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toto

toto [ tɔto; toto ] n. m.
• 1902; mot champenois répandu en 1914-1918; formation pop. par redoublt
Fam. Pou. « As-tu des totos ? demande l'infirmier » (Duhamel). ⊗ HOM. Totaux (total).

toto nom masculin (radical onomatopéique to-, évoquant quelque chose de très petit) Populaire. Pou. ● toto (homonymes) nom masculin (radical onomatopéique to-, évoquant quelque chose de très petit) totaux adjectif pluriel totaux nom masculin pluriel

Totó
(Antonio Furst de Curtis Gagliardi Ducas Commeno di Bisanzio, dit) (1898 - 1967) acteur italien; le plus grand comique italien d'après-guerre; une centaine de films.

I.
⇒TOTO1, subst. masc.
A. — Région. (Suisse romande), péj. Allemand, Suisse allemand. Le commissaire avait provisoirement renoncé en la présence de son gendre [un Suisse allemand] à toute plaisanterie sur les (...) Totos, têtes carrées, bouffeurs de choucroute (B. VALLOTTON, Potterat ds PIERREH. 1926).
B. — Vieilli. [P. réf. à Toto, symb. de l'enfant et de l'élève un peu naïf mais astucieux] Il y en a plus qu'on ne croit, de collectionneurs et puis aussi pour donner un côté dolce vita, de cocos, de totos, de biquets, de minets (Arts loisirs, 12 avr. 1967, p. 58, col. 1).
Fam. [N. fictif empl. comme appellatif] Eh, Toto! Eh bien mon gros!... ben mon toto!... Faut oublier quand même tout ça! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 690).
Pop. Vas-y Toto! [Cri des forains entendu naguère à certains stands de fêtes foraines; plus gén., encouragement à l'effort] P. anal. Aussi [vu l'affluence des permissionnaires] le train [pour Paris] était-il pris d'assaut [à Fontainebleau] dans un grand chambard. « Vas-y Toto! » (FOMBEURE, Soldat, 1935, p. 78).
Prononc. et Orth.:[], [to-]. Homon. toto2 et plur. de total (totaux). Plur. des totos. Étymol. et Hist. A. 1. 1837 appellatif fam. (ANTIER et SANDRIN, A quoi ça tient!, 16 ds QUEM. DDL t. 38: Pourquoi, ça, toto ?); 2. 1875 symbole de l'enfant ou de l'élève type (Le Journal amusant, 14 août, p. 2a ds QUEM. DDL t. 17: les Totos d'aujourd'hui). B. Déb. XXe s. « Allemand, Suisse allemand » (B. VALLOTON, loc. cit.). A prob. de Totor, formé par redoublement de la 2e syll. du prénom Victor; ou bien de toto, toutou, répandu dans qq. dial. (notamment du Centre et du domaine fr.-prov.) aux sens de « niais, sot, nigaud, lourdaud », mot d'orig. onomat. (FEW t. 13, 2, p. 1, s.v. to-). B sans doute de A, avec infl. probable de teuton.
II.
⇒TOTO2, subst. masc.
Lang. pop. et enf. Pou. Ils savaient tous que c'en étaient des cloques de punaises... Ils connaissaient tous les liquides et les désinfectants qu'on brûle... Son rêve à Mireille c'était une crèche sans totos (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 35). À la fin elle y regarde, dans mes cheveux. Mon Dieu qu'elle dit ma mère, mais c'est des totos (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 19).
P. ext. Parasite de toute sorte. Au fig. Nous débarrasser des intermédiaires louches, des trafiquants, des totos de toute sorte qui dévorent le soldat (DESCAVES, Journal, 1916 ds ESN. Poilu 1919, p. 20).
Prononc.:[], [to-]. Homon. toto1 et plur. de total (totaux). Étymol. et Hist. 1653 tous-tous (R. HÉMARD, Les Restes de la guerre d'Estampes, éd. Willem, 1881, p. 31 ds QUEM. DDL t. 7: un de ces petits tous-tous), attest. isolée; 1889 toto (d'apr. un témoignage oral rapporté dans DAUZAT, Arg. guerre, 1918, pp. 64-65); 1902 (d'apr. CHAUTARD 1931, p. 673, s. réf.); 1912 (VILLATTE, Parisismen, p. 377 d'apr. ESN. 1955 : Toto m. Filzlaus). Mot champ. répandu lors de la guerre de 1914-18 (cf. DAUZAT, op. cit., p. 66), prob. formé par redoublement d'un rad. onomat. to- (cf. FEW t. 13, 2, p. 1).
STAT. Toto1 et 2. Fréq. abs. littér.:14.

1. toto [tɔto; toto] ou totoche [tɔtɔʃ; totɔʃ] n. m. ou n. f.
ÉTYM. 1875, toto; totoche, 1885, in D. D. L.; nom propre, probablt de Totor, de Victor, et suff. pop. -oche.
Vieilli. Enfant, élève; par ext., personne (désignée iron.). || « Ces trois vieilles totoches » (G. Frison, les Aventures du colonel Rouchomot, in D. D. L.).Mod. (surtout en appellatif : nom propre fictif). || Eh, Toto ! || Vas-y Toto !
HOM. 2. Toto, 3. toto.
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2. toto [tɔto; toto] n. m.
ÉTYM. 1902; mot champenois vulgarisé par la guerre de 1914-1918; formation pop. par redoublement.
Argot. Pou.
1 — As-tu des totos ? demande l'infirmier en le déshabillant. Mouchon rougit et se trouble : Oh ! Si j'en avais, ils ne seraient pas à moi, sûrement ! Il n'a pas de poux, mais il a la jambe cassée (…)
G. Duhamel, Récits des temps de guerre, I, Mémorial…, I.
2 À la fin elle y regarde, dans mes cheveux. Mon Dieu qu'elle dit ma mère, mais c'est des totos.
R. Queneau, Loin de Rueil, p. 19.
HOM. 1. Toto, 3. toto.
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3. toto [toto] n. f.
ÉTYM. D. i. (XXe); par redoublement de la syllabe finale de auto.
Fam. (enfantin). Auto.
HOM. 1. Toto, 2. toto.

Encyclopédie Universelle. 2012.