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traite

traite [ trɛt ] n. f.
XIVe; subst. au fém. du p. p. de traire « tirer »
I
1Vx Action de faire venir, de transporter. transport.
(1690) Anciennt Traite des nègres, des noirs : commerce et transport des esclaves noirs. — (1846) Traite des blanches : délit consistant à entraîner ou détourner des femmes en vue de la prostitution. « La traite des nègres nous émeut à bon droit [...] Mais sachons mettre à nu aussi un autre ulcère [...] la traite des blanches » (Hugo).
2(1675) Vx Action de retirer (de l'argent, par lettre de change).
(1723) Mod. Lettre de change; billet, effet (de commerce). Tirer une traite. Escompter, payer une traite. « Il y avait les traites harcelantes des achats dits à tempérament » (Duhamel).
II(XVe) Vieilli Trajet effectué sans s'arrêter. chemin, parcours. « Il ne comptait pas faire une longue traite » (Balzac). Mod. Loc. adv. D'UNE TRAITE. « Il reprit sa course, arriva d'une traite rue d'Amsterdam » (A. Daudet). Faire le voyage d'une traite, d'une seule traite. Fig. D'une (seule) traite : sans interruption. III(1538) Opération par laquelle on trait les vaches, les animaux domestiques. mulsion. Traite mécanique.

traite nom féminin (de traire) Vieux. Fait d'effectuer un parcours ininterrompu : Faire une longue traite. Droit Synonyme de lettre de change. Histoire Droit de douane levé sur les marchandises qui entraient ou sortaient du royaume ou de certaines provinces. Forme élémentaire de commerce qui consistait à échanger des marchandises manufacturées de faible valeur contre des produits locaux. Zootechnie Action de traire une femelle de mammifère. ● traite (difficultés) nom féminin (de traire) Emploi 1. Trait (= gorgée) : boire à grands, à longs traits ; boire un verre d'un (seul) trait, d'un seul coup. Au figuré : il a récité sa tirade d'un seul trait. 2. Traite (= étendue de chemin qu'on parcourt sans se reposer) : faire une longue traite ; il a fait la route d'une (seule) traite, sans s'arrêter. - Au figuré : il a dormi d'une seule traite jusqu'au matin. - Au figuré, d'un trait et d'une traite ont des sens très proches, et peuvent dans certains cas être employés l'un pour l'autre : vider son verre tout d'un trait, tout d'une traite. ● traite (expressions) nom féminin (de traire) Tout d'une (seule) traite, sans s'arrêter en chemin, sans interruption. Traite des êtres humains, infraction commise par l'individu qui, pour satisfaire les passions d'autrui, engage ou détourne, en vue de la débauche, des femmes ou des enfants. (On emploie surtout les expressions de traite des femmes ou de traite des Blanches.) Traite du Trésor, mode de paiement utilisé par les collectivités publiques, qui consiste à payer leurs créanciers au moyen de traites ou d'effets négociables sur le Trésor. Traite des nègres ou traite des Noirs, trafic d'esclaves noirs. Poste de traite, élément d'une installation de traite mécanique constitué de l'équipement nécessaire à la traite d'un animal. Salle de traite, local aménagé pour la traite des vaches, des chèvres, des brebis, comprenant des stalles pour immobiliser les animaux, un équipement de traite et, facultativement, des distributeurs d'aliments. Traite mécanique, traite effectuée à l'aide d'une machine à traire. ● traite (synonymes) nom féminin (de traire) Fait d'effectuer un parcours ininterrompu
Synonymes :
- course
- parcours
- trajet
Synonymes :
- Droit. lettre de change

traite
n. f.
rI./r Parcours effectué sans s'arrêter.
|| Tout d'une traite: sans s'interrompre.
rII./r
d1./d Vx Action de faire venir; transport.
Anc. Campagne d'achat, par les grandes compagnies européennes, de produits coloniaux, denrées agricoles et matières premières notam., pour les exporter en Europe. économie de traite. La traite des fourrures en Nouvelle-France.
|| (Afr. subsah.) Commercialisation de diverses cultures de rente; période où elle s'effectue. Traite arachidière. Traite du café.
Faire une bonne traite: bien vendre ses récoltes.
|| Traite des Noirs: déportation de Noirs africains qu'on vendait comme esclaves (en Amérique, notam.).
|| Traite des Blanches: exploitation de jeunes femmes qu'on livre à la prostitution.
d2./d Lettre de change, effet de commerce. Accepter une traite.
rIII/r AGRIC Action de traire. Traite manuelle, mécanique.
Ce qui a été trait.

I.
⇒TRAITE1, subst. fém.
A. — COMMERCE
1. HIST., vx
a) Transport de marchandises d'un état à un autre, d'une province à une autre. La traite du blé, des grains, du maïs. (Dict. XIXe et XXe s.).
b) HIST. FISCALE. Taxe douanière prélevée sur ces marchandises. On payait la traite des marchandises en Bretagne, en Dauphiné (LITTRÉ). Ne transportant pas de marchandises il n'eut point à passer par les « traites », c'est-à-dire les douanes (DRUON, Roi de fer, 1955, p. 147).
Traite foraine. Droit perçu sur toute marchandise entrant dans le royaume. Traites foraines. Il y a presque autant de taxes pour les acquits qu'il y a de buralistes (Cahier de doléances Insming, 1789 ds Doc. hist. contemp., p. 35).
2. HIST. COLONIALE. Trafic effectué du XVIe au XIXe s. par certains navires de commerce, principalement sur les côtes d'Afrique, qui consistait à échanger des denrées contre des marchandises et des spécialités locales. Synon. commerce. La traite des bois précieux, des épices, de la gomme, de l'ivoire; article, économie, marchandise de traite. Il examinera (...) quelles marchandises, quels objets seraient les plus convenables pour la traite des fourrures (Voy. La Pérouse, t. 1, 1797, p. 36). Le collègue au « corocoro » achetait du caoutchouc de traite, brut, qu'on lui apportait de la brousse, en sacs, en boules humides (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 172).
En partic.
Traite des esclaves, des noirs, des nègres. Trafic consistant à échanger des marchandises contre des noirs africains ou à les acheter pour les employer ou les revendre en qualité d'esclaves. Abolition de/abolir la traite des noirs, des esclaves. Un monstre de petit moricaud qui naviguait depuis l'âge de sept ans sur un navire de commerce, et que je soupçonne (...) d'avoir fait la traite des noirs (A. FRANCE, Livre ami, 1885, p. 54):
... il s'aperçut que le meilleur moyen d'arriver à la fortune était, dans les régions intertropicales, aussi bien qu'en Europe, d'acheter et de vendre des hommes. Il vint donc sur les côtes d'Afrique et fit la traite des nègres, en joignant à son commerce d'hommes celui des marchandises les plus avantageuses à échanger sur les divers marchés où l'amenaient ses intérêts.
BALZAC, E. Grandet, 1834, p. 231.
Absol. Abolir, supprimer la traite; la traite en Afrique. Mais la traite est favorable aux Africains; elle les soustrait au plus pénible esclavage, à tout ce que la barbarie a de plus cruel parmi eux, et elle devient un des moyens de population pour un continent immense: ainsi, la politique, d'accord avec l'humanité, exige que l'esclavage y soit continué (BAUDRY DES LOZ., Voy. Louisiane, 1802, p. 109). — (...) dis-moi, d'où viens-tu? Je viens de la côte d'Afrique, je fais la traite, j'ai mon chargement, et je vais à la Jamaïque pour y vendre des noirs (SUE, Atar-Gull, 1831, p. 10).
P. anal.
Traite des blanches. Trafic, toujours vivant de nos jours, qui consiste à enlever des jeunes filles et des jeunes femmes pour les livrer à la prostitution en France ou à l'étranger (Amérique du Sud, Moyen-Orient notamment). J'ai en horreur cette honteuse parodie de l'amour, la prostitution, la traite des blanches et autres gentillesses de même ordre (L. DAUDET, Brév. journ., 1936, p. 231). P. plaisant. Traite des blancs. Track: Vite! les malles, les paquets! nous quittons Paris! (...) (Désignant Mouillebec) J'emmène cet homme (...) (Désignant Alidor) J'emmène aussi celui-là! (...) Rosa: Mais c'est la traite des blancs (LABICHE, Deux merles bl., 1858, II, 15, p. 209).
Arg. milit., vx. Traite des blancs. Opération consistant à trouver un remplaçant qui accepte de faire son service militaire à la place d'un autre, moyennant finances. Il résolut de se vendre, de s'offrir comme remplaçant pour le service militaire (...) Il alla donc trouver un de ces hommes qui font la traite des blancs (BALZAC, Vendetta, 1830, p. 216).
B. — 1. FIN. Synon. de lettre de change. Monsieur vient de me dire: Mes lettres de change seront acquittées, ajouta-t-il en présentant des traites souscrites par le comte, toutes protestées (BALZAC, Gobseck, 1830, p. 415). Il s'agissait, en effet, d'une somme importante; cent mille francs à payer en deux traites (A. DAUDET, Fromont jeune, 1874, p. 279).
SYNT. Traite acceptée, avalisée, émise, impayée, refusée; traite à échéance, à vue, à 30, à 60 jours, à trois mois, à un ordre, au profit de, à payer; accepter, émettre, escompter, faire, fournir, payer, présenter, signer, tirer une traite; payer, payable en/par traites; agent de traite.
2. Au fig. (Tirer) une traite sur + subst. abstr. Prendre une assurance sur (l'avenir, la chance, etc.). Au Quartier, tout le monde travaillait à préparer sa vieillesse (...). De quinze à vingt-cinq ans, on tirait des traites sur sa vieillesse (MAGNANE, Bête à concours, 1941, p. 372). Non, je n'hésite pas à acheter un billet de la loterie, à tirer une traite sur la fortune et le destin (ARNOUX, Double chance, 1958, p. 65).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694, 1718: traitte; dep. 1740: traite. Étymol. et Hist. 1. 1350 traicte « droit perçu aux frontières sur la circulation des marchandises » (Confirmation de privilèges de Jean Ier ds Ordonnances des rois de France, t. 2, p. 340), répertorié comme terme de civilis. dès RAYMOND 1832; 2. 1675 « action de retirer l'argent d'une lettre de change » (SAVARY, p. 141); 1723 « lettre de change tirée sur un correspondant » (SAVARY DES BRUSLONS); 3. 1375 traitte « transport de marchandises entre différents pays (ou différentes provinces) » (doc. Inventaire mobilier des ducs de Bourgogne, éd. B. Prost, t. 1, p. 408, note 2); 1611 « traffic que font les bâtiments de commerce » (COTGR.); 1680 (RICH.: Traite c'est un commerce entre des vaisseaux et les habitans d'une côte); spéc. 1690 traitte des Negres (FUR.); 1846 traite des blanches (BALZAC, Les Petits bourgeois, chap. 18, t. 5, p. 340b ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 10, p. 139). Subst. au fém. du part. passé de traire « tirer » avec peut-être infl. de traiter au sens 3. Bbg. QUEM. DDL t. 16, 21.
II.
⇒TRAITE2, subst. fém.
A. — Trajet, parcours que l'on effectue généralement en une seule fois, sans faire de halte. Synon. marche2, route. (Faire, fournir) une bonne traite, une traite de cent lieues. M. Alexandre (...) roulait une cigarette devant la salle d'attente, regardant tout ce petit monde coureur de banlieue avec l'air de supériorité et de lassitude du voyageur qui a de longues traites à fournir (A. DAUDET, Pte paroisse, 1895, p. 115). Les chevaux qui avaient fourni une longue traite la veille (...) commençaient à renâcler (GIONO, Hussard, 1951, p. 260).
B. — Loc. (Tout) d'une traite, d'une seule traite. En une fois, sans s'arrêter, sans s'interrompre.
1. [Détermine un verbe de mouvement] Courir, descendre, marcher, monter, traverser d'une (seule) traite, (tout) d'une traite. Je compte aller tout d'une traite à Madrid sans m'arrêter à Burgos (MÉRIMÉE, Lettres Ctesse de Montijo, t. 1, 1840, p. 16). Au lieu de faire une demi-lieue d'une seule traite, je me reposai à tous les kilomètres (MALOT, R. Kalbris, 1869, p. 81).
2. [Détermine un autre verbe d'action] Dire, écrire, lire, parler (tout) d'une traite, d'une (seule) traite; dormir d'une traite. Ayant expédié d'une traite (...) une demi-douzaine d'affaires qui étaient l'arrivée du jour, il perdit soudainement patience (COURTELINE, Ronds-de-cuir, 1893, p. 133). J'ai débité notre histoire d'une traite (COCTEAU, Parents, 1938, II, 1, p. 235).
Prononc. et Orth. V. traite1. Étymol. et Hist. 1394 d'une traite « d'affilée » (HARDOUIN, Trésor de venerie, 637 ds T.-L.); ca 1500 traicte « distance parcourue en une fois » (PHILIPPE DE COMMYNES, Mém., éd. J. Calmette, t. 3, p. 210). Subst. au fém. du part. passé de traire « tirer vers ».
III.
⇒TRAITE3, subst. fém.
Action de traire les vaches et quelques autres femelles de mammifères domestiques (brebis, chèvres); résultat de cette action. Synon. mulsion. Traite à la main; traite mécanique; manège, salle, stalle de traite; début, heure, moment de la traite. Je leur appris [aux bouviers] qu'une traite habile, à fond, qui épuise le pis, était une condition essentielle de lait abondant. Il y fallait un doigté aussi ferme que doux. Afin que ce massage sollicitât les glandes à se vider, à se relâcher pour ainsi dire. Que plus ils obtiendraient de lait à une traite, plus il en viendrait à la suivante; deux traites suffisant par jour (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 242). [Les femmes] adoptent la mécanisation comme un soulagement; déjà un certain nombre d'entre elles, abandonnent la traite à la main pour la traite à la machine (DEBATISSE, Révol. silenc., 1963, p. 152).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1538 traitte (EST.). Subst. au fém. du part. passé de traire « tirer du lait ».
STAT. Traite1, 2 et 3. Fréq. abs. littér.:516. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 667, b) 603; XXe s.: a) 537, b) 561.

traite [tʀɛt] n. f.
ÉTYM. XIIe; substantivation au fém. du p. p. du v. traire « tirer » qui avait de nombreux sens dérivés en anc. franç. (→ Tirer); nombreux sens jusqu'au XVIIe : « espace de temps, durée; série, poursuite (devant un tribunal); traction ». REM. Sauf au sens III, le mot est rattaché au verbe 1. traiter (II., 2.).
———
I
1 (1394). Vx. Le fait de faire venir, de « tirer » (IV., B.) des marchandises d'un lieu, de les transporter pour en faire commerce. Transport. || La traite des grains (Pellisson, in Littré).Spécialt. Trafic maritime sur les côtes d'Afrique (du XVIe au XIXe siècle).(1690). Anciennt. || La traite des nègres, des noirs, des esclaves : le commerce et le transport des esclaves noirs (délit international depuis le Congrès de Vienne de 1815). Esclavage (cit. 4; → Inexpiable, cit. 1; négrier, cit. 2).(1827, Michelet, in D. D. L.). || Traite des blancs : esclavage des Européens (par les Barbaresques).REM. Traite s'est dit des engagements militaires forcés, des contrats de travail abusifs, au XIXe s. (1830). — (1846). || Traite des blanches : embauche, entraînement ou détournement de femmes en vue de la prostitution (le délit implique la fraude ou la contrainte, lorsqu'il s'agit de femmes majeures).
1 La traite des nègres nous émeut à bon droit; nous examinons cette plaie et nous faisons bien. Mais sachons mettre à nu aussi un autre ulcère, plus douloureux encore peut-être : la traite des blanches.
Hugo, Choses vues, II, VI.
2 Ils disent, ces messieurs, qu'ils nous donnent de l'argent… Allez, cet argent est bien à nous; la traite des blanches, ils la font tous les jours avec notre jeunesse, notre beauté.
Ed. de Goncourt, la Faustin, II.
3 Ils (les jeunes gens tombés [cit. 24] au sort) s'adressaient à une agence qui (…) leur trouvait un pauvre diable lequel consentait à les remplacer au régiment pendant sept années (…) Ainsi, on faisait, en France, la traite des blancs, comme, en Afrique, la traite des noirs ! (…) Il y avait des marchés d'hommes, comme des marchés de bestiaux pour une plus horrible boucherie !
O. Mirbeau, Journal d'une femme de chambre, II.
2 (XIVe). Vx. Droit levé sur les marchandises transportées. || Traite foraine : droit d'entrée sur les marchandises.
3 (1679). Vx. || Traite et remise d'argent : action de retirer de l'argent, et, par métonymie, commerce des banquiers ( Banque).
(1723). Mod. Lettre de change, par laquelle se fait la « traite » de l'argent. Lettre (supra cit. 31; lettre de change); billet, effet (de commerce), retraite (2. retraite, cit.). || Tirer (IV., B., 3.) une traite sur… ( Tiré, tireur). || Signer une traite, présenter une traite à l'escompte; escompter, payer une traite.Traite documentaire (2.).Échéance d'une traite. || Série de traites échelonnées (d'une dette, d'un achat [cit. 3] à tempérament…).
4 Franç. d'Afrique. Commercialisation. || La traite du café.
———
II (XVe; → Tirer [II., B.] pays, chemin). Trajet effectué en une fois, sans s'arrêter. Chemin, distance, parcours. || Cheval capable de fournir une traite (→ Ragaillardir, cit. 2). Chevauchée. — ☑ Loc. (avec de). Aller, arriver, courir d'une traite, d'une seule traite quelque part (→ Cracher, cit. 8).
Fig. || D'une traite, d'une seule traite : sans interruption. || Débiter un discours d'une seule traite, tout d'une traite. Trait (I., 1.).
4 — Adieu, dit le renard, ma traite est longue à faire (…)
La Fontaine, Fables, II, 15.
5 Il ne comptait pas faire une longue traite; mais, trompé de lieue en lieue par les dires mensongers des paysans qu'il interrogeait, il crut prudent de ne pas s'engager plus loin sans se réconforter l'estomac.
Balzac, le Médecin de campagne, Pl., t. VIII, p. 322.
———
III (1538; → Tirer, IV. « traire »). Opération par laquelle on trait les vaches et les femelles d'animaux domestiques. Mulsion. || Traite mécanique.
COMP. 2. Retraite.

Encyclopédie Universelle. 2012.