vaillance, disant avec un rire que l'enfant l'aidait, lorsqu'elle travaillait; elle sentait, en elle, ses petites menottes pousser et lui donner des forces.
Zola, l'Assommoir, IV, t. I, p. 122.
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CONTR. Lâcheté. — Faiblesse.
Encyclopédie Universelle. 2012.